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Numéro 142 * Septembre 2010

Rencontre balisée avec un écrivain belge: Armel Job

Classe de 6e Q Travaux publics, ICET, Bastogne * Récit de Jean-Marie Lhote

Cadre programme : CEPEONS Enseignement provincial et communal :

Le récit au 3e degré des humanités techniques: «Lire un roman pour en comprendre le sens, en déterminer la structure et les procédés utilisés de la construction narrative. Rédiger en résumé l'essentiel de l'oeuvre lue / Situer le contexte historique, social, culturel. »

Lecture d'un roman : Le commadant Bill, d'Armel JOB, éd. Mijade, 2008, 190 pages.

Commande groupée / 7,20 € pièce. Temps de lecture: un mois

Synopsis

En mai 1940, le petit village ardennais de Boisferté est secoué par un épisode dramatique: un avion de reconnaissance allemand s'écrase près du campement de fortune des villageois. Blessé, un des Allemands devient alors un prisonnier encombrant. Le fils Malemprez, de retour de la campagne des dix-huit jours, où il était sous les ordes d'un certain commandant Bill, sait ce qu'il faut faire...

Travaux scolaires préalables

Remise d'un résumé écrit du roman et contrôle de lecture dont sont tirées quelques questions assez représentatives:

* Montrer que le retour de Cadet Malemprez crée un bouleversement à Boisferté.

* Alors que l'armée allemande se montre plus agressive, comment le village va-t-il éviter les représailles ?

* Qui est le commandant Bill d'après le soldat Malemprez ? Qui est-il dans la suite des événements ?

* Que signifie " Morts parmi les morts, qu'importe qui nous avons été " ?

* Resituez dans son contexte : "La voix de la radio traita le Roi Léopold de félon ".

Rencontre avec l'écrivain...

Celle-ci est organisée en partenariat avec le service créé par la Communauté française «Écrivains invités en classe» (Personne-relais: Christian Libens)

Lors de la remise des travaux, les élèves ont rédigé individuellement un questionnaire (minimum 5 questions) - Formulation à soigner suivant des critères précis.

Ci-dessous, voici l'essentiel de la rencontre avec l'écrivain. Les élèves posent leurs questions et les précisent si l'écrivain le demande. Pour que l'échange soit de qualité, nous avons créé deux groupes de 25 élèves. La durée de la rencontre est fixée à deux périodes de cours (50mn par période) par groupe.

...qui répond à nos questions.

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Q. 1    L'histoire du commandant Bill est-elle réelle ou fictive ?

A. J.    Il s'agit d'une histoire inventée, mais ma mère m'a raconté l'histoire d'un village abandonné en Ardenne. Les gens avaient peur des troupes allemandes. Ils se sont cachés dans la forêt. En 1914, la sauvagerie allemande a été très marquée, bien plus que lors de la guerre-éclair en 1940. Un avion de reconnaissance allemand est tombé dans le village avec deux hommes à son bord. Un médecin fut appelé sur les lieux et les apportèrent du café au pilote... Celui-ci veut que l'on goûte ce café avant de la boire. Le médecin lui fit une piqûre. Il meurt. Le roman, c'est lorsque l'imagination décolle. Un geste est éclairant, significatif: il redoute de boire car les Allemands étaient redoutés; ils avaient peur des gens paisibles. Les cas d'empoisonnement existent en 1914: des tenanciers de vistros versaient de l'alcool frelaté.

Q. 2    Comment faites-vous pour trouver des idées de roman, l'inspiration ?

A. J.     Elles viennent de ce que l'on me raconte, de ce que l'on entend. Je trouve un intérêt pour le roman, j'aime raconter des histoires, je suis à l'affût; je note des histoires entendues, des faits divers. Quand je prends le train, je vois des visages, des personnes... les idées me viennent.

Q. 3    Comment créez-vous vos personnages ?

A. J.    Je ne les vois pas bien. C'est en écrivant qu'ils prennent une consistance. Je les caricature. Dans Les Fausses InnocencesI (Laffont, 2005), le bourgmestre célibataire qui vit chez sa mère insupportable fait s'interroger le lecteur: pourquoi a-t-elle un si mauvais caractère? Petit à petit, le personnage devient quelqu'un qui m'étonne moi-même.

Q. 4     Pourquoi avoir choisi ce titre à votre roman, alors que ce commandant apparaît peu ?

A. J.     Il est à la fois l'officier, Cadet et quelqu'un d'autre. Il traverse le roman avec des métamorphoses. J'indique au lecteur qu'il faut se méfier de ce qu'on croit comprendre.

La fonction du roman est de mettre le lecteur dans le questionnement. Le roman n'est pas un simple divertissement. Le lecteur doit réfléchir. Dans la vie, on a vite fait de cataloguer: nous classons les personnes, les choses. Nous jugeons...

Dans un roman, le romancier prend le temps d'examiner tout. Le roman est une démarche d'interrogation, un dévoilement. Lire des romans, c'est prendre une habitude de distance.

Q. 5    Comment communiquer aux jeunes la passion de la lecture ?

A. J.    A mon époque, il n'y avait rien d'autre à faire: je n'avais aucun mérite de lire. On a ainsi pris goût à la lecture. Il y avait une émulation à lire. On ne pouvait pas lire Jean-Paul Sartre au risque de se suicider ! J'ai lu La neige en deuil de Henry Troyat et le cachais pour sa couverture "audacieuse" ! Dans Comme un roman, son auteur, Daniel Pennac invite les professeurs à faire des lectures en classe puis à laisser les élèves découvrir la suite ! 

En forme de bilan, les réactions de quelques élèves

début Armet Job * retour sommaire et édito

On a de la chance de rencontrer un auteur de grande valeur, et qui, de plus, vit dans notre région. - Guillaume

Ce qui a rendu la rencontre intéressante, , ce sont les toutes les petites anecdotes, racontées en toute simplicité. - Amaury

Avoir l'avis d'un professionnel de la littérature sur son métier d'écrivain, c'est le découvrir plus en profondeur - Florian

Nous sommes toujours étonnés d'apprendre comment naissent les idées à la base d'un roman. - Kévin

Avoir une réponse claire, précise, à une question, c'est toujours enrichissant. Et tout cela avec humour. Jérémy

La rencontre m'a donné envie de lire un autre roman d'Armel Job. - Miguel

Qui, mieux qu'un auteur, pour nous parler de son livre ? - Arnaud

Conclusion

Ce sont les élèves les meilleurs juges en la matière. Inviter un écrivain en classe est une expérience enrichissante pour tous. Encore faut-il baliser la rencontre enbalisant le terrain.. L'écrivain s'aperçoit très rapidement à quel genre de public il fait face!

Dans une expérience antérieure avec Claude Raucy, un élève avait demandé à l'auteur s'il envisageait une suit à son roman Le doigt tendu. Celui-ci avait répondu : «Oui, mais sont votre intervention active.» Le défi était lancé, et la suite naquit d'un travail écrivain - élèves - professeur : Un air tzigane. 

Soyez donc inventifs afin de rendre la rencontre unique tant pour vos élèves que pour votre invité !

début Armet Job * retour sommaire et édito

Sur Armel Job: http://www.servicedulivre.be/fiches/j/job.htm 

Autres articles de Jean-Marie Lhote parus dans LMDP:

* De la lecture d’un roman à l’écriture d’une suite *  Du roman de Claude Raucy, Le doigt tendu, à Un air tzigane, du même auteur avec des élèves de 5e, 6e et 7e (Trans., Qualif., Profess.) Ouvrir

*  "Cap'emploi": Le CV, pratique sociale, pratique langagière    Ouvrir

* L'univers concentrationnaire en classes de français et d'histoire Ouvrir

Quelques pistes pour apprendre aux élèves à développer leurs arguments.

Récit de Marie Constant, ISA Florenville, premier degré et classe de 3e 

en première * en deuxième * en troisième

  L’argumentation ou plutôt le développement des arguments rebute souvent les élèves... 

Voici quelques parcours effectués de la première à la troisième.

      En première...

En première, cet exercice fait partie d’une présentation orale effectuée après lecture d’un roman de la bibliothèque.  Ce n’est donc au départ qu’une petite intervention de deux points dans une prestation de 20 points.  D’ailleurs, les premières fois, nous n’exigeons pas des arguments développés.  Pour cela, les élèves disposent d’une méthode de travail : « Comment bien argumenter une critique littéraire », extrait de Repérages 1 des éditions Van In :  

      Au préalable, les élèves ont appris à distinguer thèse et arguments dans des critiques littéraires, grâce aux manuel et cahier Repérages 1 des Editions Van In . Ils ont également complété une fiche documentaire d’un roman.  Je prends donc au départ quelques exemples de critiques comportant des arguments simples et nous les développons ensemble en classe.  Dans le premier exemple, le travail est fait et nous commençons par comparer les deux textes.  

  Voir http://www.vanin.be/vanin_master/page.aspx?pid=70 

L’exercice de critique a été renouvelé lors de la composition d’une couverture effectuée à partir d’une nouvelle d’André MAUROIS, proposée par le manuel des élèves et intitulée La Maison, extraite de Toujours l'inattendu arrive, recueil de 21 contes et de nouvelles, d'André Maurois, N. Y. La Maison Française 1943.

Vous trouverez trois exemples (choisis !) en annexe.  

21

Exemple 1

Exemple 2     

Exemple 3 

En deuxième...

début pistes pour argumenter * retour sommaire et édito

En deuxième, l’argumentation concerne aussi des exercices différents de la critique littéraire.  Mais il est bon, là aussi, de revoir ce qu’est un argument développé, je le fais à nouveau en comparant deux productions d’élèves, en l’occurrence deux avis à propos des BD « Tintin » de HERGE.  Nous lisons alors, en les « décortiquant », les arguments développés.  

En troisième...

début pistes pour argumenter * retour sommaire et édito

    Voici également un exercice effectué par les élèves de troisième.  Les premières pages [Grèce, Lesieur, Portugal, Pégase] sont des publi-informations contenant des arguments développés, la dernière ne comportant que la thèse, les élèves rédigent  et développent les arguments.  (Travail effectué selon le schéma ci-dessous)  

LECTURE DE ROMANS ET APPRECIATION PERSONNELLE.

 début pistes pour argumenter * retour sommaire et édito

Apprenons à développer nos arguments.

 Quelques exemples…

A.    Ce n’est pas de ton âge de Brigitte SMADJA (Bayard Jeunesse, 2000).

     J’aime ce livre à cause de son titre et parce que l’héroïne principale est une fille, qu’elle est amoureuse, que le vocabulaire est simple et que c’est un roman pour les ados.

     J’aime beaucoup ce livre : tout d’abord parce que les héroïnes, Lisa et Mathilde, ont le même âge que le mien pour la plus jeune, Lisa, et que celui de ma sœur pour l’aînée, donc je peux facilement m’identifier au personnage principal du roman.

    Ensuite, le titre et le résumé-apéritif ont bien joué leur rôle en me donnant envie d’ouvrir le livre et de ne pas le lâcher.

    Je l’ai apprécié aussi pour sa facilité de lecture : il est visiblement écrit pour les ados de mon âge, et dans cet objectif, l’auteur utilise un vocabulaire simple à comprendre.

    Et enfin, les thèmes de l’amitié et de l’amour, qui sont le fil rouge de l’œuvre, m’intéressent beaucoup comme c’est le cas pour toutes les filles de mon âge.

 Quels sont les points communs et les différences de ces deux textes ?

Soulignons les arguments utilisés dans le premier texte, numérotons-les  et regardons le travail effectué dans le deuxième !

Observons également de quelle manière la cohérence du texte est assurée.  Par quoi les arguments sont-ils introduits ?  Qu’est-ce qui effectue la transition ?

1.    Le terrible trimestre de Gus de Gene  KEMP (Folio Junior, 1999).

     Mon appréciation est positive. J’ai bien aimé la phrase humoristique utilisée comme titre de chapitre.  Une aventure différente est racontée dans chacun d’entre eux.  Elles sont illustrées par de petits dessins.  Le vocabulaire utilisé est simple et humoristique.  Presque tous les personnages ont un surnom.

     J’ai particulièrement apprécié la description des sentiments entre les personnages. J’ai bien aimé l’histoire. La relation impossible entre le héros et sa cousine qui est plus âgée que lui.  J’ai aussi apprécié l’ambiance de vacances décrite dans ce roman.

Critiquons les avis personnels (Les vôtres ne sont pas mieux rédigés et c’est normal puisque c’est un apprentissage qui n’a pas encore été mis en place).  Soulignons, numérotons et développons les arguments. 

    1. 

    Dans ce livre, une aventure correspond à chaque nouveau chapitre, par exemple, le vol par Danny, le second personnage du roman, d’un billet dans le sac à main d’un professeur.

    Chacun des chapitres commence par une petite devinette basée sur un jeu de mots.  Exemple : « Comment appelle-t-on un père qui dit toujours « oui » ?  Un père OK ».

    De plus, le livre est illustré.  Entre le nom « chapitre » et le chiffre ou le nombre, figure un petit dessin évoquant l’aventure racontée.   

    Le livre est destiné aux jeunes ados pour qui il est facile à comprendre et agréable à lire en raison de la simplicité du vocabulaire utilisé.

    Et enfin, tous les personnages ont un surnom assez humoristique : Madame Feudoye,  par exemple, est appelée « Feudjoie » par ses élèves.  Gus, le personnage principal, se prénomme en fait « Augustine » si bien qu’on ne se rend compte qu’à la fin du roman qu’il s’agit d’une fille.  L’auteur a donc ménage le suspense tout au long du récit.  (Et voici un sixième argument !)

2.    Les personnages éprouvent des sentiments bien dépeints par l’auteur.  En effet, le héros aime beaucoup Malou, sa grand-mère chez qui il passe les vacances d’été, et éprouve de la jalousie pour Julie, une cousine « sous-germaine » qu’il ne connaissait pas avant qu’elle débarque elle aussi chez sa mamy.

     Il ne va pas tarder à tomber amoureux d’elle mais elle est un peu plus âgée que lui et préfère donc fréquenter les ados du village.

     L’histoire se passe dans le sud de la France dont on saisit bien l’ambiance et quand on le connaît, on se sent vraiment en vacances avec François, Malou et Julie.  

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Autres articles de Marie Constant parus dans LMDP :

* Parcours de nouvelles policières Ouvrir

* Anne-Laure Bondoux, La seconde vie de Linus Hoppe: thèmes, temps, espace... * 1er & 2e degrés Ouvrir

 * Le lipogramme Ouvrir

* A partir de textes consacrés au tourisme... L'argumentation au deuxième degré Ouvrir

Petite bibliographie sélective d'auteurs pour enfants

Propositions de Fabien Lafontaine, IND Arlon, 2e degré puériculture

En partenariat avec les conseils de la libraire de La lettre écarlate à Arlon [ http://lettreecarlate.blogspot.com  ], nous vous proposons une sélection de 10 auteurs dont la production est destinée aux plus jeunes. Cependant, tout amoureux des livres ne pourra qu’être admiratif devant les recherches d’Hervé Tullet ou le travail graphique de Gay Wegerif. Nous vous invitons à franchir les portes des librairies ou à consulter leur blog afin de découvrir ces véritables chef-d’oeuvres de créativité.

C’est en voulant proposer à de futures puéricultrices une approche de l’album pour enfant que cette sélection s’est imposée. Autrement dit, il s’agit de mettre à leur disposition quelques albums qui soit ont déjà démontré leur efficacité soit proposent une approche novatrice de la lecture tant par leur fond que par leur forme.
Force est de constater que la majorité de mes élèves de quatrième professionnelle sont peu, voire pas, familiarisés avec l’objet livre. L’aspect ludique du livre pour enfant permet de dédramatiser l’approche de la lecture à voix haute. De plus, ces élèves sont rassurés de s’attaquer à des histoires en apparence simples dont ils peuvent s’approprier le vocabulaire, les personnages et la structure globale. Cette première étape de compréhension franchie, il est possible de s’attaquer au ton que l’on va donner à la lecture.

Cette bibliothèque se doit de contenir également les grands classiques de l’album jeunesse. On retiendra Le roi est occupé de Mario Ramos, Va t’en grand monstre vert d’Ed Emberley ou encore Chhht! de Sally Grindley.

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Derrière son aspect de papier glacé et des teintes acidulées, les albums de La fée Coquillette de Didier Lévy mettront un peu de couleur sur l’étagère. Ils accompagneront la transition entre la fin des maternelles et le début du primaire. Cette héroïne, jolie, espiègle et râleuse aide un personnage à résoudre son problème par lui-même mais aidé par ses compagnons comme dans L’ours mal léché où une télévision ne remplace pas un ami et L’Arbre-école ou Que faire lorsqu’un sanglier perché sur un figuier ne veut pas aller à l’école? Dans ce genre, les aventures de Lulu Vroumette de Daniel Picouly et Frédéric Pillot sont également devenues incontournables. La musicalité des textes aide là encore à la performance de la lecture à voix haute.

Alors que je m’apprêtais à mettre un point final à cette sélection, Géraldine débarque avec une petite merveille : Dieux de Thierry Dedieu, illustré par Thierry Murat. Selon ses termes : « Dedieu est peintre, photographe et auteur-illustrateur de livres pour la jeunesse. Quand il fait un album, il y met toute sa force et son intelligence et cela donne à chaque fois un livre riche, percutant, renversant, bluffant. »

Toute sélection vaut ce qu’elle vaut ... Mais, avec un budget restreint, ces quelques livres offrent une bonne base de travail, des univers variés et surtout beaucoup de plaisir.

                Fabien Lafontaine & Géraldine Frognet
                fabien.lafontaine@skynet.be
                lettre.ecarlate@skynet.be

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BROWN [P.], DESBUREAUX [M.], Le jardin voyageur, Nord-Sud, 2010.
CRAUSAZ [A.], Raymond rêve, éditions MeMo 2007.
DEDIEU [T.], MURAT [T.], Dieux, éditions l’Edune, 2010.
EMBERLEY [E.], DUVAL [E.], Va-t’en, grand monstre vert, Kaléidoscope, 2001.
GRINDLEY [S.], UTTON [P.], BEYLE [P.], Chhht, L‘école des loisirs, Pastel, 2001.
GUILLOPPE [A.], CHAPRON [G.], Dégoûtant ! , ptit Glénat, 2010.
IWAMURA [K.], BOUVIER [J.-C.], La famille Souris et le potiron, L’école des loisirs, 2009.
LEVY [D.], La fée Coquillette et l’arbre-école, Albin Michel Jeunesse,2010.
PILLOT [F.], PICOULY [D.], Lulu et le dernier des dodos, Magnard Jeunesse, 2009.
RAMOS [M.], Le roi est occupé, L‘école des loisirs, coll. Pastel, 1999.
TULLET [H.], Turlututu, histoires magiques, Seuil jeunesse, 2007.
TULLET [H.], Un livre, Bayard jeunesse, 2010.
WEGERIF [G.], Hum hum, éditions MeMo, 2009.

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Inciter à la lecture: articles parus dans LMDP:

* Quelques dispositifs... Ouvrir

* Une "semaine du livre" à l'école Ouvrir

* Ne pas retarder l’accès au paradis de la lecture Ouvrir

* Lecteur en liberté  Ouvrir 

Humanités techniques : en 1949, déjà, en on débattait...

Document brut 

lire un texte polémique * programmes et pratiques sur le terrain

Un lecteur éclairé de LMDP, qui enseigna de nombreuses années dans le technique, soumet à notre réflexion ce texte de Robert Levesque. "Je ne suis pas certain que ce soit la vérité, nous précise-t-il." Et il ajoute: "Pour ma part, je pense m'être battu pour les valeurs humanistes : à revoir certaines de mes anciennes élèves, je pense que ce ne fut pas en vain.".

Journal (à la date du 13 juin 1949) de Robert Levesque, ami de Gide, publié dans le Bulletin des amis d’André Gide (43e année, vol. 38, n° 167, juillet 2010, pp. 366-7) :

J’ai compris l’autre jour qu’on m’avait fait complice, cette année, d’une entreprise répugnante. L’École Industrielle – comme tout l’enseignement technique – n’a point d’autre but que de fouler aux pieds les anciennes valeurs et d’instaurer, sur les ruines de la vieille culture, de prétendues humanités techniques. J’en ai recueilli l’assurance lorsque j’ai vu, au concours des Arts et Métiers, qu’on proposait dans un devoir à mes élèves d’enterrer la culture désintéressée au profit d’un idéal d’homme tout orienté vers la réalité pratique, parfaitement adapté à la machine et au rendement social. Il s’agissait de démontrer que les humanités techniques de plus en plus supplanteront les humanités classiques. Oh ! les élèves s’en donnèrent à cœur joie. Ce ne furent que professions de foi de positivisme, de matérialisme. Jamais je n’aurais cru qu’on prît encore tellement au sérieux le scientisme. 

Lorsque jadis les Bérard, les Bainville sonnaient l’alarme, je me figurais que c’étaient là discours de cléricaux ou de réactionnaires. Je vois maintenant que les programmes « modernes » traduisent la rage de primaires parvenus aux hautes sphères de l’Instruction Publique, qui, animés de complexes sociaux, se vengent de tout ce qui leur semble un luxe auquel ils n’ont pu accéder. Le résultat, hélas ! est pitoyable. 

Les élèves de l’enseignement technique que l’on veut rendre égaux et supérieurs aux bacheliers d’autrefois ne savent ni écrire ni penser, et l’on serait à chaque instant tenté de leur fournir des arguments quand ils se mêlent de louer la science et le progrès. Impression de misère. Il manque à ces garçons une dimension. Ils ne voient rien que sur un seul plan. Ce sont des hommes sans passé ; le temps ne compte point pour eux, pas plus que l’éternel. Ils vivent dans un monde décoloré, où l’ennui règne ; à chaque instant ils se heurtent à des mots ou des notions qui sont pour eux lettre morte. Sans doute les usines n’ont-elles pas besoin de songe-creux ; l’État réclame des techniciens ; les hauts salaires leur appartiennent. 

Mais que faire d’hommes sans arrière-boutique, ou plutôt que faire de sa vie sans cette chambre obscure, bien à soi, et que la conscience éclaire ?

Propositions 

début humanités techniques * sommaire & édito 142

1. Relever quelques moyens d'expression du texte polémique

Le lexique et les métaphores de la dévalorisation : 

entreprise répugnante, fouler aux pieds..., prétendues..., la rage de primaires..., résultat pitoyable, ne savent ni écrire ni penser..., un monde décoloré où l'ennui règne..., ils vivent sans arrière-boutique...

Le présent de généralisation (à partir du § 2 - Je vois maintenant...) produit un effet d'évidence, confirmée par l'absence frappante de marques d'atténuation (telles que: sans doute, sembler, d'une certaine façon; en général, on dirait que...) 

2. Et si on consultait les programmes... 

 [Nous nous limitons à la Belgique et aux 2e & 3e degrés:]

        Programme de la Fesec (enseignement secondaire catholique)

        Programme en Communauté française de Belgique

        Voir p. ex. dans le premier, p. 34: les finalités du cours; dans le second, p. 12, le tableau des types de texte.

3. Mais qu'en est-il sur le terrain ?

Nous nous bornerons à reprendre ici, parmi bien d'autres, des témoignages de collègues de l'enseignement technique publiés ces dernières années sur le site Internet de LMDP. D'autres ressources sur fesec secteur français (qui, sauf erreur, ne spécifie pas ce qui serait propre aux classes du technique) Voir ci-dessous, la note sur ce Secteur français de la Fesec.

Ce sera l'occasion de rendre hommage à leur créativité. Pour faire court, nous indiquons simplement les liens à activer vers notre site Internet.

* Littérature et textes: 

Activités sur des oeuvres ou des époques littéraires: elles concernent aussi bien le moyen âge, le classicisme que des auteurs d'aujourd'hui ou de littérature étrangère

Et encore: 

Dan Brown * Daudet * Desnos * Giono * La Fontaine * Prévert * Racine * Rousseau * Schmitt E. E. * Simenon...

* Ecriture créative: 

la favoriser dès le 1er degré, 

créer des textes de science-fiction,  

pasticher des paroles de chansons, 

pasticher Simenon, 

répandre des rumeurs, 

composer un texte théâtral, 

écrire sur un thème (p. ex. le voyage), 

autoportrait et poésie

rédiger ensemble - auteur et élèves - la suite d'un roman 

A propos du Secteur français de la Fesec:

Sur le site du secteur français, vous pourrez trouver les programmes en vigueur, des outils édités par le secteur (certains téléchargeables, d’autres à commander). Vous trouverez également entre autres, des propositions de parcours ou de séquences, des propositions d’évaluation, et des liens pratiques tant vers les outils d’évaluation que les évaluations externes inter-réseaux. De nombreuses ressources sont également disponibles concernant la lecture : prix littéraires pour lycéens, bibliographies, … 

Jean-Pierre Darimont, conseiller pédagogique

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