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JULIBEL, le français d'aujourd'hui Base de données initiée à la rédaction de LMDP |
SOMMAIRE |
Numéro 121 - Juin 2005
Au
sommaire Eric-Emmanuel Schmitt sur la sellette: Oscar et la dame rose, cl. de 2e R (1er degré), récit de Françoise Platiau, ISF, Mons Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, cl. de 4eTT (2e degré), récit de Damien Avet, ISJND, Jumet La Secte des Égoïstes: Pour lire E.-E. Schmitt: à quelles sources philosophiques remonter? Propositions de Christian Thys pour le 3e degré ***** Elèves sur les ondes: Oral en réalité pour radio en direct (de la 1re à la 6e), récit de Patrick François, ISJND, Saint-Hubert ****** Hommage à Jacques Brel, un spectacle en cl. de 3e (2e degré), récit de Danielle Connerotte, ISJND, Jumet |
En guise d'éditorial Les blocages qui empêchent d'agir sur l'école François Dubet : Je crois qu'il y a trois grands blocages : il y a un premier blocage dans la représentation de l'école elle-même qui est considérée comme l'institution sacrée de la culture et de la nation. Et on ne touche pas à ce qui est sacré. Le deuxième blocage, c'est que l'école est un système extrêmement compliqué, dans lequel il y a des dizaines de professions, des dizaines de spécialités, des dizaines de catégories et chacune de ces catégories a l'impression qu'elle va perdre si l'on change quoi que ce soit. Le troisième blocage vient de ce que les gens qui gagnent dans les injustices scolaires actuelles n'ont pas forcément intérêt à ce que l'on transforme une école qui fonctionne plutôt en leur faveur. Par exemple, il paraît très difficile de toucher à la position des grands lycées, des classes préparatoires, des filières d'élite... Extrait d'un 'chat' organisé par Le Monde, 21.02.2005 |
Oscar et la Dame rose, un roman d’Eric-Emmanuel Schmitt
Parcours de lecture au premier degré (classe de 2e) * Récit de Françoise PLATIAU * ISF Mons
Mise en perspective du parcours
I. Circonstances de la communication *
Questions sur 4 documents (Doc.) sur http://www.eric-emmanuel-schmitt.com
Doc. 1: auteur -
Doc. 2:
couverture 1-4 - Doc. 3 bandeau de couverture
II. Première approche après lecture [Doc.
4: critiques dans la presse]
III. L’histoire racontée : Personnage(s) *
Intrigue * Espace * Temps *
IV. Critères d’appréciation
Mise en perspective
I. Les circonstances de la communication
A. L’auteur
Lis attentivement la biographie d’E.-E. Schmitt et réponds aux questions qui suivent ce document.
En une dizaine d’années, Eric-Emmanuel Schmitt est devenu un des auteurs
francophones les plus lus et les plus représentés en France, Belgique, Suisse,
comme à l’étranger. On trouve ses livres traduits dans vingt cinq langues et
plus de trente pays jouent régulièrement ses pièces.
n
Puis vint Le Visiteur en 1993, un triomphe qui lui valut trois Molières en 1994 : Meilleur Auteur, Révélation Théâtrale, Meilleur Spectacle. La pièce a été traduite et jouée dans le monde entier. Une version lyrique en est sortie, créée au Théâtre Impérial de Compiègne, musique du compositeur grec Stavros Xarhakos.n
Dès cette deuxième pièce, Eric-Emmanuel Schmitt quitta son poste de maître de conférence en philosophie à l’Université de Savoie pour se consacrer entièrement à l’écriture.n
Golden Joe fut créé en 1995 puis Variations Enigmatiques en 1996 au Théâtre Marigny par Alain Delon et Francis Huster. Cette pièce, la plus jouée de Schmitt à cette heure, a été ensuite créée dans toutes les grandes capitales Tokyo, Berlin, Moscou, Los Angeles et Londres avec Donald Sutherland.n
Le Libertin fut créé en 1997 au Théâtre Montparnasse par Bernard Giraudeau et Christiane Cohendy puis commença une carrière internationale importante (Schaubühne de Zurich, de Berlin, etc.)n
Quelques mois plus tard, naquit un monologue sur le boudhisme Milarepa, créé à Vidy-Lausanne en coproduction avec le théâtre des Gémeaux de Sceaux, joué au festival d’Avignon en 1997, puis à Paris en 1999. Ce texte donna l’idée à Schmitt d’entamer un cycle de récits sur les religions qui devint plus tard Le Cycle de l’Invisible.n
Frédérick ou le Boulevard du Crime en 1998 se monta presque simultanément à Paris avec Jean-Paul Belmondo et en Allemagne (Cologne et Baden-Baden).n
Hôtel des deux mondes tint l’affiche du Théâtre Marigny (salle Popesco) pendant la saison 1999-2000, le succès obligeant à constituer trois distributions successives. L’Académie Française décerna alors à son auteur son Grand Prix du Théâtre (2000) pour l’ensemble de son œuvre.n
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, créé en décembre 1999 par Bruno-Abraham Kremer, fut repris au Festival d’Avignon en juillet 2001 puis à Paris au Studio des Champs-Elysées en septembre 2002 et n’a cessé de se jouer depuis, envoyé par le Ministère des Affaires Etrangères dans de multiples pays. Il sera repris en septembre 2004 au Théâtre Marigny (salle Popesco). François Dupeyron en a tiré un film de cinéma qui valut à Omar Sharif le César du meilleur acteur en 2004.n
Après ce deuxième opus du Cycle de l’Invisible, vint le troisième : Oscar et la dame rose, créé triomphalement à la Comédie des Champs-Elysées en février 2003 par Danielle Darrieux qui obtint le Molière de la meilleure comédienne pour sa double interprétation de l’enfant et de la dame rose.n
En septembre 2003, Charlotte Rampling et Bernard Giraudeau créèrent Petits crimes conjugaux au Théâtre Edouard VII et jouèrent plusieurs mois à guichet fermé.n
A partir de novembre 2004, Jacques Weber triomphe au théâtre Montparnasse dans L’Evangile selon Pilate, adaptation scénique faite par Eric-Emmanuel Schmitt de son roman.n
Dans le même temps, Eric-Emmanuel Schmitt se consacra au roman. En 1995, il publia La Secte des Egoïstes avec un bel accueil critique. En 2000 parut L’Evangile selon Pilate qui l’établit comme romancier et remporta le Grand Prix des lectrices de Elle. Désormais, chaque roman qu’il publie occupe pendant des semaines, des mois, les listes des Best-Sellers.n
Après ce livre lumineux, il publia La Part de l’Autre (2001), livre plus sombre consacré à Hitler, le vrai et le virtuel puis une variation fantaisiste et satirique sur le mythe de Faust Lorsque j’étais une œuvre d’art (2002).n
Les récits de son Cycle de l’Invisible ont rencontré un immense succès aussi bien en francophonie qu’à l’étranger, aussi bien sur scène qu’en librairie. Milarepa sur le bouddhisme, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran sur le soufisme, Oscar et la dame rose sur le christianisme et L’enfant de Noé (2004) sur le judaïsme sont dévorés par des millions de lecteurs de toutes les générations.n
En tant qu’essayiste, il fit paraître sa thèse de doctorat sous le titre Diderot ou la philosophie de la séduction (1997).n
Amoureux de musique, il a signé la traduction française des Noces de Figaro de Mozart (Théâtre Impérial de Compiègne, 1997 et 1998) et achève celle de Don Giovanni.Questions sur la biographie de l’auteur
1. Quand est né cet auteur et quelles sont ses différentes
formations ?
2. Quelle fut la première démarche qui le fit connaître au public ?
3. Cite ses pièces de théâtre. (Surligne-les en rose dans la biographie)
4. Cite ses œuvres littéraires. (Surligne-les en vert dans la biographie)
5. En quoi consiste le « cycle de l’invisible » ? Décris
celui-ci complètement et donne le thème de chacune des œuvres.
6. Où vit Eric-Emmanuel Schmitt ? Donne le nom de la maison d’édition
de toutes ses œuvres .
B. Le titre :
Observe bien la première et quatrième de couverture ainsi que le bandeau publicitaire.
Réponds ensuite aux questions en utilisant uniquement ces références.
-Qui est Oscar ?
-Qui est la dame rose ?
-Où se déroule cette histoire ?
-Quel est le sentiment qui domine dans ce roman ?
N.B. : Le roman est entouré d’une bandelette illustrée.
Décris celle-ci :
Correspond-elle au contenu ?
II. Première approche après lecture :
Résume en trois lignes l’histoire de ce roman.
Quels sont les deux personnages principaux ?
Quel âge a Oscar ? Comment le sais-tu ?
Où (décor) se déroule cette histoire ?
Qui est la dame rose ?
Quel est, approximativement, le nombre de jours racontés dans ce
livre ?
Quelle est la maladie dont est atteint Oscar ?
Oscar est-il croyant ? Explique ta réponse.
Lis avec attention les différentes critiques du roman, ci-dessous.
Dis brièvement en quoi consiste l’art d’Eric-Emmanuel Schmitt
Cet auteur est-il croyant ? Explique
Qualifie ce roman au moyen de six adjectifs.
Qualifie l’écriture de cet auteur au moyen de quatre adjectifs.
Relève au choix une critique, explique-la avec tes mots et justifie-la en
reprenant des extraits du texte.
Critiques dans la presse
François Busnel dans L’Express :
Le petit homme et la mort. Hilarant, dérangeant, décapant.
Eric-Emmanuel Schmitt signe ici un prodigieux conte métaphysique sur la
souffrance et la lâcheté. Un conte pour réconcilier le matérialisme athée
avec l’espoir de la foi. Pour faire comprendre à tous ceux qui en doutent que
« la maladie, c’est comme la mort. C’est un fait. Ce n’est pas une
punition ». Audacieux, et sacrément plus efficace qu’une thèse ou de beaux
discours. On devrait faire lire ce petit texte à tous ceux qui, de près ou de
loin croisent un hôpital sur leur route.
Jean-François Fournel dans Le Pèlerin :
Une petite merveille de simplicité et de profondeur. La fable est
émouvante, spirituelle, aux deux sens du terme. On sourit aux facéties du
gamin, qui nous donne une leçon de vie, tout en nous interrogeant sur les
grandes questions de l’existence : le bonheur, la mort et l’au-delà…
Comptant parmi les plus brillants auteurs de sa génération (ses pièces sont
données dans trente-cinq pays), Schmitt nourrit son œuvre de sa foi, née une
nuit de 1989 où il a rencontré Dieu dans le désert. En dix pièces et cinq
romans, il a fait entendre une voix singulière dans le monde de la création
littéraire, qui se donne généralement plus volontiers aux sceptiques. Il se
refuse pourtant à jouer les donneurs de leçons, même chrétiennes. « Je n’écris
pas pour convaincre. Par contre, j’aime faire réfléchir en racontant une
bonne histoire. » Dire des choses compliquées avec des mots simples, parler au
cœur, donner du sens, c’est tout l’art d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Dans Questions de femmes, janvier 2003 :
Coup de cœur, Oscar et la Dame Rose est de ces livres auxquels
on pense longtemps après la dernière page refermée. Une leçon de vie
express, pleine d’émotions et d’humour.
Dans Témoignage chrétien, 6 décembre 2002 :
Un pur chef d’œuvre ! Oscar et la dame rose, cocasse, tendre ou rosse, est
un cocktail d’espérance pour tous ceux qui croisent la maladie. Pour tout le
monde, donc.
Françoise Xenakis, sur Télé-matin, FR2, chronique
littéraire :
Il y a des moments où un écrivain est au mieux de sa forme, de son art. Un
livre qui restera pour les âges à venir.
Violaine Gelly, dans Psychologies, janvier 2003 :
C'est un livre de lumière. Un pur moment de tendresse, un hymne à la vie,
une bataille gagnée contre la mort.
Dans Notes bibliographiques (Choisi « Le Livre du Mois »
par la rédaction :
Le questionnement métaphysique sous-tend toute l'œuvre d'Eric-Emmanuel
Schmitt. Il l'aborde sur un registre lumineux. C'est un voyage parfois étrange,
souvent drôle et toujours stimulant. (…) Bouleversantes de sensibilité, sans
morbidité aucune, ces lettres vont à l'essentiel. Un petit chef-d'œuvre d'émotion.
Dans Sud-Ouest, 17 novembre 2002
Les dialogues entre l'ancienne catcheuse et le petit garçon sont
remarquables de tendresse et d'émotion. Les propos de l'enfant mourant,
l'énergie et l'intelligence de sa visiteuse, tout cela s'articule autour des
interrogations de l'enfant sur Dieu et la souffrance. Autant de questions
auxquelles la dame en rose donne des réponses étonnamment limpides et justes.
Un texte poignant.
Remi Parment, dans Paris-Normandie, 18 novembre 2002 :
S'il a l'art des pavés fracassants (…), Eric-Emmanuel Schmitt choisit avec
Oscar et la dame rose le parti de la délicatesse douloureuse. Une petite
merveille qui serre le cœur.
Isabelle Blandiau dans La Dernière Heure, 15 novembre 2002 :
Sous la plume tendre, émouvante, légère et même cocasse d'Eric-Emmanuel
Schmitt, on suit l'existence d'Oscar et de Mamie Rose pendant douze jours. Douze
jours qui seront peut-être les derniers, mais que les personnages gonflent
d'apprentissage. Une existence en accéléré débarrassée de tout ce qui est
vain et superflu. Pour ne garder que l'amour, l'amitié, l'optimisme fécond, la
foi en la vie et en Dieu, la sincérité… Un conte philosophique lumineux dont
on ressort plein d'espoir, malgré la gravité du propos.
Dans l’Echo, Genève, 5 décembre 2002
Un vrai bijou. D’une profondeur et d’une saveur inouïes.
Dans Le Matin, Lausanne, 8 décembre 2002
Voici tout simplement un petit chef d’œuvre. De concision, d’élégance,
d’émotion.
III. L’histoire racontée : quatre constituants de base
Tout récit met en jeu au moins un personnage avec une intrigue dans un espace représenté et dans un cadre temporel.
1. Relève ces quatre constituants à travers le roman.
Personnage(s) :
Intrigue :
Espace :
Cadre temporel :
A. Les personnages
Personnes fictives qui remplissent un rôle dans le développement de l’action, les personnages, dans la conception traditionnelle, créent l’illusion de la réalité : aspect physque, identité (nom, langue, passé, état civil), personnalité (ordinaire, inhabituelle) ,valeur symbolique, rôle dans le récit (agent, patient). Selon leur importance, ils sont appelés personnage principal (héros), personnage secondaire ou épisodique.
Les personnages sont dotés par l’auteur d’une apparence physique, d’une personnalité et d’une identité. Ces éléments sont transmis directement ou indirectement lorsque le lecteur doit les deviner à partir d’éléments (vêtements, allure, langage, accent, particularités physiques…).
Le personnage intervient dans le récit, soit pour subir les actions (on dit alors qu’il a rôle de patient), soit pour les provoquer (il est alors appelé agent). Ces rôles peuvent être volontaires ou involontaires. Un même personnage peut au cours du récit changer de rôle.
1. Relève à travers ce roman trois traits physiques et trois traits de personnalité des deux personnages. Veille à bien noter les références. (pages et extraits)
Personnage principal :……………………………………………………………
Traits physiques :
Personnalité :
Personnage secondaire :……………………………………………………………
Traits physiques :
Personnalité :
2. Repère le rôle de ces deux personnages dans le récit (agent ou patient).
Justifie ta réponse en recopiant des extraits du roman.
B. L’intrigue
Un récit est un enchaînement logique d’actions coupées de descriptions.
Tout texte narratif, que ce soit un conte, un roman ou une nouvelle, répond à une organisation de texte très précise. Ces composantes sont la situation initiale, l’élément déclencheur, les péripéties, le dénouement et la situation finale.
Ces composantes sont organisées selon un schéma narratif.
LA SITUATION INITIALE
Située habituellement au début du récit, c’est à ce moment là que le (ou les) personnage(s) sont présentés, qu’on nous indique le lieu et l’époque où se passe l’action. On nous décrit une situation de la vie courante dans laquelle tout est sous contrôle et où les personnages se sentent bien.
L’ELEMENT DECLENCHEUR
Moment où le cours normal des évènements est perturbé.L’état d’équilibre initial est brisé. Un élément, tout à coup, vient changer la tranquillité de la situation initiale.
LES PERIPETIES.
C’est une suite d’évènements déclenchés par l’arrivée subite de l’élément.
LE DENOUEMENT
C’est la façon dont se termine le récit. C’est l’action décisive.
LA SITUATION FINALE
Les personnages retrouvent leur équilibre ou le perdent définitivement
1. Ce roman comporte-t-il des chapitres ?
2. Comment peux-tu alors diviser l’histoire ?
3. Complète le tableau suivant.
Numéros | Sujet(ou résumé succint) | Pages(de … à …) |
1. Relis avec attention le début de l’histoire et réponds aux questions
suivantes :
1.1. Quand se termine la situation initiale ?
1.2. Quel est l’élément déclencheur ?
Note, par ordre d’apparition, les différents personnages (présents ou
mentionnés) dans la situation initiale.
Recopie-les dans le tableau suivant et note les rapports (ami,
famille,collègue,etc.) qu’ils ont entre eux.
Personnages |
Pages |
Rapports entre eux |
1.3. Dans quel chapitre se situe le dénouement ? Résume celui-ci.
C. La représentation de l’espace
1. Dans quel lieu démarre ce récit ?
2. Où se déroule principalement cette histoire ?
La description de l’espace répond, en principe, à la question : « où cela se passe t-il ? » . Mais son rôle dépasse ce cadre et deux autres questions doivent être posées : « Comment l’espace est-il représenté ? » et « Pourquoi a-t-il été choisi de préférence à un autre ? ». C’est que la représentation de l’espace apporte indirectement des informations sur l’intrigue, les faits ou le temps.
Au fil des lectures, on peut rencontrer des espaces fermés ou ouverts, des descriptions fort détaillées, des faisceaux de détails caractéristiques ou de simples évocations, des descriptions statiques (observateur immobile) ou dynamiques (observateur en mouvement).
La description remplit une triple fonction dans le récit.
L’énoncé descriptif cherche à rendre un objet ou un aspect de celui-ci présent à nos yeux, à notre imagination. L’auteur accumule des éléments pour faire vrai . C’est la fonction visualisatrice.
L’énoncé descriptif est aussi un moyen de retarder le récit des évènements. Généralement, il produit un effet de suspens, ou en tout cas, il provoque une attente. C’est la fonction dilatoire.
L’énoncé descriptif doit être au service d’un texte beaucoup plus long ; il doit participer et s’intégrer au drame. C’est sa fonction de dramatisation ou fonction dramatique.
* L’étude de la description se fera par groupes de deux élèves. Chaque groupe traite un chapitre et complète la fiche suivante :
Numéro de la lettre :
N.B. :Ce tableau peut être allongé ou incomplet.
Lieux décrits |
Pages |
Extraits abrégés |
Fonctions |
* Une synthèse des réponses est ensuite réalisée.
Chapitres |
Lieux décrits |
Fonctions |
1 |
||
2 |
||
3 |
||
4 |
||
5 |
||
6 |
||
7 |
||
8 |
||
9 |
||
10 |
||
11 |
* Quelle conclusion peut-on tirer des lieux décrits et de leurs fonctions descriptives ?
D. Le cadre temporel
Pour visualiser la façon dont un auteur a construit le déroulement temporel de son récit,appelé « temps de narration »,on dispose tous les évènements du récit dans l’ordre chronologique (temps de fiction) sur un axe, une « ligne du temps » fort proche de celle du cours d’Histoire.
Sur cet axe, apparaît à gauche l’événement le plus ancien qu’évoque le récit et à droite le plus récent. Au dessus de cet axe, on situe les différents éléments dans l’ordre chronologique et on indique leur début et leur fin ou leur durée. Pour cela, on se sert des renseignements que le texte livre explicitement, mais on peut également procéder par déduction.
* Le travail s’effectue à nouveau par groupes de deux élèves.
1. Relevez dans une lettre toutes les indications de temps (dates précises, adverbes de temps, etc. (N.B. : vous devrez parfois procéder par déduction)
2. Recopiez-les dans le tableau ci-dessous.
Chapitre :
Titre :
Indications de temps |
Pages |
* Une synthèse des réponses est ensuite réalisée.
1. Quel est l’événement le plus ancien ?
2. Quel est l’événement le plus récent ?
3. Complétons la ligne du temps de la page 22 en indiquant le moment précis
et la page de référence. Calculons ensuite le temps de fiction.
Evènement |
Evénement |
| |
| |
.................... |
...................... |
V. Les critères d’appréciation du récit
1. Lis attentivement ce tableau de critique.
Lisibilité/complexité |
Le récit est-il facile, difficile à lire à cause du vocabulaire, de la langueur des phrases, du nom de personnage, des noms étrangers, des histoires parallèles, de son caractère symbolique, du non-respect de la chronologie. |
Réalisme et/ou vraisemblance |
Le récit te plaît-il ou non pour sa vraisemblance ou au contraire pour son côté invraisemblable ? Est-il un habile mélange des deux ? |
Genre / thème |
Le récit te plaît-il ou non pour son thème (possibilité de comparaison avec ta propre expérience, actualité du sujet, désir d'en connaître plus sur le sujet...)? Le récit t'attire-t-il ou non par son genre (policier, fantastique, science-fiction, récit de vie, d'aventures...)? |
Style | Le récit est-il ou non remarquable du point de vue du niveau de la langue, des images créées, des jeux de mots, de la musicalité des phrases, de la prédominance des verbes, des adjectifs? |
Originalité | Le récit te surprend-il par la fin inattendue, l'originalité de la fable? Constitue-t-il une surprise par rapport au genre? Ce récit est-il au contraire trop prévisible? |
Tension émotionnelle | Le récit te plaît-il parce qu'il te permet de t'identifier, parce qu'il entretient le suspense? Restes-tu, au contraire, très extérieur, indifférent à ce récit? |
Tension dramatique | Le récit te paraît-il bien ou moins bien construit de point de vue du dévoilement progressif des informations; le rythme est-il suffisamment soutenu, est-il trop lent? |
Caractère moral | Le récit présente-t-il des valeurs auxquelles tu adhères: solidarité, amour, amitié, justice, respect d'autrui...? Ce récit te semble-t-il trop moralisateur? |
Objet-livre | Le format, les caractères, l'illustration de la première de couverture, etc. ont-ils favorisé ou non ton entrée en lecture? |
2. A ton tour de le compléter…
Lisibilité/Complexité |
|
Réalisme et/ou vraisemblance |
|
Genre/thème |
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Style |
|
Originalité |
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Tension émotionnelle |
|
Tension dramatique |
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Caractère moral |
|
Objet-livre |
Monsieur Ibrahim et des élèves de 4e TT Récit: Damien Avet, ISJND, Jumet (Belgique) Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran Parcours de l'oeuvre Mise en perspective * Etapes * Travail en groupe: Fiches de questions, grille d'évaluation * Réflexion personnelle: pistes proposées |
Mise en perspective
La lecture et l’exploitation de l’œuvre de E.-E. SCHMITT, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran se placent dans un contexte particulier : dans une classe de 4e TT, option sciences sociales et éducatives, j’ai entamé dès la rentrée de septembre un parcours sur « les différences et la tolérance ».
Plusieurs raisons à ce choix :
L’âge des élèves (environ 15 ans, âge très sensible à la problématique traitée)
Le milieu socioculturel (plusieurs étrangers et plusieurs jeunes de la 3e génération de l’immigration, et de toute manière, des jeunes qui côtoient de près l’immigration, à l’école, en classe ou à domicile)
L’option des élèves (les cours de sciences sociales et initiation à la psychologie, entre autres, essaient de sensibiliser les jeunes au respect des différences)
Etapes du parcours :
* Exploitation de deux nouvelles en classe de français :
Cycle de survie et Journal d’un monstre de Richard MATHESON.
L’analyse de la 1ère, outre le fait qu’elle aide le lecteur à résoudre l’énigme que contient le récit, permet de recadrer quelques notions (rôles du titre, procédés d’authentification, genres littéraires, entretien du suspense…), d’aborder un genre particulier, la science-fiction (ça tombait bien, pour une comparaison avec le fantastique, traité par une collègue dans le cadre du cours de Français, expression et communication) et de s’attarder sur un autre (le roman à l’eau de rose). Cette dernière étape peut être riche en activités : recherche des caractéristiques du genre, enquête sur les 4es de couverture, écriture d’un scénario… Soyons clair : les filles « marchent » mieux que les garçons dans cette démarche. Question de sensibilité, d’âge et de romantisme, sans doute.
L’analyse de la 2e amène le lecteur à se poser la question fondamentale : qu’est-ce que c’est qu’un monstre ? Avec cette interrogation, on entre de plain-pied dans le thème choisi.
* Analyse de 2 romans qui traitent de près la question des différences :
1. Patrick Cauvin? Pourquoi pas nous?
(Attention : il devient difficile de le trouver en librairie; je l’ai
appris à mes dépens).
2. Didier VAN CAUWELAERT, Un aller simple
L’analyse des deux romans aboutit à des conclusions qui se recoupent : pour le premier roman, l’habit (de la différence) ne fait pas le moine et derrière la laideur se cache un grand cœur. Dans le second, c’est l’étranger expulsé qui donne des leçons d’humanité.
Pour ces analyses (cela représente du travail en classe pour le premier trimestre, en dehors des activités de vocabulaire, grammaire, expression écrite et autres évaluations), le travail a été collectif. Je souhaitais reprendre ce thème au début du 2e trimestre, mais en amenant les élèves à travailler par eux-mêmes.
* Le choix du roman de E.-E.SCHMITT s’est imposé à moi parce que, par sa brièveté, il permettait une exploitation plus facile par les élèves. En plus, BE Tv diffusait le film fin décembre ; je pensais pouvoir l’utiliser en classe, par exemple pour un travail de comparaison roman - film. Espoir déçu : si le film est agréable, il n’ajoute rien au roman et se révèle d’ailleurs un peu « plat », un peu morne, semblant tirer en longueur.
Autre bonne raison d’utiliser le roman en classe : il est édité, à petit prix (5€), dans la collection Classiques & Contemporains chez MAGNARD (n°57). Cette édition est remarquablement augmentée et complétée de pistes d’analyse, de notes, d’explications, d’une interview de l’auteur, d’une documentation riche et variée. De quoi faire le bonheur du prof !
J’ai donc préparé 5 fiches de questions (voir en annexe) pour une analyse par groupes. Les questions, pour la plupart inspirées ou reprises de l’édition Magnard, ont été regroupées par thèmes. Les groupes (de 4 ou 5 élèves) ont obtenu 3 périodes de cours pour préparer leurs réponses et une heure pour la rédaction. Ceux qui n’avaient pas terminé ont achevé le travail à domicile. Pendant les 4 périodes de travail en classe, l’enseignant doit évidemment sans cesse aider à avancer, recadrer ceux qui seraient distraits (ça arrive, mais oui !), conseiller pour la rédaction… Les questionnaires amènent les élèves à réfléchir sur le récit, mais les contraint également à un autre exercice (plus ?) difficile : rédiger une synthèse brève, claire, précise, complète… Exercice d’analyse et d’expression donc.
Une seconde étape a été la correction : j’ai soumis à chaque groupe le travail d’un autre groupe et une grille d’évaluation (voir en annexe) à remettre. Avantages : chaque groupe était ainsi obligé de se pencher sur un deuxième thème d’analyse et, à cause de la grille d’évaluation, obligé de faire preuve d’objectivité dans la cotation. Un constat : les élèves sont rarement complaisants et leur évaluation souvent juste et précise. Voir cette grille
Dernière étape : un travail individuel à remettre en devoir (voir annexe) : réflexion, argumentation ou imagination, il y en avait pour tous les goûts. Les plus hardis se sont lancés dans une réflexion sur eux-mêmes, les plus discrets ont préféré ne pas sortir du cadre du roman, les plus imaginatifs se sont mis dans la peau des personnages. A nouveau, le sujet du travail m’a semblé très bien « coller » à l’âge et à l’option des élèves.
Des prolongements sont envisageables, axés par exemple sur l’exploitation de l’actualité (conflit israélo-palestinien, attentats en Irak et dissensions religieuses, choc des cultures en Afghanistan…)
Et puis, l’édition Magnard regorge de bonnes idées… Autant en profiter !
5 fiches-questionnaires
Eric-Emmanuel SCHMITT, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran.
Analyse par groupe * Groupe 1
Qui sont Moïse et Mohammed ?
Qu’est-ce que le Coran ?
Quelle est la particularité du soufisme par rapport à l’Islam
traditionnel ?
Que signifie « être arabe » dans le roman ? Expliquez cette
interprétation.
Que signifie « être arabe » dans la réalité ?
Qu’est-ce qu’être juif pour Momo ? Retrouvez la définition qu’il
donne de sa judéité.
Que remarquez-vous à propos de la forme ?
Le père a-t-il transmis quoi que ce soit à Momo ?
A la fin du récit, Momo est-il parvenu à « être autre chose » ?
(Voir p.33)
Montrez que pour « l’élève » Momo, découvrir Monsieur Ibrahim,
c’est lever progressivement les voiles d’un profond mystère. Quelles
questions les mots « arabe », « musulman » et
« soufi » soulèvent-ils ?
Quel pouvoir Momo prête-t-il à Monsieur Ibrahim, au début de leur rencontre (p.13) ?
Consignes de présentation (valables pour les cinq fiches):
travail en deux pages dactylographiées
en-tête avec les noms des membres du groupe
intitulé : «Analyse de Mr Ibrahim et les Fleurs du Coran : travail par groupes»
page 1 : texte unique synthétisant vos réponses aux questions posées.
Ce texte doit comporter une introduction et une conclusion.
Il doit commencer par un titre personnel en rapport avec votre travail.
Il doit être divisé en paragraphes.page 2 : quelques lignes qui vous permettront de répondre à la question :
« Comment interpréteriez-vous le titre du récit ? Que sont ces Fleurs du Coran ? »
Pour l’ensemble du travail, l’orthographe compte pour 1/5 des points.
L’expression sera soignée.
«texte unique...» cela oblige les élèves à ne pas répondre à chaque question séparément, mais à composer leur réponse en un texte continu ; cela augmente la difficulté, bien entendu, mais on réalise ainsi un travail de structuration et de synthèse. On fait ainsi d'une pierre...plusieurs coups ! |
Eric-Emmanuel SCHMITT, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran.
Analyse par groupes *
Groupe 2Dressez un portrait de Momo, sur les plans physique et psychologique.
Le personnage a-t-il évolué au fil du récit ?Imaginez ce qu’aurait pu être le futur de Momo sans sa rencontre avec Mr Ibrahim. Le voyez vous plutôt heureux ou tragique ? (Tenez compte du personnage tel que l’auteur l’a conçu)
Peut-on dire que Momo est cleptomane ?
Montrez que pour Momo, « l’âge d’homme », c’est d’abord l’affirmation d’une identité sexuelle. Appréciez cette exclamation de Momo : « Une femme me parle, à moi. Une femme. » (p 24) Qu’est-ce que cette identité « d’homme » modifie dans sa relation symbolique au père ?
Quelle est l’identité de Momo à la fin du récit ? Que signifie désormais « être soi-même » pour Momo ?
Le Momo de la fin du récit a-t-il atteint « l’âge d’homme » ? Expliquez votre réponse.
Consignes de présentation : voir fiche 1
Eric-Emmanuel SCHMITT, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran.
Analyse par groupes *
Groupe 3A partir des éléments disséminés dans le récit, reconstituez la « carte d’identité » des deux personnages (lieu de naissance, état civil, adresse, situation sociale et familiale, etc.).
Quelles circonstances rendent possible la rencontre entre Moïse et Monsieur Ibrahim ?
Quelles « proximités » psychologiques et affectives jouent également un rôle important ?
Réfléchissez par exemple à l’état de solitude des deux personnages.
Montrez que l’identité de Monsieur Ibrahim séduit et interroge Momo : à quelles figures l’associe-t-il ?
Faites le portrait du « maître » Ibrahim : rassemblez d’abord les éléments du portrait physique, puis ceux qui le peignent comme un sage.
Quelle définition de cette figure Momo donne-t-il aux pages 11 et 12 ?
Comment Monsieur Ibrahim accompagne-t-il Momo dans son cheminement vers «l’âge d’homme» ?
A la fin du récit, quelle est la relation Momo – feu Monsieur Ibrahim ?
Pourquoi Momo garde-t-il le nom de Momo ?
Consignes de présentation: voir fiche 1
Eric-Emmanuel SCHMITT, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran.
Analyse par groupes
* Groupe 4La religion de Monsieur Ibrahim n’est-elle pas aussi un « humanisme » (Trouvez d’abord une définition de ce mot) ?
Comment comprenez-vous cet enseignement de Monsieur Ibrahim :
« L’homme à qui Dieu n’a pas révélé la vie directement, ce n’est pas un livre qui la lui révélera. »
Comment Monsieur Ibrahim parvient-il à séduire Momo, à l’ouvrir à sa façon de penser ?
Montrez les qualités de ce maître, en particulier son anticonformisme.
Prouvez que Monsieur Ibrahim est comme un maître pour Momo : on pourrait dire qu’il est son « mentor ». (Trouvez d’abord le sens et l’origine de ce mot)
En quoi le voyage que les deux personnages entreprennent est-il initiatique ?
Consignes de présentation: voir fiche 1
Eric-Emmanuel SCHMITT, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran.
Analyse par groupes*
Groupe 5Quel est ce cadre familial avec lequel Moïse est en rupture ? Pourquoi la famille est-elle monoparentale ?
Faites le portrait du père, en insistant sur son comportement à l’égard de Momo.
Que se passe-t-il quand Momo met son père à l’épreuve du sourire (p.25) ?
Quel espoir abandonne-t-il définitivement ?
Quelle est votre position au sujet du comportement du père de Momo ? Quel jugement portez-vous sur lui ?
Y a-t-il des circonstances qui permettent de comprendre ou expliquer son comportement ?
Hormis la rencontre Momo - Monsieur Ibrahim, quelles sont les autres rencontres importantes du récit ?
Quelle est celle qui ne se fera jamais ?
Quelle est celle marquée par l’étrangeté ?
Qui est ce Popol dont le père parle tant ?Comment empêche-t-il Momo de trouver sa place ?
Momo dit (p.41) que ce frère est « l’antithèse de sa nullité » : que comprenez-vous ?
Quelle interprétation donneriez-vous de cette phrase : « Je m’étais mis à faire un truc épouvantable et vertigineux : des comparaisons. » (p19) ?
Quelle évidence ressort de la comparaison entre Monsieur Ibrahim et le père de Momo ?
Qu’est-ce que Monsieur Ibrahim transmet à Momo, que le père n’a jamais pu transmettre ?
Quelle analyse Monsieur Ibrahim fait-il de cette incapacité ? (Pp 44-45)?
Consignes de présentation: voir fiche 1
début fiches * début Ibrahim * sommaire 121
Eric-Emmanuel Schmitt, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran * Evaluation du travail par groupe
[Les élèves disposent pour cela d'une grille à compléter, dont les items sont énumérés ci-dessous]
Quel travail est soumis est à votre évaluation?
1. Evaluer les pages 1 et 2
a/ Présentation:
Les consignes
de présentation ont-elles été respectées:
dactylographie? en-tête avec les noms des membres? intitulé? soin?
La longueur
recommandée a-t-elle été respectée?
b/ Y a-t-il des fautes d'orthographe?
Combien? Lesquelles?
Y a-t-il des
fautes de ponctiation? Lesquelles?
L'expression
est-elle corrrecte?
2. Evaluer la page 1 (texte de synthèse)
a) Le texte
Y a-t-il un titre? Correspond-il
au(x) sujet(s) traité(s)?
Est-il original? Ce texte est-il
un... texte? Est-il pourvu d'une introduction? Est-il pourvu d'une introduction?
La structure du texte est-elle claire
(Présence de liens logiques)? Est-elle logique?
b) Le contenu
Les élèves ont-ils répondu aux
questions posées? Les réponses sont-elles: claires? précises? complètes?
Les réponses sont-elles exactes?
Qu'auriez-vous ajouté?
3. Evaluer la page 2
Êtes-vous
d'accord avec l'interprétation du titre? Auriez-vous quelque chose à ajouter?
Nom des évaluateurs:
Quelle cote sur 20 attribuez-vous au travail, en sachant que 1/5e des points est consacré à l'orthographe et que chaque faute d'orthographe vaut -0,5 pt ?
Travail individuel : liste
des pistes de réflexion proposées aux élèves
E.-E. Schmitt, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran
1) A quel moment et à quels signes as-tu senti que tu quittais l’enfance ?
Y a-t-il eu, pour toi comme pour Momo, un événement qui a marqué cette rupture ? Si oui, fais-en le récit et explique quels furent alors tes sensations et tes sentiments.
2) Tu as peut-être déjà vécu l’expérience décisive (au point qu’elle oriente ton existence) d’une rencontre avec quelqu’un de ton âge ou avec un adulte. Dans quelles circonstances cette rencontre s’est-elle faite ? En quoi a-t-elle modifié ta vie ? Le hasard ou le destin ont-ils un rôle à jouer dans la vie ?
3) Dans un passage d’introspection (page 17), Momo dit : « Grâce à l’intervention de Monsieur Ibrahim, le monde des adultes s’était fissuré »
As-tu du monde la même image que Momo, celle de deux univers (celui des jeunes et celui des adultes) cloisonnés ?
Y a-t-il dans ton entourage un adulte référent, quelqu’un qui t’aide à te construire ?
4) Comment définirais-tu ton identité ?
Quelle autre identité te plairait ?
Justifie ta réponse.
5) (Pour les filles uniquement)
La mère de Momo vient de quitter l’appartement où elle a
reconnu son fils ; sur le chemin, elle monologue et s’interroge sur ces
retrouvailles troublantes.
Imagine ce monologue et traduis les émotions, les sentiments
qui agitent la mère.
6) (Pour les garçons uniquement)
Le père de Momo vient de quitter l’appartement pour
toujours ; sur le chemin de son exil (et de sa mort), il monologue et s’interroge
sur ce départ, cette fuite et sa relation ratée avec son fils.
Imagine ce monologue et traduis les émotions, les sentiments qui agitent le père.
7) Tu veux expliquer à tes parents – qui ont du mal à te
comprendre – ta passion pour un style musical, une émission télévisée, un
genre vestimentaire… qu’ils désapprouvent.
Tes parents posent des questions, demandent des arguments,
exigent des précisions…
Transcris ce débat sous la forme d’un dialogue.
8) Aimes-tu l’endroit où tu vis ? Le trouves-tu
beau ?
Si tu étais amené à le défendre face à la critique,
quels arguments utiliserais-tu ?
Ton travail doit être présenté de la façon suivante :
- Français : devoir n°6
- Intitulé : expression écrite : argumentation
- Un texte synthétisant ton opinion par rapport à la
question choisie. Ce texte doit comporter une introduction et une conclusion. Il
doit commencer par un titre personnel en rapport avec la piste de réflexion
choisie. Il doit être divisé en paragraphes.
- Longueur minimum : 1 page.
- Orthographe : 1/5 des points
- Expression soignée
- Soin : écrit au stylo, sans rature ni correcteur.
Éric-Emmanuel Schmitt, La secte des égoïstes, Albin Michel, 1994
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Elèves du 3e degré lisant au... second degré
Présentation: Christian Thys, pr. hon. H. E. Galilée ...doctes références, parodies, mises en abîme, effets de miroir... Justification pédagogique * la narration * excès ou vérité dans l'excès? parodie ou expérience existentielle? * le grand secret * concluons |
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Justification pédagogique
On peut imaginer que, désireux de faire découvrir la panoplie des procédés romanesques comme mises en abîme, parodies, réécritures, niveaux narratifs, etc., un professeur de fin du secondaire puise partiellement ses sources dans la littérature du XVIIIe. A celles-ci (Diderot et Voltaire) pourraient venir s’ajouter l’œuvre romanesque et l’œuvre théâtrale de Eric-Emmanuel Schmitt qui offre des exemples de réécriture de textes appartenant au patrimoine culturel. Par exemple, du Nouveau Testament avec l’Evangile selon Pilate ou de Huis Clos dont s’inspire avec plus d’optimisme l’Hôtel des deux mondes. Dans les lignes qui suivent, je m’arrête à La Secte des égoïstes et propose de démêler l’écheveau que constitue cette première œuvre romanesque de l’auteur cité. Le roman, pour court qu’il soit, résiste à une lecture distraite et fourmille de doctes références, de parodies, de mises en abîme, d’effets de miroir. J’entreprends ici une des lectures possibles qui se consacre à remonter aux sources philosophiques qui le nourrissent et aux problèmes qu’elles évoquent. |
La secte des égoïstes
Un jeune doctorant, fatigué, lassé de ses notes et contre notes rassemblées pour une thèse en linguistique médiévale, jette un regard par-dessus un mur de livres qui visiblement l’accable. Et la salle de lecture de la bibliothèque nationale lui apparaît comme « un ossuaire de crânes luisant et de corps cassés qui digèrent le savoir comme un lézard l’insecte » (p. 10). C’est le début d’une crise, d’un doute vertigineux qu’éprouve le narrateur quant à la réalité du réel et quant au sens de sa recherche. Ce doute, notre chercheur le partage avec un personnage rencontré dans un dictionnaire feuilleté au hasard.
Ainsi un homme un jour, dans l’histoire du monde, avait théorisé ce que j’éprouvais si souvent, ce sentiment qui m’avait gagné tout à l’heure… l’impression nauséeuse que les autres et les choses n’existaient pas… l’idée d’être la seule conscience vivante, perdue au milieu d’un univers de songes, … ce doute, ce doute moite, cotonneux, envahissant, qui vide le réel de sa réalité. (p. 19)
On l’aura remarqué, l’ouverture de ce récit porte des accents qui évoquent un roman célèbre dont le narrateur, un certain Roquentin, se lasse de perdre son temps à exhumer de l’oubli un illustre inconnu, le marquis de Rollebon. Dans les deux cas, une même crise - de nausée - affecte les protagonistes et engloutit le monde extérieur dans l’opaque et le visqueux .
Une glu liquide et glauque figeait la Grande Salle dans un silence étale. (p.9)
lit-on dans le roman d’Eric-Emanuel Schmitt. Et les conséquences de cette crise sur le terrain de la réflexion philosophique ne sont pas minces et invitent à penser que le monde prend des aspects différents selon l’émotion de la conscience qui le vise. Ainsi chacun vit-il dans sa « bulle » puisqu’en l’état, rien ne garantit que pour les autres les choses apparaissent de la même manière.
Mais la comparaison avec la Nausée semble s’arrêter là. Car, si pour Roquentin l’issue à la crise consiste à substituer à son mal-être la rigueur de la musique ou celle de l’écriture - la musique, « une myriade de petites secousses qui naissent d’un ordre inflexible et disparaissent aussitôt » - , le salut pour le narrateur sans nom de Schmitt, c’est d’arracher de l’oubli Gaspard Languenhaert. Il entreprend donc la reconstruction de la biographie de ce personnage du XVIII e. en rassemblant les fragments que lui livrent des anecdotes, des témoignages, des extraits, œuvres de différents témoins plus ou moins fiables qui l’ont peu ou prou connu. Ainsi apprend-on qu’après avoir étonné les salons parisiens avec son étrange philosophie – le corps est immatériel ; chaque conscience est seule au monde et origine du monde - Languenhaert a ouvert, en contradiction flagrante avec sa doctrine, une Ecole des égoïstes. Pour peu de temps, il est vrai, car cette secte n’a évidemment pu subsister faute d’accord entre les sectateurs. Après ses démêlés parisiens, le hasard place sur son chemin une gitane qui lui démontre, par charmes interposés, que le monde extérieur offre des plaisirs insoupçonnés ; il connaît alors une passion torride pour son initiatrice qui l’entraîne peut-être, mais les sources ne sont pas sûres, au crime passionnel. Après cette épreuve décevante de la découverte d’autrui, il cherche refuge dans la solitude et en revient à l’écriture.
Tout au long de sa quête, le narrateur s’est laissé guider par les interventions mystérieuses d’un étrange Vieillard (avec V majuscule) qui détient la conviction que leurs chemins sont condamnés à se croiser. Le narrateur semble bien convié en fin de parcours à rencontrer son guide qui détient des informations capitales. Effectivement, le Vieillard en question lui transmet un dossier rouge, celui des dernières notes de Languenhaert. Par la même occasion, il confie au narrateur que la personne de Languenhaert a moins d’importance que la conscience ou mieux les étapes de la conscience qu’il représente : le soi, l’en soi, le retour sur soi.
Gaspard Languenhaert n’a pas de visage, c’est je, c’est moi. » (p. 85)… Ne cherchez pas dans le visible ce qui est invisible » (p.87)
Or les dernières notes du carnet sont consacrées à une entreprise fabuleuse, quasi surhumaine, l’écriture de la métaphysique de Dieu. Que peuvent contenir ces notes ? Un secret : l’idée que Dieu, le Suprême solitaire, l’Orphelin de naissance, a, pour rompre cette solitude créé le monde, et, désespéré, aspire à un retour sur soi après l’avoir détruite.
« Tel devait être l’état de Dieu : le regret constant de sa bonté. » (p.93)
A titre de dépositaire de ce secret, il appartient au narrateur d’achever le cahier rouge qui clôt l’existence de son propriétaire. Revenu de ses déceptions, il endosse à son tour le destin surhumain de Langhenhaert, se réfugie dans le délire et finit par s’identifier à son modèle.
Je laissai parler en moi la force qui s’appelait Gaspard et je découvris, sous ma plume, quelle avait dû être sa fin… (p.94)
On peut supposer que derrière cette folie, se cache un immense besoin d’amour.
Il détestait les hommes, ces créatures stupides, insistantes, irrespectueuses ; frivoles, inessentielles, ricanantes, il regrettait violemment d’avoir peuplé le sensible de ces moustiques, qui rendaient si douloureuse sa vie de Dieu.Toute haine est sans doute de l’amour déçu. (p.106)
La déception de Gérard était donc à la mesure de son hautaine solitude. Sa seule consolation est alors le recours à la drogue ou à la mutilation qui témoignent d’un besoin de destruction totale, la sienne propre et celle du monde. Subsiste de cette étrange aventure le cahier rouge, cette fois sous les yeux du lecteur. Et la question : Qu’en fera-t-il ?
La vie de Gaspard Languenhaert est-elle rêve ou réalité ? Le lecteur finit comme le Vieillard par admettre que dans cette fable la question importe peu et se prend à méditer le « grand secret », celui de la désespérance de Dieu.
Or, au moment même, voilà que les dernières pages du roman donnent subitement corps et vraisemblance à un narrateur jusque là sans identité précise. Le roman se clôt en effet sur la lettre d’un aliéniste qui annonce la mort d’un certain Gérard Lagueret. Ce Gérard Lagueret est mort à 33 ans après avoir vécu une vie de reclus en raison d’une horrible malformation du visage et d’une lente dégénérescence musculaire (124). Il fut, poursuit le médecin, « obligé de rêver une vie qu’il ne pouvait pas vivre, comme une métaphore de notre humaine condition… » A ses côtés, évidemment, le fameux cahier de cuir rouge.
Si l’on réunit tous les éléments du puzzle, le récit raconterait l’histoire d’un homme qui, condamné à la dégénérescence et à la solitude, surmonte momentanément son handicap en s’enfonçant dans la biographie romancée de son ancêtre, un obscur philosophe berkeleyen du nom de Languenhaert. Et, prisonnier de ses fantasmes, imaginerait ce que pourrait être la divine solitude de Dieu et son suprême désespoir. Il abandonnerait à la postérité un cahier rouge qui relate son itinéraire philosophique et que le lecteur adoptera en suivant à son tour les étapes (quasiment hégéliennes) de la conscience de soi, de la conscience de l’autre et du retour sur soi ; cette dernière étape étant un échec relatif.
début secte des égoïstes * sommaire 121
L’histoire d’une dérive, d’un excès et d’une vérité au sein de l’excès
Le profil philosophique de Gaspard Langenheart, qui, selon l’auteur a réellement existé, apparaît progressivement et rappelle sans la moindre hésitation possible un sensualisme proche de celui de Berkeley : esse est percipi, exister, c’est être perçu. Dans les écrits de 1710 du chargé de cours au Trinity College, le Traité des principes de la connaissance humaine, la pensée de Berkeley prend l’aspect d’un empirisme immatérialiste, un paradoxe en l’espèce qui ne peut se comprendre que dans un contexte particulier qu’il s’agit brièvement de rappeler. Pour défendre la supériorité de l’esprit grâce auquel nous sommes proches de Dieu et dépasser le doute cartésien qui conduit, pense l’auteur du traité, au scepticisme et à l’athéisme, Berkeley renforce, comme le fera Fichte plus tard, le fait que c’est le Moi qui est à l’origine de la sensation et constitue une évidence indépassable. Cette thèse trouve des arguments dans le raisonnement suivant qui a quelque pertinence. Le réel dépend du savoir que nous en avons. Et ce savoir, œuvre de l’esprit, organise les sensations, la seule manière dont le réel nous atteigne. Quant à l’au-delà matériel de ces sensations, nous n’en avons aucune idée ; il nous est donc inconnaissable ou à tout le moins indifférent. Dès lors que l’existence externe nous est indifférente, l’esprit se trouve face à ses véritables contenus : les sensations, les souvenirs, les imaginations. De quoi découle que la seule réalité, c’est l’ego.
Bien que cette thèse soulevât déjà des sarcasmes auprès des contemporains de Berkeley, elle pouvait trouver des adeptes à une époque où, pour certains, le microscope était encore un instrument impie. L’affirmation du moi comme source unique de la connaissance du monde ne s’est pas éteinte avec le XVII e. Mais Berkeley ne pouvait pas ignorer les objections provenant du sens commun – le monde ne serait-il que dans nos têtes alors qu’il suffit d’un coup de pied pour prouver l’inverse ? - si bien que son immatérialisme paradoxal semble bien n’avoir été qu’un moment de sa pensée. Il a donc in extremis évité de passer d’un empirisme immatérialiste à un idéalisme absolu. Le monde n’est pas tout à fait un pur produit de l’esprit ; les choses ont bien une certaine consistance.
Dans le cas de Languenhaert, la faiblesse de sa pensée provient d’une inaptitude à tirer parti de l’expérience du rapport à Autrui, avec les conséquences que l’on sait. Ce tournant vers une vision du monde plus élargie, Languenheart et son double en spéculation ne le prennent pas. Ils poussent même leurs convictions solipsistes un cran plus loin vers l’égoïsme spéculatif.
Ce n’est que dans sa deuxième année parisienne que, poussant plus loin la réflexion, il théorisa définitivement l’égoïsme philosophique : « Je suis moi-même l’auteur du monde. » (p.33).
Car si l’esprit est capable de créer des rêves, pense-t-il, rien ne garantit la fidélité des représentations qu’il produit inconsciemment quand il est éveillé. Soit dit en passant, cette thèse vaut à son auteur une aventure cocasse qui, lors d’un bal masqué, le jette dans les bras d’un noble travesti en comtesse à son insu. Alors qu’il s’accommode de la situation, les plaisantins s’en donnent à cœur joie. Il n’est donc pas étonnant que les positions philosophiques de Languenheart lassent rapidement un public pourtant habitué aux extravagances.
Le grand secret
Le thème de la désespérance de Dieu est supporté par la structure circulaire du récit et par le jeu de miroir entre le personnage et le narrateur. Le chassé-croisé entre fiction et réalité, raison et déraison, finit par proposer à la réflexion du lecteur des questions un peu désertées de nos jours. Y aurait-il quelque sagesse dans cette folie qui atteint Languenhaert ? La dérive de Languenhaert-Lagueret aurait-elle abouti, comme chez Saint-Augustin, à la conviction d’une présence divine au plus intime de lui-même ? Et, sur un autre plan, faut-il prendre le « grand secret » au sérieux ?
Disons tout de suite que le thème de la souffrance de Dieu (théopathie) se trouve développé de la manière la plus grave qui soit, notamment sous la plume de François Varillon. L’aumônier de la JEC, par ailleurs conférencier écouté dans les années 1970, termine une réflexion sur la souffrance humaine et sur la souffrance divine en des termes qui rappellent la fable de Schmitt .
Si les gens savaient… que Dieu souffre avec nous et beaucoup plus que nous de tout le mal qui ravage la terre, bien des choses changeraient sans doute et bien des âmes seraient libérées.
En outre, alors que tout son œuvre a l ‘ambition de déployer une réflexion sur la condition humaine, il serait étonnant que ce thème soit traité par l’auteur à la légère. L’épisode de la rencontre entre le Vieillard et le narrateur, de son double surgi à la fois d’ailleurs et du plus intime de lui-même, est significatif à cet égard. Le Vieillard rappelle l’apparition dans une pièce contemporaine au roman, Le Visiteur, d’un Inconnu qui connaît des épisodes cruciaux de la vie de Freud, peut-être même sa fin, qui existe de manière intemporelle et omniprésente bien que dissimulé à certains regards humains.
L’Inconnu (lui pose le doigt sur le cœur).
- J’étais là, Freud, j’ai toujours été là, caché. Et tu ne m’as jamais trouvé ; et tu ne m’as jamais perdu. Et lorsque je t’entendais dire que tu ne croyais pas en Dieu, j’avais l’impression d’entendre un rossignol qui se plaignait de ne pas savoir la musique ». Il semble donc bien que l’auteur soit friand de ces apparitions qui rappellent que « la vie est plus mystérieuse qu’absurde. (p. 213)
L’Inconnu s’adressant toujours à Freud :
- Jusqu’à ce soir, tu pensais que la vie était absurde. Désormais tu sauras qu’elle est mystérieuse. (p. 216)
sommaire 121 * début secte des égoïstes
Parodie ou expérience existentielle ?
On pourrait croire que Schmitt, qui ne se prive pas d’épisodes cocasses, a d’abord, selon une technique qu’il ne cessera d’éprouver, parodié à la manière de Diderot ou de Voltaire, une philosophie pour en montrer les ridicules. Et effectivement, l’immatérialisme de Berkeley se prête à ce jeu. Il est clair aussi que le roman manifeste un certain goût pour les devinettes savantes, mais il ne faudrait pas s’y méprendre : il y a aussi à la base de l’intrigue une expérience vécue que confesse l’auteur. Laissons lui la parole : « Tous, nous avons éprouvé ce sentiment curieux : douter de la réalité du réel. Chaque nuit, nous vivons des scènes intenses, colorées, dont le réveil, au matin, nous apprend qu'elles étaient illusion. Eveillés aussi, nous basculons parfois dans une incertitude douce nous demandant si l'univers est bien réel.
Moi-même, j'ai, vers l'âge de 20 ans, confondu souvent la vie rêvée et la vie éveillée, une habitude très embarrassante, et la lecture de Descartes, Leibniz, et surtout Berkeley n'arrangea rien alors.
Passant de sa forme ressentie à sa forme rationalisée, le solipsisme m'apparaissait incontournable, doctrine selon laquelle le monde, dans le rêve comme dans la veille, n'est jamais qu'une somme de sensations subjectives, que rien ne m'assure jamais de sa matérialité, qu'il n'a pas d'autre étoffe que mentale, qu'il n'existe qu'en moi et que par moi.
Tous les grands philosophes de la conscience, de Descartes à Husserl, sont passés par un moment solipsiste. Tous l'ont dépassé pour retrouver la réalité du monde. Le solipsisme ne s'inscrit dans l'histoire de la philosophie que comme une étape vite contredite, une erreur. Il n'y a officiellement pas de philosophes solipsistes. Or, mes lectures et mes fouilles sur le XVIII e siècle me firent découvrir un énergumène, un penseur extravagant dont il ne reste rien sinon un nom : Gaspard Languenhaert. Il avait soutenu, tout à fait sérieusement, que le monde n'existait que dans sa conscience, donc qu'il en était l'auteur. Surcroît de folie, il voulut fonder une école, convaincre, avoir des disciples alors qu'il professait sans doute la seule philosophie qui ne demande pas de disciples puisque les autres n'existent plus. Il mourut à 33 ans d'une overdose d'opium.
Je savais le peu que deux ou trois érudits savent ; je pouvais donc imaginer... »
Ce témoignage en dit long sur la parenté entre le narrateur, le personnage et l’auteur.
Pour E.-E. Schmitt, le chemin de la création passe par l’imagerie de l’abstraction et la proposition de points de vue actuels sur des textes anciens. Dans ce premier roman, il met en situation des idées jusqu’à ce que leur absurdité même devienne source de fantastique et d’interrogation brûlante.
Ch. Thys * cthys00@tiscali.be
sommaire 121 * début Secte des égoïstes
Elèves sur les ondes: Oral en réalité, radio en direct (de la 1re à la 6e)
Récit de Patrick François, ISJND, Saint-Hubert (Belgique)
Fréquence
Libre 106,7 F.M.
La
radio de l'Enseignement Libre de Saint-Hubert
Radio d'école: pourquoi
* comment * parole libre, risque et
défi * et si ça dérape * avec
quels moyens * dire quoi * apprendre
quoi
Annexes: 1. cadre légal *
2. charte
* 3. exemple de conduite *
4. horaire
des émissions * 5. zone de diffusion (et carte)
- Alexandre. Tais-toi, j’ouvre les
micros...
- … on est d'accord, hein, je dis bonjour; je donne le programme
mais tu laisses
le "tapis" jusqu'au bout.
- 0K. On y va
- Salut
Et
c’est parti ! Une nouvelle fois des élèves de 13 à 18 ans vont
animer tranche d'émission quotidienne sur la radio de leur école. Avec
enthousiasme, brio, parfois même excès. Mais tout sera débattu
après, le lendemain.
Sur Fréquence Libre, si les élèves
ont la parole, ils en sont responsables.
début radio d'école * sommaire 121
Une radio d'école,
pourquoi ?
C’est le 26 mars 1999 que notre école inaugurait
un nouvel outil pédagogique : une radio en F. M., avec des émissions réalisées
par les jeunes.
Public visé: les élèves, bien sûr, mais aussi
leurs parents, leurs amis, bref tous ceux qui s'intéressent à la vie de l'école.
Cette année-là
vingt-cinq établissements de Wallonie et de Bruxelles (il en reste une
quinzaine aujourd'hui) avaient obtenu la reconnaissance officielle de leur
projet de radio d'école. Reconnaissance assortie d'une fréquence tout aussi
officielle.
Les raisons qui ont
poussé la Communauté française, par le biais du conseil Supérieur de
l'Audiovisuel, à autoriser des radios d'école sont d'ordre pédagogique:
donner la possibilité aux jeunes de s'exprimer et d'être créatifs. La
Communauté française voulait ainsi légitimer la volonté, longtemps affirmée,
d'éduquer les jeunes aux médias en faisant des acteurs, des créateurs, dépassant
le stade de simples consommateurs passifs.
"Faire de la radio" met en route pas mal de compétences
: expression orale, esprit d'équipe, regard sur l'actualité, confiance en soi,
autonomie...
En outre, ce média convient très bien aux jeunes: l'écoute est individuelle et la possibilité de s'adresser à un public pour "se dire" via un micro pose moins de barrières que s'il s'agissait de passer devant la caméra.
début radio d'école * sommaire 121
Une radio d'école,
comment ?
II y a plusieurs façons de faire de
la radio d'école.
Parmi les stations fonctionnant en Communauté française, beaucoup, surtout les écoles primaires, optent pour la réalisation d'une émission hebdomadaire basée sur une matière travaillée en classe. La radio permet alors une mise en voix de différents sujets. Ces émissions sont souvent enregist'ées, puis diffusées en différé.
Dés le début de notre aventure, il a été décidé de
fonctionner en direct, et en autonomie.
Pourquoi ?
Notre école est une école secondaire et comprend un
internat. La radio étant un
excellent moyen d'expression et d'animation, il y avait là une belle opportunité.
De plus, une diffusion quotidienne, à horaire fixe, permet de fidéliser le
public, d'exister vraiment : il suffit d'allumer la radio pour être certain
entendre une émission de l'école.
Le but d'une radio d'école n'est nullement de rentrer dans un jeu de concurrence ; il serait illusoire de le penser (simplement en fonction du cadre légal d'organisation, à lire en annexe 1) mais si on veut prendre du plaisir à ce qu'on fait, être reconnu, il est tout de même encourageant de se savoir écouté!
voir annexe 3: horaire et zone de
diffusion
La liberté de parler, un risque, un défi
Autre parti pris, dès le
début de l'aventure de "Fréquence Libre": les élèves sont seuls
dans le studio. Par contre, pour
des raisons de sécurité, les élèves ne sont jamais laissés seuls dans les bâtiments.
Un adulte est toujours dans le coin, mais pas dans le studio.
Celui-ci est placé sous la sauvegarde
des jeunes. Il nous a semblé
logique d'envisager la prise de parole des élèves et le contenu musical et éditorial
dans un espace de liberté : comment laisser libre cours à sa spontanéité, à
sa créativité, comment animer une émission de radio en présence d'un
"surveillant"?
Bien sûr, l'espace
de liberté a été clairement délimité (voir plus loin, en annexe 2, la charte des
animateurs et techniciens). Et chaque équipe dispose, quotidiennement d'une conduite, d'un conducteur, c'est-à-dire d'un programme à suivre obligatoirement (voir en annexe 3).
Signalons au passage l'apprentissage important, pas gagné d'avance, qui
consiste à "suivre" une conduite avec respect des horaires ou lire
les chapeaux introduisant des séquences enregistrées.
C'est ainsi que figurent sur ce conducteur les horaires de
diffusion de séquences réalisées par d'autres élèves, des extraits d'autres
émissions, des écrans de "promos", un peu le pendant des écrans
publicitaires des radios publiques ou privées; à la différence qu'ici, il
s'agit de messages d'intérêt général (lutte contre le tabagisme,
alimentation équilibrée, propreté dans l'école) ou d'opérations caritatives
(Télévie, Opération Père Damien, marches parrainées, OXFAM, etc).
Toutes ces diffusions, ajoutées au
contenu laissé libre à chaque équipe, donne un ton très vivant à notre
antenne, très proche des "vraies " radios.
Et si ça
dérape ?
...parce que ça dérape, parfois.
Une fois par an, en fonction du niveau de l'électrisation de l'air
ambiant - c'est bien connu dans les écoles! - une équipe perd le contrôle: ça
vole bas. Comme c'est en direct, ça
s'entend. Et le lendemain
"tout le monde en parle"!
Les
premiers sont les "coupables". Ils
en parlent avec le responsable de la radio. Ils s'expliquent, extraits incriminés
à l'appui. Car un système assure l'enregistrement systématique de toutes les
émissions, réécoutées à grande vitesse après coup, ne fût-ce que pour sélectionner
les passages à archiver et à rediffuser.
Chaque fois,
de la discussion franche qui s'ensuit, les jeunes surpris en "radio-délit",
sont amenés à réparer : en présentant leurs excuses sur antenne la fois
suivante et en réalisant un programme d'intérêt général qui sera lui aussi
diffusé .
début radio d'école * sommaire 121
Une radio d'école, avec quels
moyens ?
A priori, il
est nécessaire de rassembler 3 000 € : le prix d'un émetteur d'occasion,
d'une antenne, de quelques micros, d'une table de mixage, de lecteurs de C.D. et
de Mini-disc.
Equipée, au
départ, d'un studio complet et d'un émetteur, "Fréquence
Libre" fonctionne désormais avec deux
studios, en partie informatisés. Le
premier, celui des débuts, est situé au premier étage d'un bâtiment de
classes. C'est de là que sont émis
les programmes du vendredi après quatre heures.
Ce studio sert aussi au travail des élèves durant les heures
d'ouverture de l'école : réalisation d'interviews ou de séquences diverses
seuls ou avec leur professeur. Ce
dernier est aidé, pour la technique, par un élève-technicien, trop content d'épauler
un professeur !
Le second studio, installé dans
l'internat, abrite les émissions du soir et celles du mercredi après-midi.
L'école n'investit pas dans les
C.D.: c'est l'affaire des jeunes.
Les autres frais sont ceux de SABAM, réduits
à un forfait acceptable pour les radios d'école.
Mais il n'y a
pas que les moyens techniques pour faire tourner une radio d'école. Cette
activité exige un suivi rapproché des élèves - reconnaître, rassurer, féliciter,
corriger, encourager - et une organisation bien rodée.
Initiée sur une base volontaire et bénévole,
"Fréquence Libre" peut compter actuellement sur des heures de
coordination pédagogiques, bienvenues et justifiées.
Une radio d'école, pour
dire quoi ?
Les émissions
Variétés,
jeux, informations de l'école, informations culturelles, sport, idées de
lecture, recettes de cuisines, animation spirituelle, une foule de domaines sont
présents à l'antenne.
Avec une assurance croissante et un
enthousiasme vivifiant, les élèves, animateurs en herbe, se succèdent au
micro pour réaliser une radio vivante.
"Fréquence
Libre" vient aussi en soutien de grands événements
ponctuels de la vie de l'école, comme la journée Portes Ouvertes, où les
animateurs et techniciens se succèdent tout au long de la journée pour assurer
l'ambiance sonore, avec musique, interviews, jeux ou disques.
De temps à autre aussi une émission
spéciale, captée dans toutes les classes au même moment, permet de
sensibiliser à un aspect de la vie de l'école.
Des
exemples: les élections pour le Conseil de participation ou le Conseil d'élèves,
le nouveau restaurant scolaire, la marche à suivre en cas d'incendie (avec
audition des différentes sirènes, audition d'un scénario simulant un incendie
à l'école et le processus mis en place depuis l'alerte jusqu'à l'arrivée des
pompiers et l'évacuation).
Avantage de la
sensibilisation par la radio: la vie apportée par le son, l'instantanéité et
surtout possibilité de dialoguer avec les responsables, directeurs, par
exemple, en direct, par téléphone. Ce
n'est pas tous les jours qu'on peut écouter la radio en classe et utiliser son
G.S.M.
Souvent, aussi, la radio s'ouvre à
des séquences didactiques, de mises en voix de matières scolaires : lecture de
poèmes, de textes, présentations de cours.
Ces enregistrements font l'objets de séquences
courtes (cinq minutes) diffusées dans les émissions
début radio d'école * sommaire 121
Une radio d'école, pour
apprendre quoi ?
Les compétences exercées sont, on
l'a vu, très nombreuses.
Qu'elles soient transversales (travail
en équipe, développement de l'autonomie, de la confiance en soi, de l'autoévaluation,
esprit de synthèse, créativité) ou disciplinaires (expression orale en
situation: interview, lecture, mise en voix diverses...), ces compétences sont
réellement exercées de façon progressive, répétitive.
Conclusion
Si vous
passez, cher lecteur, un mercredi après-midi, un vendredi après quatre heures
ou en soirée dans notre zone de diffusion, l'équipe de Fréquence Libre sera
heureuse de vous compter parmi ses auditeurs ! Et avec un peu de chance, vous
pourrez peut-être remporter un prix à un de nos jeux radiophoniques!
Patrick François,
responsable de "Fréquence Libre".
"Fréquence
Libre", c'est aussi un site Internet, conçu par un élève (pas
toujours à jour, mais on peut y voir des photos des installations, y tirer des
informations diverses et écouter du son): www.frequencelibre.be.tf
ou www.flb.be.tf
début radio d'école * sommaire 121
1.
Le cadre légal
Les radios d'école
sont le fruit d'un décret très officiel de la Communauté Française de
Belgique, daté du 24 juillet 1997.
Ce texte
autorise les écoles qui en font la demande motivée, à émettre dans la bande
F.M. Cette attribution d'une
longueur d'onde, sous la réserve technique d'une fréquence disponible autour
de l'école candidate, s'assortit de certaines contraintes liées au temps d'émission
et à la portée de l'émetteur.
-
interdiction d'émettre plus de
huit heures par jour (à moins de
diffuser des émissions en boucle, c'est impossible, vu le travail nécessaire) ;
-
interdiction d'émettre avec une
puissance de plus de 10 watts ;
-
interdiction d'avoir une antenne
de plus de 15 mètres de haut. (Ces limites techniques permettent néanmoins une
diffusion, en fonction du relief de la région, dans un rayon de 10 Km) ;
-
interdiction de diffuser de la
publicité commerciale.
N. B. : ces dispositions visent notamment à éviter qu'une fréquence de radio d'école soit "rachetée" par un réseau privé pour asseoir ou augmenter sa zone de diffusion.
début radio d'école * sommaire 121
2. La charte des animateurs et techniciens
Bienvenue sur "Fréquence Libre"!
Si tu es animateur,
Vérifie chacun de ces points avant ton émission
Commence ton émission à l'heure. Finis-la à
l'heure.
Cite ton nom et
celui du technicien et des assistants.
Ta voix, c'est ta voix de l'école.
N'importe qui peut t'entendre. Notre école te permet de faire de la
radio, c'est une chance. Donne de ton école et de toi-même une image de sérieux,
de savoir-faire. Ca ne veut pas dire être ennuyeux. Au contraire!
Sois souriant
(ça s'entend), agréable, poli.
Prépare bien tes interventions et tes émissions.
Animer, ce
n'est pas dire n'importe quoi . Cherche des renseignements sur les artistes dont
tu passes les disques.
Sois curieux ! Sois
imaginatif !
Soigne aussi ta diction :
c'est une
politesse vis-à-vis des auditeurs et auditrices auxquels tu t'adresses.
Cite souvent le nom de notre radio,
passe les jingles.
Nous sommes sans
doute la seule radio de Belgique francophone à faire autant d'émissions
en direct. Sois digne de la confiance que nous mettons en toi.
N'ont pas de place
sur notre antenne :
*
les annonces
commerciales, bals compris et soirées privées (si elles sont privées, on ne
!es annonce pas au public!);
* des messages privés et personnels (la poste et le téléphone sont là pour
ça), les annonces pour des cafés, des bistrots;
*
les propos
malveillants, calomnieux, racistes, grossiers.
Tu
peux annoncer
- des dédicaces, des anniversaires;
- des concerts, des expositions;
- des manifestations culturelles diverses - tout ce qui est intéressant,
original…
- les sujets qui
t'intéressent (sport, musique, etc)
Essaie de varier
les disques: il en faut pour tous les goûts !
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3. Un
exemple de "conduite"
LUNDI 21 février 2005 - Emission des internes
Jingles à utiliser quand vous voulez sur MD 68
plages 36 (20"), 37 (20"), 38 (44"),
39 (16"), 40 (30")
Enregistrez votre émission
sur l'enregistreur MD2, mode MONO sur MD 181 Niveau : environ + 10DB
(SURVEILLEZ pendant l'émission)
-
à 19h30, prégénérique (musique d'attente avant l'émission)
sur MD 68 plage 51, puis votre générique à 19h45 précises (sur PC," les
enfants de la télé", plage 239)
Donner le programme de l'émission: - à 19h50 : la météo - à 20h00 : le journal des jeux vidéo - à 20h30 : la séquence blagues de Yolande - à 20h45: les anniversaires - à 21h00 : une séquence sur l'intégration des nouveaux à l'internat - à 21h15 : les menus de la semaine au restaurant de l'école |
-
à 19h50 : météo : MD 68, plage 117
-
à 19h55 : passer MD 68 plages 1 à 5 (promos
-
à 20h00 : passer MD 166, plage 53 ( durée : 6’25
")
Chapeau : " Voici le journal des jeux vidéo, avec Maxime "
-
à 20h30, MD 166, plage 69 ( durée : 3'2l")
Chapeau : "Sur
Fréquence Libre, Il est 20h00. Voici maintenant la
séquence blagues"
Désannonce
: "Et puis, n'oubliez pas le site de Fréquence Libre, sur lequel vous
retrouvez les photos des animateurs et le contenu des émissions, ainsi que
l'histoire de notre radio : www.frequencelibre.be.tf"
-
à 20h45, séquence Anniversaire M068, plage 115
parler
après 25" sur le tapis
-
à 20h50 : passer MD68, plages 15 à 19 (promos)
-
à 21h00: passer MD166 plage 43 (durée: 4'30")
Chapeau: " Voici à
présent une séquence sur l'intégration des nouvelles et des nouveaux à
l'internat. Ce soir, le témoignage de Michaël et Pierre"
-
à 21h15 : menus restaurant :
MD 68, plage 119 Parler sur le tapis à 12"
-
à 21h20 : passer MD 68 ,
plages 21 à 25 (promos)
- à 21h25 : météo
: MD 68, plage 117
A la fin de
votre émission, présentez l'équipe de demain :
Chapeau:
" Notre émission est terminée. Votre prochain rendez-vous
avec Fréquence Libre, c'est demain, dès 19h30, l'émission des Internes.
Bonne nuit et à demain sur Fréquence
Libre."
Tout à la fin, passer le JINGLE de fin des programmes :
sur MD 68 plage 45
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4.
Horaire des émissions:
Du lundi au jeudi : de 19h45 à 21h30
Le mercredi après-midi : de 13h30 à
21h30
Le vendredi : de 16h à 17h30
5. Notre
zone de diffusion
Dans la limite des contraintes techniques et légales, les auditeurs peuvent nous capter à Saint-Hubert, Arville, Poix, Smuid, Hatrival, Vesqueville, à l'aérodrome, à Hurtebise, sur une partie de Libin et une partie de Bras. Par contre, en se branchant sur le câble (radio-télédistribution), on peut nous capter parfaitement à Bras, Moircy, Freux et dans l'entité de Saint-Hubert. |
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JACQUES BREL, 25 ans déjà... |
BREL ET MOI... |
Récit de Danielle CONNEROTTE* Deuxième degré (classe de 3e) * CS SJND, JUMET (Charleroi)
A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la disparition de Jacques Brel, je propose aux élèves un parcours à travers ses chansons. Mon ambition n'est pas de leur faire aimer Brel, mais bien de le leur faire (mieux) connaître.
|
1. Ce que je sais de lui
Brainstorming : «Si je vous dis Jacques
Brel...!», vous dites quoi?
... célèbre, chanteur, Belge, compositeur, acteur, paroles, mort, star,
poète, musicien, album, concert...
2. Ce que je découvre sur lui
Projection de la cassette video sur la vie de Jacques Brel Je m'appelle Jacques Brel (c'est un auto-portrait en images) * 1997 P6 Productions/Paris première/RTBF (Médiathèque de la Cté fse de Belgique: NB 7234)
Au répertoire:
1 Jacques Brel... chante: Bruxelles / 2 Les bourgeois / 3 Le plat pays / 4 Les bonbons / 5 La valse à mille temps / 6 Rosa / 7 Les bigotes / 8 Les vieux / 9 Quand on n’a que l’amour / 10 Madeleine / 11 Ne mequitte pas / 12 La quête / 13 Jacques Brel... raconte: Une chanson c’est une aventure / 14 Je suis un fils de bourgeois / 15 Je suis belge / 16 Je soigne mes rêves / 17 J’ai vomi avant chaque tour de chant / 18 Les gens sont passionnants / 19 J’aime mieux avoir des ennemis qu’être lâche / 20 Je suis pour l’amour et la tendresse / 21 L’homme est un nomade / 22 J’ai pas bien compris les femmes / 23 Si je continue, je vais être obligé de tricher
Deux consignes très claires ont été présentées
1. relever les thèmes principaux des textes du chanteur.
2. observer les mimiques et tout le côté gestuel du personnage
Après la séance, nous échangeons sur ce que nous venons de voir et d'entendre.
Distribution d'une brève biographie et lecture, de manière à fixer quelques repères intéressants pour la suite.
3. J'analyse
Le
plat pays [Paroles et Musique: Jacques Brel 1962
© 1964 Barclay - Ed. Semi/Plouchenel]
1 Avec la mer du Nord pour
dernier terrain vague |
2 Avec des cathédrales pour
uniques montagnes |
3 Avec un ciel si bas qu'un canal
s'est perdu |
4 Avec de l'Italie qui
descendrait l'Escaut |
Recherche de la signification des mots peu familiers, des
thèmes, des procédés de construction
Découverte du
rapport entre titre et texte, des comparaisons / métaphores /
personnifications, des instruments de l'accompagnement musical.
Madeleine [Paroles et Musique: J. Brel/J. Corti/G. Jouannest 1962]
1. Ce soir j'attends
Madeleine |
2. Ce soir j'attends Madeleine |
3. Ce soir j'attendais Madeleine |
4. Demain j'attendrai Madeleine |
Même recherche que ci-dessus, par petits groupes, en ajoutant ces questions: le
rôle du refrain, le rôle de l'auteur dans la chanson, les caractéristiques du
personnage principal, le rythme.
4. J'écoute
Pendant une période de cours, chacun écoute les dix chansons proposées par le professeur et note le(s) thème(s), ainsi que ce qu'il aime bien; et ce, pour chaque chanson:
Ne me quitte pas - Les vieux - La quête - Mathilde - Amsterdam - J'arrive - Jef - Vesoul - Les bourgeois - Voir un ami pleurer
5. Je choisis
Voici les consignes pour la suite du travail:
* choisir une chanson qui plaît, qui touche
* former un groupe avec des élèves ayant choisi la même chanson.
[NB: en fait, les groupes se formeront plus par affinités que par choix du texte!]
* analyser musique et paroles pour "entrer dedans"
* présenter la chanson de façon originale (réciter, jouer, chanter, écrire, mettre dans l'espace...)
6. Je réalise
Huit groupes travaillent chacun une chanson selon un projet précis (chaque groupe se fixe une sorte de contrat, de cahier des charges).
Les vieux *
deux versions:
1. Une élève met ses grands-parents en scène et filme leur maison comme décor 2. Une élève écrit Lettre à mes grands-parents, texte très personnel et très émouvant |
Vesoul Trois élèves réalisent un clip vidéo. Ne me quitte pas théâtralisation de la chanson, mise en scène réussie. |
Les remparts de Varsovie Création d'un guignol et de ses marionnettes Jef dialogue imaginaire entre Brel et Jef, Jef et Brel, bien écrit et bien mis en scène |
Dans le port d'Amsterdam * deux versions: Théâtralisation de la chanson Présentation d'une mise en scène complètement décalée: Brel et ses Brelettes |
7. Je joue
Les présentations interviennent dans l'examen oral de juin et sont cotées selon une grille propre à chaque travail.
Les meilleures présentations font l'objet d'un petit spectacle. Comme souvent, ceux qui avaient peur demandent de jouer une seconde fois, et ceux qui n'ont pas pris l'exercice au sérieux, le regrettent amèrement...
Comme je l'ai écrit souvent dans mes articles, le résultat est stupéfiant: des élèves qui étaient, un an auparavant, d'une très grande timidité, se retrouvent sur les planches, dans la théâtralisation sobre et poétique d'un texte original, écrit à propos de Brel. Certains collègues présents au spectacle témoignent de cette évolution extraordinaire.
Ce genre d'expérience peut toucher bien plus qu'on ne le pense. Ainsi, l'auteure de Lettre à mes grands-parents s'effondrait à chaque répétition. Elle a simplement expliqué: Je ne peux pas lire ce texte devant tout le monde: c'est trop personnel; je croyais que je ne ressentirais rien, et maintenant je me rends compte combien cela me touche.
8. Je témoigne
Amélie Bodart
Je trouve que le travail sur Brel était très intéressant pour chacun de
nous. Ce travail ne me plaisait pas beaucoup au départ, car je trouvais qu'on
faisait toujours la même chose, c'est-à-dire qu'on analysait des chansons de
Brel.
Une fois les groupes formés, j'ai commencé à apprécier. Je me suis rendu
compte que ce travail nous apprenait beaucoup de choses sur nous-mêmes. Par
exemple, je suis assez timide, et avec ce travail, j'ai appris que ce n'était
pas si difficile de s'affirmer...
Cynthia Gonfroid
La séquence Brel fait partie de la partie Projets de notre cours.
Tout au long de cette séquence, nous avons étudié la biographie de Jacques
Brel et analysé ses chansons. Aujourd'hui nous montons un mini-spectacle autour
de celles-ci. Malgré le temps passé sur ce projet et le travail fourni, ce fut
un vrai plaisir de travailler sur ce thème qui nous a permis de mieux
connaître l'artiste et de donner plus de sens et de relief aux cours de
français.
Salvatore Montante
J'ai fortement apprécié cette aventure. Les textes et la vie de Brel m'on
profondément touché, comme lui l'a été par Charles Trenet. (...) Je suis
content de la bonne entente des groupes pendant les heures de répétition et je
crois que pour nous tous, Jacques Brel restera dans nos coeurs comme ses
chansons dans nos têtes.
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