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Activités de langue française dans l’enseignement secondaire * Périodique trimestriel

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Article paru dans le numéro 115 (décembre 2003) de LMDP Mise à jour 08.2017

© LMDP Copie autorisée pour usage pédagogique non lucratif et avec mention de la source

Quelques dispositifs pour favoriser la lecture au premier degré

 

Collectif enseignants et éducateurs * [ voir liste ]

   

mises en jeu * mises en scène * mises en archives * mises en image * un exemple pris sur le vif

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Mises en jeu

...En jeu ou plutôt en joute ! Sous la forme d’un rallye-lecture, ou défi-lecture, des classes de deux (ou trois) écoles différentes s’affrontent pour tester leurs performances à propos d’une liste de livres – environ une douzaine - choisis de commun accord autour d’un même thème (adolescence, racisme, exotisme, folklore, tiers-monde, souffrance, monde animal...) et de genres variés (romans, contes, biographies, légendes, exploration...].

Le défi lancé entre écoles entraîne un ensemble de contacts où les élèves apprennent  à communiquer pour de vrai: lettres, affiches, règles du jeu...

Dans les classes, on veille à répartir les livres de façon que chaque élève en ait lu un minimum (deux ou trois) dans un délai imposé (quelques semaines).

La phase suivante est la rédaction des questions à poser aux condisciples de l’école adverse. Ces questions sont d’abord testées en interne: le plus souvent, trop faciles ou trop difficiles, elles doivent être retravaillées (excellent travail de reformulation qui impose aussi un retour à une lecture plus attentive].

La rencontre entre écoles concurrentes se déroule à la fois comme un fête et comme une compétition, si possible dans un lieu symbolique : département pédagogique d’une Haute Ecole, bibliothèque, librairie importante, Maison de la Culture, salle de spectacles...

En Belgique, Redu, village du livre, est un lieu magique pour le bouquet final du défi !

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Mises en scène

Le livre devient prétexte à la théâtralisation.

Par exemple, jouer à être l’auteur du livre : j’explique d’où m’est venue l’idée d’écrire, comment les personnages sont nés dans mon imagination, quelle relation ont ceux-ci avec mon vécu, quel rapport entre le décor ou l’époque et l’action racontée...

Ou encore, jouer à l’interview de l’auteur. Les questions qui lui sont posées sont préalablement rédigées en groupe... Et un tirage au sort désigne ensuite qui sera l’auteur, qui sera l’intervieweur : ce qui impose à chacun de s’impliquer !

Ou encore représenter un passage du livre : travail préalable de conversion du récit en dialogue, avec didascalies (ou du discours indirect au discours direct), de travail sur le geste et la mimique, de construction d’un décor, d’élaboration d’un fond sonore ; le tout étant conclu par une appréciation des condisciples dans un rôle de critiques de théâtre, qui suggèrent telle ou telle autre façon de théâtraliser, et qui vont publier leur ‘papier’ dans la revue de l’école, voire dans la presse locale. 

Faire cette représentation devant les élèves d’une autre classe pour leur donner envie de lire le livre eux aussi.

Ou encore : (si tous les élèves ont lu le livre) un élève mime un personnage pour le faire identifier ; un autre présente un objet qui évoque un événement décisif dans la narration ; un autre propose un fond sonore qui rappelle un lieu ou un événement du récit.

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Mises en archives

L’objectif est double : savoir grouper et mettre en mémoire diverses informations sur les livres ; faire part à d’autres (condisciples, autre classe...) de son expérience de jeune lecteur.

Dans ce but, la visite d’une bibliothèque constitue un détour obligé ! Y observer comment les livres sont répartis dans les rayons, inscrits dans le catalogue, dans le fichier (‘papier’, ou numérisé] : par auteur, par genre, par sujet, par mot-clé...

Une alternative originale à cette visite : le professeur dépose sur des tables quelques dizaines de livres de toutes sortes : « Vous avez une demi-heure pour me proposer des solutions de groupement ! »  Suit la mise en commun. Période suivante : « Vous avez eu envie d’emporter tel livre du paquet pour le lire en privé... Dites-nous pourquoi ! »

Mais il faut passer à l’écrit, apprendre à archiver, et surtout à communiquer à d’autres son vécu de lecteur ! Il importe aussi que les élèves décident eux-mêmes sous quelle forme ils publieront leurs expériences de lecture (le souvenir négatif de la fiche de lecture imposée...) !

Par exemple : banque de données sur les livres lus, consultable par d’autres classes ; affiches dans les couloirs ; passage dans d’autres classes ou article dans la revue de l’école pour recommander tel ou tel ouvrage ; ‘top 10’ mensuel des meilleurs livres ; réécriture et diffusion en grand format d’une quatrième de couverture ; stand de lecture ouvert à la récréation ; etc.

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Mises en images

Le professeur de dessin est ici un excellent complice !            

Composer – puis comparer – des affiches sur les livres lus : texte sur fond de portrait du héros ou d’image du lieu (maison, paysage...) où se déroule l’action. La classe évalue le choix du texte, des couleurs (rouge amour ou sang, noir polar, vert optimisme...), de l’image (symbolique, réaliste] ; ce choix est-il judicieux, c’est-à-dire : informe-t-il sur le contenu de l’œuvre, incite-t-il à la lec­ture ?

Le polar, le roman exotique, le récit d’exploration se prêtent facilement à être représentés par une maquette ou un plan des lieux principaux de l’action, par une carte géographique où on pique des panneaux dont chaque numéro se rapporte à une liste de péripéties affichées à proximité. Une présentation d’objets divers, chacun correspondant à tel épisode de la narration, est une façon originale de synthétiser le déroulement de celle-ci.

Une exposition-bilan d’une année de lecture en classe peut reprendre ces affiches, ces maquettes, complétées par des figurations – fil de fer, chiffons et autres accessoires... ou simples dessins représentant un personnage – de certains héros préférés par les lecteurs : leurs coups de cœur  dans une sorte de Musée Grévin du pauvre !

Voir quelques représentations de Quasimodo - de Notre-Dame de Paris - par des élèves du 1er degré 

Une variante plus longue, plus difficile de mise en images présente l’intérêt d’associer lecture et... réécri­ture, (surtout par la création de dialogues) : convertir en extraits de roman-photos ou de bande dessinée quelques épisodes importants d’un récit d’action.

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Mais concrètement, comment ça se passe ?

Une initiative parmi bien d’autres... : la journée-lecture

Christian Schandeler, pilote de l’entreprise, nous communique...

Professeurs de l’ISMA, Arlon, nous avons été amenés en 2002, au cours d’une journée pédagogique, à réfléchir sur la problématique de la lecture au 1er degré. D’où est née l’idée d’instaurer une journée-lecture destinée aux élèves de 1re année (près de de 200 élèves).

Cette journée, menée en collaboration avec les étudiants du département pédagogique de l’ILES (Bastogne), mes élèves de 5e en option animateurs, la Bibliothèque Communale (BC) et la Maison de la Culture (MC), consiste en une suite de 7 à 9 ateliers de 40 minutes présentant divers aspects de la lecture  (conte, poésie, théâtre, presse, « que se passe-t-il quand on lit ? », recherche en bibliothèque, rencontre avec une libraire, illustration, BD…). Dans la mesure du possible, nous cherchons des animateurs en dehors de l’école. Nous souhaitons en outre que chaque atelier soit interactif et ludique…

À l’issue de la journée, nous veillons à ce que chaque élève en revienne avec un livre cadeau (l’an dernier, comme cette année, nous avons pu compter sur John Ellyton des éditions MEMOR). En outre, les éditions Labor nous ont donné – par l’intermédiaire de Géraldine Frognet, libraire à la Lettre écarlate - un cadeau intitulé « Sésame ouvre-toi ! », un petit carnet vierge présenté comme un livre et qui est une incitation à la lecture et à l’écriture…

 

Tel est le projet, mais quid en coulisses... ?

Voici un abrégé du listing des tâches, de novembre à février.

1. Contact avec la Maison de la Culture et la Bibliothèque pour réservation et choix de la date

2. Rencontre des responsables concernés : profs de 1re et élèves de la 5e animateurs ; délégués de la MC, de la BC, animateurs pédagogiques

3.  Dossier de presse pour un courrier aux éditeurs : Ecole des Loisirs, éd. Mémor, Labor (Espace Nord), Promotion des lettres françaises de Belgique, SDAC Luxembourg, Service des Lettres luxembourgeoises

4.  Demande aux éditeurs de soutenir le projet par une offre de livres

5.  Demande d’accord pour exposition et spectacle

6.  Rechercher des animateurs dans des domaines variés (poésie, mime, image...)

7. Préparer affiche, logo, fléchage du parcours

8. Constitution d’un jury pour le ‘concours du slogan’

9.  Concours du slogan de la journée-lecture (les meilleurs figureront sur l’affiche)

10. Envoi d’un dossier aux médias (presse écrite, RTBF, Tvlux…)         

11. Visiter les locaux de la MC avec les 5e T animateurs

12. Répartir les groupes

13. Etablir le plan de vol pour chaque groupe

14. Prévenir le resto de l’école (assiette froide, dessert)

15. Prévenir le secrétariat pour les remplacements

16. Etablir le fléchage et l’affichage des titres d’ateliers

17. Pour chaque atelier : coussins, chaises, tableaux, appareils...

18.      Organisation matérielle de l’accueil : porte-manteaux, table des invités pour le repas

19. Le jour J est arrivé ! Prévoir rassemblement avant le départ, envoi chez l’animateur, prise des présences, départ pour la MC

20. MC : Dépôt des effets aux porte-manteaux, envoi aux ateliers, permutation après 40 mn selon plan de vol ; 10h25, détente de 10 mn sur le parking ; 11h30 : des profs vont chercher à l’école le repas des invités ; 12h05 : repas au foyer ou dehors (sacs-poubelles, rangement, nettoyage...) ; 12h55 : reprise des ateliers ; 15h10 : chaque animateur distribue les livres cadeaux.

21. Retour à l’ISMA: des animateurs et des adultes rangent le mobilier, défont le fléchage... remercient les invités.

22. Dans la semaine qui suit : évaluation écrite par les élèves

23. Chaque classe rédige et envoie aux animateurs une lettre de remerciement  

 

Des remerciements, nous aussi... !

Aux amies et amis de France, du Québec, de Belgique, qui nous partagent ici leur expérience de promotion de la lecture.

  Alphabétiquement, et de tout coeur, à : 

C. Al Charif, R. Amman, P. Andris, M. Arcuri, C. Baleydier, B. Bernard, P. Brunson, D. Connerotte, M. Constant, C. Coulet, S. Doucet, B. Etienne, J.-C. Fonck, J. Gaudin, J.-J. Guiot, L. Julien, M. Lebrun, J.-L. Léonard, B. Leroy,  J. Maga, Ph. Mathieu , Chr. Méron, G. Nikels, A. Portelette, C. Schandeler, C. Valet.              

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