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SOMMAIRE 

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© LMDP Copie autorisée pour usage pédagogique non lucratif et avec mention de la source

Choses vues au premier degré

Seize situations où s’exercent des compétences de communication

 

Situations 1 à 8

Parue dans le numéro 110 (septembre 2002) de LMDP Mise à jour 08.2017

interdisciplinarité, jumelage d'écoles * amphithéâtre pour Prévert * à partir d'un fait vécu, une autre façon de se présenter * cafetière turque pour grammaire française * levers de rideau sur un texte * les causeries du lundi * devine ce que j'ai écrit! * fallait-il censurer?

Ces CHOSES VUES sont dédiées à Marc Coulonval, surpris trop tôt par la mort au retour de son école. Tellement heureux parmi les ados...! Il avait l’art de les écouter avec l’intelligence du cœur. J. B., pour la rédaction de LMDP

Voir les Situations 9 à 16

1. Interdisciplinarité, jumelage, équipe de profs...

Annie Nokerman, Gilly

Au Lycée François de Sales de Gilly, on a appris qu’il y a en Europe (au moins) deux Gilly : Gilly suisse et Gilly belge !

Et cela va faire tilt, ici et là-bas, chez plusieurs professeurs : pourquoi pas un jumelage entre les deux écoles secondaires de ces localités ? Et qui sera d’autant mieux réussi et d’autant plus profitable si le projet est assumé et par une équipe et en interdisciplinarité.

Étude du milieu, pour confronter deux cadres de vie ; sciences, pour comprendre qu’un autre environnement suscite d’autres curiosités, d’autres questionnements ; éducation physique pour organiser des jeux de découverte ; informatique, pour réaliser des graphiques (population, distances, statistiques diverses...) et surtout comme support performant du courrier inter école.

Et aussi du français, massivement ! Échanges oraux en classe et entre classes ; courrier entre écoles ; courrier aux parents des élèves pour décrire et justifier le projet ; recherche et traitement – oral et écrit  - d’informations sur « le Gilly » à découvrir, à faire mieux connaître.

2. Amphithéâtre pour Prévert

Anne-Marie Ginsburg, Vielsalm

Un local confortable : décoration de bon goût, moquette, éclairage intimiste, aucun bruit de l’extérieur... ! Huit élèves de l’option expression orale et écrite, leur professeur, un invité (le chançard !), tous en demi-cercle devant une grande feuille de papier appliquée au mur ; sur la feuille, le poème de Prévert : Le Cancre.

Lecture du texte par l’enseignante ; puis chacun est invité à entourer dans ce poème l’expression qui « résonne » en lui, qui va au-devant de son vécu... Silence complet !

Cela prend un bon quart d’heure, puis vient l’échange oral. Lecture partagée faite avec le cœur (attention aux images, à la sonorité) mais aussi avec la tête (attention au sens des mots, à la syntaxe...), et où chacun s’enrichit de la lecture de l’autre.

Ainsi se forme une communauté de lecteurs sensible à la poésie, attentive aux moyens d’expression. Le rôle de l’enseignante y est capital : favoriser, valoriser une prise de parole qui affirme et construit la personnalité. La pratique de la reformulation – comme effet de miroir – est ici décisive.

   situations 1 à 8 * situations 9 à 16

3. A partir d'un fait vécu : une (autre) façon de se présenter

Claude Jacob, Couvin

Première semaine dans une classe de première. Pour construire l’unité et la cohésion d’un groupe, il est bon de se connaître, et donc de se présenter aux nouveaux camarades...

Ça se fait parfois selon un schéma imposé (nom, prénom, adresse, etc.) mais qui peut manquer de vie, de chaleur.

Il y a peut-être un autre moyen ! « Vous allez me raconter chacun, propose l’enseignant, une aventure qui vous est arrivée durant les grandes vacances. Vous en décrirez bien, pour vous faire comprendre, le lieu, le moment, les acteurs, les impressions ressenties. »

Chacune et chacun, à travers un fait vécu et qui l’a fortement marqué, a ainsi l’occasion de se « rendre intéressant » au meilleur sens du terme. C’est plus vivant, à coup sûr, qu’une déclaration d’identité un peu stéréotypée.

Autre bénéfice : l’enseignant, mine de rien, fait observer au passage comment on peut s’y prendre pour raconter, pour plaire : gestuelle, rythme, intonation, précision lexicale, temps de la narration... Autant de pierres d’attente pour aborder plus tard des activités sur le récit.

4. Cafetière turque pour grammaire française

Renée Bodson, Jumet (Charleroi)

Cours de français en début de journée pour une classe de première. Les élèves sont intrigués par l’attitude insolite de l’enseignante qui est allée chercher dans une grande sacoche un objet enveloppé de papier... La pédagogie, c’est un peu l’art du comédien.

Elle pose l’objet bien en vue sur son bureau, le dégage de sa housse. Apparaît quelque chose de gris argenté qui l’air d’un récipient... comme on n’en voit guère au pays de Charleroi.

Aussitôt, déferlement de questions : Ça sert à quoi ?Est-ce que vous l’avez depuis longtemps ? L’avez-vous reçu en cadeau ? Il est en quelle matière ? Comment c’qu’on s’en sert ? Est-ce que c’est un souvenir de voyage ? Vous aimez cet objet ? Pourquoi ? Et bien d’autres, encore.

Tandis que l’enseignante note au tableau bon nombre de questions. On étudiera l’interrogation et les registres de parole, à partir du « langage authentique » produit par les élèves, prix en flagrant délit de capacité d’expression.

  situations 1 à 8 * situations 9 à 16

 

5. Levers de rideau

Lucien Constant, Malmedy

Chaque élève reçoit, sur une bandelette de papier, la première partie d’un récit bref (total : guère plus de 50 mots). Questionnement et échange traditionnels : qui, quoi, pourquoi, où, quand, rôles... Et surtout quelles hypothèses sur ce qui va survenir ensuite ? Hypothèses à fonder – évidemment – sur les données du texte.

Seconde bandelette : certaines hypothèses se vérifient, d’autres sont invalidées. Pour celles-ci, on évalue : « Avions-nous correctement observé... ?! » De nouveau, on émet des hypothèses sur l’aboutissement du récit.

Enfin, la troisième bandelette. Même démarche au sujet des hypothèses.

Le tout, à peine une période de cours. Et l’expérience se renouvellera une demi-douzaine de fois ; assez pour mettre en place un minimum de termes utiles : péripéties, actants, quête, situations initiale et finale...

Mais l’enjeu sera moins de saisir ces termes et de les utiliser à bon escient que d’éveiller et de développer, vis-à-vis du texte narratif, intérêt, curiosité, esprit critique.

6. Les causeries du lundi

Marc Coulonval, Couvin

Un moyen, parmi d’autres, d’intéresser les jeunes à l’actualité, au langage des médias, de favoriser un échange oral qui puisse construire l’unité d’un groupe par l’écoute mutuelle : chaque lundi matin, les élèves reçoivent un feuillet avec quatre ou cinq phrases à compléter. Du genre : En France, le candidat socialiste ... a été éliminé au premier tour de l’élection présidentielle ou : Le nouvel entraîneur des Diables Rouges est ... ou : La ville de ..., en Allemagne, a été victime de très graves inondations, ou Notre bourgmestre, M. ... a inauguré hier la nouvelle clinique...

Quelques minutes suffisent pour compléter.

On passe alors à l’échange oral : il ne s’agit pas de « donner  des points » mais de passer des questions du prof aux questions des élèves et surtout, à long terme, de mettre en place un réflexe de curiosité, de discernement. Cet échange ne prend pas nécessairement toute la période de cours.

Puis, après quelques semaines, ce seront les élèves qui prendront l’initiative : à tour de rôle, ils présenteront une actualité de leur choix, se prêteront au jeu des questions de leurs condisciples. Ainsi se développe l’apprentissage de la recherche et du traitement des informations, avec en prime la satisfaction de prouver son savoir-faire.

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7. Devine ce que j’ai écrit !

Georges Wiot, Jumet (Charleroi)

Le jeu consiste à découvrir en le moins d’étapes possible la phrase composée par un élève ou un groupe. On joue donc équipe contre équipe, ou toute la classe contre un élève. Un jeu ? Plutôt un défi, un appel à la réflexion.

Il faut proposer une phrase pas trop longue – dix à quinze mots – mais assez complexe, en imposant par exemple l’emploi d’au moins deux verbes conjugués, ce qui va obliger à utiliser soit la coordination soit la subordination.

Le dévoilement se fera par étapes. Exemple : deux mots seulement sont dévoilés : chasse, revenues ; ces indices ont à la fois une valeur de référence et un intérêt grammatical : « chasse » est verbe ou nom ? « revenues » a la marque du féminin (mais son sujet désigne des voitures, des chasseuses ?) et peut être repéré dans une chronologie. Trop tôt pour trouver une solution ? Alors, voici un nouvel indice : butin. « Chasse » et « butin » vont sans doute bien ensemble... L’indice suivant se sont moqués, fait penser à un sujet masculin (Des messieurs se seraient-ils moqués des chasseuses ?). Si l’indice maigre est ensuite fourni, l’hypothèse se confirme !

Ainsi, d’indice en indice, on va à la découverte.

En fait, en s’appuyant sur le sens et sur la forme, les élèves ont fait de la grammaire sans le savoir. Et sans abuser d’une terminologie spécifique qui encombre plus qu’elle n’éclaire vraiment.

8. Fallait-il censurer ?

Colette Lansman,  Arlon

Une séquence sur la BD : l’enseignante a distribué des vignettes où les bulles ont été passées au type. Imaginer des textes de substitution suppose une bonne analyse des constituants de l’image, une capacité de « voir venir » un dénouement dans une suite pertinente de péripéties... Et la classe y semble très bien entraînée !

Il faut aussi, côté élève, tenir un langage correct et, côté prof, aider, intervenir, rappeler des règles... A ce propos, un problème surgit : une élève a proposé de traduire la surprise du héros par Nom di casse !

Discussion animée : C’est pas correct ! C’est du wallon ! C’est vulgaire !

Une occasion en or pour échanger sur la variation linguistique, sur l’origine et la saveur de nombreuses expressions populaires. Finalement, on a donné le feu vert à Nom di casse. Pourquoi, d’ailleurs rabrouer ceci, alors qu’on s’extasie devant le Peuchère ! des Occitans ?  

 situations 1 à 8 * situations 9 à 16

 

Choses vues au premier degré

 

Situations 9 à 16

 

 

compétences citoyennes * assemblée générale hebdomadaire pour écrire * ACN? La digression s'impose! * faut pas qu'les poissons crèvent * écrire dans un arbre * polar pour questions d'examen * inusable Jules Renard * ne pas retarder l'accès au paradis de la lecture

 

 

9.  Compétences citoyennes

Anne Paul, Messancy

Dans cette classe frontalière de 1ère accueil, il y a presque autant de nationalités que d’élèves. C’est dire le double problème de la diversité des cultures et de la difficulté d’expression langagière.

De la diversité à l’affrontement, le chemin est parfois très court ; et la mésentente s’amplifie en raison même d’un langage mal maîtrisé. Eh bien, voilà – paradoxalement - un point de départ pour... faire du français. En construisant ensemble un pacte de convivialité, qui ne sera assurément pas d’un style très abouti, mais dans lequel chacun aura pu proposer – « signer » - telle ou telle forme simple pour exprimer ce qu’on doit, ce qu’on peut, ce qu’on refuse. Bref, un texte où chacun peut se reconnaître : miroir du groupe !

Au total, quelques heures de débat oral, puis de travail d’écriture, qui auront pu développer une meilleure écoute mutuelle, amorcer – très modestement ! - une pratique d’argumentation et, au niveau grammatical, exploiter diverses formes d’injonction.

Ce code de vie commune est affiché en bonne place. Et dans la suite de l’année, il arrivera souvent que l’enseignante, mais aussi des élèves, y pointent tel ou tel article pour prévenir une dispute, respecter le bien d’autrui, réprouver un mot grossier, remettre à temps les travaux. Pour développer des compétences... citoyennes.

10. Assemblée générale hebdomadaire, pour écrire...

 

Danielle Connerotte, Georges Wiot, Alain Bonivert, Jumet (Charleroi)

Chaque semaine, durant deux périodes consécutives, trois classes de première sont réunies dans deux locaux contigus, suffisamment spacieux, pour un atelier d’écriture dirigé simultanément par les trois professeurs de français. Le support, en principe, est le livre de Bernard Marlière & al., Plumes, éd. Didier-Hatier ; mais les élèves en viennent, au fil des semaines, à s’imposer d’autres contraintes...

L’originalité de ce chantier, c’est la précision des consignes annoncées au début de chaque session, c’est aussi la prise en charge collégiale des élèves (seuls, ou en petits groupes) par les enseignants qui peuvent ainsi vraiment individualiser leurs interventions, c’est enfin la publication du produit fini sur un élégant présentoir.

Cela retentit favorablement sur les autres périodes du cours de français : meilleure prise en compte de la norme, lecture plus attentive aux ressources de la langue, prises de parole mieux gérées.

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11. ACN? La digression s'impose!

Une enseignante "qui prend le temps de répondre", Ixelles (Bruxelles)

L’enseignante initie ses petits de première à la culture latine. Madame, que veulent dire les trois lettres ACN ? Madame interrompt le cours, prend le temps de répondre, explique le principe du calendrier romain, démontre tout l’arbitraire du choix des dates, évoque le calendrier révolutionnaire et autres tentatives de découper le temps.

Les enfants se passionnent et en arrivent à réaliser que tout compte fait le fameux an 2000 n’est pas nécessairement l’an 2000. Petit détour par une réflexion sur les enjeux économiques et commerciaux autour d’une date mythique, sur le millénarisme et les mythes liés au Temps. Mais alors, Madame, les sectes qui annoncent la fin du monde pour telle date précise se trompent ! Et d’embrayer sur les grandes peurs ancestrales et contemporaines de l’Humanité, de montrer comment les sectes exploitent ces émotions, d’évoquer les « questions métaphysiquese – sans nommer le terme bien sûr ! – d’aboutir avec ses élèves à la douloureuse question de la mort et la passionnante réponse d’une autre Vie.

Projet d’apprentissage, projet de vie ! Nous y sommes ! Sans annonce tonitruante – attention, nous allons travailler sur le projet du jeune – l’enseignante a ici, très discrètement, travaillé le rapport aux savoirs de ses jeunes élèves, elle les a amenés aux questions essentielles – existentielles – en prenant tout simplement le temps de s’arrêter à cette petite interrogation d’un enfant s’inquiétant de savoir ce qui se cachait derrière les trois lettres ACN ; elle a pris le temps de réfléchir avec ses élèves au sens de ce qu’ils apprenaient en classe.

D’après Interface, ens. sec. Bruxelles-Malines, n° 76, p. 3.

12. Faut pas qu’les poissons crèvent !

Chantal Lobet, Marche-en-Famenne

L’idée est venue comme ça dans une deuxième professionnelle au hasard d’une conversation entre élèves puis avec l’enseignante. Celle-ci a bien réagi : « Un aquarium dans la classe, dites-vous ? Et pourquoi pas ! »

L’installer, d’abord, préciser qui fera quoi, se procurer le matériel et les locataires, assurer la maintenance et l’approvisionnement... (On a fait de l’oral tel M. Jourdain faisant de la prose sans le remarquer). Et question poissons, les élèves partent à la découverte : recherche et traitement d’informations dans des encyclopédies, lecture de contes, de fables, de locutions (muet comme la carpe, queue de poisson, serrés comme des harengs...).

Bilan positif : le projet aquarium a développé l’esprit d’initiative et soudé le groupe !

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13. Écrire dans un arbre

Josiane Incoul, Libramont

D’abord construire l’arbre : planter dans un pot un haut et beau faisceau de branches sèches (on est au creux de l’hiver). Ensuite, lui donner vie : y faire pousser de jolies feuilles de... papier. Des papiers d’une couleur chaque jour variable selon l’humeur de ces deux classes de première : noir tristesse, bleu rêve, rouge amour, vert espoir, blanc candeur, vert nature. Chaque papier prend une forme appropriée au sentiment de chacun : silhouettes de soulier, de bouteille, de voiture, d’étoile, de nounours, de nœud papillon... Et sur ces papiers, est inscrit un bref message en rapport avec la forme et la couleur.

Ce texte est soumis à l’avis des copines et des copains et ne sera greffé à l’arbre que débarrassé de toute bévue langagière... car on fait bien du français, que diable ! En outre, on évitera toute vulgarité, toute mise en cause agressive de tel ou tel.

Les destinataires : outre les condisciples, n’importe qui passant par là, professeurs, éducateurs, Monsieur le Directeur, parfois des parents, et même – car on s’instruit à tout âge - les techniciennes de surface... Bref, il s’agit de se faire honneur dans une présentation de qualité.

Un arbre à paroles pour décliner la riche palette de nos identités !

14. Polar pour questions d’examen

Claude Delannoy, Leuze-en-Hainaut

Le professeur est entré dans la classe de première. Sans rien dire. C’est inhabituel ! Il a pris la craie et trace au tableau quelques mots ; c’est plutôt griffonné, comme s’il était pressé... et les élèves, intrigués, déchiffrent : otage, bestiole, 18 heures, questions, sinon... couic !

Il se retourne. Suspense ! « Eh bien voilà, dit-il, on va construire ensemble un polar à partir de ces matériaux. »

Déjà initiés à l’intrigue policière, les jeunes ados plantent le décor pouvant correspondre à ces données fragmentaires: il doit s’agir d’une bête, chien, hamster, ou chat..., propriété de l’un d’entre nous, et kidnappé par un caïd de notre école. Si l’animal est menacé du pire, ça doit être parce que Françoise, notre condisciple, est la fille de Madame Z., prof de maths dans la classe dudit caïd. Celui-ci voudrait que Françoise subtilise les questions de l’interro qui a lieu demain. Nous avons donc affaire à un maître-chanteur !

Toute la classe a saisi le jeu : poursuivre ensemble l’intrigue, avec les rebondissements les plus éclatants, avec le dénouement le plus surprenant. Joie de créer, délire d’imagination mais aussi rigueur et cohérence ! Cette écriture longue, lancée il y a quelques semaines, est toujours en cours. Et l’enthousiasme ne faiblit pas !

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15. Inusable Jules Renard !

André Noël, Bastogne

Décidément, les Histoires naturelles de Jules Renard ont encore un bel avenir devant elles pour inspirer des pastiches dans nos classes, de la première à la sixième. Ce qui prouve que la lecture peut être un fructueux déclencheur d’écriture.

Par exemple, parmi cent autres, ces essais en deuxième :

L’autruche : On cherche du pétrole, ou quoi ? La sauterelle : Une herbe en folie. Le bouledogue : Affamé qui s’est écrasé le nez contre la vitrine du boucher. L’huître : Mais qui a donc perdu sa belle boîte à bijoux ? Le gorille : Tiens ! Tarzan ne se rase plus ? Le kangourou : Sac à ressort et à surprises.

Indubitablement, ce qui séduit, dans le modèle, c’est ce mariage de la justesse du regard et du brillant dans le raccourci. Il y a aussi cet avantage que chacun de ces croquis animaliers est très court et permet un essai d’imitation qui ne prend pas trop de temps.

On peut rêver de publier un jour, à la gloire de l’écrivain, tous ces essais de nos potaches et de nos ados...

16. Ne pas retarder l’accès au paradis de la lecture

Guy Peeters, Saint-Gilles (Bruxelles)

Début 70... Cette école, comme plusieurs autres de la capitale, accueille un nombre croissant d’élèves non francophones – péninsule ibérique, Afrique du Nord. La structure toute récente du rénové permet d’ouvrir une classe d’accueil où on pourra les familiariser avec le français.

Indispensable, certes, un répertoire élémentaire de mots, de structures, de règles, à monnayer dans des situations simples et variées de communication orale et écrite !

Mais l’imprégnation ne soit pas être seulement linguistique : elle doit aussi être aussi culturelle. Pour cela, rien de tel que de susciter d’emblée chez ces jeunes le plaisir de parcourir des livres, des revues, des albums, de petites encyclopédies que l’enseignant met à leur disposition. Et cela, durant deux des huit périodes hebdomadaires du cours de français.

Le visiteur entre sur la pointe des pieds dans ce petit local silencieux et confortable, atelier de lecture en privé, où le professeur aborde chacun pour noter ses réactions, ses questions. On devine, dans la tête et le cœur des lecteurs, la satisfaction de s’intégrer progressivement dans un espace culturel dont ces textes sont le miroir.

Précision, pour finir : le professeur a deux tiers de son horaire au 3e degré. Mais il estime qu’observer ces apprentissages en amont l’aide à mieux piloter les apprentissages en classes terminales. Mieux voir d’où ils viennent... !

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