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SOMMAIRE 

numéros parus depuis 1990

 

 

 

 

Copie autorisée pour usage pédagogique non lucratif et avec mention de la source

 

Numéro 135 * Décembre 2008

Sommaire

1. Emmanuelle Florent, Fragments d'humanités: des ados exposent... 1er degré

2. Patricia Andris, Défi-lecture au 1er degré dans une rencontre d'écoles. 

3. Réd. LMDP, Jeunes en danger. Images de la sécurité routière. Lire, s'exprimer, 1er degré

4. Marc Devresse, Pour un autoportrait * Travailler l'expression personnelle* Une proposition d’écriture à dimension poétique, 3e degré

5. Marcel Fourny, Faire du théâtre à l'école: tout ce qui précède le lever de rideau, de la 1re à la 6e

En guise d'édito

Nos élèves: sangliers ou renards?

L'enseignant, bon entraîneur d'intelligences, (...) observe les deux populations parallèles:

travailleurs opiniâtres, à volonté butée, horizon court et idées rares, efficaces et stables, gagneurs, revenant inlassablement sur le même sujet, fixes et obsessionnels, sangliers;

intuitifs rapides à odorat subtil, idées nombreuses passagères, inventeurs buissonnants privés de la maîtrise sur leur propre fécondité, inefficaces, instables, amoureux de la beauté, renards.

Exploitants réalistes et aristocrates miséreux. L'insecte fouisseur et l'oiseau migrant, le grammairien et le styliste.

 

Serres Michel, Le Tiers-Instruit, Gallimard, 1991, p. 134 

L'article Jeunes en danger doit beaucoup à Maria Arcuri, Emmanuelle Florent, Cécile Valet et Pierre Brunson, qui ont contribué à adapter au mieux notre démarche aux élèves du premier degré. Nous les en remercions de tout coeur! Chacun d'eux s'est exprimé comme enseignant expert, mais aussi comme père ou mère de famille bien conscient que, sur la route, le pire peut arriver.  

Pour la rédaction de LMDP, Jules Bradfer 

 

 

Fragments d'humanités : des ados exposent... 1er degré

Récit : Emmanuelle Florent, avec Marie-José Eppe, BL, Virton

2007 * 2008 * Et après... * ce qu'en pense J.-M. Zakhartchouk, des Cahiers pédagogiques

 Du Chant du monde aux Fragments d’humanités * Deuxième partie d’une trilogie partagée.

2007... 

    Le Chant du monde était le titre prometteur d’une exposition qui allait voir le jour pour inaugurer la journée Portes ouvertes 2007 du Collège Notre-Dame du Bonlieu à Virton.

C’était un projet ambitieux qui avait vu le jour grâce à l’initiative de Dominique Richard, professeur de sciences sociales dans le degré supérieur.

Ce projet avait été étendu aux élèves du degré inférieur dans le cadre du cours de français de Marie-José Eppe et d’Emmanuelle Florent.

Il s’agissait d’une exposition avec productions d’élèves agrémentées par deux expositions qui elles avaient déjà fait le tour de la Belgique pour la première, le tour du monde pour la seconde : Oxfam Solidarité nous retraçait le parcours du coton tandis que les photos de Sebastião Salgado nous montraient toute la problématique des  paysans sans terre du Brésil.

2008... 

Un an plus tard, dans le cadre d’un travail sur l’argumentation, les élèves de deuxième année se sont de nouveau investis dans un projet où le regard sur le monde dans lequel ils vivent prenait toute sa dimension.

Une nouvelle exposition allait voir le jour ; différente de la première mais dans une continuité certaine. En effet, le fil rouge si on peut dire est bien celui de l’Humanité. L’être humain est  au centre de nos préoccupations et le regard qu’ont des adolescents sur leur propre environnement est plus que jamais indispensable aujourd’hui.

C’est ainsi, qu’en 2008, nous avons inauguré « Fragments d’humanités ».

Comment se sont déroulées les différentes étapes ?

* D’abord, il y a eu un travail sur l’argumentation au travers de textes divers.

* Ensuite, nous avons donné à chaque élève un cadre en bois de 50/70 cm à remplir, chacun à sa guise, en choisissant un thème central sur un sujet d’actualité ou sur une problématique, qu’elle soit sociale, culturelle, politique…

Chacun a recherché des informations, s'est posé une question et a tenté de trouver des arguments pour y répondre.

En annexe : fiche élèves et consignes  

Exemples de questions:

   L'homme est-il en train de détruire la nature ?

   Est-ce la fin de la Belgique ?

   Les adolescents sont-ils boulimiques ?

   Les abeilles sont-elles en voie de disparition ?  

   Les enfants sont-ils trop gâtés matériellement ?

   Le travail des enfants (voir illustration)

   Les droits de la femme (voir illustration)

  

   Chacun a ensuite présenté son œuvre, et l'ensemble des tableau a été exposé en classe pendant un mois.  

 

Conclusion :

Ce fut un travail fructueux qui a fait prendre conscience aux élèves que tout n’est pas tout noir ou tout blanc, qu’il faut vérifier ses informations, qu’il est important d’avoir plusieurs sources pour se faire une opinion qui soit valable.

Bref, beaucoup de compétences intervenaient dans ce projet apprécié par les élèves et réalisé avec beaucoup de professionnalisme.

 

2009 * La suite ?

Ce projet s’inscrit dans une trilogie ; nous aurons donc cette année la dernière partie qui s’intitule déjà « A l’école de la démocratie … »

Il s’agira d’un projet interdisciplinaire (après la transversalité, nous pratiquerons l’interdisciplinarité).

Trois professeurs, trois cours : 

Geoffrey Boulard pour le cours de religion et sciences sociales, Amandine Gérard pour le cours de religion également et toujours moi-même (sans prétention aucune) en français.

« A l’école de la démocratie… », c’est comme une suite logique qui va plus loin que le constat du monde dans lequel on vit. Il vise à faire prendre conscience que la démocratie peut parfois être une arme redoutable  pour faire changer le monde, avancer les choses et qu’il est temps de retrousser ses manches et d’agir.

Le « produit fini » sera un journal qui sera distribué aux élèves de l’école.

Dans celui-ci, on pourra trouver des articles informatifs bien entendu, des compte-rendu d’actions démocratiques au sein de l’école, des témoignages, des commentaires, des interviews…

Bref, tout un travail en perspective dont vous aurez les détails dans un prochain article.

   

 Fiche pour l’élève

 Exposition « Fragments d’humanité »

 Raconte-moi le monde, dessine-moi l’humanité.

 

        « Quand on a terminé sa toilette le matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète. »

Saint-Exupéry

Le monde est beau, il est rempli de choses extraordinaires, il est habité par des êtres intelligents qui cherchent sans cesse à améliorer ce qui nous entoure. De l’autre côté du miroir, il y a toute l’imperfection de l’être humain, les erreurs qu’il peut faire, les déséquilibres qu’il engendre et même les atrocités qu’il peut commettre.

Choisis un thème et présente-le de manière claire, détaillée, lisible (notamment grâce à un événement, un personnage clé et une œuvre (chanson, film, poème) ayant un rapport direct avec ce thème.

Réalisation d’une affiche qui sera insérée dans un cadre en bois 50/70cm.

Ton œuvre sera ensuite exposée.

Idées de thèmes à développer : 

la guerre et la paix, la Belgique ( les problèmes institutionnels, un pays de cocagne…) , 

l’Europe, 

les femmes (condition de la femme dans le monde, droits de la femme …),  

les enfants ( travail des enfants, l’enfant roi …), 

la nourriture (diversité, progrès agro-alimentaires, la famine, le surpoids …), 

l’environnement  (beauté de la nature, réchauffement climatique, disparition d’espèces animales, dompter la nature, les tsunamis…),  

la jeunesse ( le mal être chez les jeunes, l’argent de poche, la recherche de valeurs, les différences culturelles …) …

Bref, tu peux aborder une problématique sociale, culturelle, politique, économique, individuelle …

        Grille d’évaluation :     /50

La forme / 15

 /10   Esthétique, soin, précision des découpages, collages …

 /5    L’orthographe, la lisibilité.

Le contenu / 20:

/10     Recherches : les thèmes abordés, la précision  avec laquelle tu as étudié ces thèmes, les faits que tu avances, l’argumentation …

 /5     Les références clairement indiquées de ta recherche, les différents supports qui t’ont amené au fruit de ton travail.

 /5      Les différents supports apportés.

La présentation orale  /15

 /5       Ton expression corporelle : La manière dont tu captives ton auditoire : voix, posture, regard …

 /5      L’argumentation : la manière dont tu défends tes propos, ton projet.

 /5      Originalité de ta présentation : supports musicaux, participation du public, jeux …

retour début projet 2008

 

 

***

Pour une classe vivante, lieu d'exposition permanente...

Les murs de la classe ne peuvent être nus comme le voulait Alain, la salle de cours ne sera pas insonorisée: les bruits du dehors y arrivent. Bien au contraire, l'établissement d'un lieu de vie au service des apprentissages et de la formation culturelle permet tout autant l'ouverture que la résistance à l'extérieur.

Jean-Michel ZAKHARTCHOUK, L'enseignant, un passeur culturel, éd. ESF, coll. Pratiques & enjeux pédagogiques, 1999, p. 107.

 

 

Autres articles d'Emmanuelle Florent (avec Marie-José Eppe)

Des mobiles au plafond: textes "en l'air" pour s'affirmer * 1er degré * Faire du français et du dessin Ouvrir

Activités d'expression autour du roman de Claude Raucy, Le Doigt tendu, 1er degré. Ouvrir

Le carnaval du mardi-gras: contage de légendes * 1er d. Ouvrir

édito & sommaire 135 * début fragments d'humanité

 

Défi-lecture au 1er degré: des écoles se rencontrent

 

Récit: Patricia Andris, HE Charleroi-Europe & SJ Charleroi

 

choisir des livres * mettre en appétit * préparer un défi-lecture géant * ... et le réaliser

 

Ce projet inter-écoles a été piloté par des professeurs et des stagiaires du Département pédagogique de la Haute Ecole (HE) Charleroi-Europe de Loverval. Il concernait des classes de 2e (1er degré) de l'ISJ de Charleroi, du GPH de Gosselies avec les enseignants suivants: Mmes Devresse, Vantrienpont et Andris, MM. Loriau et Déom.

L'objectif premier est évidemment d'éveiller et d'entretenir le goût de la lecture par le biais de l'émulation - du défi - entre des classes d'écoles différentes. 

Autre objectif - et ce n'est pas négligeable dans le 'métier' d'étudiant: apprendre à gérer un projet de longue haleine.

Etape 1 : choisir des livres

Les enseignants se sont entendus pour la liste suivante:

John Boyne, Le garçon en pyjama rayé, Gallimard Jeunesse (Folio Junior)

Rachel Hausfater-Douïeb, Moche,  Père Castor Flammarion, Coll. Tribal

Gudule (Anne Duguël), J'ai 14 ans et je suis détestable, Père Castor Flammarion, Coll. Tribal

Valérie Dayre, Le jour où on a mangé l'écrivain, Ecole des Loisirs (Medium)

Celia Rees, Tuer n'est pas jouer, LGF, Livre de poche jeunesse

Susie Morgenstern, La première fois que j'ai eu seize ans, Ecole des Loisirs (Medium)

François Librini, L'inconnu du 13 octobre, Junior Magnard

Yves-Marie Clément, Pablo, à la vie à la mort, 11/13, Cascade Rageot

 

Étape 2: mettre en appétit

 

Ce sont les étudiants stagiaires de la HE Charleroi-Europe qui ont dirigé cette étape.

Techniques utilisées: 

(inspirées du livre de Serge Terwagne, Sabine Vanhulle & Annick Lafontaine, Le cercle de lecture - Interagir pour développer ensemble des compétences de lecteurs, Bruxelles, De Boeck, coll. Outils pour enseigner, 2003)

* Le cercle de lecture - le carnet de semences - la réalisation du cercle

* Les stratégies de lecture: questionnement - clarification - prédictions de lecture - stratégies de résumé

* Le défi-lecture: activités variées auteur des livres (charades, mots-croisés, questions...)

 

Mis en appétit, tous les élèves lisent tous les livres

début défi-lecture

 

Étape 3: un défi-lecture géant

 

Pendant ce temps de lecture, les étudiants stagiaires de la HE Charleroi-Europe (Loverval) préparent un défi-lecture géant. Le choix s'est donc arrêté sur la réalisation d'un  cluedo géant (l'histoire d'un vol, choix des différents personnages des livres lus, réalisation des activités, mise en place du jeu, réalisation du jeu).

 

Description du cluedo

Le vol du collier de diamants de la mère de Bruno

Le coupable: Nicolas

Le moment: mardi 21 avril 2008 à 19h28

Le mobile: Nicolas veut offrir le diamant à sa petite amie Roberta

 

Activités permettant de récolter des indices: 

* Activités ludiques: questions, mimes, dessiner c'est gagner, tabou

* Les activités-questions: poupées russes, questions pour un champion - qui veut gagner un indice? - la roue de la fortune - mots mêlés.

* Les activités - indices: l'empreinte de pas, la fibre textile, l'indice capillaire, la lettre, les témoignages

 

Toutes ces activités vont donc permettre de trouver le coupable du vol (les élèves vont récolter des indices).

 

Étape 4: concrétisation de ce projet

 

Le 28 avril 2008, les élèves de l'ISJ de Charleroi se rendent au GPH de Gosselies pour le défi.

 

Les enjeux: des places de cinéma et des livres.

C'est aussi l'occasion d'une belle rencontre entre trois écoles.

Chaque étudiant de la HE Charleroi-Europe (Loverval) avait un stand à gérer ou un rôle précis à jouer, et c'est avec engouement que chacun s'est attelé à la tâche.

 

Le mot de la fin...

 

... sera dit par mes étudiants de la HE : 

Réaliser un tel défi-lecture fut une activité prenante, mais des plus enrichissantes, et ce fui aussi l'occasion de vérifier notre capacité à organiser et à mener à bien un projet d'une telle envergure.

Patricia Andris

 

Autres articles de Patricia Andris paru dans LMDP:

Voyages d'élèves pour écrivains du voyage, 3e degré Ouvrir

Un vent de poésie souffle sur l'école * Semaine du livre cuvée 2004 * De la 1re à la 7e Ouvrir

 

sommaire/édito 135 * début défi-lecture

 

 

Jeunes en danger * Affiches de la sécurité routière: lire, s'exprimer

Propositions d'activités pour le 1er degré * Collectif LMDP

Objectifs

1. Faire prendre conscience des risques liés à la circulation: accidents, handicaps, et même mort brutale

2. Apprendre à lire l'affiche et le texte qui l'accompagne (comme partie intégrante de l'affiche); cette lecture étant le point de départ pour des formes variées d'expression.

 

Méthodologie:

* l'enseignant peut exposer d'abord l'ensemble des affiches 1 à 5 pour faire découvrir ce qu'elles ont de commun et susciter une prise de conscience; les laisser quelques jours (en format A4) apposées au mur ou au tableau...

* il peut ensuite laisser aux élèves le choix d'une ou deux d'entre elles pour la lecture et l'expression, quitte à exploiter  ultérieurement les autres affiches. 

Public-cible: le 1er degré. 

(L'affiche 3, vitesse meutrière, mise en parallèle avec l'affiche IBSR de mars 2002, GSMmeurtrier, conviendrait plutôt à une classe de 3e.) 

 

 

Affiches 1, 2 et 3:diffusées par l'IBSR, Institut Belge pour la Sécurité Routière,anne.salmon@ibsr.be http://www.ibsr.be 

Affiches 4 & 5: diffusées par le SPW, Service public de Wallonie (Belgique)

lwansart@met.wallonie.be 

AP Assurances, sponsor des campagnes IBSR

1. Si tu roules trop vite... 2. Thomas, 6 ans. ..3. Vitesse meurtrière...   4. Zone 30 près des écoles.  5. .Mieux voir les écoliers

1. IBSR, printemps 2002

LIRE

A. Comparer les deux textes

 Dans chacun, Sophie représente une passagère ou un piéton

1. Sophie s'adresse au chauffeur 

* locuteur féminin singulier visible à l'image

* interlocuteur masculin (lent) singulier absent de l'image

* registre familier: tutoiement, élision (t'es), lent du cerveau

* syntaxe: si /conséquence/, c'est que /cause/

* opposition "bon sens" vs "déraison" (sophia, en grec, signifie sagesse!) 

2. Message au sujet de Sophie

* émetteur à distance. Sophie, ici, représente l'ensemble 'enfants/adolescents'

* interlocuteur: "vous" (le singulier de politesse, ou le pluriel). 

* un logo de chaque côté (le sponsor AP, collectif assureurs, et IBSR, Institut belge de la sécurité routière)

B. Observer l'image: Comment interpréter

        * le contraste gauche/droite : clarté vs obscurité ; vert (connotation?) vs rouge (idem?)

        * le sourire de Sophie? amical? sceptique? contraint?

 

S'EXPRIMER

1. Mime (dans un local approprié)


Un piéton (enfant ou personne âgée) veut traverser la chaussée. 

Par exemple: exprimer son impatience envers les conducteurs; remercier de la main celui qui a ralenti, aider une personne âgée à traverser, faire signe à un autre piéton qu'il peut ou ne peut pas traverser, etc.

Comment évaluer? Par exemple: faire rejouer une même situation par d'autres élèves et comparer les interprétations.

 

2. Argumentation  
    Échange d'idées sur les bonnes raisons de limiter sa vitesse (sécurité, éviter le stress, économie...).

 

3. Récit à reconstituer


D'abord oralement

Le professeur (ou un élève) présente dans le désordre les phrases d'un fait divers relatif à la circulation routière. (agrandir, puis découper au ciseau) 

La remise en ordre faite en commun permet d'observer: les connecteurs (temporels, logiques), la différence entre ordre chronologique et ordre dans le récit, les reprises (anaphores) par des pronoms, des synonymes, des déterminants...

Puis par écrit

même activité à partir d'un autre fait divers 'démantibulé', puis on compare les reconstitutions.

A consulter: 

Ordre textuel et ordre chronologique des faits: 

http://docpedagfrancais.be/Sitelmdp/chro.html 

 

4. Atelier d'écriture

Si tu roules trop vite, c'est [parce] que tu es lent du cerveau.

Relier un fait et son explication au moyen de cette structure. (en restant dans le domaine de la 'circulation'). 

Exemples: 

Si la vente des petites cylindrées augmente, c'est que*** / S'il a pu éviter la collision, c'est que***

***, c'est que tu roules à l'économie. /  ***, c'est qu'elle a mal lu la carte routière.

 

APPLICATION

 

Trois autres affiches sur ce thème de la vitesse sont proposées aux élèves pour une recherche libre, inspirée ou non  de la grille ci-dessus: 'lire - s'exprimer'.

   

09.99

 1999.a

 

 

 

 

1999b

retour début "jeunes en danger"   * sommaire & édito 135 

2. IBSR, printemps 2004

LIRE

Deux textes: du récit à l'injonction

1. Récit en 5 mots pour 2 phrases. Absence de verbe, absence de marques de l'émetteur (effet de distance, de gravité). 

2. Injonction: l'émetteur pluriel, ce sont surtout les enfants, ce que laisse penser la graphie manuelle.

 

L'image: redondance de l'info sur l'âge avec le texte 1. 

Gateau d'anniversaire même pas entamé. 

Bougies éteintes: Métaphore de la mort ("partir en fumée"). Pénombre de chambre mortuaire.

Logos AP et IBSR: voir image 1, ci-dessus.

S'EXPRIMER

1. Echange oral

 

Parler de la mort en classe?

Certaines circonstances de la vie scolaire peuvent nous amener à en parler avec les élèves; il importe alors de créer un climat de sérénité, de respect qui crée la distance avec la brutalité de l'événement.

On trouvera une excellente bibliographie à ce propos sur http://www.dialogueetsolidarite.asso.fr/Parler-de-la-mort.html 

 

Deux livres pour les élèves: :

Depuis ta mort, de Frank Andriat, Grasset Jeunesse
Boulot d'enfer, de Florence Thinard, Ed Th. Magnier

 

* Disposer côte à côte les affiches 1 et 2. Les observer durant un temps de silence suffisant. Comment exprimer l'impression générale qui se dégage de chacune, à partir du texte, à partir de l'image proprement dite? 

 

* Dans un climat de sérénité et de grand respect mutuel, quiconque le désire peut évoquer la mort d'un jeune de son entourage - accident ou maladie.

 

* Comment de jeunes élèves s'expriment-ils  lors de la perte brutale d'un ami  ou d'une amie de leur âge: dépôt de fleurs, de messages, rassemblement silencieux, visite à la famille, exposition de photos du disparu, rappel de faits vécus avec lui..

2. Atelier d'écriture - Messages relatifs à la sécurité routière avec outils ou amorces imposés.. 

Outils ou amorces

Exemples

 ... même si...

... grâce à..

Pourquoi... alors que... ?

... à condition que/de...

Ne pas [+ groupe infinitif] est...

En hiver,...

Etc

Roulez prudemment sur la neige, même si vous avez des pneus hiver.
Grâce au port de la ceinture, des vies sont sauvées!

Pourquoi partir pendant la nuit alors que nous avons tout notre temps?

Tu peux effectuer de longs trajets à condition de faire halte tous les 200 kilomètres.

Ne pas vérifier régulièrement la pression des pneus est une imprudence

En hiver, des équipements spéciaux sont obligatoires pour franchir certains cols.

Les élèves proposent eux-mêmes d'autres amorces pour des messages sur ce sujet.

 

retour début "jeunes en danger"   * sommaire & édito 135 

 

3. IBSR, juin 2007

 

Observer l'affiche, pistes pour un échange oral

* Mise en évidence de Longtemps, phrase d'un seul mot: quel effet cela produit? 

 

* Quel(s) sens a le verbe poursuivre? (On dit 'la justice poursuit un fautif', ou encore 'un mauvais souvenir me poursuit'.)

 

* Qui est l'émetteur

Un conseiller en sécurité (effet de distance, de généralité), ou bien la personne présente sur l'affiche (effet de proximité, de confidence "d'homme à homme")? 

* Les deux visages... emboîtés

L'adulte a à peu près quel âge? Qu'exprime son visage, particulièrement son regard?

L'enfant: qu'exprime son regard?

 

APPLICATION : rédiger un slogan

Une autre affiche IBSR (mars 2002) évoque également le  danger couru par l'enfant sur la voie publique. Le visage de celui-ci occupe peu de place dans l'image, mais le regard y exprime la peur soudaine et fatale. 

A partir de l'image ci-dessus et de cette affiche de mars 2002, les élèves, par groupes, rédigent un slogan à l'adresse des conducteurs. On évaluera ensuite l'efficacité des moyens d'expression (forme des phrases, ponctuation, vocabulaire, rythme et son...) 

 

Ouvrir cette autre affiche:  

Pour fermer et revenir à cette page-ci, 

cliquer sur en haut de l'écran

 

4. SPW Septembre 2006

retour début "jeunes en danger"   * sommaire & édito 135 

Rappel: 

Depuis la rentrée scolaire 2005, des «zones 30» doivent être implantées aux abords de toutes les écoles de Belgique. 

 

Questions pour un échange

Voir les propositions pour évaluer les réponses

(pour revenir, cliquer sur retour)


* L'arrière-plan (paysage) peut inspirer quel(s) sentiment(s)? Pourquoi? 

 

* Les personnages et les objets

Fillette et adulte: comment interpréter le geste de celui-ci? Chacun porte un cartable: cela s'explique-t-il? Qu'exprime la mimique de l'enfant? Comment interpréter la 'sortie' des personnages hors du triangle? Valeur de la couleur rouge dans la signalisation routière? Rechercher des exemples de panneaux avec cette couleur. 

* Les textes

La différence du jeu des couleurs entre le haut et le bas.

Le texte du haut: (rouge sur fond blanc) deux phrases. A qui est-il adressé?

            Comparons la forme grammaticale de ces deux phrases? (P1: la pause/virgule, le pronom ça...) (P2: à qui s'adresse-t-on?

Le texte du bas (blanc sur fond rouge) : le vous désigne le même destinaire que dans ne l'oubliez pas

 

   retour début "jeunes en danger"   * sommaire & édito 135 

5. SPW, novembre 2006

 

* Cette affiche (ci-dessous) a été publiée en rapport avec la journée internationale des droits de l'enfant, organisée en Belgique le 20 novembre 2006 par le Délégué général aux droits de l'enfants qui diffusait à cette occasion un CD (couverture ci-contre) de 14 chansons de Christian Merveille sur le thème des droits de l'enfants: Si j'avais une fleur magique

(Destiné aux 6-11, ce CD peut encore convenir en classe de 1re)

 

* Voir la présentation détaillée des chansons, téléchargeables sur http://www2.cfwb.be/dgde/pres_fleurmagique.htm .

 

* Le magicien faiseur de bulles, c'est le personnage créé par Claude Lelièvre dans Les bulles de l'espoir - Une aventure de Félicien, le lutin magicien, éd. Luc Pire, 2001, 38 p. Ce conte explique aux enfants les initiatives de la Convention internationale quant aux droits de l'enfant.

 

* L'affiche paraît en novembre - quand les journées deviennent de plus en plus courtes: le moment est bien choisi.

 

 

 

 

 

 

 

Pistes pour la lecture de l'affiche:

Le lieu et le moment

le passage pour piétons: lieu protégé, rendu encore plus sûr grâce à l'éclairage (la fée électricité)

le soir ou la nuit, qui connote le danger, devient ici moment de rêve, de magie.

Le personnage

* censé être connu par des enfants ou ados durant l'automne 2006, identifiable au personnage de Félicien dans le conte de Claude Lelièvre.

* faiseur de bulles qui connotent le jeu, la liberté

* posture de danse insouciante

* son nom Félicien, est peut-être choisi pour son étymologie, "felix", c'est-à-dire heureux?

 

Prolongements... - Par exemple:

* Choisir, commenter, mettre en scène une des chansons du CD de Christian Merveille

* Recherches à proximité de l'école: sécurité? insécurité? 

* Sur le site des Droits de l'enfant: recueillir des informations utiles pour un échange sur la protection de la jeunesse

* Pour un échange et pour un débat:

* Lire la préface de Gabriel Ringlet au livre de Claude Lelièvre, Des raisons d'espérer, Extraits du rapport annuel 2001-2002 du Délégué général de la Communauté française aux droits de l’enfant, éd. Luc Pire 

Lire la préface

 

Autres articles sur des affiches de la sécurité routière, parus dans LMDP

* Images de récit, images d'injonction: 1er et 2e degrés * Ouvrir

* As-tu tout lu? Lire l'allusion. Documents bruts (affiches de la sécurité routière) - Tous degrés Ouvrir

 

retour début "jeunes en danger"   * sommaire & édito 135 

 

 

Pour un autoportrait * Travailler l’expression personnelle

Une proposition d’écriture à dimension poétique * 3e degré

Récit : Marc Devresse 

pour un autoportrait : le rythme * les sonorités * les figures

Parmi les compétences à acquérir, figure en bonne place, à tous les niveaux et dans toutes les filières, la production de textes personnels faisant appel à la créativité de l’élève. Voici, par exemple, le requis du programme du troisième degré de qualification dans l’enseignement libre de la Communauté française de Belgique:

Dans une situation-problème significative, rédiger et / ou dire un texte d’expression personnelle en sollicitant son vécu et son imagination, en développant sa créativité verbale tout en respectant certaines contraintes formelles et langagières. 

Nous avons tous vécu à ce propos des expériences plus ou moins réussies, mais il est vrai qu’avec des élèves réputés « faibles » (comme ceux de la filière de qualification), la difficulté est réelle. Ce sont rarement des élèves qui écrivent spontanément et avec facilité, et quand on fait appel à leur imagination, ils sont souvent paralysés. Par ailleurs, une autre difficulté se présente, pour le professeur. Au moment de noter le travail, celui-ci peine parfois à trouver des critères objectifs d’évaluation. Je propose ici une activité susceptible de surmonter un peu ces deux difficultés.

Ce que les élèves vont réaliser à travers toute une série de petits exercices, c’est leur autoportrait « poétique ».

1.    Travail sur le rythme

 

Le professeur demande aux élèves de trouver le rythme de leurs nom et prénom.

Ex. : Florida Agoli : 1.2.3 – 1.2.3

On peut d’abord travailler avec des séries de noms pour habituer les élèves à repérer le rythme des mots et à y être sensibles. Par exemple, les noms de leurs professeurs, ou encore les noms des joueurs du Standard ou d’une autre équipe de votre région (l’avantage étant la présence de nombreux noms étrangers et donc de sons différents – mais qu’ils savent en principe prononcer).

Je reprends en partie des propositions faites par Gérard Vermeersch dans La petite fabrique d’écriture, éd. Magnard, 1994

2.    Travail sur le rythme – début autoportrait
Le professeur demande aux élèves d’associer à leur nom et à leur prénom un groupe de mots de même rythme les caractérisant.


Ex : Florida Agoli : Elégante Albanaise


Des premiers blocages apparaissent parfois dès cette étape. L’aide du professeur( et d’un dictionnaire) est parfois nécessaire. Certains élèves répugnant à parler d’eux, on peut leur demander de travailler sur une célébrité qu’ils apprécient particulièrement.

3.    Travail sur le rythme – suite autoportrait
Le professeur procède à une mise en commun des associations trouvées pas les élèves. Il essaie de mettre en évidence deux familles d’associations : des caractéristiques physiques et des traits de caractères. Les élèves reçoivent pour consigne de trouver au minimum une association de chaque type.


Ex : Florida Agoli : Elégante Albanaise  / Jalousie maladive


Après cette première série d’exercices centrés sur le rythme, nous travaillons plus précisément les sonorités.
Au préalable, le professeur aura expliqué les notions « allitération » et « assonance ».

4.    Travail sur l’allitération.
Le professeur demande aux élèves de repérer s’il y a allitération dans leur nom/prénom. Ensuite, ils cherchent une association de mots les caractérisant et comportant la même allitération.

5.    Travail sur l’assonance.
Même démarche que plus haut. Dans l’exemple que je propose plus haut, il y avait déjà allitération et assonance.

Pour les élèves qui n’ont pas d’assonance ou d’allitération dans leur nom/prénom, je leur propose de travailler sur une de leurs voyelles et de leurs consonnes.

Par ailleurs, chacun adaptera ces exercices au niveau de ses élèves. On peut augmenter le degré de difficulté en demandant que l’association ait le même rythme que le nom/prénom (comme dans mon exemple).

A ce stade, les élèves disposent déjà d’un début de portrait, que je leur demande de recopier sous la forme d’une première strophe. C’est l’occasion de voir ou de revoir quelques notions de base : strophe, vers, rimes, mesure du vers, etc… On peut notamment commencer à vérifier si dans les productions des élèves il n’y a pas l’une ou l’autre rime.



6.    Travail sur la rime.
Le professeur demande aux élèves de rédiger une strophe de 4 vers commençant par « J’aime… ». Il faut que les vers riment.
Ensuite, nouvelle strophe commençant par « Je n’aime pas… »

Dans le très beau film de Laurent Cantet, Entre les murs (d'après le récit de François Bégaudeau), il y a une scène où un élève lit son autoportrait, construit sur une alternance de j’aime/je n’aime pas.

[Recension du livre de Fr. Bégaudeau: page librairie mars 2006 du site de LMDP]

 

Pour les virtuoses, on peut ajouter la contrainte de la mesure du vers. Pour ma part, je leur demande seulement d’éviter de trop grandes différences de mesure

.début autoportrait * sommaire & édito 135
 

7.    Travail sur les figures de style.

métaphore... métonymie... synecdoque

Je choisis ici de privilégier deux figures de style : la métaphore et le couple métonymie/synecdoque (on les confond souvent). Leur relative complexité ne me semble en effet pas constituer un obstacle insurmontable pour des élèves même « faibles ».

Dans un premier temps, il y a lieu d’expliquer (ou de réexpliquer) clairement ces deux notions. Dans mon vieux (mais toujours excellent) manuel de français, la métaphore est définie comme « le remplacement d’un terme par un autre à la faveur d’une analogie »  (
Français 5/6, tome A, éd. Duculot, 1982, p. 47)

Pour qu’une métaphore soit possible, il faut donc qu’il y ait intersection sémique, ou, dit autrement, que le terme de départ partage avec le terme d’arrivée au moins un sème. Dans un langage simple, on dit souvent que la métaphore est une comparaison sans le « comme ». Personnellement, je préfère la première approche, plus précise, quitte à y consacrer davantage de temps pour qu’elle soit bien appréhendée par les élèves. Dans ce but, j’utilise la présentation du mécanisme de remplacement des deux termes par la représentation de l’intersection de deux ensembles. (ibidem)

Parmi les métaphores (ou les métonymies) qui « parlent » le plus aux élèves, il y a les surnoms concernant ces grandes figures médiatiques que sont les sportifs. Le Soir du 11 octobre consacre un article à Daniel Van Buyten, le robuste défenseur de notre équipe nationale. Le journaliste Angelo Volpe égrène à son sujet quelques-uns des surnoms que ses admirateurs lui ont donné : « Big Dan », « Godzilla », « Tarzan », « The Rock ». S’agissant par exemple de « Tarzan », on pourra demander aux élèves quel point commun il y a entre ce personnage de fiction et notre diable rouge (encore une métaphore!). Mais on leur demandera aussi quelles sont les différences. La réponse des élèves pourrait être visualisée ainsi :


 

Le couple métonymie/synecdoque présente un degré de complexité plus élevé. La métonymie remplace aussi « un mot par un autre, mais à la faveur, cette fois, non d’une analogie, mais d’une contiguïté dans l’ordre spatio-temporel, causal, etc… (Français 5/6, p. 51). Cette formulation risque cependant de ne pas nous être d’un grand secours. Je propose donc plutôt aux élèves de réfléchir à l’expression « Big Dan ». Par questions successives, je leur fais découvrir que « Big Dan » n’est pas comme Van Buyten, mais que ce sont des caractéristiques de Van Buyten. Et donc, nous avons plutôt cette figure, fort différente de la précédente :

début autoportrait * sommaire & édito 135


 

 

Il est vrai que cette expression a plutôt les caractéristiques d’une synecdoque (particularisante), mais la confusion est générale, et il ne me paraît pas utile d’entrer dans ces subtilités avec des élèves du qualifiant. A côté de la définition de la métaphore, qui ne pose pas de problème, je propose donc la définition suivante pour  la métonymie/synecdoque : « remplacement d’un terme par un autre par le choix d’une caractéristique appartenant au premier terme ». [Même mon Français 5/6 présente la métonymie comme une synecdoque particulière (p. 51)]

C’est par un petit exercice d’identification que ces notions vont se clarifier pour les élèves. Je leur propose donc de trouver l’image correspondante et de l’identifier:

 

Les pompiers ou..(hommes du feu)    

Les mineurs ou...(gueules noires) 

Les médecins/infirmiers  ou... (blouses blanches)   

 Les avocats ou...(robes noires)  

Les cheminots ou...(hommes du rail)  

Les cadres ou… (les cols blancs)  

Nous appelons les Indiens des ...(peaux rouges)  

Juste retour des choses, eux nous appellent des ...(visages pâles) 

Et les soldats américains des  (longs couteaux)...

 ou encore des .(tuniques bleues)..  

Le pétrole, s’appelle aussi ....(l’or noir)    

et l’eau ....(l’or blanc)  

Et la mer, la grande...(bleue)

Et l’Amazonie, (le .poumon)........ de la terre.  

Quant aux jeunes cadres dynamiques qui veulent se faire une place au soleil, ce sont de jeunes .(loups)........  

D’un bon arbitre de football, on dit qu’il est un bon ..(sifflet)...........

On peut multiplier les exemple, leur demander d’en trouver, notamment dans le domaine sportif

La Doyenne : Liège Bastogne  Liège

Le CO2 : le tueur silencieux  

Milan San Remo : la Primavera

Standard : les Rouches  

l'équipe de foot d'Italie : la squadra azzzura

L’empire du milieu : la Chine  

Le pays de l’Oncle Sam : USA

Tour de France : la Grande boucle  

Paris Roubaix : l’enfer du nord

Paris-Tours : la classique des feuilles mortes  

Eddy Merckx : le cannibale

Bernard Hinault : le blaireau  

Jovanovic : le serpent

Kim Gevaert : la gazelle de Campenhout  

Etc…

Rien n’empêche de prolonger l’exercice, en demandant par exemple aux élèves de trouver dans la presse des surnoms de vedettes (sportives ou autres).

 Une fois cette matière plus ou moins maîtrisée, l’étape suivante consiste à enrichir le texte déjà produit d’une de ces deux figures de style.

Ex :      Florida Agoli

Elégante Albanaise

A la jalousie maladive

Fille de l’aigle à deux têtes

   début autoportrait * sommaire & édito 135

Conclusion

Chacun adaptera évidemment cette proposition au niveau des ses élèves, et à leur envie d’affronter les difficultés formelles proposées. Comme activité complémentaire, on peut leur demander de faire par exemple le portrait de leur vedette préférée. L’important, je pense, est que les élèves prennent un certain plaisir à réaliser ces portraits et, par après, soient capables de « regarder » d’un œil plus éclairé la « vraie » poésie.
En ce qui concerne l’évaluation, je crois que nous pouvons facilement construire une grille intégrant les différentes contraintes formelles demandées.

Marc Devresse

Centre scolaire Saint-Martin Seraing

marc.devresse@swing.be  

Du même auteur: 

* Un scénario pour maîtriser l'accord du participe passé, de la 1re à la 6e Ouvrir

* De l'écrivain en classe à Wikipedia,  3e degré (5e qualification 'bureautique') Ouvrir

 

 

début autoportrait * sommaire & édito 135

   Avant les trois coups

Faire du théâtre à l'école: tout ce qui précède le lever de rideau

Récit: Marcel Fourny, BL, Virton 

  De la première à la sixième

La réflexion suivante part de la pièce L’envers des Privilèges, comédie en cinq actes, (éd. Eole, 2002), de l'auteur belge Dominique Billion  

 

 

 

Cette pièce a été interprétée par des élèves de 4e, 5e et 6e de mon école, Collège Notre-Dame du Bon Lieu, à Virton.

 

* lire, d'abord... 

* puis s'approprier le texte  

* le corps et la voix pour le dire  

* jouer, et toujours jouer...

* ce qu'en pense J.-M. Zakhartchouk, des Cahiers pédagogiques

 

Préambule.

Il n’est pas question dans cet article de donner encore une fois des conseils, des théories sur le théâtre et de sa pratique. Il est assez de littératures sur le sujet. Et il existe un programme – corps et paroles - qui est à mon sens bien construit et qui ouvre des possibilités d’actions  et de jeux théâtraux.

Il s’agit ici d’apporter un exemple de pratique avant le lever de rideau.

L’article va vous livrer une manière de  pratiquer, qui ma foi, présente ses avantages et ses limites.

Mais, la pratique du théâtre en milieu scolaire, hors les cours, n’a pas pour vocation de « faire des acteurs » mais de donner aux jeunes la possibilité de monter sur les planches et se relever des certains nombres de défis, tant humains, personnels, sociaux, linguistiques….

De la lecture du texte.

La première lecture en groupe et à haute voix se fait toujours avec labeur.

Pour ce faire, il faut donner le texte au préalable.

La lecture se veut multiple, notamment que plusieurs personnes lisent à leur tour, des rôles différents, des passages différents. Ce qui ne fatigue pas trop le lecteur et lui permet de s’essayer à différents rôles, voix et émotions… Ce qui permet aussi à l’animateur de jauger  des personnes, sans vouloir les meilleurs, mais simplement découvrir les accords de voix possibles. Ce qui permet au groupe de faire ses « preuves » dans différents rôles, une audition qui ne dit pas son nom…

Car il faut au mieux harmoniser les voix et donner  à chacun, ce qui lui convient ou conviendra le mieux.

L’expérience  a montré qu’un bon lecteur n’était pas toujours un bon acteur et que le travail des répétitions était le –seul- facteur déterminant.

Cette première lecture se veut découverte des « acteurs » mais surtout du texte.

Elle permet à chacun d’en expliquer ses sens, ses interrogations, les émotions ressenties qui seront importants et repris dans la suite du travail. Une table ronde explicative du contenu  ou des contenus de la pièce, de ses sens, de son auteur, des circonstances d’écriture…

Petites choses périphériques qui prennent leurs importances une fois le rideau levé. Car pour  beaucoup de jeunes, il faut expliquer. Le théâtre se passe sur trois niveaux : le corps, la voix et le mental.

Le vocabulaire, s’il est  simple à trouver au dictionnaire, constitue parfois une barrière : l’association des mots, leur contexte, voire leur ancienneté peut poser problème au rendu du texte.

 

De l’acquisition du texte.

Une fois les rôles attribués, selon les affinités et les disponibilités de chacun et de l’intérêt du projet, il faut acquérir le texte. Pas seulement dans sa mémoire lexicale - ce qui n’est déjà pas une mince affaire en soi -  mais aussi dans sa partie émotionnelle, linguistique et syntaxique.

Une première étape  consiste à créer un personnage. La création  va partir des mots, des idées ressenties à partir des situations de la pièce.  Pour ce faire, il suffit de répondre aux questions :  

Qui est le personnage ? Quel est son âge ? Quelle est sa couleur préférée ? Que mange –t-il ?  Quel est son caractère ? Dans quelle maison vit-il ?  Quels sont ses goûts alimentaires ? Ses loisirs ? …Dans quelles émotions parle-t-il ? A qui ? Pour quoi ? Pourquoi ?

Autant de questions qui donneront corps au personnage, mais aussi sa voix et sa manière de dire le texte et de le recevoir. On se situe dans le ressenti du personnage. Le jeune entre et  prête un corps au personnage de papier.

Pour ce faire plusieurs exercices d’improvisation existent tant sur le plan de donner ses émotions,  que de bouger en attitudes diverses…Ces exercices ont aussi l’avantage de décrisper les moins   francs et de les mettre en situation de confiance avec eux et avec le groupe. Mais aussi de faire comprendre que le personnage est une chose, que la personne et la personnalité de l’acteur-jeune  sont une autre réalité. La réalité personnage est fausse et temporaire. Donc, cela aide le jeune à mieux se donner  et à ne pas se crisper dans des situations parfois délicates comme de dire des  mots choquants, des situations de jeu embarrassantes( baiser, pleurs…. Les jeux de rôles  pratiqués en échauffement aident à cette décrispation, et assurent aussi une cohésion – respect dans le groupe.

Il faut aussi créer un rythme de texte qui soit en harmonie dans le groupe.  Chacun donne un texte en partage à son partenaire et le reçoit pour raconter une histoire au public. Raconter est différent de lire. Il faut ici éviter d’avoir des monologues associés.

L’acquisition passe aussi par la syntaxe et la ponctuation. Si cette dernière peut paraître accessoire, elle en est la créatrice de sens, mais aussi la respiration et la gestion de l’émotionnel. S’il est acquis que la ponctuation est la respiration du texte,   il convient de rappeler  qu’elle vient  surtout de la respiration de l’acteur. Il est donc nécessaire que la mémorisation soit active  et que la respiration – ponctuation soit intégrée au travail de mémorisation et de toutes les lectures et récitations.

Pour ce faire, il est bon de pratiquer des exercices de souffle, de respiration mais aussi de diction…

Il est à mon sens, très important de pratiquer plusieurs lectures actives( debout et en mouvement) mais aussi à table avec crayon et de faire lire le texte. Phrase à phrase pour en extraire le meilleur rythme en conformité avec la ponctuation.  Mais aussi en ouvrir les sens. Et de reprendre si nécessaire l’exercice. Acquisition du rythme ponctué par l’acteur–diseur mais aussi par l’acteur-récepteur. Qui va devoir rebondir pour répliquer sur le même rythme et non pas partir à froid et en solitaire.

Pour s’assurer de la mémorisation du texte, il faut imposer l’accès au plateau mouvement sans support texte et pratiquer avant chaque séance de travail la récitation  à l’italienne.

 

De la diction du texte.

Le dire du texte va dépendre de la qualité de la mémorisation lexicale mais aussi de la mémorisation sensorielle du texte. Chaque acteur doit connaître la pièce, son rythme, sa chronologie, ses  temps forts pour que son intervention soit cohérente et porteuse de sens. Pour ce faire, il est bon de  faire dire le texte d’un partenaire, de l’interpréter d’une autre manière.

Quant à la prise de parole, il faut veiller  à différentes choses.

Le tonus de la voix et son énergie. Très souvent, il est forcé de constater que l’espace théâtre  est nouveau pour les jeunes et que leur voix tombe à leurs pieds. Ils n’ont pas l’habitude de ce grand volume et les voix passent mal. Des échauffements, des mélopées aident.

Il faut apprendre à projeter la voix . Mais aussi à articuler. Assez souvent, si l’acteur à plaisir à jouer et à’être vu en scène, il a tendance à jeter son texte et à s’en défaire assez vite( surtout dans les grandes tirades ) Les mots s’entrechoquent, se précipite, il y a chevauchement de sonorités… Donc respiration et variances de rythmes l’aideront à tenir le texte et à passer ce tunnel.

Une particularité locale (la Gaume, région de Virton) est cet accent qui déforme. Les « t » deviennent des sifflantes, les « ge » qui deviennent « che », les « a » qui s’allongent et bien d’autres…   « s’esscuse » « esprès »Il faut « purifier » la  prononciation par quelques notions d’orthophonie…

Quand ces points techniques sont maîtrisés, le sens du texte et son dire sont plus faciles, les repères se créent et l’appui de la technique rassure.

Quant au texte en mouvement, seule la mémorisation permet un jeu fluide.  Quand il y a faille de mémoire, le mouvement ralentit, le jeu se perd et le rythme de la pièce tombe. Donc dire le texte en mouvement sans forcer est important. Rien de statique, même immobile, l’acteur doit rester dans l’énergie. Même silencieux, l’acteur  donne l’énergie.

Il n’est pas rare d’entendre les acteurs dire qu’ils sont fatigués après les répétitions. C’est normal, ils étaient dans l’énergie.

 

Du jeu, encore du jeu...

Jouer toujours jouer, pour atteindre «  la perfection ». Jouer pour gagner en aisance, en rythme en fluidité. Ne jamais laisser passer l’erreur. Même si le rôle est ingrat et passe mal. Toujours corriger pour améliorer. Toujours pousser dans la pureté de la langue.  Pousser le dynamisme du dire. Gommer les particularismes régionaux, les gestes parasites. Que le texte acquis devienne  la propre parole de l’acteur que ce texte  vienne de sa pensée…

Jouer pour  la technique. La technique de la  maîtrise de la voix, des émotions, du jeu pour contrer en temps utile les effets du trac. Lutter contre le stress du lever de rideau Et son chaos. Les répétitions sont usantes, fatigantes mais jamais inutiles. La lumière de la scène, le souffle du public créeront une nouvelle ambiance de jeu qui sera  révélatrice du temps de travail. Il convient de mettre les acteurs en confiance avec eux-mêmes  et avec le groupe. Exercices de relaxations, de rythme, de respiration  seront les bienvenus  avant le lever de rideau..

Marcel Fourny

Dans LMDP, ont été publiés plusieurs articles sur le théâtre (analyse, création, représentation, réécriture...), vous les trouverez à partir de la page alphabet du site de LMDP:

                activer les liens "théâtre" dans l'index didactique

                activer les noms d'auteurs ( p. ex. Beckett, Ionesco, Molière, Racine, etc.) dans l'index des auteurs

---

J'aurais tendance à penser qu'on aura fait un grand pas en avant quand dans un conseil de classe, savoir interpréter un personnage du répertoire sera au moins aussi bien coté que savoir reconnaître le complément d'objet indirect.

Jean-Michel ZAKHARTCHOUK, L'enseignant, un passeur culturel, éd. ESF, coll. Pratiques & enjeux pédagogiques, 1999, p. 106. 

début avant les 3 coups * sommaire et édito 135

 

 

 


 

Enfants en danger. Image 4: en guise de corrigé aux questions.

 

retour aux questions sur l'image 4

* L'arrière-plan: ciel serein, verdure. Sans doute comme indices de bonheur tranquille. 

* Les personnages et les objets (tous deux légèrement déhanchés) et les objets

    L'adulte retenant l'enfant qui s'échappe (illustration par l'image de Les enfants, ça bouge)

    La fillette. Mimique souriante. En partie hors du triangle de sécurité (représenter la mise en danger?). Vitalité entraîne fragilité 

    Le cartable de l'enfant, celui de l'adulte (lui aussi, sans doute, va à son travail).

 

* Le textes du haut

      Phrase 1: affirmation/définition, avec mise en relief de "les enfants", repris par "ça" (registre familier).

          Phrase 2. forme impérative. Le destinataire: tout automobiliste...

Le texte au bas de l'affiche (blanc sur fond rouge): le service public (région wallonne responsable des routes) se désigne par sa mission: la sécurité. S'adresse à l'usager de la route en général, surtout aux écoliers et à leurs parents.

retour aux questions sur l'image 4

 

 


Enfants en danger, image 5

retour image 5

Préface de Gabriel Ringlet pour le livre de Claude Lelièvre, Des raisons d'espérer

          Autant vous le dire tout de suite : j’ai succombé au charme de Félicien, le lutin magicien. Surtout quand j’ai découvert qu’en soufflant des bulles, il faisait s’envoler les chagrins. Il en a de la chance, Claude Lelièvre, de pouvoir compter sur un conseiller si mutin !

          Figurez-vous que l’autre jour, au moment où je dessinais les premiers mots de cette préface, Félicien m’a rendu visite. Je le savais capable de beaucoup d’attention. On m’avait même dit qu’il pouvait, sans crier gare, se transformer en chat, en lapin ou en nain de jardin. Mais j’ignorais qu’en plus, il lui arrivait de raconter des histoires. Y compris des histoires de très loin.

          Le voilà donc sur mon bureau avec sa pipe enchantée.

          - Veux-tu, me dit-il, que je te fasse une bulle en y jetant plein de mots qu’on se disait en Perse et que ramassent encore les enfants de l’Iran aujourd’hui ?

          Comment refuser une proposition magique ? Je voyais bien qu’il avait une idée derrière la tête, Félicien, et que ses joues rouges brillaient de malice, autant que ses yeux. Après une longue inspiration, il fait surgir une bulle qui grandit, grandit, tut en légèreté.

          Avant de la regarder s’échapper au loin, le lutin souffleur la laisse s’approcher un moment, juste le temps de capter l’histoire qui se passe dans une maison de fous. Je sais bien, j’aurais dû écrire « établissement psychiatrique », mais Marie Depussé m’a appris à dire « fous », par prudence, pour éviter la violence des mots qui engendrent un diagnostic. Par tendresse surtout. Car on ne peut pas dire « les fous » sans les aimer un peu, confie-t-elle, et en sachant qu’à côté des fous, mais n’est-ce pas la même chose ?, « il y a les fragiles, les boudeurs de vie, les très fatigués ». Bref, dans mon histoire iranienne, le directeur de la maison des fous veut faire sortir quelques-uns de ses chers lunatiques. Mais auparavant, et pour s’ assurer qu’ils useront bien de leur toute nouvelle liberté, il décide de leur faire passer un petit test, très simple. Ils sont trois.

          Le directeur demande au premier :

           -          Combien font deux et deux ?

-                              --            Quatre-vingt quatre, répond l’homme.

          

Désolé, le directeur doit bien constater que ce patient n’est pas encore guéri. Impossible de le laisser dans la nature. Il demande au second :

         -     Combien font deux et deux ?

--                         --     Mardi, répond l’homme.

 

Le directeur, navré, prend la décision qui lui paraît s’imposer : garder encore ce pensionnaire un certain temps. Il demande alors au troisième :

            -          Combien font deux et deux ?

-          Quatre.

          

Le directeur est aux anges. Il ordonne qu’on libère cet homme, heureusement guéri. Avant qu’il franchisse la porte, il lui demande cependant :

             -          Comment as-tu trouvé la bonne réponse ?

-          Tout simplement, Monsieur le Directeur. En soustrayant mardi de quatre-vingt quatre.

 *   *   *

         Voilà des années que la folie communicative de Claude Lelièvre opère des miracles. Car, manifestement, au pays des droits de l’enfant, deux et deux ne font pas toujours quatre. Que de fois n’a-t-il pas dû soustraire « mardi » de « quatre-vingt quatre » ? Pour obtenir un cadre légal protégeant le travail des défenseurs des enfants. Pour assurer l’indépendance et la liberté de parole indispensables à l’exercice de pareil mandat. Pour réunir les moyens financiers et humains nécessaires à la réalisation d’une action efficace. Pour provoquer, surtout, une réelle évolution des mentalités. Car c’est là, en tout premier, au pays des valeurs, qu’il faut avoir la folie de se battre contre trop d’a priori, trop de lâcheté ou tout simplement, et c’est peut-être le pire, contre trop d’indifférence.

          La jolie bulle de Félicien le magicien montre aussi le bel éclat du bilan dont peut s’enorgueillir le Délégué général au moment où s’ouvre la dernière année de son second mandat. Parmi tant de réalisations concrètes, de propositions, d’interpellations, de médiations… dont le livre se fait généreusement l’écho, je suis particulièrement sensible, personnellement, mais ce n’est qu’un exemple plus proche de mon expérience, aux droits de l’enfant hospitalisé. Là aussi des mots sont appelés à naître, en ces lieux blessés où des lutins que je connais bien tentent de souffler quelques bulles d’encouragement. Le romancier Eric-Emmanuel Schmitt vient de raconter, avec beaucoup d’humour, tout en douceur et en délicatesse, l’histoire des douze jours d’un petit garçon de dix ans, qui seront peut-être les derniers. Avec Oscar et la dame rose (Albin Michel), une parole difficile naît au monde : « - Mamie – Rose, j’ai l’impression que personne ne me dit que je vais mourir ». Mais à la fin de ces douze jours cocasses et poétiques, comme à la fin du rapport annuel du Délégué général aux droits de l’enfant, on se sent meilleur, plus décidé à agir, ému bien sûr, et tout retourné parfois, mais fort d’une parole qui bouleverse et qui transforme.

          Claude Lelièvre a raison de se réjouir d’une année faste pour les droits de l’enfant. Sans oublier, cependant, d’indiquer encore les chantiers à creuser et de pointer du doigt les graves interrogations qui traversent l’actualité. On songe, bien entendu, à ces tout petits, peu ou mal accompagnés, détenus pendant des semaines parfois, avant une éventuelle expulsion.

          « Nous ne somme pas encore nés ! » s’exclamait le romancier Jean Sulivan. Et il ne visait pas uniquement ces enfances en miettes pour cause de déchirure, de bavure, d’abandon ou de privation. Car, comme le disait un collègue psychologue, « l’enfant objet de violence n’est pas seulement victime de coups, de viols, de mauvais traitements. C’est déjà l’enfant trop choyé, trop adulé, trop entouré, l’enfant petite poupée, petite reine ou petit roi ». Que l’on songe, par exemple, à ces concours de play-back où des gosses de six ou sept ans se déchaînent au micro en imitant « leur vedette préférée ».

          Pourquoi ?

          Pourquoi demandons-nous à nos enfants de nous singer ? « De corps, de métier, d’âme et de statut, l’enfant a toujours été irrésistiblement tiré vers un âge qui n’est pas le sien, regrettait France Quéré. D’où vient cet anachronisme perpétuel, cette inconsciente manie de voir un homme dans un enfant ? Si on avait confié aux femmes le soin de dire qui était l’enfant, elles auraient sans doute respecté davantage le fugitif miracle ; (…) elles auraient donné à admirer un tout petit et non une carrure d’homme ; (…) elles auraient parlé d’un bambin qui désire une enfance longue, douce et vraie. »

         Je crois également que pour grandir, l’enfant a besoin de distance autant que d’affection. Et sur les rives de la « Haute enfance », ses « droits » sont aussi de rêve et d’espièglerie.

 *   *   *

          Au moment où j’achève d’écrire le mot « espièglerie », Félicien le guérisseur de chagrin s’approche et me glisse à l’oreille qu’il va souffler une dernière bulle. « Une bulle d’avenir », précise-t-il. Je vois qu’il y introduit le chiffre « 12 » et qu’une joyeuse farandole de « mercis » s’échappent en dansant. Je reconnais également un Délégué-à-pipe de très bonne humeur qui, à défaut de faire des bulles, envoie quelques jolies volutes bleues dans l’espace. Un journaliste lui demande s’il a un secret pour être capable d’apporter de si bonnes réponses à des questions aussi difficiles.

          - Oh, c’est tout simple, répond le Délégué. Chaque matin, en arrivant au bureau, j’appelle mon conseiller Félicien, le lutin magicien. Et ensemble, avec une pipe en terre cuite et un peu d’eau savonneuse, nous soustrayons « mardi » de « quatre-vingt quatre ».

   

Gabriel RINGLET

© Délégué général aux Droits de l'Enfant

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sommaire & edito 135

 

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