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SOMMAIRE 

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Les brèves de LMDP : mars 2016

 

Ces Brèves prennent le relais de la Revue, dont la publication s'est arrêtée au numéro 158 (09.2014 : voir explication).

On y trouvera : parutions, événements, recherches, ressources, témoignages...

Merci pour l'intérêt que vous portez au projet LMDP !

Lire les Brèves précédentes

 

C'est seulement à travers la culture qu'on arrive à apprivoiser la différence.

Umberto Eco, mort le 19 février 2016 

 

Sommaire

1. Ainsi nous sommes agités de bien des façons...

(Spinoza, Éthique, 1677)

Façons d'écrire. Des attentats aux régionales

Façons de réécrire : Proverbes, maximes, aphorismes et dictons refaçonnés

Façons de mal écrire ou de mal dire : le "meilleur" de 2015

2. Pour la première fois accessible :

Correspondance générale de Guillaume Apollinaire, Édition établie par Victor Martin-Schmets

 

3. Enseigner l'informatique : le quoi et le comment

Actes du Colloque à l'Université de Namur, janvier 2016  

4. Á la page librairie de LMDP, la rubrique Livre du mois

5. Brèves de Brèves

Dans les revues * Alphabet , un film qui interroge l’école * Mots français d'origine arabe * Antoine Compagnon, Petits spleens numériques * Congrès mondial de la FIPF à Liège, juillet 2016  

En guise d'édito

perplexité et légitimité...

 

(...) que les professeurs, au lieu de s'abriter derrière leurs diplômes et leur statut, pour justifier leurs recherches, fassent état de leur incompréhension. Cet aveu, combien en étaient capables ?

(...) le seul enseignement de valeur est celui qui se trouve associé à la recherche que l'on poursuit soi-même. Le professeur tient sa légitimité du fait qu'il est perplexe face à ce qu'il voudrait/ comprendre. Il doit communiquer cette perplexité essentiellement sous la forme d'un séminaire dans lequel il associe les étudiants à sa propre perplexité. (...) Le chercheur n'enseignait pas, et l'enseignant enseignait une tradition intellectuelle et scientifique mise au point pour servir de cible au moment des examens et des concours.

D'après Heinz Wismann, Penser entre les langues, Albin Michel, 2012, pp. 134-135.

 

Façons d'écrire

Du 13.11 au 13.12 : des attentats...

 

14.11.

Tweet d'Emmanuel Grégoire

Fluctuat Nec Mergitur, notre devise aujourd'hui plus que jamais

Devise dessinée, le même jour, sur une fresque de 2,50 m de haut par 12 m de large (lettres blanches, fond noir) près du blason de la capitale. Voir

15.11

Édito d'A. Brézet, Figaro, sous le titre Gagner la guerre

Contre la brutalité, il n'est qu'un principe : la force.

Contre la sauvagerie, qu'une loi : l'efficacité.

Deux structures semblables. Deux couples de termes opposés. Choix du déterminant un(e) - un seul ! -, du  verbe au présent pour définir une règle de conduite.

16.11

Marianne, titre de l'article de Mathias Destal

Le Carillon, l'endroit de nos fêtes, le lieu de leur haine

L'équivalence de structure renforce l'opposition de sens (nos vs leur ; fêtes vs haine)

17.11

Sous le dessin de Coco dans Charlie Hebdo :

ILS ONT LES ARMES.
ON LES EMMERDE.
ON A LE CHAMPAGNE !

Image : Un homme criblé de balles sable le champagne... Jeu d'opposition : ils vs onarmes vs fête. Choix d'un registre populaire. Une façon de narguer la violence. Voir (cité dans Le Point du 17.11)

21.11

Journal du dimanche, titre

Horreur, union, riposte : la semaine qui a changé la France

Pour un récit, pour une synthèse, 3 noms  juxtaposés. Sous la concision, l'émotion.

 

Un automne à Paris

chanson en hommage aux victimes des attentats : poème de l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf, mis en musique par son neveu Ibrahim Maalouf. Version libre de droits interprétée par Louane, avec l'Orchestre national de France, 5:06. Voir & écouter

Voir aussi éduscol Portail national des professionnels de l'éducation 

 

...aux régionales

après le 1er tour

06.12

lepost.fr, dessin de Xavier Delucq sous le surtitre : La stratégie du F. N. : ça marche !

Continuons à haïr. C'est pour ça qu'on nous aime !

FN en tête dans 6 régions ! Marine Le Pen, la mine réjouie, prononce ces mots. L'oxymore "haïr/aimer" décrit le paradoxe d'un parti qui séduit... parce qu'il exclut. Voir

07.12.

Mediapart, titre de l'article de Didier Porte

« I have a cauchemar »

Réécriture parodique de M. Luther King I have a dream. Antiphrase : là, l'espoir, ici, la peur.

08.12

Nathalie Schuck, Le Parisien. 

Régionales : usé, fatigué, vieilli, Sarkozy ?
« Le vrai perdant de la soirée, c'est lui, et il le sait »

Score décevant du parti de Sarkozy. Son portrait en trois mots peu flatteurs. La question  invite à dire "En effet" !  L'avis d'un de ses anciens ministres : quasiment une mise à mort !

09.12.

Canard enchaîné, manchette à la une

Le Front national en tête dans six régions
Un inquiétant bruit de votes

Votes/bottes : l'allusion est claire ! Et on songe à Jean Ferrat : C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
Voir

après le 2e tour

14.12.

lepost.fr Anne Sinclair,

Le pire qui puisse arriver (...) : que la classe politique ne veuille, comme l'un des personnages du Prince de Lampedusa, l'auteur du Guépard, "que tout change pour que rien ne change".

Sous le titre Le danger du Guépard, clin d'oeil intertextuel (A bon lecteur salut...) ! Le Guépard : roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, 1958. La journaliste (connue !) : sceptique, désabusée ?

14.12

Mediapart, éd. Lycéens, Charlotte Meyer, titre et extrait:

Veni, Vidi, Vichy

En laissant le Front National revenir à l’assaut, (...) nos politiciens reçoivent aujourd’hui le fascisme en pleine figure.

Le dernier mot du titre - réemploi d'un récit de conquête - souligne le risque du retour à une époque sombre de l'histoire de France...  Le choix de " assaut " n'est pas innocent. L'auteure est en 1re année à l'IEP.

14.12

Théophane Le Méné. Le Figaro, titre, extrait.

Nicolas Sarkozy, président… de la ligue 1 ?

C'était plus fort que lui. Quelque chose d'incoercible et que l'on peine à expliquer. (...) Comme ce penchant dans lequel on cède lorsque la désinvolture écrase la retenue.

Il était dans les tribunes du Parc des Princes le soir du deuxième tour ! Lexique de la force invincible ! Le point final sur un oxymore assassin. Voir

 

Deux images encore :  de la métaphore à l'oxymore... !

Sur extimite.net 07.12.

FN en tête dans 6 régions

Canard enchaîne, 16.12.

FN écarté, mais récolte encore plus de voix

 

 Autres " Coupures de presse " sur le site de LMDP :

                                Portraits brefs de gens en place

                                Forme brève de la narration ( "twitter est passé par là!" )

                                Les mots de l'opinion - et de l'idéologie - dans la presse écrite

 

Façons de réécrire :

Proverbes, maximes, aphorismes et dictons refaçonnés

sommaire & édito/brèves1603

 

L'occasion...

...fait le larron

Sortie de Carnage, de R. Polanski : D'une simple bataille d'enfants, Polanski tire un violent réquisitoire contre leurs géniteurs.

Titre de la recension par Philippe Lançon, Libération, 07.12.2011

Telles mères, tels vices

Ami de Fr. Mitterrand puis de N. Sarkozy, Bernard Tapie recevra sans doute un remboursement de 200 millions d'euros dans l'affaire du Crédit Lyonnais.

L'avis de Laurent Pinsolle (blogueur) dans Marianne, 11.09.2010

Les bons amis font les bons comptes

George Clooney : Il ne lui faut pas plus de deux ans en moyenne pour revenir à la case célibat.

Yan Bernard-Guilbaud , Le Figaro, 20.03.2014

 

Trop de conquêtes pour être honnête ?

Visite du Garde des Sceaux à la prison de Roanne. La presse est tenue à l'écart...

Catherine Coroller, Libération, 04.02.2012, titre

 

Le Garde des Sceaux au violon, la presse au balcon

Sarkozy en jet privé dans le Doubs puis à la Baule. Coût de la facture : 25.000 € selon le Canard enchaîné, 12 000 d’après Daniel Fasquelle, le trésorier du parti.

Patricia Neves, Marianne, 09.09.2015, titre

 

Chassez le naturel, il revient en… jet privé !

La Fédération française des pompes funèbres propose une sonorisation d'ambiance, entre autres religieuse, dans la cérémonie des funérailles

Gérard Desmedt , La Vie, 31.10.2002, titre

 

Chassez le rituel...

Des composants chimiques présents dans la plupart des crèmes solaires commercialisées sont jugés dangereux pour l'environnement et participent à la dégradation des coraux.

Alice Lefebvre, Nouvel Obs', 01.08.2015, titre

 

 Crèmes solaires : comme un poison dans l'eau

Election législative locale dans le Doubs. Pas de consigne de vote contre le candidat FN.

Lionel Venturini, L'Humanité, 04.02.2015, titre

Dans le Doubs, la droite s’abstient

Rentrée littéraire 2011. Le roman "non fictionnel" inspiré du "non-fiction novel" américain est à la mode. 

Jérôme Leroy, Causeur, 17.09.2011, titre

Rentrée littéraire : la réalité décrasse la fiction

Parution de l'album World musette, avec musette, accordéon,  bandonéon...

France Musique, 01.03.2008 : Benoît Duteurtre lit le sous-titre de l'album

C'est la goutte d'or qui fait déborder la valse

Pollution des rivières longeant les pâtures...

Annonce de l'article de Dominique Zachary, L'Avenir, 17.01.2008, p. 1.

Tant va la vache à l'eau qu'à la fin elle pollue

Harlem Désir choisi comme premier secrétaire du PS, succède à Martine Aubry. "Difficile de situer le député européen sur l'échiquier socialiste", explique la journaliste

Caroline Vigoureux, Journal du dimanche, 12.09.2012, titre

Un Désir devenu réalité

La gauche en pleine crise existentielle se réfugie dans un discours idéologique qui nie les réalités.

Gilles-William Goldnadel; avocat et écrivain, dans Le Figaro, 31.09.2015, titre

Gauche de l'esbroufe n'amasse plus mousse

 

Les proverbes sur le site de LMDP : activités et recherches

Proverbes et maximes… : lire, échanger, écrire [article paru dans le numéro 111 de LMDP]

Parodie de proverbes..., voir aussi la parodie de slogans publicitaires [extrait d'un article paru dans le numéro 150 de LMDP :  Boîte à outils pour écrire des slogans]

Ecrivains parodiés ou pastichés (sur le site LMDP) : Lamartine , Molière Rimbaud Mme de Sévigné Simenon, Flaubert, Virgile Hugo, Malherbe, Jules César, Mallarmé, Baudelaire, Corneille...

 

Façons de mal écrire ou de mal dire :

sommaire & édito/brèves1603

Les linguistes ne parlent pas de « faute », mais... d' « écart ». Euphémisme... ! Mais, lucides, ils y surprennent, parfois, la langue en évolution.

le "meilleur" de 2015

Le lieu, le temps, les personnes...

...pris sur le fait !

Un PV ? Plutôt une analyse

Deux djihadistes tués à Verviers dans l'assaut de leur repaire. Le commissaire Eddy Franssen en parle au JT de 19h30 de la RTBF, le 27 janvier. Il explique :

Nous avons souvent des réunions, des plates-formes, qu'on appelle ça, avec des spécialistes (...)

Le terme à expliquer - plates-formes - est repris par deux pronoms dans une incise : la tournure est assez bien attestée en français spontané.

Rachel Crivellaro, au JT de 19h30 du 2 mars de la RTBF, présente les propos de trois partenaires - FEB, syndicats - d'une négociation sur les prépensions :

Je vous propose d'aller tout de suite les écouter les uns derrière les autres (...)

... à croire qu'ils sont en file indienne ! La pression du direct peut faire confondre les prépositions, le singulier et le pluriel.

Grève, depuis trois semaines, à Radio-France. Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, intervient à France Inter. On lit, dans Le Figaro du 6 mars :

Elle a estimé que Radio France a une mission de service public sensé garantir le "décryptage de l'information et l'accès à la culture".

Le bic rouge sur l'homonyme mal choisi et l'accord fautif ! Les "fautes" seraient-elles dues au souci de publier les scoops au plus vite pour ne pas être coiffés au poteau par les médias concurrents ? Trop belle excuse !

Au JT de 19h30 du 4 juin sur RTBF, reportage sur le Qatar où intervient Elisabeth Vandenheede. Cette inscription au bas de l'écran :

Elisabeth Vandenheede, doctorante spécialiste des pays du Golf. Université libre de Bruxelles

La doctorante n'aura guère apprécié la bévue ertébéenne. Vivement une formation en géographie pour le scribe du JT !

Le 14 juillet, sur leur blog, les correcteurs du Monde, Martine Rousseau et Olivier Houdart, citent cette inscription vue sur une stèle :

 

Aimer n'inclue pas l'Amour

Et voici leur commentaire intitulé incluer, tu nous cloues :

Faudra-t-il en débattre en ces lieux, ô lecteurs ?
A moins que l'esprit sec, les neurones assoupis,
Nous ne soyons enclins à jouer aux conjugueurs
S'étonnant que cet “e” envoie “t” au tapis.

Extrait de la vidéo du discours de Sarkozy à l'Université d'été des Pays de la Loire du PR publiée le 7 septembre par Le Parisien :

«Il y a quelque chose auquel je suis très attaché, c'est que la France a toujours été du côté des opprimés, toujours du côté des dictateurs».

Commentaire du journaliste : «Il n'a  pas manqué l'occasion de revenir sur le rôle de la France face au problème [des migrants]. Jusqu'à ce qu'un lapsus ne vienne tout gâcher.»

Claire Chazal quitte TF1. Renaud Machart en parle dans Le Monde du 14 septembre:

Un communiqué confirma que Claire Chazal s’arrêterait «dans les prochaines semaines», puis il fut su que le week-end du 11 au 13 septembre serait le dernier.

Ce il fut su chatouille l'oreille ! Emploi inattendu et insolite de savoir au passif et à l'impersonnel. On dit bien "une leçon non sue". Pourquoi pas, bientôt, aux autres temps de conjugaison ?

Dans Mon cahier de Français 4e édition, 2015, publié chez Magnard, on lit, page 127, la conjugaison du verbe voir au passé simple :

"Une réimpression corrigée de l'ouvrage est lancée, annonce l'éditeur, et un échange est également possible." (dans L'Express du 15 octobre)

"Je vus, tu vus, il vut, nous vûmes, vous vûtes, ils vurent"

«Très attachés à la qualité et à la rigueur du contenu de nos manuels scolaires, nous regrettons sincèrement cette importante erreur et prions les enseignants et leurs élèves de bien vouloir accepter nos excuses. Cet incident nous mène à encore renforcer nos procédures de relecture et de contrôle.» (s) Magnard

Au JT de 19h30 du 23 décembre sur RTBF, reportage sur les grossistes en produits frais : va-et-vient de chariots de victuailles dans les dépôts...

On entend ceci (voix féminine) : "Un ballet incessant..." ; et on lit au bas de l'écran :

Capture d'écran

Alertée le 24.12, la RTBF répond : «Nous vous demandons de bien vouloir excuser la RTBF pour l'erreur commise. Votre message est transmis au Chef de la rédaction du J.T. et est enregistré par notre service de médiation et de relations avec les publics.».

Après le "pays du Golf" du 4.6 (v. supra), le scribe a récidivé ! Un coup de balai pour le fautif ?

Des "bourdes" à la pelle dans la presse ! Le comique involontaire des combinaisons incongrues. Voir sur LMDP

 

 

Pour la première fois accessible :

sommaire & édito/brèves1603

Correspondance générale de Guillaume Apollinaire

Édition établie par Victor Martin-Schmets

Honoré Champion, collection "Bibliothèque des correspondances", 2015.

 

l’intégralité de la correspondance de Guillaume Apollinaire en cinq volumes : 2 076 lettres dont plusieurs centaines d’inédits.

 

Voici comment V. Martin-Schmets a présenté l'ouvrage au Séminaire Apollinaire qui s'est tenu à Paris le 7 novembre 2015 :

[intertitres : rédaction LMDP]

 

DIALOGUE

SUR LA CORRESPONDANCE D’APOLLINAIRE

 

            Il y a tout d’abord ce que les contemporains d’Apollinaire ont dit… 

Toussaint-Luca, en 1920 (il y a près de cent ans), dans Guillaume Apollinaire (Souvenirs d’un ami) : 

[…] dans sa vie d’homme de lettres, Apollinaire a été amené à écrire de nombreuses missives, et il serait intéressant que tous ceux qui ont eu le bonheur d’en recevoir, veuillent bien les mettre à la disposition d’un éditeur.

 

Louise Faure-Favier, en 1945, dans « Apollinaire soldat » : 

Réunir la correspondance d’Apollinaire sera un travail aussi passionnant que laborieux. On retrouvera des lettres dans tous les coins. Apollinaire prétendait avoir écrit plus de trois mille lettres en franchise militaire. 

Sylvain Bonmariage, en 1949, dans Catherine et ses amis : 

Je crois que [la] correspondance [d’Apollinaire] demeure parmi ce qu’il a fait de plus curieux et qui le dépeint le plus exactement.

Plus près de nous, en 1998, dans la « Présentation » d’Apollinaire, en somme, de Jean Burgos, Claude Debon et Michel Décaudin, celui-ci – vraisemblablement – écrivait : 

En dépit de travaux d’édition qui ont conduit à l’établissement de quatre volumes dans la bibliothèque de la Pléiade – Apollinaire est mort à 38 ans – il manque encore une édition complète de la correspondance, partie non négligeable du corpus.

En 2002, dans son Apollinaire, le même Michel Décaudin n’hésite pas à consacrer un chapitre entier à la « Correspondance » d’Apollinaire.

 

*

Le choix des textes...

Les cinq volumes constituent notre édition de la correspondance générale chronologique d’Apollinaire. Ne sont reprises que les lettres d’Apollinaire ; sont donc exclues les lettres à Apollinaire, avec quelques exceptions pour confirmer la règle : une lettre de Madeleine Pagès, six lettres de Louise de Coligny, des extraits de lettres de Jeanne-Yves Blanc et de Marthe Roux, des lettres de Paul Léautaud, quelques autres, passim. Le terme « lettre » désigne aussi bien la lettre proprement dite, que la carte postale, la carte illustrée, le pneumatique… Il y a même quelques fantômes. Le tout pour arriver à un total de 2076.

 

L’idéal aurait été une sorte d’encyclopédie de la correspondance d’Apollinaire dans laquelle une large place aurait été faite aux correspondants, où l’on aurait retrouvé – entre autres – de larges notices glanées çà et là ainsi que les textes qu’eux-mêmes ont publié sur Apollinaire ; pourquoi n’aurait-on pas été plus loin en publiant les lettres adressées à Apollinaire, comme certains l’ont fait ? Nous ne pensons pas qu’une correspondance croisée mérite d’être publiée lorsqu’on n’a pas un minimum de certitude que le grande majorité des lettres a été conservée.

 

Nous ne voudrions pas être le geai paré des plumes du paon. Les textes d’Apollinaire sont d’abord ceux des grandes éditions de correspondances publiées et connues depuis longtemps. Les différences que l’on pourrait rencontrer proviennent d’une relecture – ou d’une interprétation différente – des originaux.

 

Hommages et remerciements

Ce nous est un devoir, mais aussi un plaisir, de rendre hommage à nos prédécesseurs, à nos contemporains. Nous les avons presque tous fréquentés. Leurs éditions ont été bien faites, parfois dans des conditions difficiles : les ordinateurs n’existaient pas lors de la première édition des lettres à Madeleine Pagès ou du déchiffrage de celles à Louise de Coligny. La connaissance d’Apollinaire a fait d’énormes progrès au cours de la seconde moitié du XXe siècle et en ce début du XXIe : les grandes éditions de textes de chez Balland-Lecat et de la Pléiade, les colloques Apollinaire de Stavelot – il y en eut plus de vingt –, la série Guillaume Apollinaire et – qu’on nous permette ce rappel – le modeste Que vlo-ve ?, ont fait faire à la science apollinarienne des pas de géant. La relève est assurée avec Apollinaire que publient les éditions Calliopées. Certains chercheurs nous ont quittés, d’autres ont préféré emprunter d’autres directions, d’autres sont venus se joindre à nous. De même que certains touristes sont fatigués de l’autoroute comme celle que traçait inlassablement Michel Décaudin, certains se sont engagés dans des routes secondaires : qui le leur reprocherait si leur but est une recherche toujours exigeante, jamais complaisante, toujours généreuse, jamais égoïste : Apollinaire n’appartient à personne !

Que soient ici remerciés – chaleureusement – tous ceux qui, parfois à leur insu, nous ont aidé : nous regrettons de ne pas remercier tel ou tel. Nous nous sommes interdit de citer ici quelque nom. Nous n’avons que deux craintes ; la première, ce serait que l’un ou l’autre ne retrouve dans cette édition une phrase qu’il aurait écrite lui-même et que nous n’aurions pas encadrée de guillemets ; la seconde est d’avoir mal lu ou mal compris nos devanciers. Cette collecte des lettres d’Apollinaire s’est faite parallèlement au développement de la science apollinarienne que nous venons d’évoquer : il était rare, dans nos lectures, de ne pas profiter de tous ceux qui partageaient nos goûts.

 

Toutefois, dans l’intimité de ce séminaire, je voudrais citer quatre personnes : Michel Slatkine, contre vents et marées, lors de nos entretiens téléphoniques, me sentant sans doute parfois découragé, m’a répété : « Nous y arriverons » ; il a voulu, par-dessus les directeurs de collection, prendre en main lui-même cette édition ; je regrette vivement son absence et je prierai Monsieur Bovet, responsable de Monsieur Skatkine à Paris pour les éditions Honoré Champion et Slatkine, de lui dire ma gratitude et celle de tous les apollinariens.

 

Claude Debon qui, outre son savoir apollinarien, a eu à mon égard un geste qu’elle ne me reprochera pas de révéler publiquement. Le dossier de la correspondance d’Apollinaire établi par Adéma pour les années 1916 et au-delà s’est trouvé à vendre il y a quelques années, elle l’a acquis et me l’a généreusement offert. Ce geste ne peut être oublié : merci, chère Claude !

 

Étienne-Alain Hubert, mon ami – et je donne à ce mot tout son poids –, détient, nous le savons tous, un savoir insondable. À combien de messages, à combien de questions, n’a-t-il pas apporté une réponse ; combien de fois n’a-t-il pas ouvert une piste, ne nous a-t-il pas empêché de faire fausse route, et cela inlassablement. Merci, cher Étienne-Alain !

 

Vous me permettrez d’associer mon épouse : elle seule sait les heures passées dans les dossiers et devant l’écran ; sa vie fut souvent rythmée par la correspondance d’Apollinaire ; elle montra toujours, pour cette édition, un enthousiasme indéfectible et je suis heureux, aujourd’hui, ici, de sa présence pour lui exprimer publiquement ma gratitude.

 

Annotations et transcriptions

Nous ne pouvions pas reprendre les annotations des éditions antérieures : elles appartiennent à leurs auteurs ; les références jointes à chaque lettre guideront le lecteur vers ces notes. Nous nous sommes réservé le droit d’en récrire certaines, d’en corriger – rarement – quelques-unes. Si nous n’avions été freiné par une certaine raison, nous nous serions laissé entraîner dans des considérations telles que le texte d’Apollinaire aurait ressemblé au tronc envahi par un lierre parasite. Lui-même n’avait-il pas une certaine boulimie de lectures qui ne nous est pas étrangère ? D’autre part, nous sommes de ceux qui aiment s’égarer. Un simple rappel : on sait aujourd’hui qu’Apollinaire faisait son miel d’innombrables lectures, parfois insoupçonnées !

 

Apollinaire écrit souvent très vite, se relit rarement, ponctue peu. Fallait-il le suivre et proposer une transcription vétilleuse, encombrée de [sic] ? Si certains – de plus en plus rares – peuvent s’y complaire, et nous les comprenons, nous ne les avons pas suivis et nous nous sommes rangé à une lecture la plus correcte possible, mais aussi la plus lisible possible, comme l’ont fait nos prédécesseurs. Par exemple, Apollinaire écrit toujours ballade – le mot existe, bien sûr – au lieu de balade ; il répète certains mots, mais nous savons tous qu’il y a une différence entre la répétition dans je suis très très content – que nous suivons – et défaire mon sac sac – que nous corrigeons. L’absence de ponctuation peut mieux rendre compte de la rapidité de l’écriture, mais, c’est vrai, la restitution d’une ponctuation suffisamment correcte rend la lecture plus aisée ; nous avons choisi de suivre la ponctuation – ou l’absence de ponctuation – d’Apollinaire dans la mesure où elle ne rendait pas le texte incompréhensible. Il ne faut pas confondre l’absence de ponctuation, comme dans Alcools, et une ponctuation fantaisiste telle qu’on la trouve dans certaines lettres, surtout dans celles écrites du front. Nous ne sommes pas certain que, sous la mitraille, harcelé par les tâches de la guerre, le scripteur d’une lettre songe à bien la ponctuer.

 

Classement

Le classement chronologique s’imposait ; il ne suit pas toujours celui des éditions de référence. Sont placées en tête de chaque année les lettres auxquelles il n’a pas été possible d’attribuer un mois ; au début de chaque mois, celles dont le quantième nous échappait. C’est ainsi que telle lettre à Louise de Coligny se trouve détachée de sa place pour se retrouver en avant. À la fin figurent des lettres non datées.

 

Nous ne sommes pas certain que le calendrier d’Apollinaire ait toujours été précis : il ne l’a pas été au front pour des raisons compréhensibles ; il ne l’a parfois pas été dans des salles de rédaction, dans des hôpitaux, dans des lieux de vacances… Nous avons constaté des décalages, des inattentions, sans parler de cette distraction qui consiste à dater une lettre de début d’année du millésime de l’année précédente. C’est pourquoi chaque lettre est clairement précédée de son numéro de classement, du nom de son destinataire et – entre crochets – de la date que nous lui attribuons, seul ou en accord avec un de nos informateurs. Pour faire précéder notre datation d’un lieu, il fallait que nous en eussions une impérieuse raison.

 

Les envois d'Apollinaire

Nous considérons qu’un envoi sur un livre est une manière de lettre : nous les avons recueillis. Une première version de notre relevé a paru en 1989, sous le titre « Index des dédicaces de Guillaume Apollinaire » ; sous le titre « Envois d’Apollinaire », une seconde version a vu le jour en 2011. Le titre a été modifié à la suite de l’article de Jean Viardot dont les arguments nous ont paru convaincants. Il en sera trouvé une nouvelle version à la fin de cette Correspondance générale. Les œuvres d’Apollinaire sont classées dans l’ordre chronologique de leur publication. Face aux 2076 lettres, ces 572 envois ne pouvaient être négligés.

 

Nous savons quel sera le sort de cette édition : il y a encore du travail pour les chercheurs de demain.

 

Un dernier souhait… Cette version de le correspondance a comme seul but de venir en aide à ceux qui travaillent de façon désintéressée – la seule qui mérite quelque considération – à développer la connaissance d’Apollinaire. C’est dans cet esprit que nous souhaitons – et nous ne sommes pas le seul – qu’elle soit utilisée !

 


Victor Martin-Schmets, docteur de l’Université de Toulouse et docteur d’État ès lettres, a publié les Œuvres complètes d’André Ruyters (6 vol.) et les Œuvres complètes de Henri Vandeputte (12 vol.), ainsi que différentes éditions de correspondances. Les trois premiers volumes d’une édition des Œuvres complètes du couple Céline Arnauld – Paul Dermée ont paru. De 1973 à 2004, il a eu la responsabilité de la revue Que vlo-ve ?, consacrée à Apollinaire. [source : Fabula.org]


 

 

Enseigner l'informatique : le quoi et le comment 

sommaire & édito/brèves1603

épistémologie et didactique... expérimentation et théorisation...

 

 

Enseigner nécessite que l’on réfléchisse tant aux aspects épistémologiques (la question du quoi enseigner) qu’aux aspects didactiques (la question du comment le faire avec un minimum d’efficacité).

Étienne Vandeput, Le Monde, 11 janvier 2016.

 

Depuis une douzaine d'années Didapro - DidaSTIC (Didactique de l'informatique et des STIC) organise des colloques sur l'enseignement et l'apprentissage de l'informatique sous ses différentes formes. Un colloque vient de se tenir à l'Université de Namur du 25 au 27 janvier.

 

                Thème du colloque

Quelles éducations au numérique, en classe et pour la vie ?

Ce thème est d'une grande actualité. La multiplication des instruments connectés (matériels et logiciels) et leur accessibilité dès le plus jeune âge renforcent l'idée qu'une éducation au numérique est nécessaire tout au long du cursus scolaire des apprenants et, au-delà, pendant toute la vie.

 

Responsable de ce colloque, Étienne Vandeput, enseigne la didactique de l'informatique en Belgique et en Suisse. Dans une interview parue dans Le Monde du 11 janvier 2016, il précise :

Enseigner nécessite que l’on réfléchisse tant aux aspects épistémologiques (la question du quoi enseigner) qu’aux aspects didactiques (la question du comment le faire avec un minimum d’efficacité). Attention, ce n’est pas uniquement de méthodologie dont il est question, mais de démarches conduisant à une compréhension fine des concepts souvent complexes de l’informatique et donc, de tout ce qu’il est possible de mettre en place pour la faciliter.

Ces concepts se retrouvent dans de multiples autres applications. Cette transversalité est donc intéressante à exploiter.

Un enseignant doit être à la fois et à son niveau, un pédagogue et un didacticien. Il ne peut cependant se consacrer totalement à des recherches dans ces domaines. Rencontrer des didacticiens est donc une opportunité de faire avancer sa propre réflexion en la confrontant à celles de personnes qui s’y consacrent totalement. Par ailleurs, le didacticien doit pouvoir valider le fruit de sa réflexion et qui d’autre, sinon l’enseignant de terrain, peut l’aider à le faire avec autant de pertinence ? La richesse d’un tel colloque se mesure à la présence des uns et des autres afin d’éviter tant la dérive théorique que celle du simple partage d’expériences.

Actes du colloque : disponibles en téléchargement à partir de l'onglet "programme"

Un ouvrage faisant suite au colloque sera publié dans le courant de l'année prochaine.

 

À la page librairie de LMDP :

la rubrique Livre du mois

sommaire & édito/brèves1603

Chaque mois, depuis janvier 2001, la rubrique livre du mois de la page lecture de LMDP présente des ouvrages qui nous paraissent utiles à la formation initiale et continue des enseignants. Pour certains, nous avons exprimé des réserves, voire notre désaccord : chaque fois en toute liberté et dans le respect de nos lecteurs. Près de 200 livres, à ce jour, figurent à la page librairie de LMDP. Voir, à cette page, les recensions par ordre de date, suivies de la liste des auteurs par ordre alphabétique.

Nos dernières recensions :

 

janvier 2016

Heinz WISMANN, Penser entre les langues

Albin Michel 2012, Rééd. Flammarion 2014, coll. Champs Essais, 310 p., 11 €              

"Je suis convaincu que ce qui se joue entre les langues a lieu au niveau de la syntaxe." (14) Nous voilà donc avertis ! Cette conviction éclaire tout l'ouvrage. Le choix des mots, sans aucun doute, est éclairant ; mais plus encore la construction syntaxique, qui tisse entre les mots une relation singulière et qui, surtout, fait découvrir un auteur à travers le cheminement de sa pensée. "Tout notre travail a été de montrer, à travers la syntaxe, qu'il y a bien là, dans ces textes, un sujet qui parle." (139)

Le chapitre intitulé Nietzsche et la culture française (103-152) nous fait découvrir, précisément dans les détours de leurs langages, d'étonnantes parentés entre le philosophe du Gai Savoir et Georges Bataille, tous deux "penseurs de la brèche, du soupçon, du quelque chose qui cloche" (109) : une analyse subtile et érudite où sont invoqués d'autres témoins, aussi bien Diogène, Épicure et Héraclite, qu'Emmanuel Kant, Luther et Thomas d'Aquin. Et l'auteur entrevoit même dans le lointain... mai 68 !  

Nous retiendrons particulièrement les propos de l'auteur, professeur en Sorbonne, fondateur de l'Ecole de Lille et directeur d'études à l'EHESS, sur la mission et la responsabilité de l'enseignant : celui-ci ne peut se contenter de transmettre des savoirs ; "le seul enseignement de valeur est celui qui se trouve associé à la recherche que l'on poursuit soi-même." (134) Il insiste souvent sur cette nécessité de "rendre incertaines les certitudes enseignées" (205) : pour l'enseignant, pas de légitimité sans ce que l'auteur appelle joliment "perplexité" ! Ce qu'il appelle, aussi, (292) le "désaisissement", en citant  Nietzsche : "la distance prise à l'égard des certitudes dont on a mesuré la solidité." (Oeuvres, t. 1, p. 195)

février 2016

Danièle BRUN, Une part de soi dans la vie des autres

Odile Jacob, 2015, 160 p., 22.90 €

C'est un bien joli titre ! Cette formule à deux versants - disons plutôt à deux voix - se retrouve à peu près telle quelle maintes fois au fil des pages ; elle rend compte de ce qui est au coeur de l'expérience de la psychanalyste, un colloque intime, où l'un aussi bien que l'autre met en scène un vécu secret.

Le secret de la psychanalyste, c'est surtout, semble-t-il, la mort subite de sa fille à la fleur de l'âge suite à une rupture d'anévrisme.  C'est un souvenir douloureux qui sera ravivé quand elle recevra une patiente dont la fille, soignée à temps, aura pu éviter la même fin. A la suite de cela, le rapport à la mort deviendra comme une constante de sa réflexion : " L'abandon est là, dit-elle, comme un lien indestructible. " (43)

Son propos sur l'écriture - quand elle évoque le célèbre Madame Bovary, c'est moi - est étroitement lié à son propre travail d'analyse : rappelant les diagnostics établis sur Emma par ce cocu de médecin Charles Bovary, elle déclare : " On voit bien quelle crédibilité le détour par la vie des autres apporte à la personnalisation de l'écriture. " (76) N'avait-elle pas, d'ailleurs, déjà déclaré, p. 33 : " La plume ne s'attache qu'à restituer un vécu " ?

Le choix d'une profession... pour l'amour de l'écoute ! C'est la confidence que nous livre Danièle Brun, page 87: " Devenir psychanalyste était pour moi au début motivé par le plaisir d'entendre et d'écouter parler les autres. Comme le faisait mon père. Lui aussi consacrait beaucoup de temps à ses clients, leur donnant même la priorité sur d'autres activités de loisir. "

 

mars 2016

Linda Simon, Les rumeurs

De Boeck, 2015, coll. Le point sur - Psychologie, 132 p., 14€

Si l'enseignant de français se plonge dans la lecture de ce livre pour découvrir une observation 'fine' - au ras du texte - des procédés d'expression propres à l'écriture rumorale, il sera sans doute un peu déçu ; avec ses élèves, il aura déjà pu relever ce que l'auteure signale, p. 59 : la fréquence du "on", du "peut-être", du verbe au conditionnel. Et vraiment pas grand chose de plus à ce sujet.

Mais il sera tout à fait comblé s'il veut saisir au plus près les situations - époques de crise, le plus souvent - où se créent les rumeurs, les mécanismes de leur création, de leur diffusion, de leur amplification, les canaux de leur diffusion, les stratégies de prévention et de lutte, les outils de leur analyse "en laboratoire ou sur le terrain". A ce point de vue, l'auteure nous propose un outil de recherche et de réflexion tout à fait remarquable ; érudit, mais nullement jargonnant ni dogmatique, abondamment illustré de faits authentiques, établissant de subtiles distinctions entre des formes voisines ou des variantes de la rumeur (légendes urbaines, faux souvenirs, croyances, gossips, rumeurs sataniques ou rumeurs commerciales...).

Et au terme du parcours, cette chercheuse aussi méthodique que méticuleuse fait preuve d'une étonnante honnêteté et humilité intellectuelle en vous confiant ceci : « une définition satisfaisante de la rumeur n'(a) pas été proposée dans cet ouvrage. Il en existe de nombreuses. (...) Aucune d'entre elles ne fait l'unanimité car elles présentent l'inconvénient de présenter la rumeur d'un point de vue disciplinaire particulier, donc restreint. » (p.  104)

Chaque chapitre se clôture par un résumé, une bibliographie sélective, un questionnaire. Voilà qui montre bien le souci didactique de clarté et de rigueur de cette spécialiste des manipulations de la mémoire et des dérives sectaires. 

 

Brèves de Brèves

dans les revues * Alphabet, film sut l'école * mots d'origine arabe * Antoine Compagnon et le nouvel âge numérique

* Dans les revues

Le français aujourd'hui (de l'Association française des professeurs de français (AFEF).

à paraître en 2016 : janvier : Finalités de l'étude de la langue ; mars : Genre et enseignement ; septembre : Les manuels de français ; décembre : Les langues des élèves

 

Le français dans le Monde

Dernier numéro paru (403), janv.-févr. 2016 Une langue, des valeurs : présentation

 

Vivre le français (de l'Association belge des professeurs de français (ABPF)      

Dernier numéro paru, décembre 2013 Coder pour décoder (dossier consacré au numérique en classe) : voir le sommaire  

 

* Alphabet : un film qui interroge l’école

...enfermer l'élève dans une certaine manière de penser ?

 

Le système scolaire peut-il se fonder sur la compétition ?

Les repères du classement PISA peuvent-ils définir et favoreser l'épanouissement des élèves ?

L'école développe-t-elle la créativité, la pensée personnelle libre ? Favorise-t-elle l'échange, la solidarité, le partage ?

Comment favoriser la transmission des savoirs ? Des savoirs aux savoir-faire : que propose l'école ?

 

Alphabet

film documentaire d'Erwin Wagenhofer, 2013. Version française, octobre 2015, 1h48mn.

Présentation, bande-annonce, adresse pour se procurer le DVD :

 

[L'école] serait épuisée. Plus précisément, elle tuerait la créativité des jeunes esprits, en les épuisant dans une compétition vide de sens. Erwin Wagenhofer part ainsi à la rencontre de jeunes Chinois engagés dans les Olympiades internationales de mathématiques. Les images sont fortes. Ces adolescents sont « programmés » pour rafler tous les prix. Quitte à y perdre leur âge et leur personnalité, voire leur vie. suite (La Croix)

E. Wagenhofer (...) dénonce le système éducatif standardisé qui sévit aujourd'hui dans le monde, de la France à Chine, de l'Allemagne aux Etats-Unis, basé sur le mode concurrentiel et les résultats quantitatifs, ce qui risque de faire perdre aux enfants leurs capacités imaginatives. Dans un monde où l'éducation est de plus en plus formatée et où l'imagination semble de moins en moins stimulée, le cinéaste interroge des experts... suite (Le Figaro)

Si chaque année la Chine termine première du fameux test Pisa, elle compte aussi un grand nombre de suicides parmi les jeunes qui ratent leur concours d’entrée dans le supérieur. Avec une telle accroche, Erwin Wagenhofer donne le ton. (...) Est-ce qu’un autre système d’éducation est possible ? (...) la compétition et les contraintes ne sont pas bénéfiques à l’enfant mais serviraient simplement à l’enfermer dans une certaine manière de penser. suite (Le Soir)

 

Entretien avec Erwin Wagendorfer

 

 

* Dictionnaire des mots français d'origine arabe

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d’abricot à zouave...

 

en passant par algèbre, alcool, arobase, bougie, café, chimie, calibre, douane, échecs, hasard, jupe, lilas, magasin, masser, nénuphar, pyjama, raquette, sirop, tarif, tulipe, zénith...

            de Salah Guemriche, préface d'Assia Djebar, éd. du Seuil, 2007, 878 pages, 12 € en version poche 2011.

 

Parmi les 4192 mots usuels d'origine étrangère, 6,5 % sont d'origine arabe. Y sont ajoutés, dans ce dictionnaire, 150 mots d’origine turque ou persane. Soit un total de 391 mots. C'est l'oeuvre d'un patient érudit, amoureux de littérature, ouvert à la diversité culturelle.

Un outil précieux pour agir dans l'école et ailleurs contre le repli identitaire.

 

 

Toutes les langues se valent, dès lors qu’elles reconnaissent ce qu’elles doivent aux autres et à quel titre elles s’inscrivent dans l’histoire de l’humanité ; et qu’elles comprennent qu’elles ne sont pas, une fois pour toutes, figées dans le marbre froid d’une Histoire fantasmée.

Mustapha Harzoune, dans Hommes & Migrations, nov.-déc. 2007.

 

 

* Petits spleens numériques, un livre d'Antoine Compagnon, professeur au Collège de France

 

Quand le royaume de GAFA - Google Apple Facebook Amazon - devient l'alpha et l'oméga - de la connaissance...

Quand des informations éparpillées tiennent lieu de savoirs construits...

 

Jean-Claude RASPIENGEAS, dans La Croix du 13.11.2016, sous le titre Le Gafa et l’oméga du monde numérique :

        Il est réconfortant qu’un professeur au Collège de France, ingénieur de formation, qui plus est, admette qu’il partage nos affres, nos errements, nos tâtonnements et notre perplexité face au nouvel âge numérique qui nous submerge et nous absorbe. (...) En cas de besoin, Internet a réponse à tout et pare au plus pressé. Le royaume de Gafa (Google-Apple-Facebook-Amazon) forge ainsi une humanité sans mémoire à laquelle on ne demande que de consommer, sans songer à cultiver le plaisir de se cultiver. Ne fût-ce que pour le bonheur et la sagesse qui en découleraient.

 

Antoine Compagnon, Petits spleens numériques, éd. Équateurs, coll. «Parallèles», 2015, 150 p., 13,50 €.

Petits billets publiés dans le Huffington Post.

 

* Congrès mondial de la FIPF à Liège, du 14 au 21 juillet 2016

    La Fédération Internationale des Professeurs de Français, FIPF, fédère 30 associations de professeurs de français langue étrangère et seconde de 22 pays.

 Lire la lettre d'invitation au Congrès

sommaire & édito/brèves1603

 

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