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JULIBEL, le français d'aujourd'hui : plus de 9000 fiches Base de données initiée à la rédaction de LMDP |
SOMMAIRE |
© LMDP Copie autorisée pour usage pédagogique non lucratif et avec mention de la source
de l'original au pastiche * lamartine dans le lac * encore lui! * homonymie pour dissimuler des pays, des artistes, des prénoms, des arbres
Deuxième et troisième degrés
1. De
l'original au pastiche ou à la parodie... |
|
Pour
rappel: Alexandre POPE, poète anglais, auteur de la
Dunciade (1729), parsème son texte de parodies de notes savantes pour
ridiculiser les érudits; SCARRON (1610-1660), réécrit l'Énéide dans le
Virgile travesti. Et même le manuel
scolaire: citons le célèbre Bac'
n 'roll (Flammarion), pour préparer l'épreuve de rock and roll. Et ceci,
vous connaissez?
L'auteur
du pastiche du Lac de Lamartine,
intitulé Elle
vire, nous est inconnu. Qui connaît ce pasticheur? Le second pastiche, Les
partis dans le lac, (déjà cité dans LMDP de décembre 1995) a paru
dans La Libre Belgique du 14 juin
1991. Il est de la plume de Jacques Hislaire, qui n'en est pas ici à sa première
réécriture parodique. Nous le rediffusons à la demande de collègues...
oublieux ou ne le retrouvant pas dans leurs classeurs ou encore trop jeunes à
l'époque de sa parution.
L’affaire est dans le lac...
Elle
vire
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux virages,
Roulant au moins à cent pour ne pas déraper,
Si j'ai douté de toi, pardonne, ô ma Delage,
Bien souvent, j'ai freiné.
Ô belle torpédo! je t'aime et je t'admire,
Quand je vois le décor soudain se rapprocher,
Je te serre en mes bras et je murmure: «Elle vire.»
Me voilà rassuré.
Et cependant, parfois, avec effroi je pense,
Que si la direction tout à coup faisait "crac",
Nous confiant à Dieu et à sa providence,
Nous serions dans le lac.
Un soir, t'en souvient-il? nous roulions en silence;
On n'entendait tout bas, tant ils sont merveilleux,
Que le bruit des pistons qui frappaient en cadence
Tes flancs harmonieux.
Tout à coup des sursauts qui viennent de la terre
Transmirent au volant de surprenants cahots,
Et l'âme qui s'exhale d'un des pneus arrière
Laissa tomber ces mots:
«Auto! suspends ton vol; et vous, forces motrices!
Suspendez votre cours;
Laissez-moi respirer pendant que l'on dévisse
Une roue de secours.
Puissions-nous demeurer quelques instants encore:
On apporte le cric.
Mais l'air est transpercé d'un sifflement sonore:
C'est la valve qui fuit.
Regonflons, regonflons, car l'heure est fugitive!
Hâtons-nous, dépêchons.
L'homme n'est plus normal jusqu'à ce qu'il arrive:
Il roule et nous crevons.»
Temps jaloux, il faut donc que je te pulvérise.
De ce tournoi dépend, tu le sais, mon bonheur.
Tu fuis! mais tu oublies les fameuses reprises
De mon carburateur.
Bielles et pistons, moteur à plein régime,
Que faites-vous des gaz que vous engloutissez?
Parlez! Comprenez-vous la honte qui m'opprime?
La croyance est tombée.
Ô lac! rochers muets! grottes! forêts obscures!
Seul mon rétroviseur a pu vous contempler,
Car il nous a fallu encor forcer l'allure
Pour l'heure du dîner.
Que le léger zéphyr qui frémit et qui passe,
Que le bruit du klaxon mille fois répété,
Que l'astre de la nuit reflétant dans la glace
Sa blafarde clarté,
Que l'agent qui rugit, le piéton qui soupire,
Que les contraventions et les chiens écrasés,
Que les noirs tourbillons de fumée qu'on respire,
Tous disent: «Ils ont gazé.»
Les partis
dans le lac
par Jacques Hslaire
Ainsi toujours poussés de gagner les suffrages
Des électeurs naïfs, de scrutin en scrutin,
Tous les partis espèrent éviter le naufrage
Et nous font des câlins.
Dans quelques mois, l'année finira sa carrière,
Et pour mieux te chérir, pour mieux te cajoler,
Que te diront-ils donc, de leur voix familière,
Et Spitaels et Deprez?
Ils seront ton ami, te feront des promesses,
Se briseront le cœur sur tes flancs déchirés,
Et le vent jettera tout un flot de largesses
A tes pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il? on négociait l'alliance
Entre les socialistes et les sociaux-chrétiens,
Avant les élections, dans un profond silence,
Et nous n'en savions rien!
Nous entendions pourtant les appels, les prières,
Nous promettant la lune et cela sans impôts.
Tu étais attentif, et la voix qui t'est chère
Laissa tomber ces mots:
«Ami, vote pour moi, et vous, urnes propices,
Écoutez le sauveur:
Il ne vous promet pas des jambons, des saucisses,
Mais le retour du cœur.
Aimons-nous, aimons-nous! L'avenir est splendide
Et notre vieux parti,
Écartant à jamais les luttes fratricides,
Sera fort et uni.»
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour, à longs flots, nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur?
Aujourd'hui, le P.S. est triste et déchiré,
De ses vieilles promesses il a perdu la trace,
Elle est responsable, la générosité,
Et le temps tout efface.
Le P.S.C., c'est vrai, refusa tout impôt,
Lui préférant l'emprunt et la dette publique,
Promettant cette fois redevance-radio
Pour les profs héroïques.
Reste le P.R.L.: c'est un parti caduc
Passant de gauche à droite, que l'écume des ondes
Ballotte entre Jean Gol et entre ses deux ducs,
Dans une nuit profonde.
Martens, Spitaels, Deprez, budget, troisième phase,
Tout cela reviendra dans le même paquet.
Mais à quoi bon voter? On est loin de l'extase:
Les jeux sont déjà faits.
Ensemble ils ont voulu la Belgique nouvelle:
Pays, communautés, régions, quel bric-à-brac!
Les apprentis sorciers et les polichinelles,
Ils sont tous dans le lac!
2.
L'homonymie, pour dissimuler... |
Premier et deuxième degrés |
A vous, maintenant, de dénicher ces seize noms!
Nourrie
à la scarole, la poule a déjà pondu. Un lit bancal, c'est un lit bizarre. «Que
lis-tu, Annie? - Des blagues que Simone a copiées dans un almanach.» Dans
cette salle magnifique, il y a des guirlandes multicolores.
Le
patron préoccupé roulait imprudemment. La fée Carabosse nie avoir jeté un
mauvais sort. A-t-on jamais vu des ambitieux si ridicules? Les démineurs de
l'armée n'y ont trouvé aucune bombe.
Sa
grande sœur a pu enfin l'endormir! Elle a donné sa canne à Daniel. Il y a
beaucoup de sous dans sa tirelire! On a construit un tout nouvel hôpital
gériatrique.
Il faudrait encore édifier un nouveau pylône.
douze noms de chanteurs
(des années 70')
Ma chère grand-mère,
Je
t'écris pour te dire que Paul et moi, on vient d'arriver. La marraine de Paul
avait laissé un trousseau chez la voisine (tu sais, la dame aux chats). Donc
pas d'histoire pour entrer dans la maison.
Le
jardin est en fleurs, les arbres grandissent tellement vite qu'on a dû tronçonner
les grosses branches. Elles cachaient le paysage. Ainsi, on voit très nettement
la piscine à travers les haies. La cour est nettoyée; on peut marcher sur la
mousse, courir même, sans risque de se faire égratigner.
Paul
n'a réfléchi à rien, comme à son habitude. Il a oublié la crème à bronzer
et il a déjà un bon coup de soleil.
On
t'aime, on t'embrasse, ainsi que grand-père.
J.-M.
& R., Le Point, spécial vacances, juillet 1978 (n° 306).
vingt-six
prénoms
L'écrivain
Jean-Bernard Pouy imagine un texte écrit par quelqu'un qui veut la disparition
du personnage
en littérature... alors que ce texte ne comporte pas moins de vingt-six noms de
personnages !
Pour en finir avec les gens en littérature.
J'en
ai assez de cette littérature modeste soi-disant renaissante, pleine de
prudence, de vie, de personnages, d'être aimés ou désirés, fidèles au récit
juste, où il y a du monde, où on se promène en marcel sous des cieux cléments,
en jupe rose le long des plages de félicité, ces textes prospères où, dans
la paix sylvestre d'une clairière, les bretelles des soutiens-gorge glissent
des épaules et découvrent deux roberts parfaits. J'en ai marre de ces textes
qui se situent à l'intérieur d'un faux plein et donc à l'extérieur d'un vrai
vide.
Je
veux une littérature un peu martiale, claire, transparente, où, sous une
stylistique reine, ne subsiste plus que l'ennui des maximes, une littérature
évacuée
de ces gens qui prennent des trains de banlieue.
Arbres dissimulés
POUY Jean-Bernard, France-Culture, ém. Les papous dans la tête, 22.12.2002
[L'auteur présente un texte de son cru comme étant soi-disant un extrait d'un roman de Jean d'Ormesson. Douze arbres y sont cachés.]
L'homme, cet être devenu le désespoir des singes, si près du sol en quête de pain, noyé dans un boulot sans charme, voire à la chaîne, freine, même s'il n'a que peu plié, son entrée à l'aune du temps dans le péché de l'histoire.
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