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JULIBEL, le français actuel Base de données initiée à la rédaction de LMDP |
SOMMAIRE |
Numéro 141 * Juin 2010
Edito
La rédaction de LMDP remercie cordialement M. Jean Georges, chargé de mission de l'Inspection de Lettres (France), qui nous adresse ce message. Il rend hommage à l'initiative et au projet de notre revue, et surtout aux enseignants dont il salue la disponibilité et la créativité.
L’enseignement repose plus sur les enseignants que sur les programmes : telle est ma conviction à mesure que des missions d’inspection me donnent à connaitre des professeurs en situation, et pas seulement des programmes inscrits dans des textes officiels. Si les recommandations varient, si les instructions évoluent au gré des réformes, les hommes et les femmes chargés de les appliquer ne changent pas et assurent par la constance de leurs qualités humaines et professionnelles une continuité dans la finalité éducative de notre métier. Dévouement, intelligence, compétence, sensibilité, inventivité, la plupart des professeurs utilisent ces qualités dans le cadre de leur liberté pédagogique et humanisent ainsi des objectifs généraux dans une relation personnalisée à leur classe. Cette qualité des enseignants est la chose la plus précieuse
à conserver (plus importante encore que le retrait ou le remplacement de tel
ou tel axe du programme) : elle s’appuie sur la solidité de leur
formation, sur leur conscience claire de leur rôle éducatif, sur leur
approche sensible des problématiques sociales et culturelles. J’ignore si
l’on devient encore professeur par vocation comme on le disait naguère.
Cela reste du moins un métier que l’on peut exercer la tête haute parce
que la
cause est noble et rare dans un monde soumis
aux diktats de la consommation. Pour toutes ces raisons lorsque je me rends
dans une classe, j’ai plus que de la sympathie pour le professeur, j’ai de
l’admiration pour cet humble artisan d’une culture mieux connue et mieux
partagée. Jean
Georges |
Sommaire
Paul Verheggen, Jean-Jacques Goldman: une chanson, un clip, et... quelque part en Afrique 1er et 2e degrés lire Cécile Jancart, Regards croisés sur la littérature européenne. Spectacle, exposition, conférence 3e degré lire Collectif: L'orthographe autrement. Quelques propositions d'écriture créative. 1er degré lire Jean Ferrat, 1930-2010, pour mémoire * Documents et propositions d'activités LIRE |
Une chanson, un clip et... quelque part en Afrique
Juste après, de Jean-Jacques Goldman
Un récit... et un voyage avec Paul Verheggen, IT, Namur
le texte * le clip * commentaire du clip * origine du clip
Elle a
éteint la lumière, |
Le registre, un formulaire, |
|
Texte sur paroles-musique.com : ouvrir
Juste après : analyse
Consigne de départ : Cachez avec une feuille blanche le texte ci-dessous. Découvrez-le au fur et à mesure de la lecture de celui-ci. Il faut impérativement suivre les étapes décrites, s’arrêter de lire cette analyse et respecter la consigne donnée pour un effet mystérieux et surprenant de la leçon. |
sommaire & édito 141 * début Juste après
Première étape : le texte
Lire le texte de la chanson « Juste après ».
Poser les questions habituelles :
Que se passe-t-il ? Qui est ce « elle » ? Quel est le métier de cette femme ? Pourquoi de l’éther ?
« Le » regarder respirer : qui est ce « le » ? Son mari ? Son enfant ? Son copain ? Etc.
A force de se poser inlassablement la question « mais qu’est-ce qu’elle a bien pu faire juste après ? », J.-J. Goldman nous fait nous poser une autre question : « mais qu’a-t-elle bien pu faire avant qu’il rende cet après si intéressant ? ».
NDLR : Il se peut qu’un élève ait vu le clip qui date néanmoins de 1994. Il peut nous donner des indices sur la scène décrite mais pas sur tout.
Deuxième étape : le clip
Lecture du clip
Comme les paroles ne nous révèlent pas grand-chose, ce sera le clip qui nous en dira un peu plus long.
Avant cela, attirer l’attention sur le message apparaissant au début du clip :
« Je
suis tombé sur ce documentaire par hasard, une nuit en zappant.
Happé par les images violentes, presque complaisantes, puis
miraculeuses pour cette femme et son quotidien de vie ou de
mort. ».
Sur YouTube : taper « Juste après – Goldman » Regardez maintenant le clip.
http://www.youtube.com/watch?v=hJRpM0k0rxo
Commentaires sur le clip
sommaire & édito 141 * début Juste après
D’après un article de Anne-Chantal dans www.jeunespourlavie.org n°126 10/2009. Un grand merci de me l’avoir envoyé !
On voit surtout une horloge, avec son « tic-tac »incessant, des yeux, parfois mouillés, des paysages, ... toutes des choses qui à première vue n’ont pas beaucoup de rapports entre elles. On est transportés à grande vitesse vers un autre continent : grands espaces qui deviennent enfin sable (Afrique ?) Et c’est
là que Goldman pose toutes ces questions. Des questions auxquelles on n’a
pas (encore) de réponse. |
|
On voit les gestes toujours déterminés de l’infirmière qui semble s’acharner à faire vivre cet enfant, et surtout cette aiguille qui n’avance toujours pas. Elle part mais elle revient aussitôt. Comme si elle était indécise quant à la suite des évènements. C’est plus angoissant que si elle restait sur place. Et cet enfant qui ne veut toujours pas ouvrir les yeux ! Tout semble happé par les mouvements de l’infirmière. Et petit à petit le rouge remplace le blanc de l’horloge... (Se poser la question : pourquoi ?)
|
Soudain, presque miraculeusement, la musique repart, l’aiguille repart elle aussi, le médecin soupire d’aise en même temps que les yeux de la petite fille s’ouvrent. Et on se sent à nouveau respirer. |
A ce moment seulement, on commence à comprendre le questionnement du chanteur.
Tout cela se passe en Afrique, au Congo belge.
Troisième étape : Origine du clip
sommaire & édito 141 * début Juste après
Quelle fut la démarche de J.-J. Goldman pour créer cette chanson ?
Qui sont réellement les personnages montrés dans le clip ?
Que sont-ils devenus ?
Sont-ils au courant qu’une chanson et un clip sur eux ont été écrits ?
L’enfant : une fille ou un garçon ?
Est-il encore en vie ?
Et d’autres questions encore trouveront la réponse dans le reportage en tapant sur un moteur de recherche ou sur YouTube : « Juste après – Goldman – Origine du clip »
Excellent compte-rendu filmé de manière succincte, synoptique. A regarder maintenant.
Il répondra à toutes les questions posées ci-dessus et aussi à celle du début :
« Qu’a-t-elle fait juste après ? »
Le matériel utilisé n’est peut-être pas des plus modernes, mais là au moins ils ont la volonté de faire vivre leurs enfants (et avec quels résultats !). « Ce que vous allez voir, vous ne le verrez jamais ailleurs. Parce que chez nous, quand un bébé naît à moitié mort, il y a couveuse, réanimation et tout le tremblement. Ici rien. »
« Mais qu’est-ce qu’on peut bien faire après ça ? » Témoigner de la beauté de la vie évidemment :)
Comme quoi Youtube peut nous offrir de bonnes choses !
« Couveuse » dispensaire de N’gaparou, Sénégal
Autres vues de ce dispensaire: ouvrir
sommaire & édito 141 * début Juste aprè
Autres articles de Paul Verheggen
* Regards croisés sur le coquelicot. Le peintre (Monet), le poète (Desnos), la chanson populaire (Gentil coquelicot): http://docpedagfrancais.be/Sitelmdp/118coquelicot.html * Deuxième degré
* Parcours Van Gogh, de la 1re à la 6e Ouvrir
* Pari(s) gagnant: activités en classe de français autour de la préparation d'un voyage, 2e d. TQ ou TT. Avec "Ouvertures" vers d'autres horizons. Ouvrir
* Quand un air du Sénégal vous transporte ... à Namur Ouvrir
Regards croisés
sur la littérature européenne contemporaine
Récit: Cécile Jancart
C'était en 2009, à la Maison culturelle de Bertrix (Belgique)
Tout ça, dans quel but? Sortir les étudiants des murs de l’école, leur donner l’opportunité d'écrire pour un public autre que le professeur, se dépasser en se présentant devant un public élargi pour dire des extraits d’auteurs : autant d’occasions de les faire progresser, de développer leur confiance en eux pour les préparer au mieux aux études supérieures. Plusieurs
d'entre eux reconnaissent les bienfaits de telles initiatives au niveau de
leurs études, littéraires ou scientifiques, et m’encouragent à
renouveler les expériences même si elles entraînent une part de stress
à gérer. Cécile Jancart |
Sur le thème du labyrinthe... Chacun d’entre nous, dès sa naissance, entame le chemin de son labyrinthe intérieur. Parcours de mondes à découvrir, de portes à ouvrir, afin d’arriver au centre, là où se trouve sa terre intérieure, son centre de vie qui nous permet de partager sans peur. La route est parsemée d’embûches, de passages murés, de carrefours. C’est un voyage vers soi-même. Le danger est d’emprunter les ailes d’Icare et de quitter l’intérieur pour aller vers l’extérieur. En échange, la création nous ouvre les portes de nos possibles, de l’enrichissement et de la connaissance de soi. Elle permet d’atteindre l’accessible étoile qui nous habite et nous guide.
|
Un spectacle
Les élèves de 6e de l'IND de Bertrix, sous la guidance de leur professeur Cécile Jancart présentent des extraits de 23 auteurs de pays européens avec un support visuel
Une exposition
Elèves, professeur, et une artiste - Michelle Warnier - y croisent leurs regards à travers différents niveaux de lecture: le contexte historique, l'approche freudienne, le ressenti.
Une conférence
Jacques De Decker, écrivain, journaliste et membre de l'Académie royale de Belgique, partage ses connaissances à propos de la littérature européenne contemporaine.
Un spectacle
début littérature européenne * sommaire et édito 141
Introduction
musicale : Séverine Alaime
LES PAYS du NORD
1.
Angleterre, HUXLEY Aldous, Le meilleur des
mondes
[entre crochets: titre original]
Amélie Pierson
Situation :
Dans ce monde, désigné comme étant « Le
meilleur des mondes », il n’y a plus de compétition sociale car tout le
monde a sa place dans la société et chaque personne a une tâche précise à
accomplir dans cet état mondial. Les gens se contentent de ce qu’ils ont et
n’essaient pas d’avoir ce qu’ils ne peuvent pas obtenir. Le sexe est
devenu un loisir et non un moyen de reproduction et on encourage à le pratiquer
dès l’enfance. Désormais, les humains sont créés dans des laboratoires,
ils évoluent dans des flacons jusqu’au moment où le fœtus arrive à maturité.
Cette nouvelle manière de reproduction a pour résultat de supprimer toute compétition
sexuelle et toutes les relations telles que celles de deux amoureux ou d’un
enfant avec ses parents puisque maintenant la devise principale est « Tout
appartient à tout le monde ». La société est divisée en cinq groupes :
Alpha, Bêta, Gamma, Delta et Epsilon. Chaque groupe a un idéal bien précis à
accomplir au cours de sa vie. Cet idéal est endoctriné dès le plus jeune âge…
(Julien Gourmet)
Sophie Strycek
Situation :
Un ingénieur des ponts, expérimenté, Akseli Jaatinen, arrive dans un
petit village où a eu lieu une bataille de la guerre civile sur un pont qui
permet l’accès au village. Le travail de l’ingénieur consiste à
construire un nouveau pont à côté de l’ancien. Mais quand il arrive au
village, son attitude avec les ouvriers, qu’il considère comme égaux, attire
la curiosité des habitants. Un véritable conflit s’installe quand l’ingénieur
répond aux provocations des élus de la commune en les humiliant. Ceux-ci
mettent alors tout en œuvre pour briser l’ingénieur. Avec les moyens de la
commune, le maire et ses acolytes arrivent à mettre fin à la carrière de
l’ingénieur. Mais celui-ci ne s’avoue pas vaincu. Il riposte en créant une
société anonyme qui obtient le permis pour la construction du système d’évacuation
d’eau du village. Avec cette affaire, il possède une influence importante et
entame sa vengeance à tous les niveaux. L’extrait se situe au moment où il
s’installe avec la femme de Rummukainen qui vient d’accoucher de deux
petites filles…
(Maxime Klels)
Anne-Lise Pajot et Marine
Vermersch
Situation :
Siss et Unn sont deux filles de douze ans. Elles sont dans la même
classe mais ne se fréquentent pas jusqu’au jour où Unn invite Siss à venir
chez elle après les cours. Unn vit chez sa tante, une dame du village, car elle
a perdu ses parents. Lorsque Siss se rend chez Unn, quelque chose se passe entre
les deux filles, une sorte d’attirance. Siss se sent mal à l’aise et préfère
partir. Le lendemain matin, Unn n’ose pas retourner à l’école, de peur de
revoir Siss. Elle décide alors de sécher les cours et va se promener sur le
lac vers le "Palais de Glace". Il s’agit d’une cascade qui a gelé
et qui forme, avec d’autres parois de glace, un palais. Emerveillée devant
ces beautés hivernales, Unn s'y aventure et s'y perd. Les villageois vont alors
entreprendre des recherches afin de retrouver l’amie de Siss, à qui celle-ci
avait fait la promesse de ne jamais l’oublier…
(Florine
Poncelet)
début littérature européenne * sommaire et édito 141
4. Danemark, HOEG Peter, Smilla et l’amour de la neige, [Smilla foelelse for sne,1992] Seuil, Points 1995
Céline
Nicolas
Situation
Smilla Jaspersen est une jeune femme célibataire originaire de Thulé, la
capitale du Groenland. De cette enfance, elle a gardé d’innombrables
souvenirs mais surtout une bonne connaissance de la neige. Elle connaît tout de
celle-ci et c’est pour cette raison qu’à la mort d’Esajas, un petit garçon
de six ans, elle ne croit pas à un accident. Cette connaissance lui vient de sa
mère, avec laquelle elle a vécu une bonne partie de son enfance. L’extrait
se situe à un moment où Smilla se souvient de sa mère, très bonne
chasseuse…
(Cécile Baijot)
Mike Noël (vidéo et
lecture)
Situation : Manfred est un vieillard juif qui attend de mourir. Il souffre de plusieurs
douleurs physiques graves, il espère
que celles-ci mettront fin à sa vie. Alors, au fil des évènements qu’il
rencontre, Manfred se projette dans le temps et témoigne des années qu’il a
vécues… Ainsi, revenu en Angleterre après la guerre 40-45, il rencontre
Emma, une rescapée des camps de la mort, dont il tombe amoureux et avec qui il
se marie. La naissance d’un fils
entraîne rapidement le déclin du couple. Sa femme le quitte.
Elle accepte de le revoir,
une fois par mois, sur un banc, mais
il ne peut pas la regarder… |
6. Suède, LAGERLÖF Selma, Le violon du fou
Anne-Lise
Pajot (Anne Lecomte au violon)
Situation : Nous sommes dans les années 1930, en Suède. Plus précisément du côté
d’Uppsala, au nord de la capitale, dans la province de Värmland. Un son de
violon nous parvient à l’oreille. Il provient d’une maison, isolée, celle
de Gunnar Hede. Gunnar est passionné de musique, particulièrement de vidu reste : les études
et la famille. Seule la musique luiolon,
sur lequel il joue des jours entiers, sans se soucier importe. Hélas, un jour, notre beau jeune
homme apprend les difficultés que sa mère éprouve pour conserver le domaine
familial. Effrayé à l’idée de perdre sa mère et leur domaine, Hede prend
la décision de travailler, de céder son violon à un proche… A partir de cet
instant la vie de Hede va virer au cauchemar, l’entraînant peu à peu vers la
folie…Il retrouvera la raison bien plus tard grâce à l’amour d’Ingrid et
de son violon…. (Stéphane
Mottoul) |
Une voix de Lettonie :
Elga Empele
LES
PAYS DE L’EST
début littérature européenne * sommaire et édito 141
7.
Allemagne, SCHLINK Bernhard, Le liseur
Antoine Henrion
Situation :
Michaël Berg, un jeune garçon allemand de 15ans, fait partie de la génération
postérieure à la seconde guerre mondiale. Il va faire par hasard une rencontre
qui va bouleverser sa vie. Cette rencontre n’est autre que celle d’Hanna
Schmitz, une femme de 35 ans, dont il devient l’amant… et le liseur. Ainsi,
s’installe le rituel quotidien : lecture, douche, faire l’amour et
rester encore un moment étendus ensemble. Jusqu’au jour où la mystérieuse
Hanna disparaît sans laisser de traces… Ce n’est que bien plus tard alors
qu’il assiste à un procès, dans le cadre de ses études de droit, que Michaël
découvrira le terrible secret de son premier amour… L’extrait se situe
quand Michaël va lui rendre une visite en prison quelques années après le
procès ….
(Wendy Rykers)
Baptiste Collard, Pierre-Louis Deudon et Anne-Lise
Pajot
Situation :
Le roman d’Hrabal Bohumil se déroule dans un camp de travail stalinien,
en Tchécoslovaquie. Il nous raconte l’histoire d’une jeune femme enceinte
et délaissée par son amant. Cette femme s’appelle Jarmilka. Le narrateur de
l’histoire est un jeune ouvrier travaillant à ses côtés. Au fil de
l’histoire, Jarmilka lui raconte ses déceptions et ses désillusions. En
travaillant dans l’aciérie, le narrateur va rencontrer un autre personnage
important de cette histoire : Hannes Reegen. Celui-ci est toujours
souriant, mais ce sourire cache de nombreux souvenirs d’atrocités. En effet,
il a connu les camps de concentration. Ce roman ne dénonce pas seulement le
nazisme, il dénonce aussi les camps de travail staliniens et
les abus du pouvoir en place. L’extrait se situe au moment où Hannes Reegen
et le narrateur sont en train de charger des sacs de manganèse. Une détenue
dans le camp passe près d’eux…
(Jonas
Lepère)
Anne Lecomte (Musique : John Surman)
Situation :
Nous sommes à Maribor (Slovénie), le premier janvier 1938. Josef Erdman,
un citoyen autrichien qui travaille pour la firme J. Stastny & Co. J descend
en gare de Maribor. Cette ville, la deuxième de Slovénie, l’a vu grandir
tout au long de son enfance avec ses parents avant la Première Guerre Mondiale.
Il doit rejoindre cette ville pour y retrouver Jaroslav, son associé. En
attendant sa venue, Erdman se lie d’amitié avec des personnes de toutes
classes confondues : des pauvres gens traînant dans les cafés, des
bourgeois des classes supérieures, des étrangers comme lui, dits de
passage,.... il fait notamment la rencontre de Margerita avec qui il aura une
liaison assez périlleuse. Les jours, les semaines passent et Jaroslav ne se présente
toujours pas ; Erdman commence à douter de l’existence de cet homme. Ses
amis et la police se posent également des questions sur cet homme étrange qui
débarque un jour sans raison et sans prévenir. L’extrait se situe au moment
où Erdman doute de tout. Sur un coup de tête, il
décide de rassembler ses affaires et de reprendre le train qui le ramènera à
Vienne…
(Catherine Nannan)
Céline Nicolas, Baptiste
Collard et Pierre-Louis Deudon
Situation :
A Varsovie, durant les années 1980, alors que le pays est en plein désarroi,
5 jeunes poursuivent leur vie de lycéens. Après des grèves successives,
Aristo, Piotr, Karol, Ino et Grand Nain décident de ne pas rester les bras
croisés à regarder ce qui se passe comme le font certains adultes.
Ils vont alors devenir engagés et prendre part, à leur manière, à la révolution.
En effet, ces jeunes vont accomplir quelques actions contre le régime politique
en place comme la distribution de tracts, la participation à la destruction de
monuments communistes, etc. De plus, ils vont être à la tête d’une révolution
à l’intérieur de leur lycée. Ces adolescents âgés de 17 ans vont
apprendre l’absurdité de la vie et traiter celle-ci à leur manière…
(Nicolas Crombez)
11.
Autriche, ZWEIG Stéphan, Clarissa
Anne-Lise Pajot
Situation :
Nous sommes en 1902, à Vienne en Autriche, Clarissa, une jeune fille, dont
le père est statisticien pour l’armée vit dans un couvent. Quant à son frère,
Edouard, il est dans la marine. L’enfance de Clarissa au couvent est très
monotone, son père est et restera toute sa vie très distant. Celui-ci est un
homme excessivement méticuleux, qui cache totalement ses sentiments. A 18 ans,
Clarissa va travailler pour le professeur Silberstein qui est médecin. Elle
commence tout doucement à s’épanouir. Un jour, la jeune fille quitte
l’Autriche pour se rendre en Suisse, à un congrès, elle représente le
professeur. Durant ce congrès, Clarissa va faire la rencontre de Léonard, un
Français socialiste, dont elle va tomber amoureuse. Avec lui, c’est la totale
liberté et l’épanouissement complet. Malheureusement la Première Guerre
Mondiale va les séparer. Lui, va partir au front pour défendre la France et
elle, va devenir infirmière en Autriche. L’extrait se situe au chapitre 6 « Septembre,
octobre, novembre 1914 ». La guerre est déclarée et le frère de
Clarissa part au combat …
(Fréderique Vermersch)
début littérature européenne * sommaire et édito 141
12. Albanie, KADARE Ismaël
Le cortège de la noce
s’est figé dans la glace
Elga Empele et Baptiste Collard
Situation :
L’histoire se déroule au Kosovo, lors des violentes manifestations de
1981. L’infirmière Teuta Shkréli, épouse du célèbre écrivain Martin Shkréli,
se retrouve au cœur des accusations des autorités serbes. Albanaise,
tout comme la plupart des employés de l’hôpital dans lequel elle travaille,
elle est accusée par les Serbes d’avoir sauvé des manifestants albanais qui
revendiquaient une République, d’avoir fait disparaître le registre des noms
des patients, d’avoir commandé des lits supplémentaires, de les avoir fait
installer la veille et enfin d’avoir réquisitionné des ambulances au plus
fort des manifestations. Les interrogatoires sont d’une terrible pression pour
l’infirmière qui est chef de service. Les autorités l’accusent en outre,
d’avoir planifié toutes ces activités et donc d’avoir été au courant de
la préparation d’une manifestation ce jour là…
(Laurent
Pretlot)
13.
Russie, MAKINE Andreï, La musique d’une vie
Amélie Pierson (piano :
Sviatoslav Richter)
Situation : La neige, le froid, une gare… C’est dans cette
atmosphère peu accueillante que commence le récit. A cause de la tempête, le
train pour Moscou enregistre 6 heures de retard. Le narrateur, comme des
dizaines d’autres passagers, attendent dans le froid. Tout à coup, à travers
la nuit, quelques notes de musique surgissent. Pris de curiosité, le narrateur
suit cette musique et découvre un vieux pianiste. Peu après, le train arrive
enfin et les deux hommes s’installent dans le même wagon. C’est à ce
moment que le récit principal commence. Durant le trajet, le vieux pianiste
parle de Moscou et de sa vie. Pendant plusieurs années de son adolescence,
Alexeï Berg, le pianiste, est mis à l’écart par ses amis, les voisins, la
société… parce que ses parents sont sur la liste noire du Parti Communiste.
Peu à peu, la situation s’améliore et le 24 mai 1941, le premier
concert d’Alexeï est programmé. Mais tout ne se passe pas comme prévu. (Slava Mikhalchanka) |
14. Bulgarie, Gospodinov Gheorghi,
L’alphabet des femmes
Marine
Vermersch et Jonathan Nemry à la guitare Situation : L’Alphabet des femmes est un recueil de 22 nouvelles de Guéorgui Gospodinov. Celui-ci a écrit ses nouvelles avec une originalité débordante. En effet, tout d’abord, il compare une femme à une lettre de l’alphabet. Le « B » lui fait penser à une femme enceinte, Le « O » à un trou noir,… Seulement, il n’en reste pas là ; l’auteur ne veut pas se contenter d’une seule femme et d’une seule lettre, mais il veut obtenir tout l’alphabet ! De plus, la personnalité et l’audace de l’auteur interviennent dans ses diverses nouvelles. Celui-ci peut très bien vous parler des états d’âme d’un cochon égorgé le jour de Noël ou tout simplement décrire des mouches dans une pissotière ou encore vous raconter l’histoire d’un homme qui change de prénoms en fonction de son occupation du moment. Quant à la saveur des mots, elle reste très importante pour l’auteur. Il nous raconte avec légèreté et fantaisie toutes ces histoires incroyables sous forme de nouvelles. A nous de découvrir les liens qui relient toutes les histoires. La nouvelle. …. L’extrait de la nouvelle choisie présente les angoisses d’une femme enceinte. (Valentine Déom) |
début littérature européenne * sommaire et édito 141
15.
Hongrie,
SZABO Magda, La porte
Céline Nicolas et Anne
Lecomte
Situation :
La porte est une confession assez
douloureuse de la narratrice qui retrace la relation qu’elle a eue pendant
vingt ans avec sa femme de ménage nommée Emerence Szeredas. Celle-ci est une
vieille dame tentant toujours de protéger les plus faibles qu’ils soient des
prisonniers allemands, russes ou des animaux en difficultés. De plus, elle possède
un comportement et une humeur variables en fonction des faits imprévisibles qui
se produisent, ce qui influence bien ses rapports avec la narratrice, parfois
tendus, parfois amicaux. L’amour que porte Emerence aux animaux, chiens, chats
ou même oiseaux, est étonnant. La romancière hongroise relate la vie de cette
dame peu ordinaire, ses peurs, ses bizarreries. Les deux femmes vont, tout au
long du récit, apprendre à se connaître, et par la suite, essayer de
surmonter un bon nombre d’épreuves….
(Andréa
Benoit)
Respiration
musicale : Séverine Alaime et Céline Nicolas
Une voix
qui parle le Portugais : Pedro Alves Silva
LES PAYS
DU SUD
début littérature européenne * sommaire et édito 141
16. Italie, BARICCO Alessandro, Sans sang [Senza sangue, 2002] Gallimard 2004
Antoine Henrion Situation : Dans une
petite ferme de la campagne, Manuel Roca vit avec ses deux enfants. Un jour, il
voit arriver une Mercedes dans la cour de sa ferme, il connaît ceux qui en
descendent. Il cache rapidement sa petite fille pour la protéger. Ces hommes
viennent se venger de Roca qui aurait été tortionnaire pendant la Seconde
Guerre Mondiale et qui aurait empoisonné le frère d’un des visiteurs. Manu
Roca essaye de se défendre en expliquant qu’il y était contraint mais il est
abattu ainsi que son fils…. (Nathan
Copette)
|
17.
Grèce,
VASSILIKOS Vassilis, La plante
Pierre-Louis Deudon et Amélie
Pierson
Situation :
Dans les environs de la Ville Haute, un nouvel immeuble vient d’être
construit par un riche entrepreneur. Plusieurs personnes s’y sont installées
dans l’espoir de bien y vivre. Mais leurs attentes ne sont pas comblées. Les
murs de l’immeuble sont transpercés de bruits urbains. Lazare, jeune étudiant
en agronomie espère le silence pour étudier. Alors qu’il se promène dans la
Ville Haute, il se met à suivre une jeune fille dont il ne voit pas le visage.
Elle transporte une plante qui cache son visage. Plus tard, alors qu’il tente
de se concentrer sur ses livres, un ami lui donne un conseil : « Dans les
arbres. C’est là seulement que se trouve pour nous toute la tranquillité idéale. »
(p 31). Il décide alors de voler la plante de la jeune femme sans visage, nommée
par lui, Ariane. Il ramène en secret cette plante chez lui et s’enferme avec
elle dans sa chambre. Il commence à ne vivre que pour elle et en prend grand
soin. Sa mère est très méfiante vis-à-vis de la Monstera Deliciosa qui prend
trop de place dans la vie de son fils unique…
(Aline Stecker)
18. Espagne, MENDOZA Eduardo,
L’année du déluge
Antoine
Henrion et Marine Vermersch
Situation : Eduardo Mendoza nous transporte
au cœur des montagnes catalanes, pour nous raconter l’histoire d’Augusto
Aixelia de Collbato et d’une religieuse. Au début du roman, sœur
Consuelo, Mère supérieure d’une communauté qui gère un hôpital, se rend
à la demeure d’Augusto pour obtenir une aide financière afin de transformer
l’hôpital en une nouvelle maison de repos. Augusto semble séduit par la
proposition. C’est ainsi que sœur Consuelo va se rendre régulièrement chez
lui. Augusto semble être séduit par la proposition mais va surtout séduire sœur
Consuelo. C’est ainsi que la religieuse va dévier du chemin de Dieu, se
laissant attirer à chaque rencontre par l’homme qui est censé l’aider.
Mais elle ne veut pas céder à ses avances, elle décide d’envoyer une lettre
à sa supérieure pour qu’elle l’envoie ailleurs. Cependant le jour où elle
fait ses adieux au bel Augusto, malgré elle, elle va enfreindre
les vœux ultimes de chasteté. La religieuse est conquise. Elle ne veut
plus partir et elle lui promet de revenir le voir le soir même. Mais lorsque
celle-ci décide de le rejoindre, un homme vient la chercher pour soigner un
malade, sœur Consuelo le suit. L’homme qu’elle doit soigner est un brigand
qui se cache avec toute sa bande dans les montagnes… (Manon Rolin) |
19.
Portugal, ANTUNES Antonio Lobo, Mémoire d’éléphant
Pierre-Louis Deudon (Fado
instrumental, A. De Melo et J.M. Nobrega)
Situation :
Dans son roman Mémoire d’éléphant, qui est quelque peu
autobiographique, António Lobo Antunes raconte l’histoire d’un psychiatre dépressif.
L’auteur déroule sous nos yeux les 24 heures interminables d’une journée où
le psychiatre touche le fond. Après un divorce douloureux, il a perdu le goût
de vivre et se considère ni plus ni moins comme de la "merde". Il est
révolté contre l’hypocrisie, le gouvernement, l’absurdité du monde, le
rationalisme (surtout dans les hôpitaux psychiatriques). Il est tourmenté par
ses sentiments car il aime toujours sa femme, et ses filles lui manquent. Le
soir il n’ose pas faire face à la solitude et au silence qui l’entourent
dans son appartement et se réfugie alors dans un bar ou un casino. L’extrait
se situe au moment où il déjeûne avec un ami à qui il confie son désarroi…
(Maité Graisse)
LES
PAYS DU CENTRE
début littérature européenne * sommaire et édito 141
20.
Suisse, CHESSEX Jacques, L’ogre
Baptiste Collard
Situation :
Jean Calmet, âgé de 39 ans, enseigne le latin au lycée de Lausanne. Célibataire,
cet homme vient de perdre son père, le docteur Paul Calmet (1894-1972). Durant
sa vie, Paul Calmet était un tyran familial, il dirigeait tout, exerçait une
grande autorité sur sa femme et ses enfants. Le décès du père de Jean Calmet
ne fait qu'accroître la présence de ce dernier. Jean Calmet est hanté par son
père, perçoit son autorité au-delà de la mort. Une certaine rivalité
existait entre le père et le fils. Lorsque Jean Calmet côtoyait des filles,
son père ne pouvait s'empêcher de les séduire. A la mort de son père, Jean
Calmet pense qu'il est enfin libéré mais le décès du docteur ne fait
qu'augmenter la présence de celui-ci…
(Camille Frognet)
21.
Pays-Bas, MULISCH Harry, L’attentat
Anne Lecomte, Baptiste
Collard et Michel Voncken
Situation :
L’histoire que nous narre l’auteur commence pendant
la guerre 40-45. Anton Steenwijk, un garçon de 12 ans vit avec ses parents et
son frère Peter dans une maison dans la périphérie de Haarlem en Hollande, à
quelques kilomètres d’Amsterdam. Durant le sinistre « Hiver de la faim »,
un soir alors que Anton, son frère et ses parents sont occupés à jouer au
« jeu de l’oie », leur vie va être bouleversée suite à la mort
d’un policier « collabo » assassiné dans sa rue et que des
voisins ont déplacé devant chez lui. Devant le refus de ses parents de tenter
un geste pour éviter de subir les représailles et malgré la tentative désespérée
de son frère de sauver la famille, Anton va voir la violence allemande se déchaîner
contre sa famille. Il est séparé de ses parents, sa maison est brûlée, il
est emmené dans un commissariat hollandais, jeté dans une cellule où il va
faire une rencontre surprenante, il va partager la cellule d’une jeune femme
qui va le réconforter mais dont il ne saura rien avant des décennies plus
tard…
(Vincent Ponsard)
22.
France,
GERMAIN Sylvie, Jours de colère
Sophie Strycek Situation : Dans la forêt du Morvan, un soir d’été,
un crime a été commis. Parce qu’elle voulait le quitter, Vincent Corvol, fou
amoureux de sa femme l’a assassinée. Malheureusement pour lui, Ambroise, un
pauvre paysan des fermes-du-Pas a été témoin du meurtre. Le meurtrier, un
riche habitant de la région, doit maintenant rendre des comptes à Ambroise. En
effet, après avoir découvert l’assassinat de Catherine, Ambroise Mauperthuis
est transformé, il tombe passionnément amoureux de la morte et ne pense plus
qu’à une chose : la venger ! La colère, voire la folie, va
l’habiter désormais car il ne peut supporter la destruction d’une telle
beauté. Ce crime sera en plus l’occasion unique de devenir grand propriétaire.
Mauperthuis va faire chanter Corvol, le ruiner, lui enlever sa famille, l’anéantir.
Son plan est tout tracé. Veuf avec deux garçons à charge, il obligera son
fils aîné à devenir le mari de la fille de Corvol. Hélas, c’est sans
compter sur le caractère bien trempé d’Ephraïm. Celui-ci a jeté son dévolu
sur Reine, fille d’Edmée et Jousé Verselay, un couple de croyants
pratiquants habitant une petite ferme au bout du village. Ephraïm et ses
nombreux enfants sont rejetés par
son père. Certains quittent le
village … L’extrait se situe quand un des fils de Reine revient ayant
pressenti sa mort… (Camille
Poncin) |
23.
Belgique, GUNZIG Thomas, Mort d’un parfait bilingue
Anne Lecomte et Baptiste
Collard Situation : En 1978, un soldat de l’élite militaire « Pluies d’automne »
sort du coma. A son réveil, il se retrouve dans un état avoisinant à celui
d’un légume, ne sachant ni bouger, ni parler et ayant perdu une partie de sa
mémoire. Il lui reste cependant la faculté de penser. Chapitre après chapitre
on découvre le passé du modeste soldat. Le héros de ce roman est un parfait
fourbe, qui, poussé par la faim, est obligé de voler et qui n’hésite pas à
tuer pour survivre. La terrible tournure que va prendre cette histoire est
provoquée par le chanteur Jim-Jim Slatter car l’acteur principal
« se tape » sa copine, qu’il va tabasser mettant ainsi terme à
leur relation cachée. Dès lors, il a une dette envers le chanteur et il va
devoir assassiner la concurrente de celui-ci, la chanteuse Caroline Lemonseed.
Aidé de son ami Moktar, le héros s’engage dans l’armée et fait désormais
partie des « Pluies d’automne ». Les soldats sont couverts tout au
long de leurs missions par des chaînes télévisées chargées de retransmettre
les images trafiquées en direct. L’extrait se situe vers la fin quand le héros
rencontre Caroline, la star à éliminer… (Gauthier
Gailly) |
début littérature européenne * sommaire et édito 141
Respiration
finale : Séverine Alaime et Jonathan Nemry
Dans les coulisses du spectacle,
les élèves s'activent pour illustrer les textes
Une conférence
Conférence
de Monsieur Jacques de Decker
Extrait de
La grande Roue, de Jacques De Decker
Céline
et Alice Nicolas.
Monsieur Jacques De Decker, écrivain, journaliste et secrétaire perpétuel
de l’Académie Royale de langue et de littérature francophone partage avec le
public ses connaissances à propos de la littérature européenne contemporaine.
début littérature européenne * sommaire et édito 141
Une exposition
L’exposition
présente 23 panneaux, expression artistique du roman de l’auteur européen
contemporain choisi. Elle résulte de regards croisés entre les étudiants, le
professeur de français, Cécile Jancart et l’artiste, Michelle Warnier.
C’est une découverte
de la Littérature Européenne Contemporaine
à travers différents niveaux de lecture : le contexte historique,
l’approche freudienne et le ressenti.
Chaque étudiant a dû puiser
dans d’autres ressources que le rationnel pour aboutir à un travail créatif
et symbolique qui met en évidence le sens du roman.
début littérature européenne * sommaire et édito 141
Quelques
témoignages d'élèves sur cette expéricnce vécue :
« Beaucoup
de travail pour un résultat apprécié de tous. Une belle expérience qui m’a
permis d’avoir plus de confiance face à un public. Une belle expérience avec
tous les étudiants pendant les répétitions mais aussi le soir du spectacle »
Céline Nicolas.
« C’est
une expérience enrichissante qui nous apportera de l’aide pour nos études
supérieures. Ca nous permet de prendre confiance en nous et de nous dépasser »
Marine Vermersch
« Un
expérience enrichissante, un spectacle dont on est fier. Ce fut une préparation
un peu stressante car l’échéance arrive toujours un peu trop vite mais
c’est cela aussi qui contribue au plaisir du « grand soir » »
Antoine Henrion
« Cette
expérience nous a permis de nous ouvrir à la littérature européenne. C’est
intéressant de se glisser dans la peau de différents personnages et
d’essayer de recréer l’ambiance du livre. » Anne-Lise Pajot
« C’est
une expérience très enrichissante car j’ai pu découvrir des livres auxquels
je n’aurais pas pensé, pas seulement les textes que j’ai interprétés mais
aussi des textes d’autres étudiants.
Ca m’a donné envie de les lire. Quant au travail oral, j’ai éprouvé un
immense plaisir à les dire devant un public. Malgré le stress, une fois sur scène
je me suis sentie plus à l’aise » Amélie Pierson
« L’intégration
de ces textes nous a permis de ressentir une certaine ambiance angoissante présente
dans la littérature européenne et le fait de représenter plusieurs
personnages très différents et engagés fut une très bonne expérience »
Anne Lecomte
« Des
projets comme celui-ci permettent d’établir des liens entre les étudiants
complètement différents. Se retrouver sur une scène et partager son stress
avec d’autres procurent un immense plaisir. » Baptiste Collard
« Ce
que ce projet m’a apporté, c’est la satisfaction de sentir tout mon être
vibrer lors de la présentation de l’extrait de « La plante », de
me sentir comme étant vraiment le personnage et plus le comédien. J’en ai même
oublié le public. Ce travail m’a
fait progresser, notamment au niveau du volume et de la diction. »
Pierre-Louis Deudon
« La
lecture de certains textes m’a donné envie de lire des auteurs vers lesquels
je ne me serais sans doute jamais tournée tels que : Passillina, Gunzig
Drago Jancar ou encore Hrabal Bohumil. J’ai appris aussi sur les
conditions de vie en République Tchèque que mon grand-père a quitté
suite aux dites conditions. » Sophie Strycek
Au générique, et en guise d'hommage
Organisatrice
du projet : Jeannine Dumont, responsable de la Bibliothèque Publique de
Bertrix.
Avec le
soutien de la Communauté française, de la Promotion des Lettres belges, du
Centre Culturel de Bertrix et du Service du Livre Luxembourgeois.
Les
narrateurs : les étudiants en Complément de français en 5ème
et 6ème années de l’Institut Notre Dame de Bertrix
Mise en
place des textes : Cécile Jancart
Aide précieuse :
Marguerite Liétaert
Musiciens :
Séverine Alaime, Anne Lecomte, Jonathan Nemry et Céline Nicolas
Artiste
et guide des étudiants pour l’exposition : Michelle Warnier
Vidéo :
Mike Noël
Technique :
Hervé de La Hamayde
Eclairages : Pierre Tasiaux du Centre culturel de Bertrix
début littérature européenne * sommaire et édito 141
Autres articles de Cécile Jancart
* Approche de la littérature européenne Ouvrir
* Marguerite Yourcenar, Une femme... Unis vers elle Ouvrir
* La femme dans le coeur des écrivains de la province du Luxembourg Ouvrir
* Variations théâtrales à l'école. Complicité professeurs-élèves Ouvrir
L'orthographe autrement
Quelques propositions d'écriture créative. 1er degré"écouter" l'orthographe * personne, genre et nombre * temps et mode * ponctuer: le rythme et le sens
Rappels utiles, en guise de préambule
* En orthographe comme ailleurs, l'enfant - ou l'ado - ne peut réussir que si les adultes qui l'entourent lui font confiance, lui donnent le désir d'apprendre:
Si on ne traite pas de la question du désir d'apprendre, seuls ceux qui ont trouvé leur panoplie de bon élève au pied de leur berceau vont réussir à l'école. Philippe Meirieu, Le Monde, 9 mai 2008.
* Des gammes d'écriture (comme celles qui nous proposons ici) sont nécessaaires; mais rien ne vaut le texte personnel (court récit, description, mode d'emploi, billet, journal, devinette, jeu sur le son...) où l'enseignant sera moins un correcteur qu'un lecteur, créant une relation valorisante de personne à personne.
(...) habituellement, le seul regard que le professeur pose sur la copie est celui du correcteur sur des épreuves d'imprimerie, et non celui d'un lecteur à l'écoute d'un auteur. (D. Bucheton et J.-C. Chabanne, in Parler et écrire pour penser, PUF, 2002, pp. 28-29.
* La dictée n'est qu'un exercice de contrôle et ne peut en aucune façon devenir un exercice d'acquisition. (Jean-Pierre Balpe, Pratique de l'orthographe au cycle élémentaire, Colin, 1976, p. 110)
Ce que confirme Danièle Manesse : «La dictée en elle-même n'apprend rien. Elle est un instrument de contrôle. En réalité, c'est en multipliant les exercices de toutes sortes qu'on peut faire vivre l'orthographe activement.» Interview Libre Belgique, 16.01.2004.
...et si vous n'en êtes pas persuadé(e), à quoi bon poursuivre?
Remplacer la forme surlignée par la forme entre parenthèses 1. Avant d'écrire, je repère toutes les formes qui vont être modifiées. 2. En lisant à haute voix, j'écoute ce qui va changer (l'orthographe, ça passe aussi par l'oreille !)
* Une agence bancaire a été attaquée à l'explosif en région parisienne. (Deux distributeurs de billets) * Deux voleurs armés et circulant sur une moto ont fait exploser un guichet automatique avant de s'enfuir avec leur butin. (Un voleur) * L'employé auquel je me suis adressé s'est montré particulièrement prévenant. (L'employée) * Parce qu'ils sont inquiets pour leur avenir, les jeunes se complaisent parfois dans la violence. (jeunesse) * Je ne comprends pas pourquoi tu m'as soupçonné. (ma femme et moi) * Ces arguments me convainquent et résolvent l'énigme. (argument) * Le gigot a été servi cuit à point, agrémenté d'un petit rouge qui le rehaussait à merveille. (rillettes) * Le gaz qui s'échappait aurait pu provoquer à tout moment une explosion. (Les vapeurs toxiques) * Si tu arrivais à l'heure, tu ne te ferais pas punir. (étais arrivé) * Il peut aller au cinéma s'il y va avec son frère. (pourvu que) * Tout ce bruit m'agace et me parait inutile. (cris) * Le calmant qu'elle a pris ne l'a guère soulagée. (Les aspirines) * Êtes-vous capable, Monsieur, d'y aller tout seul? (Mesdames) * Comme il sent bon, le parfum que tu m'as offert ! (roses) * Brigitte et son fiancé, sais-tu où ils sont partis ? (sa cousine) * Le message que Luc nous a envoyé est très inquiétant. (Les nouvelles) |
ECOUTER;;; mais aussi « REGARDER » Quelles formes varient mais demeurent semblables à l'oral ? |
début "l'orthographe autrement"
Je remplace la forme surlignée par la forme entre parenthèses. Je dis ("j'écoute!") la réponse avant de l'écrire.
* C'est toi qui t'es égaré hier soir ? (elles)
* L'employé auquel je me suis adressé (e) s'est montré particulièrement prévenant. (l'employée)
* L'employé auquel je me suis adressé(e) s'est montré particulièrement prévenant. (nous) [2 solutions... Pourquoi?]
* Il est venu lui-même avec ses bagages. (elles)
* Une voisine est venue me dire qu’elle avait retrouvé mon chien. (Les voisins)
* Elle réussira parce qu’elle est courageuse. (ils)
* Tes chevaux se sont emballés. Tu as dû les abattre. (Notre)
* Allez avec lui, pour visiter la cabane qu'il a construite dans le jardin: vous lui ferez plaisir. (tu)
* Allez avec lui, pour visiter la cabane qu'il a construite dans le jardin: vous lui ferez plaisir. (eux)
* Je ne comprends pas que tu m'aies soupçonné! (ma femme et moi)
* Il prétend que personne n'a voulu l'aider! (elles)
D'abord, quelques rappels...
1. Quels sont les vingt-cinq verbes les plus fréquemment employés en français courant?
Par ordre décroissant:
être - avoir - faire - aller - savoir - pouvoir - falloir - vouloir - venir - rendre - arriver - croire - mettre - passer - devoir - parler - trouver - donner - comprendre - connaitre - partir - demander - tenir - aimer - penser
2. Quelles sont les formes verbales les plus fréquentes en français courant ?
Ind. pr.
il est il a il fait il va |
Ind. imp.
il était il avait il faisait il allait |
Fut. & condit. il sera(it) il aura(it) il fera(it) il ira(it) |
Passé comp.
il a été il a eu il a fait il est allé |
Passé ant.
il avait été il avait eu il avait fait il était allé |
Impér. pr. (2e)
sois aie fais va |
Part. passé
été eu fait allé |
Subj. pr.
qu'il soit qu'il ait qu'il fasse qu'il aille |
Je remplace la forme surlignée par la forme entre parenthèses. Je dis ("j'écoute!") la réponse avant de l'écrire.
* Personne ne sait s'il viendra.(savait).
* Je regrette qu'il parte demain (hier).
* Nous craignons le froid et nous prenons des boissons chaudes. (il)
* Le malade, même s'il est faible, conserve un excellent moral. (bien que)
* Je sais que tu peux réussir. (souhaite)
* Hier, il y a eu beaucoup de monde au musée et il a fallu faire la file avant d'y entrer. (Demain)
* Nous partirons plus tôt s'il y a du verglas. (s'il y avait eu)
* Je me rends compte que tu n'as pas compris mon explication. (regrette)
* Dis-lui que tu ne peux pas venir demain. (vous)
* Le professeur constate (se réjouit) que tu fais des progrès, que tu parviens à écrire sans faute
* Je prétends que tu peux te débrouiller tout seul. (voudrais)
* Il est certain que tu nous as mal compris. (probable)
* Je pense que j'aurai terminé en moins de deux heures. (pensais)
* Voici quelqu'un qui peut te répondre. (la seule personne... subjonctif)
* Nous chanterons quand elles s'en iront. (jusqu'à ce que)
* Nous savons qu'il a tort: il sera sévèrement condamné. (Au cas où)
* Tu réussiras si tu le veux fermement ! (pourvu que)
* Il prétend que personne n'a voulu l'aider! (regrette)
début "l'orthographe autrement"
Comment ponctues-tu?
Petite démo pour commencer
1. | Que fais-tu ici ? Dehors ! | Que fais-tu ici, dehors ? | |
2. | Elle peine la petite. | Elle peine, la petite ! | |
3. | Vous avez, bien entendu, ce que je vous demande! | Vous avez bien entendu ce que je vous demande ! | Vous avez bien entendu ce que je vous demande ? |
4. | La victime déclare: «L'automobiliste a manqué de prudence.» | La victime, déclare l'automobiliste, a manqué de prudence. | |
5. | Tu viendras aujourd'hui même, s'il pleut. | « Tu viendras ? - Aujourd'hui ! - Même s'il pleut ? « | Tu viendras aujourd'hui! Même s'il pleut ! |
A toi de jouer !
(d'abord à haute voix, et même avec des gestes...!)
* Les voleurs s'étaient tous enfuis dans la forêt on a retrouvé une grande partie de leur butin grâce à l'aide des chiens policiers le chef de la bande fut arrêté le lendemain sans difficulté celui-ci donna les noms de tous ses complices.
* Voici Madame la Comtesse
* Les touristes se demandent où aller ce matin la pluie s'est mise à tomber ils ne peuvent guère que visiter le musée et la basilique au centre de la ville ils peuvent aussi faire des achats de souvenirs
* Les enfants ont joué ensemble ils sont allés se promener quand le soleil s'est couché ils ont commencé à avoir peur
* Je pleure mon ami Jacques
* Tu comprends cette histoire ça finira mal de toute façon c'est ma conviction
* Du pain en voilà assez
A l'usage du professeur
Olivier Houdart et Sylvie Prioul, La ponctuation ou l'art d'accommoder les textes, Seuil 2006
Isabelle Serça, Esthétique de la ponctuation, Gallimard 2012
début orthographe autrement * sommaire & édito 141
Autres propositions sur LMDP pour la maîtrise de l'orthographe
* Vive les PME, petites machines à écrire. 10 propositions d'écriture Ouvrir
* S'exercer sur le thème "les animaux" Ouvrir
* Réécrire un fait divers Ouvrir
* Quand j'entends ça, j'écris quoi? Ouvrir
Documents et propositions d'activités
vie &t carrière * chez lui à Antraigues * engagé & censuré * ferrat chante Aragon * De Ferrat à Van Gogh
1. La vie et la carrière Source: Encyclopédie contributive Larousse (liens: -> "ouvrir nouvelle fenêtre")
Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat Auteur-compositeur et chanteur français (Vaucresson, Hauts-de-Seine, 1930-Aubenas 2010). |
Voir aussi (wikipedia)
Propositions de recherche barde écologiste : origine du mot 'barde' ? autres chanteurs d'aujourd'hui en faveur de l'écologie, de l'intérêt pour la nature, pour sa sauvegarde ? lyrisme populiste : le populisme comme doctrine ou option politique ? comme forme sentimentale ou choix de mode de vie ? en rechercher les traces dans Que la montagne est belle iconoclaste : sens premier du mot ? élargissement du sens premier (mise en cause de valeurs, de règles...) Potemkine : une mutinerie en 1905, signe-avant coureur de la Révolution de 1917 ; un chef-d'oeuvre du cinéma Plus d'info Nuit et brouillard : quelle(s) connotation(s) dans ce titre de film (Alain Resnais 1955) et de chanson (Jean Ferrat 1963) |
Pour un défi-lecture... Classe répartie en deux groupes qui se lancent des questions de compréhension de cet article du Larousse. |
2. Chez lui, à Antraigues-sur-Volane, en Ardèche
édito et sommaire 141 * début Jean Ferrat
Que la Montagne est belle... Pour vivre heureux, vivons
perchés… telle pourrait être la devise de ce village cévenol.
Antraigues apparaît, perché sur un promontoire rocheux, d’origine
volcanique. Il surplombe les vallées de la Volane, de la Bise et du Mas,
au pays des orgues de basalte et des châtaigniers séculaires. (...) D'après http://www.ardeche-guide.com/ |
Que la montagne est belle
Ils
quittent un à un le pays
Pourtant
que la montagne est belle |
Avec leurs mains dessus leurs têtes |
Deux chèvres et puis quelques moutons |
Vidéo de cette chanson: sur rtbf ou sur youtube |
retour début Jean Ferrat *
édito et sommaire 141
Bernard Pivot chez Jean Ferrat.
Le 2 novembre 1985, il reçoit la visite de Bernard Pivot. Ils se promènent dans le jardin en admirant fleurs et légumes, la montagne environnante, le petit ruisseau où l'on pêche la truite...Considérations sur le jardinage et la pêche.Il interprète un extrait de la chanson Que la montagne est belle à la façon de Tino ROSSI.
Vidéo INA - Antenne 2 - 06min07s
Vers la fin de cette vidéo, une parodie de Tino Rossi, savoureuse, malheureusement très brève. Voir la vidéo
Propositions de recherche Que la montange est belle: La société d'aujourd'hui vue par Jean Ferrat. Quelles images - quelles expressions - opposent deux genres de vie? Connotations de "hirondelle" ? Observer que l'évocation de la campagne est beaucoup plus développée que celle de la ville (pour celle-ci, 6 vers au début, 6 vers à la fin). |
3. Engagé et (souvent) censuré
édito et sommaire 141 * début Jean Ferrat
D'après Nouvel Obs et AFP
Chanteur
engagé, Jean Ferrat a souvent connu la censure dans les années 60 et 70 avec
des chansons jugées trop politiques. Voici quelques exemples de chansons
interdites d'antenne:
Nuit et brouillard (1963)
"Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers, Nus et maigres
tremblants dans leurs wagons plombés ...". Déconseillée par le directeur
de l'ORTF, la chanson passera en contrebande, un dimanche à midi, dans le
"Discorama" de Denise Glaser. Le disque se vend à plus de 300.000
exemplaires, en pleine vague florissante des "yéyés".
Ils étaient vingt et cent, ils
étaient des milliers Ils n'arrivaient pas tous à la
fin du voyage |
Les Allemands guettaient du haut
des miradors Vidéo: sur youtube (vues d'Auschwitz) sur dailymotion
|
Potemkine (1965)
Jean Ferrat, qui n'a jamais chanté dans les pays de l'ex-bloc communiste, vient
d'écrire cette chanson à la gloire des marins du cuirassé de la mer Noire,
dont la mutinerie fut le prélude de la révolution russe de 1905. Elle est
interdite lors d'une émission en direct. "Chantez autre chose", lui
dit-on à l'ORTF. Le chanteur reste en coulisses, refusant de paraître sans sa
chanson.
Paroles
Ma France (1968)
Cette chanson dans laquelle il s'attaque aux gouvernants ("Cet air de
liberté dont vous usurpez aujourd'hui le prestige") est interdite
d'antenne. Ferrat refuse de passer à la télé sans elle et patientera deux ans
avant d'être à nouveau invité sur un plateau. En 1971, Yves Mourousi rompt la
censure en diffusant un extrait de la chanson.
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
(1969)
Avec cette chanson inspirée de mai 68, Ferrat est à nouveau censuré à la télévision.
Un air de liberté (1975)
Sur Antenne 2, le chanteur a enregistré avec Jacques Chancel "Jean Ferrat
pour un soir". A la diffusion, "Un air de liberté", chanson sur
la fin de la guerre du Vietnam a disparu de l'émission. "Ah!, monsieur
d'Ormesson, vous osiez déclarer qu'un air de liberté flottait sur Saïgon,
avant que cette ville s'appelle ville Ho Chi Minh", dit-elle.
La direction de la chaîne a cédé à Jean d'Ormesson, alors directeur du
Figaro, qui s'estime diffamé. Ferrat s'explique: "Je n'ai rien contre lui,
contre l'homme privé. Mais c'est ce qu'il représente, (...) la presse de la
grande bourgeoisie qui a toujours soutenu les guerres coloniales, que je vise à
travers M. d'Ormesson".
Finalement le chanteur obtient de lire une déclaration préalable expliquant
pourquoi l'émission est tronquée. Le disque éponyme sort avec les dix
chansons.
Paroles
et vidéo
Jean Ferrat avait fait de cette censure un sujet de chanson ironique:
"Quand on n'interdira plus mes chansons, je serai bon à jeter sous les
ponts...".
Autre chanson, violemment polémique: Le Bilan, 1980.
Proche du parti communiste, Jean Ferrat prend nettement ses distances à l'égard du PCF à la suite de la déclaration de Georges Marchais, estimant "globalement positif" le bilan de l'URSS et des pays de l'Est.
Voir aussi Libération Interview de Jean-François Kahn
Propositions de recherche Un air de liberté: Comprendre le jeu des allusions littéraires Agrippa d'Aubigné (1552-1930) défend la cause protestante, par les armes, par l'écriture (dans Les Tragiques) Beaumarchais, Le Barbier de Séville : Figaro dénonce les puissants; la Préface de cette pièce fait allusion à la censure de sa pièce. Lire une scène du Barbier: le franc parler du héros! |
4. Ferrat chante Aragon [1897 - 1982]
édito et sommaire 141 * début Jean Ferrat
Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ferrat_chante_Aragon
Les Yeux d'Elsa : recueil de poésie de Louis Aragon publié en 1942, inspiré par Elsa Triolet, sa femme. C'est aussi le titre du poème qui ouvre ce recueil.
Quelques autres poèmes du recueil: Le tiers chant - Le malheur d'aimer - Aimer à perdre la raison - Heureux celui qui meurt d'aimer - J'arrive où je suis étranger - Pablo mon ami - Les oiseaux déguisés
Ecouter sur www.deezer.com |
Les
Yeux d'Elsa (1942)
Vidéo sur youtube
Tes yeux
sont si profonds qu'en me penchant pour boire J'ai vu tous les soleils y venir se mirer S'y jeter à mourir tous les désespérés Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent L'été taille la nue au tablier des anges Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée Sept glaives ont percé le prisme des couleurs Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche Par où se reproduit le miracle des Rois Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois Le manteau de Marie accroché dans la crèche |
Une
bouche suffit au mois de Mai des mots Pour toutes les chansons et pour tous les hélas Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux L'enfant accaparé par les belles images Écarquille les siens moins démesurément Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où Des insectes défont leurs amours violentes Je suis pris au filet des étoiles filantes Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août J'ai retiré ce radium de la pechblende Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu Ô paradis cent fois retrouvé reperdu Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent Moi je voyais briller au-dessus de la mer Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa |
Analyse sur lescorriges.com (avertissement: un bandeau publicitaire... mais qui ne gène pas la lecture !) Un site de lycéens (Toulouse) sur Elsa Triolet (quelques liens inactivés) à voir |
5. D'un artiste à l'autre: de Jean Ferrat à Vincent Van Gogh
retour début Jean Ferrat * édito et sommaire 141
Les tournesols (1888-1889)
Mon prince noir et famélique Ma pauvre graine de clodo Toi qui vécus fantomatique En peignant tes vieux godillots Toi qui allais la dalle en pente Toi qu'on jetait dans le ruisseau Qui grelottais dans ta soupente En inventant un art nouveau T'étais zéro au Top cinquante T'étais pas branché comme il faut Avec ta gueule hallucinante Pour attirer les capitaux Mais dans un coffre climatisé Au pays du Soleil-Levant Tes tournesols à l'air penché Dorment dans leur prison d'argent Leurs têtes à jamais figées Ne verront plus les soirs d'errance Le soleil fauve se coucher Sur la campagne de Provence Tu allais ainsi dans la vie Comme un chien dans un jeu de quilles La bourgeoisie de pacotille Te faisait le coup du mépris Et tu plongeais dans les ténèbres Et tu noyais dans les bistrots L'absinthe à tes pensées funèbres Comme la lame d'un couteau Tu valais rien au hit-parade Ni à la une des journaux Toi qui vécus dans la panade Sans vendre un seul de tes tableaux |
Mais dans un coffre climatisé Au pays du Soleil-Levant Tes tournesols à l'air penché Dorment dans leur prison d'argent Leurs têtes à jamais figées Ne verront plus les soirs d'errance Le soleil fauve se coucher Sur la campagne de Provence Dans ta palette frémissante De soufre pâle et d'infini Ta peinture comme un défi Lance une plainte flamboyante Dans ce monde aux valeurs croulantes Vincent ma fleur mon bel oiseau Te voilà donc Eldorado De la bourgeoisie triomphante Te voilà star du Top cinquante Te voilà branché comme il faut C'est dans ta gueule hallucinante Qu'ils ont placé leurs capitaux Mais dans un coffre climatisé Au pays du Soleil-Levant Tes tournesols à l'air penché Dorment dans leur prison d'argent Leurs têtes à jamais figées Ne verront plus les soirs d'errance Le soleil fauve se coucher Sur la campagne de Provence
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Sur cette oeuvre de Van Gogh, voir.
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