A. Titre d'œuvre, proverbe, personnage célèbre, mot historique... :
Création d'une publicité
Maxime. Les amis de mes amis sont mes amis : cette maxime à l'allure d'une comptine avec un jeu d'équivalences sonores : [m/b] et [i] |
Vers 1990, KICKERS, firme de chaussures pour enfants et ados, lance ce slogan, qui plaira à sa clientèle : Les habits de mes amis sont mes habits |
Titre de film Circulez y'a rien à voir, film réalisé par Patrice Leconte, 1983. |
Slogan du Salon de la Randonnée, mars 2001 : Circulez il y a le monde à voir. |
D'un côté, un oral familier ; de l'autre, un autre registre pour un autre public... |
Titre de chanson Jacques Michel, Un nouveau jour va se lever, 1970. ► |
À partir du 15.11.2005, Le Soir paraîtra en format berlinois : Un nouveau Soir se lève |
Héros de BD Obélix, le "bien enveloppé". |
Le poisson d'avril 2012 de la très sérieuse revue Prescrire : "Obéfix", la pilule pour maintenir son poids idéal |
Et la notice se termine par ce clin d'œil aux avaleurs de poissons : " nous avons tous besoin d'une piqûre annuelle de rappel, pour nous aider à réfléchir à notre perception de l'information." |
Dicton La goutte d'eau qui fait déborder le vase... « la petite chose pénible qui vient s'ajouter au reste et qui fait qu'on ne supporte plus l'ensemble, » explique le Petit Robert. |
Juillet 1978, cette réclame pour l'Eau de Lancôme : Les gouttes d'eau qui font déborder le charme |
Ici, une petite chose rend pénible la situation... : là, le bonheur pour peu de chose ! |
Titre d'un Magritte Un de ses tableaux (1927) : Ceci n'est pas une pipe |
Printemps 1996, Sandipro lance Plantarette Monte-Verdo, pour arrêter de fumer. Message sous l'image d'une cigarette : Ceci n'est pas une cigarette |
Héros du Far-West et de la Guerre de Sécession : Buffalo Bill |
Chaîne de restauration fondée en 1980, spécialisée dans la grillade : Buffalo Grill |
Jean Gabin Dans Quai des brumes (1952) à Nelly (Michèle Morgan) : T'as d'beaux yeux, tu sais ! |
Fin 2014, Marianne, promeut le livre comme cadeau de Nouvel An : T'as d'beaux livres, tu sais ! |
Hippies, 1960 Contre la guerre du Vietnam et l'armement nucléaire, ils fondent Peace and Love |
Bruxelles 2017 : Un potager sur le toit d'un grand magasin (location de parcelles de 3m2) : Peas and love |
Titre de roman Stendhal (Henri Beyle) publie en 1839 La Chartreuse de Parme |
Marion Louis, dans Le Figaro Madame du 27.12.2011 vante « les fragrances raffinées » du parfum Acqua di Parma : La charmeuse de Parme |
À vous, maintenant, de trouver la source !
Carlton Brut : trois messages publicitaires
[Publiés dans L'Ecole des lettres, 1, n° 5, 1994-1995, p. 37].
- Que faisiez-vous aux temps chauds ? Moralité: Qu'importe le flacon |
Je fais souvent ce rêve étrange
et pénétrant |
Le charme fou Du parfum doux de Carlton Donne à son goût Un parfum roux Qui étonne. |
B. La publicité livrée à la parodie
La parodie : une forme d'écriture où contrainte et liberté se conjuguent ! « Une prison dans un champ libre, » disait Léo Ferré. On reste souvent dans le registre de l'éloge. Mais parfois, la satire affleure... et ça mord. Sûr ! |
Dubo, Dubon, Dubonnet
Slogan élaboré dans les années 30 par le graphiste Cassandre, pseudonyme d'Adolphe Jean Marie Mouron
Le Point, 16.12.2016 ; sélection de livres à offrir pour Noël.
Du beau, du bon, des beaux livres
lepost.fr, 01.12.2013 : des artistes français exposent dans les galeries Chelsea à New York.
Du beau, du bon, du français
Journal du dimanche, 19.04.2010 : l'acteur revient au camping des Flots bleus.(lieu de tournage de la série de Films "Camping")
Du bon, du tendre, Dubosc
Entreprise de peinture à Sion, (Suisse), 12.2011
Du bon, du beau, du Monnet
08.12.2011 « En maille qui ne gratte pas, avec un pompon, et même un cache-oreilles coloré par-dessus ! »il
Parce que je le vaux bien
Ce slogan de l'Oréal en forme de manifeste féministe date de 1970. À l'origine, le slogan Because I'm worth it
Dessin de Sondron dans L'Avenir du 07.07.2010. Le ministre Eric Woerth et le Président Sarkozy impliqués dans l'affaire Bettencourt, propriétaire de L'OREAL. La milliardaire aurait financé la campagne présidentielle de 2008. Légende : Sarkozy déclare
Hé ! Moi aussi, je le vaux bien !
Même réemploi par Clou, La Libre Belgique, 16.07.2010, p. 6. [Banier est accuse d'avoir profité de la fragilité psychologique de L. B.]
Le juge: « Pourquoi un milliard d'euros à M. Banier ? »
Liliane Bettencourt :
« Parce qu'il le vaut bien ! »
Éric Lekane lavenir.net 23.10.2015
L’usine L’Oréal de Recogne (Libramont) a 40 ans. Un gros employeur, ancré en Ardenne et dans
un florissant groupe à géométrie planétaire. Titre :
Libramont
L’Oréal : parce que l’Ardenne le vaut bien
Un éloge de la tête de veau, avec "ce supplément d'âme ourlé par la sauce gribiche", prononcé par Jacky Durand, dans Libération, 23.11.2017 :
Une tête, parce qu'elle le veau bien
On se lève tous pour Danette
Ce slogan date de 1990. Le pot cannelé de 125 gr avait été créé en 1978 pour donner aux consommateurs l'envie de "se lever pour Danette".
Dans Le Monde du 13.05.2016, recension, signée Yann Plougastel, du roman de Joy Castro Au plus près dont l'héroïne se nomme Lola. Sous le titre :
On se lève tous pour Nola et Joy Castro
Plus de 15 millions de Français ont acquis une tablette... Reportage de Stéphane Kaufmann dans Libération, 14.11.2014, intitulé :
On se lève tous pour tablette !
Dans Bakchich.info du 05.03.2010, le blogueur Dailynord ironise à propos de Dany Boon : « Dany est monté sur les planches, Boon a reçu la Légion d'honneur, Dany Boon tourne un film aux frontières de la région. Dany Boon aura une salle des fêtes à son nom à Bray-Dunes. Depuis le succès interplanétaire de "Bienvenue chez les Ch'tis", l'humoriste est partout. Et la moindre actualité danyboonesque vire au matraquage : »
Tout le monde se lève pour Dany
Printemps 2016 : dans un an la Présidentielle. Les appels à une candidature de Nicolas Hulot se multiplient. L’écologiste breton va lancer une plate-forme citoyenne avant de se décider à l’automne. Étienne Girard, dans le Nouvel Obs' du 3 avril :
Présidentielle 2017 : ils se lèvent tous pour Nicolas Hulot
L'écrivain français d'origine tchèque Milan Kundera publie Fête de l'insignifiance, « un roman d'une apparente légèreté...où il mène une réflexion sur l'insoutenable absurdité de l'existence. » (Nathalie Crom, Télérama, 05.04.2014)
Didier Jacob, dans Le Nouvel Obs' du :24.04.2014, titre d'une interview de cinq écrivains étrangers passionnés par cet auteur.:
Tout le monde se lève pour Kundera
"Textuellement, parfois"... mais tellement différent, voire opposé ! Un autre texte, par conséquent.
Tout doit disparaître
RTBF, JT de 19h30, 23.02.2010 : Carrefour supprime des magasins en Belgique, licencie plus de 1600 personnes. Vers la fin du commentaire du journaliste, la caméra s'arrête sur ce panneau quelque part à l'intérieur d'un magasin Carrefour:.
Tout doit disparaître
Satisfait ou remboursé
Mars 2010, des licenciements sont en vue chez Carrefour-Belgique. Cécile Bertrand; dessinatrice, remanie dans La Libre Belgique du 11.03, le célèbre slogan de l'enseigne :
Satisfait ou licencié
L'essayer, c'est l'adopter
Une publicité qui ne vient pas de Jacques Séguéla ! Elle remonte au 19e siècle ! Dans Le journal de la jeunesse, en 1989, pour une encre de couleur. En 1980, pour une marque de bicyclette. En 1892, pour une cafetière.
La revoilà, réemployée par Bernadette Sauvageot dans Libération du 03.12.2017, à propos d'une nouvelle formule du Notre Père - Ne nous laisse pas entrer en tentation
L'essayer, c'est l'adopter
Mini Mir, mais il fait le maximum
Ce slogan date de 1980. Fin 2008, élection de Mini Miss France 2009. Reportage dans vingtminutes.fr intitulé :
Mini Miss, mais elles font le maximum
En guise de conclusion : "s'approprier une pratique" Pour écrire un
pastiche, les élèves doivent se plonger plus intimement dans le texte, en
repérer les procédés d'écriture, s'interroger sur leurs effets, se
demander pourquoi ils fonctionnent dans le
Thierry Paubert, Le français aujourd'hui, 120, p. 92 Voir comment le texte est construit, c'est bien.. Le réécrire ou le prolonger, c'est mieux! |
* |
Éloi Laurent, Nos mythologies économiques Coll Babel, Éd. Les liens qui libèrent (Actes Sud), 2016, 104 p., 6,90 € |
Nos mythologies ! Le choix du possessif ne semble pas fortuit. Le citoyen lambda, en effet, ne risque-t-il pas de faire siennes ces mythologies qui envahissent bruyamment le débat public ? L'auteur, professeur à Sciences Po et à Stanford, démontrera que ces théories sont en réalité des mystifications qui "détournent l'attention des citoyens des véritables enjeux dont ils devraient se soucier et débattre" (102)
La mythologie néolibérale (15-51) - Elle induit une pratique économique et sociale qui privilégie la production et la capitalisation plutôt que la répartition et la redistribution. Et cela, avec des subventions de l'État alimentées par... vous et moi, citoyens contribuables ! Un modèle économique marchand qui crée et fait perdurer les inégalités, qui délaisse trop souvent les priorités de l'éducation, de la santé, du logement, de l'environnement ! (v. 42)
La mythologie social-xénophobe (53-74) - Les extrêmes droites s'arc-boutent à la fois sur l'angoisse identitaire et sur l'attachement à leur modèle social "qui attirerait les misérables du monde entier" (54). Chiffres à l'appui, l'auteur démontre qu'en France "les flux migratoires sont à un point historiquement bas (...) et que, ramenée à la population, la proportion terrifiante de ces envahisseurs (...) atteint 0,4%" (58) ! Mais, souligne-t-il, n'oublions pas que l'intégration est un impératif pour que la diversité devienne une richesse (v. 74)..
La mythologie écolo-sceptique (75-100) - Citons quelques en-têtes "Ces crises sont exagérées..." "Les marchés sont la véritable solution." "L'écologie est l'ennemie de l'emploi" Etc. Et l'auteur de préciser : La crise se traduit - déjà - par une dégradation de l'hospitalité de la planète (v. 80). Le discours sceptique veut préserver le statu quo économique (v. 82). La crise impose des décisions démocratiques conscientes, et non des automatismes économiques miraculeux (v. 87). Les éco-activités créent - et créeront - davantage d'emplois que le reste de l'économie. (v. 93). Enfin, s'inspirant de Laudato si' du pape François : "C'est une transition social-écologique qu'il faut inventer" (99).
Vivement, que les éducateurs s'engagent dans ce combat !
** |
|
Professeur de sciences sociales à l'I.A.S. de Princeton et directeur d'études à l''EHESS, il rappelle, à la fin de son livre, le projet de sa recherche : « Jeter les bases d'une réflexion critique sur la place et le sens de la punition dans les sociétés contemporaines (158) ; dire comment à la fois réformer le châtiment et faire reculer le crime (158) ; repenser l'ordre social non plus seulement dans le langage idéal de la philosophie et du droit, mais aussi et surtout dans la réalité inconfortable de l'inégalité sociale et de la violence politique. » (160) Vaste chantier qu'il aborde sous ces trois titres : Qu'est-ce que punir ? Pourquoi punit-on ? Qui punit-on ? Et en conclusion : Repenser le châtiment.
En France, de 1955 à 2016, la population carcérale passe de 20 000 à 70 000 détenus : une croissance qui n'est pas due - comme on pourrait le croire - à une augmentation de la criminalité. Et cela n'est pas propre à l'hexagone : « Le nombre de détenus dans le monde dépasse aujourd'hui dix millions, dont près d'un quart aux États-Unis. » (85). Ce phénomène est à la fois culturel et politique : les citoyens sont moins tolérants pour ce qui trouble leur existence (agressions, incivilités...) ; les élites et le Pouvoir renforcent les inquiétudes des citoyens. Ainsi prend forme un "populisme pénal" (12). Punir - infliger une peine (de poena, souffrance) l'emporte sur l'intention de "réformer le criminel", et smoins encore de s'en prendre aux causes de la criminalité.
Y aurait-il une propension au crime plus grande dans les classes sociales défavorisées, dans les milieux issus de l'immigration ? Il faut analyser de plus près cette relative inattention des juristes à l'égard des inégalités dans la distribution des châtiments ! (v. 118) Et l'auteur, de citer Marcel Mauss, qui oppose [en 1925] « la criminalité violente contre les personnes, celle des classes et des populations arriérées, et la criminalité douce contre les biens des classes commerçantes et des populations urbaines et policées. » (120) Et de citer plus loin ce détenu, Français d'origine marocaine, interpellé pour possession et cession de cannabis, condamné à trois ans de prison ferme (c'était sa première affaire en justice) : « Moi, j'ai fait de mal à personne. Alors, quand je vois Sarkozy qui profite de l'argent d'une vieille femme sénile ou Cahuzac aves ses millions qu'il doit au fisc... et eux sont libres ! »
Quand l'alourdissement des peines accroît les inégalités... ! « À rebours du populisme pénal triomphant, cette enquête propose une salutaire révision des présupposés qui nourrissent la passion de punir et invite à repenser la place du châtiment dans le monde contemporain. » (4e de couv.)
*** |
Pascal Chabot, Exister, résister. Ce qui dépend de nousPUF, 2017, 239 p., 18 € |
Nous vivons dans un tourbillon de forces qui nous ébranlent. Et qui nous isolent. Pire encore, quand elles nous rendent grégaires. Un réseau de plus en plus dense d'informations et de conditionnements tend à s'imposer, favorisé par la financiarisation, la robotisation, l'expansion du numérique, "la gouvernementalité algorithmique" (105), la prise de pouvoir par les multinationales, le monopole croissant de quelques citadelles : qui, en effet, ne connaît Gafam - Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft - qui façonne notre profil et nous transforme en likers, en consommateurs ?
Tel est le système, qui décide de tout !
Mais "est-il normal que l'être humain soit ainsi conditionné, que son moi soit le reflet de ce que son environnement lui impose ?" (73) Comment produire une réflexion sensée, rester debout, se sentir autonome et créateur, vivre à la fois l'existence et la résistance ? Comment "faire face aux ultraforces" (c'est le titre de la deuxième partie) ? Quelle puissance, quelle arme leur opposer?"
Peut-être
en allant voir du côté de l'humain" (159), en précisant,
au-delà du moi soumis au système, ce qu'est le soi et "sa capacité d'exister en
résistant" (172). Résister, donc, en préférant
Et voilà qui favorise la découverte et l'estime :de l'autre, la fraternité et la tolérance : " L'individu semble n'avoir trouvé ce territoire intime du soi que pour l'aimer davantage chez l'autre.' (206)
En définitive, tout cela... dépend de nous !
Brèves de Brèves
* Le français aujourd'hui
Revue trimestrielle de l'AFEF, Association française des enseignants de français
Sommaire des quatre numéros de 2019
204 * Mars 2019 * Circulation des savoirs entre recherche et formation, coord. Lucile Cadet & Belinda Lavieu-Gwozdz
205 * Juin 2019 * Textes et gestes de
la maternelle au lycée, coord
206 * Septembre 2019 * L’auteur dans la classe, coord. Anne-Marie Mercier & Christine Mongenot
207 * La culture des élèves en classe de français * coord. Anissa Belhadin & Marie-France Bishop
Abonnement (Librairie Armand Colin) : http://www.revues.armand-colin.com/abonnement/fr * Un numéro : 16 €
Fabula est un site de la recherche en
littérature
:
Choix... subjectif de la rédaction de LMDP (sous la rubrique parutions : décembre 2018 - février 2019)
*** Dans le monde de l'entreprise
Un plaidoyer...
Philippe Ledent, L'entrepreneur idéal. Éloge de la permaculture d'entreprise, edipro, décembre 2018, 202 p., 29 €
Homme de la terre, homme de terrain. Formation d'enseignant, formation d'économiste. Fondateur de Challenge. Président des partenaires (patrons et syndicats) de la Grande Région
« Déployer des stratégies innovantes et claires ; être résilient (capacité de rebondir) e
... un coup de gueule
Nicolas Bouzou et Julia deFunès, La Comédie (in)humaine - Pourquoi les entreprises font fuir les meilleurs, Ed de l'Observatoire, septembre 2018, 175 p, 17 €
Réunions interminables, séminaires sportifs, inflation des process : l’entreprise est devenue le lieu de l’absurde. L'économiste et la philosophe partent en croisade contre l’absence de sens qui paralyse nos sociétés et proposent des solutions concrètes.
Ce n’est pas avec des babyfoots, des formations ludiques, des documents PowerPoint à n’en plus finir ou des Chief Happiness Officers que l’entreprise de demain sera le lieu de l’innovation, de la performance et du progrès !
sommaire * début Brèves de Brèves
Autres pages de LMDP
ACCUEIL Ouvrir un numéro en ligne |
ALPHABET |
COIN LECTURE |
LIBRAIRIE |
ARCHIVES: |
JULIBEL, le français d'aujourd'hui Base de données initiée à la rédaction de LMDP |
SOMMAIRE |