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JULIBEL, le français d'aujourd'hui Base de données initiée à la rédaction de LMDP |
SOMMAIRE |
Publiés en version "papier" de septembre 1993 à mars 2004, les numéros 074 à 116 de la revue pédagogique LMDP seront progressivement mis en ligne. Une cinquantaine d'articles parus dans cette série sont déjà sur notre site Internet : voir la page sommaire (titres en couleur rouge) ou la page archives. * Suivre cette mise en ligne ► |
Numéro 096 - Mars 1999
Mis en ligne : mars 2015
Sommaire 1..Dans le cadre du projet école propre : des mots nouveaux dans les slogans - 1er degré ► 2. En guise d'au-revoir au siècle finissant, avec Yves Montand et David Mc Neil : Un détour par l’histoire pour faire du français... en musique - 3e degré ► 3. Autour d'un projet inachevé: un spectacle poétique - 2e degré ► 4..Documents bruts pour réécrire: Des pastiches du Lac de Lamartine - 2e & 3e degrés
Du graphème au phonème.. 5.. Lois LOWRY, Le passeur...: cela passe vraiment bien! - 2e degré ► |
En guise d'édito [Une erreur est le fait de l'élève... ou d'un autre?] L'erreur n'est pas toujours du côté que l'on croit, et il est absurde de parler de remédiation s'il n'y a pas eu auparavant une authentique médiation, celle notamment qui doit pousser l'enseignant à interroger son propre savoir. [Et à interroger aussi la manière dont il le fait acquérir par l'élève...]
Stella BARUK, dans le chapitre Cohérence du non-sens, cohérence du sens (pp. 33 à 49), extrait du livre L'École: diversités et cohérence, coll. Nathan pédagogie, 1996, sous la dir. d'Alain Bentolila, 208 pages. Autres collaborateurs: Meirieu, Cavada...
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Dans le cadre du projet " école propre "
Centre scolaire Saint-Joseph Notre Dame, Jumet |
Présentation : Danielle CONNEROTTE |
Cette séquence est proposée aux élèves dans la perspective d’une campagne de sensibilisation à la propreté, propreté dans les cours de récréation comme dans les locaux de l’école.
Une réflexion est donc amorcée :« Comment faire passer ce message à plus de 500 personnes ? »
Tout naturellement, le mot slogan est lâché.
1. Nouvelle lecture de la publicité
A. Analyse de publicités proposées aux élèves : voitures, remèdes, nourritures...
- définition de la publicité
- buts de la publicité
- techniques utilisées : logo slogan accroche copie image |
- procédés d’écriture : comparaison métaphore personnification antonyme signifiant / signifié |
B. Analyse de publicités choisies par les élèves dans des revues et magazines divers
N.B. – Les procédés d’écriture sont étudiés, en parallèle, dans des activités d’écriture autour d’un projet qui couvre l’année entière.
Ce projet, c’est la rédaction d’une histoire en 14 chapitres.
Dans le cadre de cet axe « écrire », chaque élève reçoit le livre de Catherine Eterstein et Florence Benoit : Rédaction 6e – L’apprentissage de l’expression écrite, paru chez Hatier.
C. Création de slogans
1° avec les antonymes
« vie et mort » : la vie ne décède qu’une fois (banques, assurances)
« liberté et prison » une liberté en prison (contre la drogue)
« espoir et désespoir » un espoir qui désespère (contre le cancer, le sida)
2° pour la propreté à l’école (varier les structures : juxtaposition, interrogation, inversion...)
Si on s’y met tous, une cour propre deviendra un monde propre
L’or dur à la pelle... Les ordures à la poubelle !
Dans la classe comme dans la cour, je mets mes papiers à la poubelle
L’instanet d’une école : brosses et ramassettes
À l’école comme chez toi... que fais-tu ?
Après discussion, nous avons soumis notre réflexion au professeur de dessin, Madame Franc. Notre but étant, bien entendu, de voir trôner, un peu partout dans l’école, des poteaux indicateurs d’un centre scolaire propre.
Madame Franc nous a proposé un dessin, formule signet et un dessin, formule affiche.
La démarche suivante était de rencontrer le professeur de dessin de l’école professionnelle, Madame Filigonio... d’accord d’inscrire comme premier projet d’année 98-99, avec ses élèves, la réalisation de signets et de panneaux, en partenariat avec Madame Franc.
Gageons qu’à la Toussaint, chaque élève aura reçu un signet propreté pour son journal de classe et qu’un peu partout, auront fleuri de petits chefs-d’œuvre.
2. Des mots... des mots nouveaux
A. La langue française : des mots au goût d’ailleurs et d’autrefois...
Lecture de l’article paru dans iD, numéro 3, sur l’origine de la langue française et ses emprunts aux autres langues.
B. Les mots-valises
1. Lecture de mots-valises à partir du Petit fictionnaire illustré d’Alain Finkielkraut, Seuil, coll. Point Virgule.
2. Écriture de mots-valises
fêtarie
décolier décriteau clowncolor intellorrupteur sciologue rêvagiste alibaboum éducathologue |
boîte où les otaries s’amusent boîte où les otaries se déguisent en pingouins enlever un enfant à l’école, par les airs panneau situant les étangs de la région bal costumé interrupteur libre de pensée qui ouvre l’esprit sage qui répare les rêves soirée costumée réservée aux petits enfants qui soigne les éducateurs catholiques atteints par la folie des retenues |
C. Les mots créés
Quelques thèmes de départ affaire Cools nouvelle culture politique tueries du Brabant radiographie de la justice débat communautaire |
Quelques créations bancarteur dutroumania monopolice bédévore startartée mondialistique |
utilisateur de cartes bancaires réseaux pédophiles belges État à police unique grand amateur de BD star entartée par Godin statistiques à propos du Mondial |
Ces mots pourraient être utilisés par Philippe Malherbe ou Fabienne Vandemeersch dans un JT.
Cette séquence semblait une récréation pour les élèves, dans le cours de français. Pas vraiment de règles; plutôt un principe de base et l’observation de la langue française, langue vivante à laquelle chacun peut apporter un mot, une définition, un slogan.
En guise d'au-revoir au siècle finissant, avec Yves Montand et David Mc Neil
Un détour par l’histoire pour faire du français... en musique
Article déjà en ligne ►
Autour d'un projet... inachevé
Un spectacle poétique en 3e générale
Récit de Patrick François, IND, St-Hubert
Avertissement
A l'heure où vous lisez ces lignes, le projet a peut-être abouti.
A l'heure où je les écris, on est en plein dedans...
Mais comme le rédacteur en chef est également éditeur... responsable, je me permets de la lui rappeler, cette responsabilité: il veut désormais la magie du direct dans sa revue, le regard sans recul, le fait divers du quotidien scolaire, comme les médias modernes? Eh bien, voilà: l'histoire d'un projet, le pourquoi, le comment, les aléas. Je lui fournis le tout, en vrac, mais sans conclusion. (Il ne manquera[it] plus que cela!)
Les acteurs
Une classe de 25 élèves, avec une majorité de filles. Troisième générale, option latin. Les forts, les intellos, les bosseurs, les bons élèves: tout sourire, ne rechignant pas à la tâche, ni à l'effort. Ceux qui sont sur pilotage automatique en permanence, à qui on pourrait dicter l'annuaire téléphonique sans qu'ils sourcillent, et qui, en prime, vous poseraient des questions pertinentes.
Et avec ça, cette année, beaucoup de joie de vivre, de sympathie les uns envers les autres: ils m'étonnent toujours autant en ponctuant d'applaudissements nourris et spontanés l'exposé oral hebdomadaire de chacun de leurs condisciples.
Le professeur
19 ans de boutique.
Cours de français à 5 heures dans cette classe;
cours de français à 4 heures en 4e qualification: électromécaniciens et menuisiers;
cours d'art dramatique, trois heures, en 2e rénovée;
cours de religion, de français, d'E.D.M., et d'expression et communication en 2 P Foba (11 heures au total).
La pédagogie du projet, il connaît.
En 4e Q, un travail personnel à présenter durant une heure de cours, devant la classe et un invité extérieur à l'école: une PME ou un indépendant en phase avec l'option de l'élève. Apprendre à mener une petite enquête, à présenter un rapport écrit et à s'exprimer en s'aidant de transparents ou de dias.
Comme nous sommes en technique, le complément de concret et de progression personnelle, l'élève le trouve aux ateliers.
En art dramatique, le projet va de soi: un spectacle ou une petite pièce pour finir chaque trimestre en se produisant devant les classes de première et de deuxième.
Ça roule tout seul. Les élèves sont de bons moteurs. *
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*Au premier trimestre, les trois quarts du spectacle viennent d'eux: play-back, sketches, saynètes. Le prof ne propose que le reste des idées, ainsi que la mise en forme, le fil conducteur, la technique. Au 2e trimestre, ce sont des extraits du répertoire, choisis en fonction des centres d'intérêt de chacun, et à la fin de l'année, une petite commedia dell'arte: ça bouge beaucoup, l'improvisation y a la part belle, on adapte le livret aux comédiens en herbe, on s'amuse. |
En 2 P Foba, pour stimuler la créativité et l'intérêt, le projet est nécessaire autant qu'il fait partie du cahier des charges: travailler en interdisciplinarité autour du cours d'expression et communication, quand ce dernier n'est pas un catalyseur ou un rassembleur.
Ceci posé, le prof est déjà bien occupé.
Car même si la pédagogie du projet suppose que les élèves prennent un maximum de responsabilités, assument un certain nombre de tâches, tout le monde sait bien que pour faire avancer le travail, il faut le coup de pouce du professeur. Donc des démarches tous azimuts, des contacts, des vérifications...
Se mettre en projet, pour quoi faire?
Pourquoi donc se mettre en projet avec les élèves décrits plus haut?
Pourquoi se créer ce surcroît de travail alors que le cours irait très bien sans cela?
Pourquoi se compliquer la vie au milieu de tous les imprévus déjà dispensés par la vie quotidienne de l'école? Courir après un local de répétition, faire déménager momentanément un collègue et ses ouailles - «Quelques séances, tu sais, je te revaudrai ça.» (On se demande bien quand et comment, les locaux adaptés étant une denrée rare.)
Pourquoi donc cette agitation supplémentaire?
Parce qu'on entrevoit qu'il y aurait sans doute matière à faire se dépasser les élèves, à développer l'esprit de classe.
Mais aussi parce qu'on aime ça!
Par pur plaisir de faire quelque chose ensemble... sachant que cela nous apportera un "plus".
Le projet spectacle poétique
Constatation. Les filles de la classe, comme toutes les filles, sont des êtres sensibles (!). Avant même de savoir écrire, elle décoraient leur carnet de poésie, envisageant le moment où elles pourraient coucher, sur les pages de droite, le quatrain ou le sonnet correspondant à leur sensibilité et à leurs dessins sur les pages de gauche.
Quant aux garçons de la classe, même s'ils se montrent spontanément un plus réservés sur le sujet, comme ce sont de bons élèves, ils suivent.
Cette année, particulièrement, le retour constaté après un parcours sur Le dormeur du val de Rimbaud, (surtout la forme: sonnet, quatrain, tercet, rejet, rimes, rythmes, alexandrins, etc.), un texte de Villon (poésie, expression des sentiments vrais) et le Petit Poème de Queneau (la poésie, jeu de mots, de sons), était fort enthousiaste.
Un exercice d'écriture, proposé dans la foulée sur le thème J'écris de façon poétique une définition de la poésie, histoire de se rendre compte que la définition du dictionnaire est cruellement limitée et limitative, donna de très belles lignes. Qu'on en juge par ces quelques exemples.
Trois filles:
La poésie, c'est joli et surtout, c'est gratuit.
Les poètes le savent bien: ils sont un peu magiciens.
Stéphanie
La poésie, c'est une composition sans valeur que l'on ne peut expliquer qu'avec le cœur.
Anne-Sophie
Elle n'est ni trop belle, ni trop courte,
Ni trop faible, ni trop lourde;
Elle est jolie, joyeuse ou triste, et en plus, elle est gratuite...
La poésie... Elle n'est pas que belle, elle est rebelle.
Mariem
Deux garçons:
O poésie! Quand j'entends tes pieds, je suis réveillé, quand j'entends tes vers, je suis tout vert, quand j'entends tes proses, je suis tout chose, quand j'entends tes strophes, je suis tout... catastrophe!
Romain
Ah! La poésie! Elle coule en nous, comme la haine, la joie. Seulement, il faut être quelque peu téméraire pour l'atteindre dans toute sa plénitude: il faut franchir son côté artificiel, l'angoisse de la feuille blanche et la panne d'idées. Tiens, je pense que je vais me mettre à la chanson...
Simon
En route pour le projet
Comme je le fais souvent, je transcrivis la production de chacun, ou des extraits choisis pour les textes qui auraient demandé trop de place, sur un document remis à tous les élèves: valorisation de l'écrit, curiosité de lire l'autre.
Dans la foulée de l'enthousiasme partagé, je lançai: «Et si on montait un petit spectacle poétique?»
Les filles: «Oh oui!» - Les garçons: «...»
De quoi serait-il fait, ce spectacle?
De textes, bien sûr, choisis selon les sensibilités. Il faudrait apprendre à les dire, trouver un fil conducteur, être original dans la présentation.
Cherchons des idées. «Pour la semaine prochaine, mettez vos idées par écrit.»
Les idées fusèrent:
- pas uniquement des textes, mais aussi de la musique: il y a une flûtiste, un pianiste dans la classe. On pourrait dire des textes sur un fond musical (une fille).
- on pourrait présenter des danses illustrant des textes (une idée de fille, ça).
- moi, je veux bien faire la technique (vous avez reconnu un garçon).
- on aurait un décor fait de papier d'argent: les lumières colorées s'y refléteraient (une fille).
- je ne sais pas réciter de poésie devant les autres, je pourrais évoquer la vie d'un poète (un garçon).
- on pourrait présenter, créer, devant le public, et avec son aide, un poème, suivant la méthode des cadavres exquis (un garçon).
- partager, chacun, comme une petite bulle de savon, ma plus belle émotion poétique (une fille).
- dessiner un grand calligramme, pendant qu'un élève dit un texte (une fille).
- moderniser un poème connu, l'adapter au langage de notre époque, un texte de Villon, par exemple (idée d'un garçon).
- un poème polyglotte: changer de langue à chaque vers, pour la beauté du geste (!) et le plaisir des sons (un garçon).
Une leçon pour le partage des idées, le choix, la sélection. Une leçon pour la distribution des rôles, en se rendant compte que décidément les garçons étaient moins enthousiastes...
Une leçon encore pour se décider, essayer de finaliser, ne rien décider, se dire qu'on va attendre que ça mûrisse un peu...
Et puis vinrent les concours Paroles; le projet, facilement concrétisé, d'un article pour "FAX!", le journal européen par télécopieur; la vision d'une pièce de théâtre... les cours qui reprirent leur cours (tant à dire, tant à faire, tant à lire, tant à écrire!) et le confort d'une classe où les cours se suivent et nous rassemblent, dans une grande harmonie... et les élèves pris dans leur travail sérieux, souvent même assommés par la tâche... et le professeur pris par les projets des autres classes...
Et le projet livré quelque peu à lui-même, endormi dans nos classeurs.
Et voilà où nous en sommes!
Patrick François
Quand l'élève est impliqué...
[Les activités d'un projet de la classe] modifient radicalement la relation entre le professeur et l'élève. Le premier cesse d'être un censeur et un juge pour devenir celui qui aide à la réalisation d'un projet commun. Le second, impliqué dans le projet, en accepte les exigences parce qu'il est soucieux de le faire aboutir.
WEINLAND Katherine (d'après -), L'enseignement du français au collège, coll. Parcours didactiques, Bertrand-Lacoste éd., 1997.
Documents
bruts pour
réécrire - Deux pastiches du Lac de Lamartine
(2e & 3e degrés) -
Du graphème au phonème... : pays, chanteurs et prénoms "dissimulés"
(1er & 2e degrés)
Article déjà en ligne ►
Le passeur, ça "passe" vraiment bien!
Et certains élèves, même, en redemandent...
Lois LOWRY, Le passeur |
Étude de l'œuvre au deuxième degré |
Collection Médium Poche, l'École des Loisirs |
Récit de Marie Remy-Constant, ESL, Florenville |
La séquence vise surtout les apprentissages:
De la lecture en privé; du résumé; du débat (comment mener un débat constructif?); des textes narratifs; des textes argumentatifs et des organisateurs textuels...
Si l'on veut faire aimer la lecture aux adolescents, il faut aussi leur offrir un grand choix de romans modernes, les piètres lecteurs étant en général rebutés par des classiques, souvent plus difficiles à lire.
Lorsque j'effectue, durant les vacances d'été, les achats destinés à la bibliothèque de l'Institut, je me base, pour en établir la liste, sur des comptes rendus de journaux ou revues (La Libre Belgique, Je bouquine, Lire...) qui sont souvent de bon conseil. Avant de les présenter aux élèves, je les lis... parfois durant les vacances, parfois plus tard...
Il se fait que cette année-là (1996), Le Passeur de Lois LOWRY (Collection Médium Poche de l'École des Loisirs) faisait partie de ma première pile. Je me suis immédiatement rendu compte qu'il plairait à beaucoup de lecteurs et que donc je pourrais envisager une séquence basée sur ce roman, séquence que j'ai qualifiée de flottante parce que nous ne la fréquenterions qu'une période par semaine.
Cette œuvre appartient à un genre assez prisé des élèves, en dehors du fantastique bien entendu: la science-fiction, mais une science-fiction soft, douce, sans engins spatiaux ni androïdes... Le héros, Jonas, vit dans une communauté terne, insipide... dont les membres ne connaissent ni la douleur, ni la guerre, mais sont incapables de percevoir la couleur du ciel, d'éprouver des sentiments... (Ce qui n'est pas sans évoquer les utopies du siècle dernier). Les enfants naissent de père inconnu et de mère porteuse anonyme; chacun d'entre eux est, au cours de son enfance, observé par «Les Sages» et destiné à un métier correspondant à ses aptitudes: mère porteuse, nourricier de bébés... qui lui sera attribué à l'âge approximatif de 12 ans (tous les enfants de la communauté fêtant leur «anniversaire» le même jour!). Jonas est choisi pour devenir le dépositaire de la mémoire, c'est-à-dire celui qui connaîtra le passé, le présent, «l'ici et l'ailleurs», la guerre, la souffrance, la faim... mais aussi les couleurs, les sentiments, les animaux, les sensations...
Il est grand temps que je m'arrête: j'espère vous avoir insufflé l'envie de lire ce roman qui s'est révélé très intéressant, ne fût-ce que par les débats d'idées qu'il a suscités!
Déroulement de la séquence
Les objectifs: Lors de cette séquence, je serai capable de:
* présenter une lecture orale correcte d'un chapitre ou d'une partie de chapitre du livre.
* résumer les chapitres au fur et à mesure de leur lecture et ensuite l'œuvre entière.
* répondre à un questionnaire concernant le livre et éventuellement d'en composer un moi-même.
* percevoir le type de narration d'un texte et de justifier mes réponses.
* établir le schéma actantiel d'un récit.
* donner mon opinion dans un débat d'idées tout en respectant mes condisciples.
* déceler dans un texte la thèse d'un auteur, ses arguments et de les reformuler.
* reconnaître et utiliser les organisateurs textuels ainsi que les référents contextuels.
Première étape
* Lecture en privé de quatre chapitres par semaine, le quatrième est lu à haute voix en classe, l'ensemble étant résumé par un ou plusieurs élèves.
* Durant cette étape, trois devoirs de lecture approfondie seront également effectués (lectures sémantique, lexicale et grammaticale en rapport avec les autres séquences, expression écrite: résumé, avis...).
Deuxième étape
* Approfondissement (ou rappel) de la notion de narration: récit/discours, schémas actantiel et narratif.
Troisième étape
* Organisation de débats selon les idées suscitées par les élèves lors des séances de lecture et de résumé en classe.
Exemples:
la limitation des naissances, l'euthanasie, le choix, la liberté d'expression, l'uniformisation...
Conclusion: Notre société est loin d'être parfaite, mais la société évoquée dans le roman ne l'est qu'en apparence.
Quatrième étape
* Lecture de textes argumentatifs évoquant le voyage (voire le tourisme, ce qui n'est pas non plus sans débat d'idées!): la préface du Voyage en Amérique de Chateaubriand, un article paru dans la Libre Belgique, dans la chronique Champ libre: Odyssée bleue en Grèce présentant les dégâts causés par le tourisme de masse, un extrait de «Le sanglot de l'homme blanc» et un texte de Jacques Lacarrière. (Deux textes prônant les voyages, et deux considérant le touriste moyen comme une calamité!).
Observation du vocabulaire, de l'organisation des arguments et des organisateurs textuels.
Le choix de la notion de voyage - qui parcourt ces textes argumentatifs - découle de la conclusion du livre de Lois Lowry.
Une cinquième étape...
pourrait être ajoutée: la comparaison avec d'autres œuvres du même genre, Le meilleur des mondes, d'Aldous Huxley, par exemple.
Certains élèves m'ont d'ailleurs demandé d'autres titres.
Dans la revue "Je Bouquine", Bayard-Presse Jeunes: C'est un tel plaisir pour moi d'apprendre que mon livre, Le Passeur, a été sélectionné par de jeunes lecteurs en France comme leur livre préféré. Une des choses que j'ai essayé de transmettre dans cette histoire est le fait que nous ne pouvons pas nous isoler les uns des autres dans ce monde: en tant qu'êtres humains, nous devons embrasser tous les ailleurs et toutes les différences qui enrichissent nos vies (...). Le livre concerne un voyage. Un voyage vers la connaissance, vers la découverte du courage et de la transformation: le même voyage dangereux et exaltant que fait chaque enfant en grandissant dans la vie réelle (...) Écrire pour des jeunes me permet d'être un passeur. Quelle joie de savoir que tous ces jeunes lecteurs deviendront à leur tour des passeurs et contribueront à transformer le monde du futur! Lois Lowry |
A propos de science-fiction...
Karl CANVAT, La science-fiction, textes et vade-mecum du professeur, collection Séquences, Didier-Hatier, 1991.
Frédéric FONTAINE, La science-fiction, Les essentiels de Milan, mars 1996.
Denis GUIOT, Alain LAURIE & Stéphane NICOT, Dictionnaire de la science-fiction, Le Livre de Poche jeunesse, 1998.
Le français dans le monde (revue), numéro 193 (mai-juin 1985), numéro spécial sur la science-fiction (théorie, inventaire, exercices...).
Dans le numéro 91 (décembre 1997) de Langue maternelle * Documents pédagogiques: Atelier d'écriture sur la science-fiction [premier degré], par Maria Arcuri
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Ressources pour la classe
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