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SOMMAIRE 

numéros parus depuis 1990

 

 

Publiés en version "papier" de septembre 1993 à mars 2004, les numéros 074 à 116 de la revue pédagogique LMDP seront progressivement mis en ligne.

Une cinquantaine d'articles parus dans cette série sont déjà sur notre site Internet : voir la page sommaire (titres en couleur rouge) ou la page archives. * Suivre cette mise en ligne

 

Numéro 090 - Septembre 1997

Mis en ligne : mars 2015

 

Sommaire

1..Faire de la classe un club de lecteurs...

2.. Les enjeux de la lecture... ...quelques textes pour y réfléchir

3. S'astreindre comme Georges PEREC, à des contraintes formelles: le lipogramme en E

4..La Bruyère en filigrane * Regards croisés sur le portrait

5. Autour de Bruges-la-Morte et du symbolisme: littérature, philosophie, mythes, peinture et cinéma mêlés

Édito

Apprendre à argumenter...

La production d'arguments suppose non seulement des capacités langagières, mais aussi des capacités relationnelles: se situer par rapport à la position d'autrui, intégrer cette position dans sa propre stratégie argumentative, anticiper sur les réactions, les inférences et les objections de l'interlocuteur... Toutes ces compétences, qu'il est possible de développer surtout dans l'argumentation orale, dans le débat en classe, sont indispensables pour argumenter par écrit.

D'après Anne-Marie HUBAT-BLANC & André MORCHAIN, Le français aujourd'hui, n° 115, p. 80.

 

 

 

 

Faire de la classe un club de lecteurs...

 

Premier et deuxième degrés

Des "p'tits trucs" pour y parvenir

 

 

Quelques propositions pour concilier incitation et formation à la lecture... Pour que la scolarisation (ou la " didactisation ") de la lecture ne constitue pas une entrave au désir et au plaisir de lire. Et pour que l'enseignant communique à l'élève sa propre passion de lecteur éclairé.

  

Je suis l'auteur...

J'explique d'où viennent mes idées, ce qui m'a inspiré pour les personnages, le décor, l'époque. Quelle expérience personnelle se projette dans mon récit.

 

Je travaille sur le titre...

Je propose - et justifie! - différents autres titres;

*    ou bien je trouve un sous-titre, à la manière de certains auteurs, par exemple: Robinson ou les limbes du Pacifique, Vendredi ou la vie sauvage (Michel Tournier), Amédée ou Comment s'en débarrasser (Eugène Ionesco)...

*    ou bien je réécris le titre d'après des "matrices" syntaxiques: groupe nominal, deux groupes nominaux coordonnés (L'enfant et la rivière, Henri Bosco), phrase interrogative - intéressant pour un récit policier ou tout récit à suspense!...

*       ou je propose un proverbe ou un dicton qui serait bien illustré par le livre...

 

Je questionne un autre lecteur...

Je pose huit questions sur le livre à un autre lecteur; celui-ci m'en pose huit autres. Arbitrage par un tiers lecteur, ou par la classe.

 

Je questionne l'auteur...

Interview à paraître dans un journal de jeunes... Négocier en groupe le choix des questions à poser.

 

Mot mystère, mots croisés...

Je compose une grille de mots mystères ou de mots croisés où figureront des mots importants, des mots clés trouvés dans le texte: lieux, époques, objets, métiers...

 

La publicité...

Je rédige un message publicitaire, ou je compose une affiche, pour conseiller ou déconseiller la lecture du livre. Je vérifie si mes arguments peuvent convaincre mes condisciples...

 

(Variante du précédent...) La couverture du livre... ou "tirer la couverture à soi" (!)

Je rédige une (nouvelle) "quatrième de couverture" après avoir observé préalablement comment elle se présente d'ordinaire dans l'édition courante: collage d'extraits significatifs, l'auteur, le lien avec d'autres œuvres ou d'autres auteurs (voici le Jules Verne de l'an 2000, on trouve ici un aspect inconnu de Simenon...), l'amorce du scénario (comme pour les films dans les programmes de TV), etc.

                Je recherche une ou plusieurs illustrations pour la "première de couverture". Je justifie mon choix.

 

Du courrier à propos du livre...

Par exemple:

J'écris à l'un des personnages du récit pour lui dire ce que je pense de lui;

j'écris à un ami pour lui faire part de mes impressions de lecture;

je m'imagine cinéaste et je sollicite l'autorisation d'adapter le livre à l'écran, en lui soumettant quelques aspects de mon projet: scénario, lieu(x) du tournage, choix d'acteurs....

 

Des illustrations...

Une carte postale évoquant l'action, ou le lieu, ou l'époque...

Une maquette, un plan des lieux, une carte géographique où sont indiqués les renseignements utiles à la compréhension du récit.

Et même une ébauche de bande dessinée!

 

Du récit à la représentation...

Par exemple:

*             "théâtraliser" un épisode (gestes, costumes...) au sujet duquel on compose au besoin un dialogue...

*             mimer un personnage pour le faire découvrir (dans le cas où tout le groupe a lu le livre)...

*    trouver un fond sonore (bruit, musique) pour la lecture à haute voix ou la représentation théâtrale de tel  ou tel passage, faire apprécier le choix de ce fond sonore...

 

Appliquer à un personnage du récit le jeu du “portrait chinois”...

Si c'était une fleur, ce serait..., parce que...; si c'était un outil...; si c'était un lieu...; si c'était un héros mythologique...; si c'était le personnage d'une fable...; si c'était le titre d'un film; etc.

Et fournir chaque fois la preuve "par le texte"!

 (Variante du précédent...) - La devinette sous forme de devise ou de proverbe...

L'élève fait trouver par ses condisciples un personnage du récit, en lui appliquant une devise, un proverbe, ou un dicton... “À quel personnage pourraient s'appliquer les formules: bon pied bon œil... l'habit ne fait pas le moine... cou de taureau et cœur de lièvre... on a souvent besoin d'un plus petit que soi...

 

Développer l'esprit critique...

Distribuer à la classe un certain nombre de textes complets, mais courts (exemples: contes de Pierre Gripari...) et opérer une tournante de lecture durant deux ou trois semaines de façon que chacun puisse lire au moins trois récits complets. Donner l'initiative aux élèves pour faire circuler les textes (incitation mutuelle), pour établir un tableau récapitulatif des récits les plus choisis avec les raisons des choix de chacun.

Chacun reprend un des livres préférés pour proposer une forme personnelle d'incitation à la lecture: slogans, résumé apéritif, illustration photos ou dessins...

Impertinence québecoise...

Le nouveau programme (au Québec) propose la lecture de quatre livres par année pour les élèves. [...] Et combien, pour les enseignants ?

Louise JULIEN, article paru dans Le Devoir, 14/11.95.

début club de lecteurs * sommaire & édito 090

 

 

 


Les enjeux de la lecture...

...quelques textes pour y réfléchir

 

Ton geste a une grande signification

 

 

Certaines propositions sont librement inspirées d'un article de René Amman, Place aux livres, in Vie pédagogique 101 (Québec), nov.-déc. 1996, p. 10-11. - L'auteur évoque les clubs de lecture de la Livromagie.

 

 

À la fin de son récit de guerre, Destination Tchounking - voyage interminable et pénible dans la Chine des années 38-40 - l'auteur s'adresse à un coolie, ce Chinois du petit peuple, ce patriote qui fonde la valeur de son pays...

La personne importante, c'est toi, coolie... [...]

Quand tu lèves le doigt pour suivre les mots tracés sur le mur, ton geste a une grande signification. Il me montre qu'une certaine curiosité s'éveille en toi et commence à poser des questions. Ton geste a un sens profond, et moi qui t'observe, je me sens subitement envahie de bonheur et de confiance dans l'avenir, parce que, dans l'aube embrumée, je te vois lever le doigt pour lire.

Et c'est la fin du récit!

HANS SUYIN, Destination Tchounking, Stock,

Livre de Poche, 1977, p. 434.

Pour de “faibles lecteurs”...

Le prof, mais aussi les copains, ça peut être décisif !

 

Surtout pour de faibles lecteurs, la dynamique de la lecture est fragile. Si rien n'est jamais gagné, rien n'est jamais perdu. Il suffit d'un changement de professeur, d'une modification dans le climat affectif familial ou dans les relations amicales pour qu'un non-lecteur s'intéresse à la lecture ou pour qu'un lecteur abandonne la lecture.

Souvent, ce lecteur fragile découvrira l'intérêt de la lecture dans une relation conviviale en privilégiant les livres ou les revues déjà choisis ou éprouvés par un copain ou par quelqu'un avec lequel il partage des goûts, des intérêts, des sentiments. Les textes circulent à la faveur d'une réciprocité affective exprimée sans parole.

 

D'après Nicole ROBINE, Déverrouiller la lecture, in Le français aujourd'hui, suppl. du n° 96 (décembre 1991), p. 14-16.

 

Un viol des consciences...

 

Chaque numéro de la Vie, revue hebdomadaire, comporte une chronique de la semaine écoulée. Quelques billets d'humeur en "encadrés" y dénoncent telle ou telle "drôle d'idée".

 

la drôle d'idée de la semaine

LA LECTURE SELON LES FILS DE PUB

Apprendre à lire en tournant une page de pub! Voilà une manière particulièrement intelligente de prendre ses marques (publicitaires) en recopiant, dès l'âge de quatre ans, des phrases aussi admirablement ciselées que ce chef-d'œuvre linguistique: «Qui boit le Coca ? »... Entre le sujet et le complément, désignez l'article à acheter! Une idée de fils de pub. Inventée il y a trois ans par l'association Knack, cette pédagogie novatrice risque heureusement de ne plus avoir voix au chapitre. Indignés par ce « véritable viol des consciences », des parents d'élèves ont en effet vivement réagi contre  la présentation de cette méthode dans des établissements scolaires de la région parisienne. Il est vrai qu'il est difficile, dans ce cas précis, de parler de promotion de la lecture...                                                                                                       P.P.

 

Former des enfants lecteurs, c'est leur apprendre, au-delà d'une lecture de surface, à interpréter ce qui est écrit et ce qui est implicite. Interpréter n'est pas "élucubrer" en fonction de sa sensibilité, de son imagination, c'est prélever de façon rigoureuse de l'information plus ou moins cachée. Il ne s'agit pas de faire dire n'importe quoi au texte, mais tout ce qu'il contient. Il faut reconnaître que cet entraînement à comprendre est délicat puisqu'il varie avec l'âge, la connaissance du monde, la fréquentation de l'écrit, le type de textes. Il n'y a donc pas d'entraînement type. Il s'agit d'un savoir être questionneur face au texte, savoir être un investigateur, un Sherlock Holmes de l'écrit, et c'est un savoir en question toute sa vie.

Carole Tisset, Le français aujourd'hui, n°118 (juin 1997), p. 25 (conclusion de l'article intitulé Dis-moi quels exercices tu donnes, je te dirai quel lecteur tu formes).

 

sommaire & édito 090 * début enjeux de la lecture

S'astreindre comme Georges PEREC, à des contraintes formelles:

le lipogramme en E

Article déjà en ligne

 

 

La Bruyère en filigrane * Regards croisés sur le portrait

 

Article déjà en ligne

 

 

Autour de  Bruges-la-Morte  et du symbolisme:

littérature, philosophie, mythes, peinture et cinéma mêlés

 

Classe de sixième

Récit de Dominique Jacques, INDA, Arlon

 

 

               

Outre l'étude de l'oeuvre elle-même,  Bruges-la-Morte  m'a permis:

 

1.   De sensibiliser les élèves à cette idée de fin de siècle qu'est le symbolisme. De leur expliquer ce qu'est un symbole, de leur parler de ces ponts que les poètes tentaient de construire entre notre monde et un monde autre qu'ils percevaient intuitivement.

Ce fut l'occasion de philosopher quelque peu : pour Platon, notre monde est composé de signes qui renvoient à une autre réalité. (Les élèves ont pu faire le lien avec le cours de religion, car ils avaient étudié le mythe de la caverne.)

 

2.   De faire découvrir les particularités du symbolisme belge, peut-être plus profond, plus intérieur que le symbolisme français. A cause des brumes? J'ai rappelé Maeterlinck, dont j'avais analysé avec eux, l'année précédente, Pelléas et Mélisande.

 

3. De plonger dans Bruges-la-Morte et de

 

a/ leur faire voir comme cette oeuvre ruisselle, est aquatique, tant par ses canaux, ses larmes, ses pluies... que par ses femmes-sirènes.

      Ainsi Rodenbach écrit, en décrivant la voix de Jane:

C'était la voix des commencements, cette voix de tentation que toutes les femmes possèdent à certaines minutes, voix de cristal qui chante, s'élargit en halos, en remous où l'homme cède, tournoie et s'abandonne.

(Rien n'empêche de lire le passage de l'Odyssée: Ulysse et les sirènes.)

Rodenbach, par ce thème de l'eau, est très proche de Maeterlinck.

 

b/  les mettre face à ce thème fantastique et terrible de la Morte qui revient (une interprétation cinématographique de ce thème: VERTIGO, d'Alfred Hitchcock);

      et au thème du double, du reflet:

                                                                                              Bruges est la Morte, la Morte est Bruges, Bruges égale la Morte;

                               ou à celui de descente aux Enfers:

                                      près du Styx des canaux, Hugues-Orphée appelle de ses voeux son épouse, nouvelle Eurydice, qu'il verra resurgir des enfers, à l'Opéra où on joue Robert le Diable, sous les traits de Jane.

             A remarquer, des retrouvailles sous le signe de la musique, dans le mythe antique comme dans l'oeuvre de Rodenbach.

             A noter: le beau film de Cocteau, Orphée, que j'ai vu et analysé en classe.

 

4.      4.   D'essayer de faire aimer la peinture de Jean Delville  et de faire comprendre le symbolisme à travers son expression picturale, particulièrement grâce à des reproductions de Tristan et Yseult, de Parsifal, d'Orphée mort, de L'Amour des Âmes...

Excellente introduction et nombreuses reproductions dans le livre d'Olivier DELVILLE, Jean Delville, peintre, 1867-1953, aux Editions Laconti. On peut l'obtenir à la bibliothèque Espace 27 Septembre 80 Bd Léopold II '' B-1080 Bruxelles

Cette bibliothèque - il faut le savoir! - assure le prêt gratuit des ouvrages. -

 

On peut se rendre compte de l'importance de l'inspiration mythique pour les symbolistes belges, qu'il s'agisse des écrivains ou des peintres.

J'avais déjà travaillé sur le mythe d'Orphée, des Sirènes... J'ai continué: Tristan et Yseult...

La peinture permet également de saisir mieux ce que fut le symbolisme à son origine: très platonicien, dématérialisé... Les corps de Tristan et Yseult semblent se dissoudre, la lumière du Graal sur Parsifal « déréalise » la scène.

Le symbolisme est donc loin d'être seulement de la musique avant toute chose..., bien que cela ne soit pas rien déjà; et il n'est pas vain de l'étudier un peu plus, à côte des traditionnels réalisme et romantisme, d'autant plus que nous avons en commun avec les symbolistes de vivre la fin d'un siècle et que, comme eux peut-être, nous pourrions creuser un peu la surface des choses.

Qui sait ce qu'elles cachent?

  

 

 

Tristan et Yseult

Dessin (1887)

Collection Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique

Parsifal, 1882, collection particulière

A inspiré Verlaine dans Parsifal, 1888

Dans L'amour des âmes, 1900,Jean Delville a peint des amoureux s'élevant au-dessus de la terre, unis comme l'étaient Tristan et Isolde à la fin de l'opéra de Wagner. (Musée d'Ixelles)

             Parsifal

Parsifal a vaincu les Filles, leur gentil
Babil et la luxure amusante - et sa pente
Vers la Chair de garçon vierge que cela tente
D'aimer les seins légers et ce gentil babil;

Il vaincu la Femme belle, au cœur subtil,
Étalant ses bras frais et sa gorge excitante;
Il a vaincu l'Enfer et rentre sous sa tente
Avec un lourd trophée à son bras puéril,

Avec la lance qui perça le Flanc suprême!
Il a guéri le roi, le voici roi lui-même,
Et prêtre du très saint Trésor essentiel.

En robe d'or il adore, gloire et symbole,
Le vase pur où resplendit le Sang réel.
- Et, ô ces voix d'enfants chantant dans la coupole!

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