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JULIBEL, le français d'aujourd'hui Base de données initiée à la rédaction de LMDP |
SOMMAIRE |
Publiés en version "papier" de septembre 1993 à mars 2004, les numéros 074 à 116 de la revue pédagogique LMDP seront progressivement mis en ligne. Une cinquantaine d'articles parus dans cette série sont déjà sur notre site Internet : voir la page sommaire (titres en couleur rouge) ou la page archives. * Suivre cette mise en ligne ► |
Numéro 079 - Décembre 1994
Mis en ligne : 12.2014
1. La communication dans tous ses états... mettre en perspective la réflexion sur les "socles"... ► 2. Écrire pour découvrir la valeur connotative du langage - 1er degré ► 3. Pratique théâtrale à l'école: enjeux, objectifs, méthode Illustration : Jean-Louis BARRAULT, Trente ans de théâtre ► 4.Le Serment des Horaces, de David, "vu" (?) par le peintre et écrivain Henri CUECO ► 5. La GRAMMAIRE DES GRAMMAIRES, de Ch.-P. GIRAULT-DUVIVIER (1827) (lecture "entre les lignes" du titre, de l'Avertissement, de la Lettre au Roi Louis XVIII). ► |
Prof, moi aussi ? Côté sentimental, je ne le suis point. Moi, je suis franche, directe et sympa. Quant à mon rêve, j'aimerais bien devenir professeur de français, car j'adore ça et plus ça va, plus j'apprends sur ma langue. Voilà, vous savez tout sur moi, sauf quelques secrets que je garde en réserve. Stéphanie, élève en difficulté d'une classe de cinquième (France). Citée par Allain GLYKOS, prof et écrivain, Congrès de l'AFEF, Association française des enseignants de français, Bordeaux, mai 1992. |
La communication dans tous ses états
Pour mettre en perspective la réflexion autour des socles de compétence
Luc Thomé, I.S.G. Couvin
En 1963, Nicolas Ruwet présentait, aux Éditions de Minuit, les Essais de linguistique générale de Roman Jakobson : premières réflexions structuralistes des années soixante sur les mécanismes du langage et de la communication.
Il fallait attendre les années 70 pour que le schéma de la communication du même Jakobson fasse son entrée, d'abord timide, dans certains cours universitaires. Depuis, ce schéma est désormais devenu un classique des cours, des exposés et des formations sur la communication, au point qu'on le retrouve "agrémenté à toutes les sauces".
S'il est vrai que ce schéma de Jakobson reste une base sûre et minimale pour aborder les phénomènes complexes de l'acte de communication, force est de reconnaître qu'il a été depuis quelques années peaufiné, amélioré, complété, précisé: c'est qu'il a cessé d'être l'apanage des seuls linguistes, pour devenir l'objet d'observation des sociologues, des psychologues, des psycho-sociologues, des psycho-linguistes, des analystes transactionnels, des spécialistes de l'entretien d'aide et d'écoute affective, des maîtres-praticiens en Programmation Neuro-Linguistique (P.N.L.), des techniciens de la Gestion Mentale, des spécialistes de la créativité, des analystes systémiques, etc.
Et le professeur de français, dans tout cela ?
Lui qui est, avant tout, le défenseur et le promoteur de la langue maternelle?
Lui qui est directement aux prises, sur le dur terrain de l'apprentissage, avec tous ces mécanismes d'expression et de communication?
Comment agir par rapport au nouveau programme de français, et par rapport aux nouveaux socles de compétences, verticaux et transversaux ?
Comment apprendre aux élèves, comme le dirait Jacques Salomé, à devenir de "bons communicateurs" ?
Désormais, il sera demandé à nos élèves de savoir parler, de savoir écouter, de savoir lire, de savoir écrire ... en étant, aussi, attentifs aux émotions, aux sentiments, au plaisir, à la créativité, aux besoins de l'individu: en soi-même comme pour autrui .
Mais il leur sera demandé, également, de se respecter, de s'affirmer de manière positive, de prendre des responsabilités, de prendre conscience de leur corps, de leurs gestes, de leurs comportements comme outils de communication avec les autres, de manifester de la volonté à surmonter les difficultés, de développer des projets personnels, de faire preuve d'autonomie, de développer leur confiance en soi !
De maîtriser leurs réactions affectives, de coopérer, de négocier, d'accepter l'autre dans ses différences, de développer des solidarités ...
Face à ces exigences capitales, le professeur de français ne peut plus s'autoriser d'ignorer ou de considérer comme secondaires les apports des sciences humaines qui se penchent plus spécifiquement sur la gestion des relations interpersonnelles.
début "communication" * sommaire & édito 079
Comme nouveaux objectifs, le professeur de français peut dès lors décider d'aller voir du côté des méthodes d'écoute active, d'affirmation de soi et de négociation de conflits (méthode Gordon, approches de Jacques Salomé, communication non-violente de Marshall Rosenberg), de la "PNL" (Programmation Neuro-Linguistique), de "l'A.T." (Analyse Transactionnelle), de la Gestion Mentale, des techniques de Créativité ( Nedd Herman, De Brabandere ), et de bien d'autres pistes encore.
Certes, il lui reste d'initier et de former aux règles grammaticales et orthographiques, aux techniques d'analyse (grammaticale, textuelle, littéraire), de lecture, d'écriture et d'expression orale.
Bien entendu, il demeure celui qui a cet énorme privilège, non dépourvu de plaisir, de guider ses élèves sur les sentiers multiples de la littérature en particulier, et des arts en général.
Mais, de plus en plus, il deviendra celui qui guide les adolescentes et adolescents sur les routes cahotantes des relations interpersonnelles:
apprendre à se dire, et apprendre à écouter l'autre... dans ses émotions, dans ses sentiments, dans ses besoins, dans ses valeurs. Apprendre à gérer un conflit, une confrontation, "sans perdant ni gagnant", apprendre à devenir un médiateur et un artisan de pacification, et ce à travers une multiplicité de langages : écrit, oral, gestuel, corporel, "non-verbal".
Mais la spécificité du professeur de français, là-dedans, me direz-vous ? Ce genre de formation ne peut-elle être donnée par un assistant social, par un psychologue, par un animateur socio-culturel ?
Cela appelle à agir, plus qu'à réagir: l'action est positive, la réaction plus négative parfois.
Agir, oui, et avec créativité: pour mettre en interaction les apports des nouvelles sciences humaines de la communication interpersonnelle avec les outils traditionnels du cours de langue maternelle.
A vous donc, professeurs de français, de dynamiser les sphères de vos cerveaux droits pour ensuite mettre en place des séquences et des parcours qui allient modernité et tradition.
Il va de soi qu'il ne s'agit pas de déverser sur nos élèves des "savoirs savants" de façon artificielle, par pédantisme ou par plaisir purement intellectuel, ou de manière réductrice et simplificatrice.
Si nous décidons d'intégrer dans nos parcours pédagogiques ces nouvelles données sur les processus de communication interpersonnelle, c'est parce que nous sommes convaincus que nous donnerons ainsi à nos jeunes de plus grandes chances de devenir des "communicateurs efficaces et efficients".
Par exemple, comment intégrer la théorie de la PNL sur les informations sensitives (le processus VAKO : visuel-auditif-kynesthésique-olfactif) avec, notamment, des écrits littéraires qui ont mis ces mêmes sens en exergue?
Ou bien comment mettre en scène des jeux ou saynètes qui développent l'usage de nos 5 sens ? Ou encore, comment créer un environnement physique et sensoriel comme on put en voir à la Maison des Enfants à Bruxelles, ou à l'exposition Filalubies à Ciney , qui conscientise les élèves de l'importance de ces "portes" sensorielles?
Comment initier à la production de "messages-JE" d'affirmation de soi, en les mettant en parallèle avec des écrits qui privilégient la fonction émotive-expressive?
Comment, à l'intérieur de ces "messages-JE" si importants dans le domaine de l'assertivité (néologisme angliciste qui recouvre plus que la simple notion d'affirmation de soi), comment y faire un message respectueux de l'autre, sans l'agresser ni l'irriter? Comment y user des adjectifs et des adverbes pour ne pas tomber ni dans les généralisations abusives, ni dans la critique acerbe?
L'Analyse Transactionnelle a bien mis en évidence les quatre grandes familles de sentiments: la peur, la tristesse, la colère et la joie. Sommes-nous sûrs que les élèves connaissent, ne fût-ce qu'au niveau lexical, toutes les manières d'exprimer ces sentiments, avec toute la finesse adéquate? Existerait-il des façons bien spécifiques, non seulement de dire et d'exprimer non verbalement ces sentiments, mais aussi de les écrire, de les organiser dans un texte écrit? Existerait-il une grammaire textuelle spécifique, avec des organisateurs textuels particuliers, qui permettent d'exprimer plus spécialement chacune des quatre familles de sentiments ?
Ce sont peut-être là des pistes de travail et de réflexion qui méritent d'être explorées afin de répondre aux nouvelles exigences de la réforme du second degré et de conserver le plaisir d'enseigner notre langue maternelle.
Si nous acceptons de former nos futurs élèves à coopérer, à travailler en groupe, à négocier, alors ne serait-il pas agréable et efficace d'échanger nos expériences, nos essais, et d'échanger aussi nos impressions, nos sentiments et nos évaluations à propos de ces expériences, qu'elles se soient soldées par une réussite ou par une déception?
Au plaisir donc de vous lire , de vous entendre ou de vous rencontrer à l'avenir pour échanger à propos de tout ceci.
Luc THOMÉ, Institut Saint-Germain, Couvin.
début "communication" * sommaire & édito 079
La valeur connotative du langage - Exercice d'écriture
Un livre n'est rien qu'un petit tas de feuilles sèches, ou alors une grande forme en mouvement : la lecture. Sartre, Situations I |
Dans le cadre d'un projet intitulé «Lire... un plaisir», nous avons demandé à la classe de donner une définition personnelle du livre.
UN LIVRE, QU'EST-CE QUE C'EST POUR TOI?
Voici quelques-unes des réponses obtenues.
Un livre, c'est:
- une longue histoire
- un outil dont on se sert le plus souvent à l'école
- une possibilité de s'instruire, de connaître des choses nouvelles
- un "objet", parfois très beau, qui décore les bibliothèques
- un moyen de passer son temps
- un compagnon qui fait oublier que l'on est seul
- une façon de rêver, de s'évader
- quelque chose que l'on peut offrir ou recevoir en cadeau
- un moyen de se mettre à la place d'un héros
- ...
Ensuite, les élèves ont recherché dans leDICTIONNAIRE la définition du mot livre.
Ils ont trouvé, par exemple:
Assemblage d'un assez grand nombre de feuilles portant des signes destinés à être lus.
Les réactions ont été nombreuses et la classe a conclu par:
«Le dictionnaire n'est pas complet: un livre, c'est bien autre chose que du papier!»
Et c'est vrai. L'expérience que l'on a du livre nous a fait découvrir la VALEUR CONNOTATIVE du mot: il peut évoquer des souvenirs, des émotions, des images... qui en disent plus que la définition du dictionnaire.
LIS ET OBSERVE...
début connotation * sommaire & édito 079
Texte 1 - Quelquefois, je m'approchais pour observer ces boîtes qui se fendaient comme des huîtres et je découvrais la nudité de leurs organes intérieurs, des feuilles blêmes et moisies, légèrement boursouflées, couvertes de veinules noires qui buvaient l'encre et sentaient le champignon.
Jean-Paul SARTRE
Texte 2 - J'ouvre un livre comme une noix dont je voudrais conserver les deux demi-coques intactes, doucement, avec précaution... et j'y trouve un fruit d'imagination. Je le goûte, je le dévore quand il me plaît, et la gourmande que je suis regrette souvent de le finir si vite.
M.-H. D.
Dans le texte 1, Jean-Paul Sartre parle d'un livre comme d'une huître. Quels points communs a-t-il découverts?
Dans le texte 2, pourquoi peut-on dire que le livre et la noix se ressemblent?
À TON TOUR...
Tu vas décrire un livre, TON livre.
* Recherche un objet qui, pour toi, peut ressembler à un livre, sous certains aspects.
* Écris trois points communs entre le livre et l'objet choisi.
* Laisse courir ton imagination et parle-nous de TON LIVRE.
DES ÉLÈVES DE PREMIÈRE ONT ÉCRIT...
Quand j'ouvre un livre, c'est comme si je rentrais dans un tunnel: j'oublie ce qui est autour de moi. Tout un paysage connu disparaît. Je marche vers l'inconnu: pas question de m'arrêter dans le noir. Quand la lumière du fond du tunnel arrive, l'envie de connaître un nouveau paysage est encore plus grande. Quand enfin j'arrive au bout, de nouvelles aventures m'attendent.
Thomas
On peut parler d'un livre comme d'un arbre... On le voit renaître comme au printemps chaque fois que l'on commence à le lire, ou jaunir comme en automne quand il devient trop vieux. On le voit triste et mort comme en hiver si l'on n'en prend pas soin et que l'on arrache ses feuilles.
Julien
Ta couverture te protège, elle est lisse ou rugueuse, elle te singularise, t'individualise parmi tous les êtres de cette forêt de livres. Tes pages sont autant de nervures, de lignes de vie qui se sont inscrites dans ta souffrance et le travail de ton auteur. Tu as puisé ta nourriture, tes racines, dans les abîmes de sa pensée, dans les profondeurs de la terre. Tu t'es nourri de cette substance pour naître à la lumière. Les mots, comme des feuilles, sont les rêves, les images qui s'envolent et se dispersent après chaque lecture. Signé: le hêtre.
Mélanie
On peut choisir un livre comme on choisit un bon vin. Suivant son goût personnel. On aime ou on n'aime pas. Certains vous feront tourner la tête, d'autres vous laisseront indifférents... Mais c'est sûr, il y en a que vous n'oublierez jamais.
Audrey
Quand je m'ennuie, j'adore me plonger dans un livre. Oh! que c'est gai d'y pêcher quelques idées. Le spectacle est si diversifié que l'on peut le comparer à l'océan. Les lecteur y tourne les pages au même rythme que les vagues viennent s'abattre sur la plage. Alors, si vous vous ennuyez, venez vous y baigner.
Pierre-Henri
PROLONGEMENT
début connotation * sommaire & édito 079
DES ÉLÈVES ONT DESSINÉ...
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début connotation * sommaire & édito 079
Pratique théâtrale à l'école: enjeux, objectifs, méthode
Illustration : Jean-Louis BARRAULT, Trente ans de théâtre
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Léger strabisme divergent - Un certain regard sur la peinture
Le Serment des Horaces, de David, décrit par Henri CUECO, peintre et écrivain
Un divertissement sur France-Culture, émissions Les Décraqués et Les papous dans la tête
Article déjà mis en ligne ►
Il y a 170 ans, l'enseignement du français...
La GRAMMAIRE des GRAMMAIRES, de Charles-Pierre GIRAULT-DUVIVIER, 1765-1832.
Lecture du titre, de l'Avertissement et de la Lettre au Roi (Sixième édition, 1827)
Deuxième et troisième degrés J. Bradfer
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