Prolifération

Le raccourcissement des formes est une pratique devenue tout à fait habituelle, et dans laquelle - il faut le souligner ! - le locuteur  des milieux populaires joue un rôle  important.

 Ce phénomène apparaît dès le XV^e siècle, mais demeure assez rare jusqu'au début du XX^e (souvenez-vous des fortifs de 1900...), puis il va proliférer malgré les réticences de quelques puristes : la quasi-totalité de ces nouveautés sera bien attestée dans les... dicos, garants du bon usage.

La langue française est une langue vivante, ça se voit et ça s'entend chaque jour. Bravo !

En 2015, suppression du TGV Wallonie-Paris...:

Titre de Pascale Serret dans L''Avenir du 28.02 : TGV wallon :

Train Garé à Vie

Été 2016 : SFR, groupe numéricable, menace de supprimer 5000 emplois : on lit ceci dans Le Canard enchaîné du 03.08 :

Pas question de l'SFR !

(Vers 2012...) Mêlée à une manif de la CGT, une religieuse cloîtrée des Visitandines de Rennes sent une tape amicale dans le dos... Elle découvre qu'un tract a été posé sur son voile.  Elle écrit à Bernard Thibaut:

Je me suis permis de retraduire les initiales de votre syndicat (CGT = Christ, Gloire à Toi). Que voulez-vous, on ne se refait pas. Merci encore pour la joie partagée. Je prie pour vous.

 Bernard Thibaut répond (en voici la fin :) : « :nous ne pouvons avoir que de la considération pour un charpentier qui a révolutionné le monde. »

Entre connaisseurs, des savoirs communs

C'est comme une forme originale d'échange de "bons procédés" : partager des souvenirs, des intérêts, des sympathies, des curiosités, des références semblables... - textes ou paroles - surtout quand il s'agit de culture générale (littérature, musique, peinture, humour, histoire...),

S'installe bien vite, entre les partenaires, une sorte de connivence, voire de complicité réciproque. Un entre soi de qualité !

Michel Tournier a écrit quelque part : « Il n'y a d'amitié que dans le partage d'admirations communes . »

Même complicité entre lecteur et auteur de la presse écrite : cela fat partie du jeu et entretient la fidélité à un journal.

Ci-dessous, quelques exemples récents.

Un célèbre ambitieux, Henry IV, est reconnu Roi de France, mais, en juillet 1539, pour renforcer sa légitimité, :il abjure le protestantisme en la basilique de Saint-Denis [il aurait dit :] "Paris vaut bien une messe")

Bientôt les élections municipales... Par exemple, à Paris, où la ministre Agnès Buzyn quitte son poste car elle convoite la Mairie ! Mais n'est pas la seule! Elle échoue. Commentaire de  Jacques Paugam dans Le Point du 29.12 : Un départ rocambolesque,  un destin qui s'acharne. ... Sous le titre Paris vaut bien une démission

... On connaît le célèbre Crónica de una muerte annunciada (Chronique d'une mort annoncée), titre du roman Garcia Marquez (1981) très souvent pastiché, d'ailleurs, par exemple : chronique d'une défaite annoncée,   d'une révolution assassinée, - d'un combat inachevé (et des dizaines d'autres)

Début janvier, paraît dans La Libre Belgique un article sur le départ de Donald Trump : Chronique d'un désastre annoncé, écrit le journaliste.

Le roman  de Michel Houellebecq, La possibilité d'une île (2005) récolta un tel succès qu'il aura pu "inspirer" certains auteurs... Par exemple : La possibilité d'un "il" (Correcteurs du Monde), - d'une vrille (troupe théâtrale belge), - d'une ville  [Athènes] - (Maria Malagardis) etc.

Simon Blin, dans Libération (13.1.2021), s'interroge sur les motivations qui auront pu guider les émeutiers qui envahissent le Capitole à Washington, sous ce titre : La possibilité d'un fascisme

Ce que l'on conçoit bien s’énonce clairement, écrit Boileau dans son Art Poétique, et c'est évident ! Il y a pourtant un hic, osons le dire : c'est que l'auteur de L'Art poétique ait ajouté ceci : Et les mots pour le dire arrivent aisément ! Aussi bien Flaubert ou Proust que le cancre du fond de la classe voient l'écriture comme un "labeur" : les ratures le prouvent ! Choisir la forme, le rythme qui convient : parfois "malaisé" !

Pascal  Paillardet, dans La Vie du 4.02, page 80, tourne en ridicule le jargon administratif : Ce que l'on conçoit bien s'énonce confusément

Rappeler  ce chef-d'œuvre du drame contemporain signé Samuel Beckett, En attendant Godot, quand on annonce une fête populaire ! Il faut l'oser !! Écrire ouvre parfois l'inattendu !

Comment Éric Serres, dans L'Humanité du 5.3., "loge" dans son article une allusion à un chef-d'œuvre du drame contemporain : « Bientôt Paris-Nice.  Parmi les favoris, le grimpeur Finistérien Daniel Gaudu », sous le titre En attendant Gaudu !

Ici, ni plus ni moins, c'est le grandissime Cervantès qui se voit convoqué ! Le héros de son Chevalier Don Quichotte à la triste figure,  plongé dans le songe des récits héroïques, en vient à ne plus distinguer rêve et réalité.

France : Pandémie du Covid-19... déconfiner ou poursuivre le confinement ? Cela va jusqu'à une querelle entre deux journaux "concurrents" : dans Le Point du 3.5, Michel Richard  voit dans le concurrent [lequel!] un  cercle d'initiés à la triste figure

Qui ne connaît ce roman de Louis - Ferdinand Céline paru en 1932, Voyage au  bout de la nuit, pamphlet violent contre une humanité à la fois folle et dérisoire ? Un pastiche relevé par l'équivalence bout/flou !

Comment y voir clair dans la nuit de l'assassinat commis par Nordahl Lelandais comparaissant devant la Cour d'assises de Savoie ? Julie Brafman pose cette question dans Libération du 03.05 : Voyage dans le flou d'une nuit, écrit-elle

Aucun amateur, de 7 à 77 ans, n'ignore le plus connu des  jurons du capitaine Haddock : mille milliards de mille sabords !

Tintin, mille milliards de mille recours : c'est le titre d'un article signé Quentin Girard dans Libération du 11.05 :  Le tribunal de Rennes contrecarre la stratégie défensive des ayants-droit du personnage d’Hergé, qui refusent tout détournement d’un héros ligne claire figé en objet patrimonial.

 "La Fayette, nous voilà!" : un général américain  prononce cette phrase, le 4.07.1917, devant la tombe du marquis de La Fayette, qui soutint les USA dans leur combat pour l'indépendance. ..

Et plus d'un siècle après, les palettes des terrasses de cafés se multiplient vu le déconfinement après la pandémie... Éric Emptaz, dans Le Canard enchaîné du19.05, ose nous offrir ce titre inattendu : "La Palette, nous voilà". palette: Signe d'un lien social retrouvé !

En 1939, John Steinbeck publie Les raisins de la colère : un pamphlet violent contre l'incurie du Pouvoir face à la récession

Mai 2021, manifestation de policiers après le meurtre d'un collègue, Éric Masson, à Avignon. Dans L'Express du 19, J.C. en étudie les motivations sous le titre Les Raisons de la colère

Une  marque  bien connue dans le monde de la musique durant la seconde moitié du 20e siècle,  et disparue au début des années 2000 : Voix de son maître,

Olivier Nuc, dans Le Figaro du 27.5, analyse le nouvel album de chansons de Laura Cahen, où elle apparaît vraiment sous son vrai jour : "ses convictions", "son propre timbre" " son histoire personnelle"...  écrit-il,  d'où le titre bien choisi :Laura Cahen, la voix de son être

La Fureur de Vivre, 1955 : un film de Nicolas Ray qui a marqué notre siècle : on se souvient de cette ivresse du risque chez le héros,  James Dean :  l:a gloire et la mort au dénouement !

Yves Théard, dans Le Figaro du 23.05, observe avec sévérité une autre fureur, non celle de jouer avec la mort, mais celle de nuire, dans la drogue, dans les saccages, exaspérant les citoyens, et il dénonce ce qu'il appelle : la fureur de nuire

Combien de 1ecteurs, surtout de jeunes ados, n'ont-ils  pas été  enchantés par ce chef-d'œuvre de Jules Verne, Vingt milles lieues sous les mers (1870), et par le mystérieux capitaine Némo, ingénieur et poète, précurseur de nos technologies sur son Nautilus !

 Vingt mille vins sous les mers, c'est l'info (datant de 2010) republiée dans Le Figaro du 12..06 : dans la Baltique comme en Aquitaine ou Bretagne, des bouteilles de champagne sont immergées à 50 m de profondeur ce qui assure la vinification et le vieillissement : les experts sont enchantés ! Un bon vieux vin, d'accord ! Rêver avec cet Jules Verne, on peut préférer...!

Barbier joyeux et inventif, Figaro aide le comte Almaviva à conquérir Rosine...  que garde sévèrement le vieux docteur Bartholo,  soutenu par don Basilio : telle est l'intrigue du chef-d''œuvre de Beaumarchais Le Barbier de Séville

À Séville, le match de foot Espagne-Suède se solde par un nul ! Samien Dole, dans Libération du 15.06, sous le titre Les Barbants de Séville, critique vivement le onze local, incapable d'ouvrir le score: " match insipide", écrit-il ! Disons même... "rasoir", selon le Petit Robert :  "ennuyeux, assommant", dit celui-ci.

Un haut sommet de la pensée :  la réflexion de Friedrich Nietzche, et surtout son grand poème philosophique Ainsi parlait Zarathoustra (1885), qui ouvre et offre tellement d'horizons nouveaux à la pensée contemporaine !

Diplômé de philo, premier Français du Tour de France 2020, Guillaume Martin veut prouver qu'on peut associer action et réflexion, gravir aussi volontiers la haute pensée que le haut relief... ce qui inspire à Luc Le Vaillant (Libération, 23.06.2021) ce titre  Ainsi grimpait Zarathoustra, où "grimper" peut être pris au propre qu'au figuré. Dans trois jours, le Tour de France !!!

C'est la lutte finale : ainsi commence le refrain de L'internationale, paroles de Pottier, 1871, musique de Degeyter (1881) : chant de la révolte et de  l'espérance de la gauche française

Affaibli, le PCF perd le Val-de-Marne, son dernier bastion aux élections régionales de juin : commentaire de Martine Graulle dans Mediapart (29.06.) : La chute finale du PCF. lutte / chute :  la similitude de sons [ut/ut] souligne l'opposition de sens !

Michel Tournier publie en 1971 Vendredi ou La vie sauvage, adapté de son livre Vendredi ou les Limbes du Pacifique, inspiré de Robinson Crusoé de Daniel Defoe, ce prénom "Vendredi" étant affecté au garçon solitaire trouvé en Amérique du Sud.

 C'est le vendredi 2 juillet qu'a été parcourue l'étape Vierzon - Le Creusot, la plus longue du Tour, riche en péripéties : échappée, accidents, fortes côtes... où Van der Poel accroîtra son avance, ce qui amène Gaétan Goron à trouver ce titre (Libération, 03.07) :  vendredi ou l’étape sauvage

En 1970,  Danone invente Danette, crème au chocolat..., ainsi que la célèbre publicité On se lève tous pour Danette, chantée par Gotainer, et souvent parodiée.

Juillet 2021, au festival de Cannes, sortie du film Annette, de Léos Carax, montrant la descente aux enfers d'un couple d'artistes, signalée notamment dans Libération du 06.07 par J. Gester et É. Francvk-Dumas sous ce titre : On se lève tous pour Annette

N'importe quel Français, n'importe quelle Française vous la proclamera,  cette devise nationale, qui est aussi mot d'ordre et  engagement : Liberté, égalité, fraternité

Liberté, marché, fraternité, c'est le titre choisi par Jacky Durand, dans Libération du 27.07 : « Angélique Dailcroix, écrit-il, a travaillé plusieurs années sur le marché de Malakoff. Elle en a tiré un récit émouvant, qui nous rappelle combien les marchés de plein air sont salutaires pour le bien manger et le vivre ensemble.»

Ainsi fonctionne un marché populaire, créant du lien social !

Autrement dit, nous proposons, dans cet article, que l'élève se fasse le créateur des problèmes qu'il va résoudre, lui-même,  et dans un ordre croissant de complexité.

Le principe est que; dans une phrase, tout se tient : un changement (le plus souvent) en entraîne d'autres ! L'élève choisit  un énoncé, y indique un " élément " à remplacer par un autre dans la retranscription, et observe certains changements : accord, temps ou mode du verbe, déterminant, pronom...

Demander à un élève d'être créatif et de se prendre en charge n'est pas du tout l'engager dans la facilité !

Plutôt dans l'affirmation de soi  par le défi de l'exigence...

 Lui faire confiance le libère et le motive.

Chaque année, une thématique est travaillée de façon à attiser la recherche créative et l'originalité. Un exercice de choix pour les élèves qui peuvent ainsi laisser libre cours à leur imagination, exprimer leur personnalité tout en respectant les balises théoriques et pratiques vues au cours de l'année scolaire. Cette année, le thème travaillé était le suivant : coiffure de cocktail/suite mariage/saison printemps-été.
Tout cela sous l'œil avisé du jury présidé par Monsieur Géry Labbé, diplômé de l'Institut de la Sainte-Famille en 1981, que nous remercions encore chaleureusement.