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Façons d'écrire...

Juxtaposer pour opposer

À l'image de notre monde...

L'Atletico et le Real, le PS et la NVA, Xi Jinping et Kim Jong-un, le millionnaire et le prolétaire, le progressiste et le conservateur, le Goncourt et le Renaudot,  l'échec et la réussite, les rires et les larmes...

Ils sont nombreux, de plus en plus nombreux (car c'est aisé d'être simpliste, voire sans nuance...),  ceux qui lisent et décrivent le monde comme une vaste scène de différences et de désaccord, donc de façon binaire, souvent en soulignant les différences plutôt que les ressemblances,  les uns dans une parole ou une écriture amicale, respectueuse et tolérante, les autres dans une parole ou une écriture agressive, allant parfois jusqu'à l'insulte.

La langue en exercice...

Pour juger, comparer, opposer, la langue françaisenous offre la ressource de faire simplement voisiner deux formes (groupes nominaux ou phrases) à la fois semblables par la structure syntaxique et opposées par le sens.

Le linguiste appelle cela "juxtaposer pour opposer"....

Avec parfois, en prime, le jeu sur la sonorité.

Observons les textes suivants :

1. Des groupes nominaux...

 Juppé tranquille, Sarkozy crispé

Dans Libération du 14.10.2016, Alain Aufray compare et...oppose deux candidats à la Présidentielle. Et comment écrit-il ?

Deux groupes nominaux de même structure syntaxique (N + Adj) et de rythme presque semblable (4 - 5) séparés par la ponctuation (virgule). Deux personnages politiques en compétition et deux comportements opposés : "tranquille vs crispé"

Une façon d'écrire qui suscite la curiosité du lecteur.

Quelques cas semblables :

L'un, jeune, flamboyant, audacieux, énergique, chien fou, bon communicateur. L'autre, plus discret, rassurant, tout terrain.

Francis Van de Woestyne, La Libre Belgique, 04.10.2019, compare deux candidats à la présidence du MR (parti libéral, Belgique) : Daniel Ducarme, Georges-Louis Bouchez). On remarquera le jeu des pronoms ("l'un vs l'autre")

Dominique Strauss-Kahn blanchi, Lionel Jospin convoqué.

Renaud Dely et Didier Hassoux, Libération, 08.11.2001 : Relaxe pour Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire de la Mnef ( Mutuelle nationale des étudiants de France). Le même jour, presque, Lionel Jospin, premier ministre, est convoqué chez le juge dans l'affaire Destrade, soupçonné de financement du P.S. On saisit l'intention satirique du contraste......

« Moi, chancelière; toi, chancelant ! »

À la une du Canard enchaîné du 25.09.2013, on imagine cette déclaration d'Angela Merkel, récemment réélue, à François Hollande, en baisse dans les sondages, et qui vient de la féliciter..

On remarquera l'imitation parodique du français "petit nègre" de la chancelière remerciant le Président.

Ici, un participe présent et un nom paronyme. Comme dans l'exemple qui suit.

Goncourt attendu, Renaudot surprise. 

Dans L'Avenir du 05.11.2012, on annonce, sous ce titre, l'attribution du Prix Goncourt à Jérôme Ferrari, et  celle, inattendue, du Prix Renaudot "hors liste" à Scholastique Mukasonga (écrivaine franco-rwandais).

Nobel à Oslo, fureur à Pékin

En prison en Chine, le militant pro-démocratie Liu Xiaobo n'a pu voyager pour recevoir son Prix Nobel de la Paix. L'attribution de cette récompense irrite évidemment la Chine.

Voix sucrées, factures salées

Sous ce titre, Joanne Montay présente les bénéfices fabuleux de la prostitution en ligne dans une émission (non datée, vers 2000) de la RTBF..

Les milliards du foot, la misère de l’université 

C'est ce qu'écrit Jean-Claude Lewandowski dans son blog Focus Campus du 04.04.2014 (Le Monde)

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2. ... des phrases

Jérusalem fête son ambassade américaine. Gaza pleure ses morts.

Deux phrases de même structure syntaxique (toponyme + V + CD) séparées par une ponctuation (le point). Deux verbes de sens opposé (fête, pleure). Le présent souligne la proximité. L'opposition de sens est renforcée par l'équivalence de structure.

Quelques cas semblables :

Ils ont des millions, nous sommes des millions.

Lu dans L'Humanité du 06.02.2016 : Titre-Annonce d'une souscription pour le Front de gauche. Double sens de millions. Équivalence de rythme et de rimes. Le sens de ils et de nous est clair !

Il n'y a pas d'échec, il n'y a que des leçons.

C'est ce que déclare Éric Domb (de Pari Daiza) dans un reportage de La Libre Belgique du 17.03.2018, signé Francis Van de Woestyne..Le ton de la sentence et de la sagesse, plutôt que celui de la polémique agressive.

On attend un Président, on entend un sous-curé. 

Ainsi s'exprime Jean-Luc Mélenchon dans un tweet cité par La Libre Belgique du 11.04.2018 pour juger l'intervention de Macron aux Bernardins dans son éloge de catholicisme. Il juge même cela "insupportable" !

On attendait Montaigne, on a eu Trissotin

Nommé ministre de l'éducation nationale en 2017, Jean-Michel Blanquer avait signé, sous ce titre, dans Le Point du 01.01.2016 une violente critique de certains acteurs de l'enseignement.

Les milliards du foot, la misère de l’université 

C'est ce qu'écrit Jean-Claude Lewandowski dans son blog Focus Campus du 04.04.2014 (Le Monde) pour dénoncer l'écart entre le Pouvoir et l'°Université.

On attendait Montaigne, on a eu Trissotin

Nommé ministre de l'éducation nationale en 2017, Jean-Michel Blanquer avait signé, sous ce titre, dans Le Point du 01.01.2016, une violente critique de certains théoriciens de la pédagogie..

Trois couples de phrases juxtaposées et marquant l'opposition, et plus encore :

C'est assez rare...

Nicolas Demorand, dans Libération du 14.11.2012, compare la situation de la gauche et celle de la droite :

La gauche a remporté la présidentielle et les législatives ; la droite la bataille idéologique. La première a les mains libres, la seconde le verbe hargneux. Les uns sont timorés, empruntés, maladroits ; les autres pérorent et établissent l’agenda de ce qui est politiquement correct ou incorrect pour le pays. 

 Primaires au PS pour la présidentielle : Désastre pour Ségolène Royal  détrônée (7 %) et Arnaud Montebourg (17 %) au profit de François Hollande (40´%). Ce qu'analyse Arnaud Folch dans Valeurs actuelles du13.10.2013

Chute finale pour la première, percée surprise pour le second. D'un côté, l'icône déchue de 58 ans, de l'autre, la nouvelle star de 48. Dix ans d'écart, dix points d'écart.

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Façons d'écrire... Une forme à la place d'une autre forme

La métaphore, représentation du monde

De la comparaison...

Soit cette phrase : Le croissant de la lune est semblable à une faucille d'or.

"semblable à", "comme", tel que" ... sont des outils de comparaison. Celle-ci associe deux formes, un comparant et un comparé - faucille et croissant de lune -  en vertu de leur aspect visuel.

... à la métaphore

Elle élimine le terme de comparaison ; d'ailleurs, étymologiquement, μεταφορα, en grec, évoque l'idée d' échange,  de remplacement d'une forme par une autre forme. Et elle peut, souvent, ne retenir que le comparant. Ici, la faucille.

Ce que fait Victor Hugo dans son poème Booz endormi, extrait de La Légende des Siècles :

 ...et Ruth se demandait (...)
Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.

Observons ce mécanisme dans d'autres citations:

Un pont > un chien barbotant...

Dans son roman Colas Breugnon (1914), Romain Rolland décrit un pont sur un fleuve :

Ce basset accroupi dont l'eau mouille le ventre. (Et on découvre, en bonus, l'élégance de l'alexandrin !)

animateur > accélérateur...

Dominique Perrin, dans Le Monde du 02.09.2017, décrit Thomas Busnel, animateur, sur France V, de l'émission La Grande Librairie. Il écrit : Il est celui par qui les best-sellers arrivent, au gré de ses enthousiasmes.

Sous le titre : François Busnel, accélérateur de particules littéraires 

araignée > main

Dans ses Histoires naturelles (1909), Jules Renard décrit l'araignée, petite main noire et poilue crispée sur des cheveux (...)

défaite électorale > feu rouge

En 2003, défaite des écologistes aux élections législatives. Cette manchette,  dans La Libre Belgique du 18.mai :  Feu rouge pour les verts

bourrelets autour de la taille > petite bouée

Ces bourrelets disgracieux inquiètent la coquette...

Le 02.06.2017, dans Le Figaro, Ophélie Osterman rassure : Comment perdre sa petite bouée...

Repli identaire > ligne Maginot

Décès d'André Glucksmann. Sébastien (205) Lë Foll l'évoque, rappelant sa tolérance, face à l'immigratin, à l'islamisme... :

Non aux lignes Maginoto

parents soucieux > hélicoptères...

Tatiana Chadenat; dans Le Figaro du 09.05.20115 s'en prend à ces parents qui, soucieux de la réussite de leur progéniture, en font un peu trop. Au risque de devenir nuisibles. L'expression, dit-elle,  est née outre-Atlantique : des parents hélicoptères

Et il y a des formes qui "ouvrent" un champ lexical" (un vaste champ, parfois)...

Rappel : un champ lexical est un ensemble de mots ou expressions appartenant à un même champ conceptuel

Dans le champ lexical du sport hippique : selle (mettre en -), cheval, miser ou parier, galop, lad, pari, écurie, trot, gagner, équipe... Et beaucoup d'autres...! De quoi vous inspirer pour mettre en parallèle les élections municipales de 2008 et... une course de chevaux !

C'est alors ... une métaphore filée

Voici un texte de Pascal Sac dans RUE89, 16.03.2008.:

La gauche remise en selle, mais toujours sans cheval ... Mais si la gauche est remise en selle, il lui reste à trouver le bon cheval et à miser sur lui. Les leaders nationaux du parti socialiste sont toujours aussi désorientés qu'avant la campagne : pas de stratégie, ,pas de projet, pas de leader. En cela, ils ont des leçons à prendre auprès des équipes de militants qui ont gagné dans les grandes villes. 

Autres exemples :

soleil > ostensoir

Armand Lanoux, dans Le Commandant Watrin (Julliard 1956, p. 10) [Histoire d'un prisonnier de guerre en Poméranie...] :

Soudain, il cessa de voir le soleil. Le soleil ne serait pourtant pas couché avant une heure. Ses grands rayons d'ostensoir perçaient le ciel de glaives héroïques et la campagne vallonnée et vaste, bossue, devenait bleue par contraste, d'un bleu de vitrail, bleu vert, bleu du chasseur vert de ces pays légendaires.

élections > Grand Prix de sauts d'obstacles

Xavier Monnier dans Bakchich Info du 15.11.2010 :

Ouf, fini ! 8 mois de courses. Une bonne centaine de partants. Des côtes qui varient au gré des courants. Des favoris qui trébuchent devant l'obstacle. Des vieilles gloires sur le retour. De jeunes étalons qui se rêvent en pur sang. Le Grand Prix Matignon 2010 aura essoufflé jusqu'au plus fidèle de ses suiveurs. Et c'est soulagés que journaux, radios et télés ont pu écouter le patron des écuries du Palais, aussi appelé secrétaire général, Claude Guéant. 

Le Président Hollande > un torero

Dans l'éditorial du Nouvel Obs' du 09.09.2016

À l’Elysée, un président lessivé rêve déjà de relancer sa carrière en affrontant un ex-président déchaîné dans l’arène électorale…François Hollande n’est pas connu pour avoir la fibre taurine. Pourtant, il rêve d’une élection présidentielle qui pourrait ressembler à une corrida. A lui le rôle du matador défiant la bête féroce. A Sarkozy, le rôle de l’animal fou que l’on pique, que l’on épuise et que l’on achève au troisième tercios. Les jeux taurins sont codifiés, c’est là toute leur grandeur.

élection Présidentielle > rallye automobile

Philippe Paquet , La Libre Belgique, 07.03.2017, p. 20:

Le forfait de Juppé et le dérapage de Fillon privent, cela dit, la course à l'Élysée de ses gros cubes. Jean-Luc Mélenchon, dans son inoxydable Trabant, ne peut sérieusement espérer l'instauration d'une République soviétique française, pas plus que Benoît Hamon, en taxi (le mode de transport adapté au revenu universel), n'a réellement de chance de refermer l'ère du scooter ouverte par François Hollande. A l'extrême-droite de la chaussée, Marine Le Pen semble parfaitement à l'abri dans son véhicule blindé, mais trop lourd, l'engin devrait se faire logiquement doubler dans la dernière ligne droite. Ne reste donc que la Rolls d'Emmanuel Macron, dont on ne sait trop, d'ailleurs, comment il a pu se la payer. Ni quel itinéraire il entend lui faire suivre. Peu importe, sans doute, pourvu que la carrosserie rutile et que le moteur ronronne.

le métro > une bête monstrueuse

IAN Boris L'Automne à Pékin, Ed. de Minuit :1.

,Le métro béait non loin de là, attirant dans sa gueule noire des groupes d'imprudents. Par intervalles, le mouvement inverse se produisait et, péniblement, il vomissait un paquet d'individus pâlis et amoindris, portant à leurs vêtements l'odeur des entrailles du monstre, qui puent fort.

Ainsi, donc, par la grâce de la métaphore, c'est-à-dire d'une forme à la place d'une autre forme, la poésie, ou la satire ...en vient parfois à pointer le bout de son nez !

Et surtout, c'est par la métaphore qu'on (se) représente le monde.

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Projets d'école, ça et là.

a. Un enfant qui lit sera un adulte qui pense. (Slogan du Fond Victor)

b. Une option cyclisme, ça existe ?

c.  Apprentissage entre pairs, une chance pour tous !

d. Mini entreprise : l'aide aux malades

Dans le cadre de la mise en place de la mini entreprise, les élèves de 4ème option sciences économiques de l'Institut Ste-Anne de Florenville ont choisi de travailler cette année pour deux associations qui les touchaient plus particulièrement : « La Ronde d’Adrien » (paralysie cérébrale) et «souffle gaumais » (mucoviscidose). Les porte-parole de ces associations sont venus en classe afin de sensibiliser les élèves à ces handicaps. Merci à eux pour leur temps et merci aux élèves pour leur intérêt et futur investissement. Écrit Françoise. Deleclos, leur professeure.

e. Des maths par manipulations de mosaïques

À Toulouse, au lycée Montalembert... : « Il n’y a aucune raison d’apprendre les mathématiques sans la présence régulière de ces objets ou d’un matériel concret qui permet de les représenter », écrit Laurie Mas.    C’est ce qui a été mis en place lors de ces séances en classe de 4e où les élèves ont découvert, grâce à la manipulation de mosaïques, comment obtenir le carré d’un nombre sans poser d’opérations. Ces activités de groupe ont également servi à comprendre la notion de racine carrée. Les élèves adorent ces temps de manipulation !