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SOMMAIRE 

numéros parus depuis 1990

 

 

Publiés en version "papier" de septembre 1993 à mars 2004, les numéros 074 à 116 de la revue pédagogique LMDP seront progressivement mis en ligne.

Une cinquantaine d'articles parus dans cette série sont déjà sur notre site Internet : voir la page sommaire (titres en couleur rouge) ou la page archives. * Suivre cette mise en ligne

 

Numéro 085 - Juin 1996

Mis en ligne : janvier 2015

 

Sommaire

 

1. Deux mots pour une fable * Les nouveaux fabulistes

2. « Fabuler » ... Est-ce bien sérieux ? Est-ce bien nécessaire ? Quelques propositions méthodologiques

3. Astérix en Hispanie, d'Uderzo & Goscinny (Dargaud, éd.)

4. Ados en quête de livres. Où il est question de... questionner en situation d'école ouverte

6. Des élèves différents...? Mais, c'est intéressant !

5.Tisser des liens entre le cours de français et les cours technique

 

Édito

Croire aux chances de l'élève...

C'est vite fait d'étiqueter un élève: «Il est nul ou paresseux, il n'est pas à sa place»... Et pourtant, quand on sait l'importance du regard de l'enseignant sur l'élève, on se doute que se joue là, en partie, sa réussite.

J. NIMIER, La formation psychologique des enseignants, ESF éd., 1996, p. 29.

Il paraît essentiel que l'enseignant fasse clairement comprendre aux élèves qu'il attend d'eux des progrès (...).

De très nombreuses études où l'on a tenté d'identifier les caractéristiques d'établissements performants et non performants montrent que ces attentes positives de l'équipe enseignante sont un des traits qui discriminent le mieux les établissements performants des autres.

Pilotinfo (Ministère de l'Education, Communauté française), mars 1996, p. 11.

 

Deux mots pour une fable

Les nouveaux fabulistes

France-Culture, Les Décraqués, 5 janvier 1996

Voir le même article en version quelque peu différente sous le titre Deux mots pour une fable

Des écrivains participent, sur France-Culture, à des ateliers d'écriture, dans deux émissions: Les Décraqués (lundi-samedi, 13h30-13h40) et Les Papous dans la tête (dimanche, 12h00-13h45). Parmi eux, Vassilis Alexakis, Patrice Minet, Brigitte Peskine, Frédéric Pagès, Hélène Delavaux, Jacques Jouet, Pierre Gripari (+), Jean-Christophe Averty, Henri Cueco et bien d'autres. Ambiance de récréation, certes... mais bien vite on apprécie la rigueur des règles imposées et le talent des auteurs. Cela inspirera sûrement des collègues en quête de chantiers d'écriture.

 Notre revue a déjà publié plusieurs de leurs activités, par exemple :

Lettre interdite - ou lipogramme

Analyse "en liberté" d'une œuvre picturale

Échange épistolaire entre un auteur et un éditeur

Parodie de défense de thèse

Récit dont la dernière phrase est homophonique - ou presque - d'une première phrase imposée

Rédaction de notes infrapaginales (parodie des éditions savantes)

Récit avec des mots (plusieurs dizaines) de même initiale

Remplacer 4 noms d'un texte par une périphrase, le suivant "gonfle" de même façon le texte périphrasé, etc.

Au téléphone: Imaginer les reparties à l'autre bout du fil. Comparer ensuite avec la "vraie" conversation.

Deux phrases tirées au sort doivent être respectivement la première et la dernière phrase d'un récit.

 

Ce vendredi 5 janvier 1996, François Treussard (FT) présente l'émission Les nouveaux fabulistes. En piste, Jean-Bernard Pouy (JBP) et Luca Fournier (LF). Voici la retranscription du début de la séance de travail.

FT - Si le renard peut parler avec le corbeau, pourquoi la petite cuiller ne parlerait-elle pas avec le dauphin, ou bien l'imbécile avec le marronnier? Tout peut devenir personnage de fable: il suffit de le décider. Ainsi, depuis lundi, nous prenons au hasard... ou presque, des mots dans un dictionnaire, et nous les imposons comme sujets d'une fable à imaginer. [...]

Jean-Bernard Pouy, on vous a demandé de vous intéresser à deux noms qui sont le tir au but et le conférencier. Ce sont des mots qui ont été confiés à Luca Fournier, qui a énormément travaillé sur ces deux mots. Et vous, on vous a demandé, comme ça, au débotté, de faire une petite fable!

LF - Oui... [Bref silence.] Ça craint! [Puis il lit son texte.]

Le tir au but et le conférencier

 

On a bien repéré, à l'université de France,

La façon dont se closent toutes les conférences.

Le vrai conférencier ne peut jamais finir

La causerie pour laquelle on l'avait fait venir,

Car il y a toujours, pour son plus grand malheur,

Caché dans l'auditoire, un fin contradicteur,

Énervé, ulcéré, vite vociférant,

C'est pourquoi le recteur, pensant au foot-e-ball,

Prit une solution, ma foi, pas bien morale:

Pour les départager, «séance de tirs au but!»

Qui se résume, en gros, à une belle lutte

Facile à exprimer, difficile à mener.

Les deux contradicteurs, au lieu d(e) se bouffer l(e) nez,

S'envoient de beaux concepts en travers de la gueule

Et doivent, dans la seconde, s'ils ne sont pas veules,

Y répondre illico, assenant le plus vite

Un syntagme fleuri, et puis ainsi de suite.

Sortant, comme un beau diable, de l'avant-dernier rang;

Et la bataille est rude: chacun marque des points...

Quelquefois, le verbal se règle à coups de poing.

Mais l'Université aime ses auditeurs:

Jamais y a un vaincu, jamais y a un vainqueur,

Car les joutes mentales sont bien trop embrouillées

Et, d'ailleurs aucun d'eux vraiment n(e) veut se mouiller.

Le premier qui hésite et répond à côté

Perd toute la partie et puis se voit ôté

Le droit de revenir à toute conférence

Pendant un mois au moins, et dans toute la France.

Car c'est navrant qu'à l'Université

Le rhéteur n(e) jouiss(e) pas de toutes ses facultés.

Le tir au but verbal, accompli sans filet,

Excita les malins et les fit défiler.

C'est sans doute pourquoi, aujourd'hui, en Sorbonne,

À toute conférence, il n'y a plus personne.

 

 

FT - Vous êtes proche de cette version, Luca Fournier?

LF - Non! Mais j'aurais aimé la faire... [Puis il lit son texte:]

 

Le tir au but et le conférencier

Un officier d'état-major,

Grand artilleur, se faisait fort

D'expliquer à l'École de Guerre

Quel était l'art et la manière

De tirer droit au but à tout coup.

Il parlait haut, fort et beaucoup.

Chacun écoutait en silence

Cette savante conférence.

Notre expert en l'art de la guerre,

Armé d'un compas, d'une équerre,

Calculait sur le tableau noir

L'endroit exact où devait choir,

D'après la trigonométrie,

Tout obus tiré sur l'infanterie.

Tandis que notre homme devisait

Sur le choix des angles de visée,

Sur le fût du canon, sur le vent,

Sur le poids des obus, devant

Un auditoire de galonnés,

Attentif à la leçon donnée,

Un planton, au fond de la pièce,

Somnolait, assis sur ses fesses,

Quand il vit au dehors un sniper!

Le planton, saisi par la peur,

Sauta d'un bond par la fenêtre

Et, après avoir chuté de trois mètres,

Repartit en courant, laissant

Là le conférencier bavassant,

Tandis que tombait sur la moquette

Le missile du lance-roquettes.

Dans la salle de l'état-major,

Il y eut ainsi beaucoup de morts,

Qui purent vérifier, dans la pratique,

Leur dernier cours de balistique.

Le planton, qui n'avait rien su

De la leçon de tir au but

Fut nommé chef des artilleurs

Et reçut même la croix d'honneur.

On tirera de cette fable

Les deux leçons inestimables

Qu'il vaut mieux être, tout d'abord,

Un sot vivant qu'un savant mort

Et que, malgré ce que l'on dit,

Il n'est pas toujours pericoloso sporgersi.

 début "nouveaux fabulistes" * sommaire & édito 085

 

« Fabuler...» Est-ce bien sérieux? Est-ce bien nécessaire?

Réflexion méthodologique : quelques propositions pour exploiter ces "fables"

 

1.         Perte de temps, plaisirs futiles?

            La réponse d'un écrivain, philosophe et romancier, se réclamant... d'Aristote:

[Jorge observait qu'il n'est pas permis d'orner d'images ridicules les livres qui contiennent la vérité.] Et Venantius observa qu'Aristote lui-même avait parlé des traits d'esprit et des jeux de mots, comme instruments pour mieux découvrir la vérité, et que, partant, le rire ne devait pas être mauvais s'il pouvait se faire un véhicule de vérité.

Umberto ECO, Le nom de la rose, Grasset, LP, p. 143 (c'est nous qui soulignons).

2.         La rigueur et le désir

Qu'il s'agisse d'écrits usuels (décrire, prescrire, raconter...) ou d'écrits "pour plaire ou pour rire"..., des règles rigoureuses sont à respecter, aussi bien de progression, de cohérence, d'unité de forme... que de conformité au code lexical, syntaxique... que d'occupation de l'espace sur un support, etc. L'écriture est un labeur.

                        La RIGUEUR s'impose donc, dans toutes les formes.

                                                                                   Mais tout autant, le DÉSIR!

La rigueur d'une technique n'est vraiment admise et pratiquée que s'il existe le désir, individuel... ou partagé, de faire de l'écrit l'instrument de la socialisation par l'affirmation de soi et la reconnaissance de l'autre. Le "soi-même" et "l'autre" étant littéralement (c'est le cas de le dire!) construits et structurés par le jeu et le travail des mots assemblés.

D'où l'importance de faire de l'école un lieu... convivial. «On n'apprend pas à écrire dans une caserne.» 3 

Utopique, ce lieu convivial? Espérons que non!

3.         Quelques propositions, de la 1re à la 6e

a   La satire du débat d'idées, du débat universitaire en particulier, dans la fable de J.-B. Puygues. Relever les termes, les expressions qui dépeignent ce débat sous un jour peu favorable; observer aussi le registre de parole.

     Compréhension de quelques formes: se mouiller, joutes mentales, rhéteur, syntagme fleuri...

b   Dans la fable de Luca Fournier, l'aimable plaisanterie sur le monde militaire vire à un moment précis à l'humour macabre. Repérer ce moment. Quels mots ou expressions le prouvent?

     Compréhension de: se faire fort, le planton, la balistique, pericoloso sporgersi...

c   Des couples et du sens...

            Quelles autres histoires vous viendraient à l'esprit, avec ces deux noms, conférencier et tir au but?

     Et d'autres couples pour quelles histoires? Pour donner à l'exercice une allure ludique mais contraignante, on peut présenter un sac rempli de noms. Le concurrent en tire un au sort, peut le refuser et se donner une seconde chance, mais DOIT accepter au troisième tirage. Idem pour le deuxième nom.

     Assez naturellement, l'exercice va déboucher sur la question: "Tous les mots sont-ils compatibles?" Excellente question! Qui amène à parler, selon le niveau de la classe:

*          de la notion de champ lexical

Dans les fables de notre document, les auteurs choisissent et combinent, tout simplement... et habilement, des termes de deux champs lexicaux: celui de la "conférence" et celui du "tir au but" (ce dernier terme est cependant détaché dans la seconde fable de son contexte normal: le domaine du sport).

            Recherchons ces termes, par exemple

  "la conférence": université, causerie, contradicteur...

  "le tir au but": foot-e-ball, départager, séance (de tirs au but), lutte, perd la partie...

  Constatation importante: aucun champ lexical n'est tout à fait limité, fermé.

     *          de la cohérence textuelle

            Deux champs lexicaux (CL) principaux... et qui peuvent sembler ne pas être faits pour s'entendre... et pourtant, il y a unité et cohérence du texte!

         C'est précisément à la façon habile d'associer deux CL que le texte doit sa cohérence. On pourrait dire que l'unité est paradoxalement due à une tension, résolue par l'auteur, entre ces ensembles de termes.

                          4.         Voyons maintenant un cas encore plus singulier!

            Cela se passe sur France-Culture, il y a quelques années, dans l'émission Les Décraqués.  Dix mots sont imposés à  Pierre Gripari par les écrivains présents: souris - chausson - rondelle - maigrir - capturer - assaisonnement - méditer - escalader - imperturbable - moulu. Reprenant ces mots dans l'ordre où ils lui ont été donnés, il en fait une fable: texte cohérent où se fusionnent dix champs lexicaux!

début "nouveaux fabulistes" * sommaire & édito 085

            Et voici le résultat:

La souris et le saucisson

Une souris vivait dans un chausson;

Elle était grise, elle était belle,

Se nourrissait de mortadelle

Et de rondelles

De saucisson.

Survint une année de famine:

Plus de viande, plus de farine!

La souris se mit à maigrir,

A pâlir, puis à dépérir.

Comment faire pour capturer,

Même sans assaisonnement,

Quelque gibier, mort ou vivant?

Dame Souris se mit à méditer.

Comme elle était enfouie dans ses réflexions,

Vint à passer un saucisson:

Un saucisson à pattes, bien sûr,

Bien fumé, bien sec et bien dur!

«Voici mon dîner, se dit-elle,

Mais pour le couper en rondelles,

Ce ne sera pas du gâteau!»

Elle cherche une idée, elle trouve; ou plutôt

S'imagine à tort, la pauvrette,

Qu'elle a, dans sa petite tête,

Inventé, machiné la ruse qu'il lui faut.

«Monsieur le Saucisson, dit-elle,

Je suis guide

Et puis vous faire visiter

Le Panthéon, les Invalides,

Ainsi que cinq ou six musées;

Je puis aussi vous faire escalader,

Si vous l'avez pour agréable,

La tour Eiffel, le Sacré-Cœur

Et le célèbre Mont-Mixeur,

Le tout pour un prix raisonnable.»

«Le Mont-Mixeur! Mais qu'est-ce que c'est?

Fit le saucisson lyonnais;

Jamais entendu ce vocable!»

Dame Souris, imperturbable,

Lui dit: «Si vous le voulez bien,

Allons-y. Prenez-moi la main.»

D'un gros mixeur, trônant sur une table,

Ensemble, ils firent l'ascension.

La souris avait l'intention -

Vous l'aurez deviné, sans doute -

D'y faire basculer son compagnon de route

Pour qu'il y soit mis en morceaux.

Mais à peine arrivé en haut,

C'est lui, le malin, le perfide,

Qui, d'un grand coup de pied au cul,

Précipita sa jeune guide.

Et voilà ma souris moulue!

Moralité

Mangez votre prochain, d'accord!

Mais choisissez-le pas trop fort.

Pierre GRIPARI

 début "nouveaux fabulistes" * sommaire & édito 085


Astérix en Hispanie, d'Uderzo & Goscinny (Dargaud, éd.)

Premier degré

Présentation: Pierre Brunson, ISMA, Arlon

 

Pourquoi une B.D.?

       Donner ou redonner le goût de la lecture par un genre littéraire proche des jeunes et des moins jeunes.

Objectifs:

1.    Entraînement à une lecture... réfléchie

2.    Utilisation du dictionnaire: noms communs et noms propres (auteurs...), pages roses (citations latines).

3.    Ouverture sur un autre pays européen: références culturelles propres à l'Espagne.

4.    Sensibilisation à la chronologie - repérage des anachronismes.

5.    Observation du "plan" (image) comme ensemble d'informations à identifier, à hiérarchiser...

 

I.   Les dessins d'Uderzo

       Chaque dessin, chaque vignette de la B.D. comporte un PLAN, qui est une image définie par l'éloignement des personnages ou des objets.

1.    Le plan général, une vue... du décor sans la présence de personnages.

       Exemples?

2.    Le plan d'ensemble, le cadre de l'action, avec des personnages plus ou moins "noyés" dans la vue d'ensemble.

       Exemples: 32/7, etc.

3.    Le plan de demi-ensemble, un groupe de personnages dans le décor.

              Exemples: 5/1, etc.

4.    Le plan moyen: des personnages en pied.

       Exemples: 8/2... (15/11...).

5.    Le plan américain: des personnages à mi-cuisses.

       Exemples: 26/3, etc.

6.  Le plan rapproché: personnages en buste.     7. Le gros plan: un visage, un objet

 

 

8.  Le très gros plan: un détail agrandi

9. La plongée: des personnages vus de haut en bas.

    Exemples: 8/5, 8/8, etc.

10. La contre-plongée:des personnages vus de bas en haut. Exemples: 8/2, etc.

 début Astérix * sommaire & édito 085

  I2. Les dessins d'Uderzo et les textes de Goscinny

 

1.   Jeux de mots

                        Expressions à double sens

                        À expliquer!

                        Exemples: 22/9, etc.

                                                                                                            

2. Anachronismes

                        À expliquer!

                        Exemples: 27/8 & 9, etc. 

 

 

 

3.  Citations latines - Recherches dans les pages roses, ou ailleurs.

                        Exemples: 6/3, etc. 

4.  Références à des auteurs, chanteurs...

                        Citation, allusion, parodie

                        Expliquer le procédé!

                        Exemples: 20/5, etc. 

 

 

5.   Références historiques

                        Exemples: 5/2 & 3 (soir de la bataille d'Austerlitz), etc.

 

 

6.         Références culturelles: ce qui caractérise l'Espagne d'aujourd'hui ou de jadis.

                        Exemples: 35/6, 41/4 (humour!), etc.

 

 

 

 

III.       Informations complémentaires - Sous forme de recherche personnelle

.

1

[14/8]

Périclès

5

[15/2]

Beati pauperes spiritu

2

[32/4]

Don Quichotte

6

[22/9]

Le Rubicon

3

[6/3]

Veni, vidi, vici

7

[48/5]

Un cheval! Un cheval! Mon royaume pour un cheval!

4

[44/4]

Panem et circenses

 

W. Shakespeare, Richard III, V, 4.

 

 

Solutions proposées et éclaircissements

 

1

Plan général

3

6

Plan rapproché

9/9 - 14/5 - 32/5

2

Plan d'ensemble

32/7

7

Gros plan

9/3 - 12/3 - 15/3 - 37/2

3

Plan de demi-ensemble

5/1 - 5/5 - 24/9 - 30/9 -31/8 - 32/1 - 35/1 - 41/4

8

Très gros plan

 

4

Plan moyen

8/2 - 15/11 - 35/6

9

Plongée

5/1 - 8/5 - 8/8 - 13/8 - 29/3

5

Plan américain

38/10 - 26/3

10

Contre-plongée

7/9 - 8/1&2 - 8/6- 14/7 - 47/1

 

Dessins et textes

1

Jeux de mots, expressions à double sens

6/2 - 8/6 - 12/8 - 27/9 - 28/9 - 22/9 - 22/6 - 22/4 - 48/3

4

Références à des auteurs, chanteurs

20/5 - 20/7 - 20/8 - 32/4

Sheila, Petite fille de français moyen, Brel, Les bonbons; Les Beatles, Yellowsubmarine

2

Anachronismes

23/6 - 25/9 - 27/6 - 27/8-9 - 28/4 - 31/8 - 33/2 - 33/9 - 34/4 - 34/8 - 37/4-5 - 38/5 - 40/3 - 44/7

5

Références historiques

5/2 - 14/8 - 22/9 - 23/9 - 28/4 & 29/4 - 32/8 - 44/3 - 47/1 - 48/5

3

Citations latines

6/3 - 15/2 - 44/4

6

Références culturelles espagnoles

5/5 - 8/2 - 33/8 - 35/6 - 40/3 - 41/1 - 41/4 - 46/3

 

Informations complémentaires

 

Périclès   Homme d'État athénien (v. 495-429 av. J.-C.). S'attacha à la démocratisation de la vie politique. Autour de lui, se groupa une équipe d'artistes (Phidias...). En politique, il voulut développer la puissance d'Athènes en luttant contre les Perses et Sparte.

Don Quichotte de la Manche - Roman en deux parties, de Cervantès. Dans cette parodie des romans de chevalerie, la folle imagination de Don Quichotte, monté sur Rossinante, se heurte au bon sens de Sancho Pança, son fidèle écuyer monté sur son âne.

Veni, vidi, vici - Mots célèbres par lesquels César annonça, au Sénat, sa victoire (près de Zéla) sur Pharnace, roi de Pont.

Un cheval! Un cheval! Mon royaume pour un cheval! - Extrait de Richard III, drame historique de W. Shakespeare (v. 1592). Peinture de l'ambition qui pousse le criminel souverain aux toutes dernières violences. - RICHARD III: né à Fotheringhay (1452-1485). Roi de 1483 à 1485, à la suite du meurtre des enfants d'Edouard IV, dont il était le tuteur. Il régna par la terreur; fut vaincu et tué à Bosworth par Henri Tudor.

Panem et circenses - Mots d'amer mépris adressés par Juvénal (Satires, X, 81) aux Romains de la décadence, qui ne demandaient plus, au Forum, que du blé et des spectacles gratuits.

Beati pauperes spiritu - C'est-à-dire ceux qui savent se détacher des biens de ce monde. Paroles de Jésus qui se trouvent au début du Sermon sur la montagne et qui, par un travestissement de sens, s'emploient ironiquement pour désigner ceux qui réussissent avec peu d'intelligence.

Le Rubicon - Rivière séparant l'Italie et la Gaule Cisalpine. César le franchit, avec son armée, dans la nuit du 11 au 12 janvier 49 av. J.-C., sans l'autorisation du Sénat: ce fut le commencement de la guerre civile. L'expression franchir le Rubicon signifie "prendre une décision grave et en accepter les conséquences". Alea jacta est! [Le sort en est jeté]: Paroles attribuées à Jules César dans cette circonstance. Une loi ordonnait à tout général entrant en Italie par le nord de licencier ses troupes avant de franchir cette rivière.

 début Astérix * sommaire & édito 085

 

Où il est question de... questionner en situation d'école ouverte

Classe de 1re

Récit de Danielle Connerotte, ISJ, Jumet

 L

...à la recherche des livres !

Mon objectif final était de susciter chez l'élève l'envie, le désir d'aller de lui-même à la recherche des livres, là où ils se trouvent: les librairies, les bibliothèques.

Je suis donc partie avec l'idée d'inviter une responsable de librairie et de visiter la bibliothèque paroissiale.

 

1.         Invitation à une employée de la librairie Molière à Charleroi

                                   -          Discussion en classe:            

comment accueillir l'invitée?

     comment disposer les chaises?

quelles questions poser pour découvrir le "monde des livres"?

       -   Organisation de la rencontre:           

              rencontre avec l'invitée sous forme de questions-réponses, pendant vingt minutes; présentation de deux ou trois livres que nous exploiterons.

 

J'avais moi-même rencontré cette personne préposée à ce genre de rencontre dans les écoles, un peu comme la Maison de la Culture de Charleroi et ses Lectures vivantes.

J'avais précisé à Madame X l'objectif final, mais aussi les objectifs intermédiaires: analyse de la phrase interrogative - utilisée dans notre enquête -, emploi d'une ponctuation correcte.

Madame X proposait des livres directement liés à ces objectifs intermédiaires...

Malheureusement, Madame X n'est jamais venue!

Après un coup de fil de ma part, et sa promesse de venir à l'école après la Toussaint, plus rien! Les élèves attendaient. Pendant ce temps, nous travaillions sur les objectifs intermédiaires. Lorsque la séquence fut terminée, nous avons cessé d'attendre... A cause des horaires, il fut impossible de rencontre une autre responsable de librairie. Ce sera pour une autre fois. Mais, outre la déception des élèves, mon dépit était grand: je ne pouvais pas boucler la boucle. Il me paraît important de relater cet événement, car une pièce va manquer à mon puzzle!

 

a.                                 Préparation des questions

       Chacun travaille individuellement sur les questions qu'il aimerait poser à l'invitée. Ensuite, on corrige. Plusieurs questions reviennent. Quelques questions se recoupent. Les élèves réagissent et s'animent. Plus sur la forme que sur le fond. Finalement, on se met d'accord sur une dizaine de questions:

       -   A quel endroit se situe votre librairie?

       -   Pourquoi avez-vous choisi ce métier?

       -   Depuis quand exercez-vous ce métier?

       -   Quel type de livres vendez-vous?

       -   Aimez-vous lire? Si oui, quel genre de livres?

       -   Quelles études doit-on entreprendre pour devenir libraire spécialisé?

       -   Comment les livres sont-ils disposés à l'intérieur de votre librairie?

       -   Combien de livres la librairie écoule-t-elle chaque semaine ou chaque mois?

       -   Comment s'organise le personnel dans la librairie?

       -   La plus grande partie de votre clientèle est-elle jeune, âgée, ou entre les deux?

       -   Avez-vous une clientèle stable? Si oui, pour quels types de livres?

 

b.         Constatations

            *   Dans la phrase interrogative, la structure est différente

                 si le sujet est un groupe nominal (GN)

                si le sujet est un pronom.

            *  Distinction d'interrogations totales et partielles. Les "totales" sont peu intéressantes...

            *  A l'oral, on peut admettre le Qu'est-ce que...? A l'écrit, il vaut mieux l'éviter.

            *  Présence du -t- euphonique

            *  Ponctuation adéquate

 

c.                     Travail sur l'interrogation

       *         

Partant du quotidien,

analyse systématique et production

 

de P interrogatives

totales

partielles

directes

indirectes

 

            *          Extraits de Jonathan Livingston, le Goéland (roman de l'Américain Richard BACH).

Voici le début du premier extrait:

 

«Hé! Veux-tu descendre! Ne sais-tu pas que les goélands ne volent jamais dans le noir? Si tu étais fait pour voler dans le noir, tu aurais les yeux de la chouette! Tu aurais des cartes marines en guise de cervelle! Tu aurais les ailes courtes du faucon!»

Et soudain, là, dans la nuit, à trente mètres de la surface des flots, Jonathan Livingston le Goéland sursauta - sa souffrance était oubliée, ses sages résolutions s'évanouirent.

«Évidemment! Des ailes courtes! Des ailes courtes de faucon!

«Voilà la solution! J'étais stupide! Tout ce dont j'ai besoin c'est d'une aile minuscule. tout ce qu'il me faut faire, c'est replier la plus grande partie de mes ailes et ne voler qu'avec l'aide des seules extrémités.

«Des ailes courtes!»

Il se hissa derechef à six cents mètres au-dessus de l'Océan sombre et, sans se laisser arrêter un seul instant par l'éventualité d'un échec ou même de la mort, il plaqua, serrée, contre son corps, la partie antérieure de ses ailes, n'opposant à l'air que la mince lame de ses rémiges, et piqua à la verticale vers les flots. (...)

 

Les élèves examinent d'abord le questionnaire du manuel, puis formulent eux-mêmes de nouvelles questions. L'activité est à la fois entraînement au maniement de la question et exploration du texte-source pour en avoir une meilleure compréhension.

 

     *     "Partager les lectures..."

         Chaque élève choisit une page du livre qu'il est en train de lire et pose huit à dix questions. Il les note sur une feuille et y répond. Ce travail s'effectue à la maison.

         En classe, chacun échange son livre avec un camarade, de même que les questions.

         S'ensuit alors une correction souvent automatique de la ponctuation, des structures et même du thème concerné par les questions.

 

     *     "Jouer au prof"!

         Pour le cours suivant, l'élève apporte des notes ou des documents d'un autre cours, au hasard. Par groupes de deux, ils préparent des questions sur une matière de maths et de sciences, ou de sciences et d'étude du milieu, par exemple.

         Ils s'échangent les questions et essaient d'y répondre.

 

 

J'interviens après une réflexion d'élève:

«C'est comme les interros du prof!»

Je leur demande alors d'imaginer qu'ils sont profs, et de poser des question dans tel ou tel cours...

Les réactions sont souvent éloquentes. Les élèves recherchent comment couvrir une matière complètement, comment diversifier les questions..., les comportements.

A cet âge, les élèves savent que les cours sont souvent divisés en théorie et en exercices, que l'apprentissage repose sur la connaissance, la compréhension, l'application, l'analyse, la synthèse. Spontanément, ils recherchent des questions exerçant ces différents objectifs d'apprentissage. Cependant, ils ne nomment pas les choses, ils les sentent...!

Face au groupe qui est devant moi, je sens que je peux appeler les choses par leur nom: pour atteindre tel niveau, tel objectif, je dois avoir tel type de comportement.

Exemple, à propos de Jonathan Livingston le Goéland...

         Énumère les figures ou les prouesses du Jonathan dans sa recherche de liberté (extrait 1).

         Décris la scène de l'épreuve (extrait 2, lignes 1 à 19).

Classe les arguments de Jonathan et ceux de ses frères, à propos de leur discussion sur le fait d'aller plus loin, de se dépasser.

       Etc.

 

L'interrogation prend alors une forme différente. Elle est prise ici dans un sens très large, celui que nous lui donnons dans nos évaluations!

Chaque interrogation est l'occasion d'évaluer une ou plusieurs capacités. Je propose aux élèves qu'à la veille de chaque interrogation, ils essaient de se rappeler les questions que le professeur a posées précédemment en classe, ou de formuler des questions qui ratissent la matière.

 

d.         Travail sur la ponctuation

            *          La ponctuation dans son ensemble, en commençant par les signes utilisés dans la phrase interrogative:

 

-

?

:

«

»

            *          Exercices variés:

Ponctuer des phrases écrites

Modifier la ponctuation sans changer le sens de l'énoncé

Modifier un texte lu

Modifier la ponctuation en changeant le sens de l'énoncé

             

Interpréter des phrases, partant de la ponctuation

     

e.                     Expression orale et gestuelle

Nous choisissons un extrait du texte de Richard BACH (extrait 2, lignes 20 à 38: elles comprennent une partie dialoguée...).

Dans un premier temps, je demande aux élèves de mémoriser le texte, après avoir choisi un rôle.

Dans un second temps, je leur demande, deux par deux, de jouer le texte, de vivre le texte. Certains élèves enthousiastes souhaitent lire le livre. Je les dirige vers la libraire Molière et la bibliothèque paroissiale.

débur "questionner" * sommaire & édito 085

 

2.         Visite des locaux de la bibliothèque paroissiale de Jumet Gohyssart

                        Ensemble, nous rencontrons le bibliothécaire qui nous explique le principe des classements, fichiers...

      Ensuite, les élèves sont mis en situation: par groupes, ils doivent répondre à une question ou trouver un renseignement précis, soit dans un dictionnaire, une encyclopédie, une anthologie...

                        Ils sont amenés à consulter les différents fichiers.

Un article du iD de décembre 1996 n° 6 fixe les nouvelles notions .Dès lors, certains élèves se rendent chaque semaine dans cette petite bibliothèque, limitée dans le stock, certes, mais qui permet sans doute de garder le contact avec les livres et de se sentir de plus en plus à l'aise dans cet univers feutré où lire peut rimer avec plaisir.

Avant de terminer, je m'arrête encore un instant.

Lorsque nous avons abordé le livre Jonathan Livingston le Goéland, livre que j'ai présenté sans dévoiler la fin, les uns ont parlé des livres qu'ils lisaient, les autres ont demandé de titres de livres. Un troisième groupe se dessinait: les non-lecteurs!

J'ai proposé à tous de présenter les livres qu'ils lisaient avec le projet de donner aux autres l'envie de les lire.

Aussitôt, des échanges se sont effectués, et quelques-uns ont lu plusieurs livres, pour le plaisir (il y a longtemps que je n'avais pas vécu cela!). Pour les "résistants", j'ai imposé un livre présenté.

*

Au terme de cette séquence, il me semble avoir atteint les objectifs fixés au départ. Dans cette optique, nous avons voyagé entre activités fonctionnelles, activités de structuration, activités de réinvestissement.

Si je veux rester tout à fait honnête, je dois préciser que mon évaluation, tout au long de ce parcours, est restée très traditionnelle. A chaque jour, suffit sa peine...

A propos de l'évaluation

Les élèves en connaissent les critères largement à temps avant chaque activité. Par exemple:

La visite de la bibliothèque - Relation écrite

* J'écris un texte de huit lignes.

* Je précise la disposition des livres et le fonctionnement des locations.

* Je donne les renseignements utiles: situation et heures d'ouverture de la bibliothèque.

* Je veille au soin, à l'écriture lisible.

* J'orthographie correctement, particulièrement les verbes.

La présentation théâtrale de l'extrait de R. BACH

* J'articule bien.

* Je parle assez fort.

* Je fais des gestes appropriés.

* Je déroule mon texte avec naturel.

* Je donne une couleur au texte par l'expression de ma voix.


débur "questionner" * sommaire & édito 085

Des élèves différents...? Mais, c'est intéressant !

Un récit de Marie-Henriette Noterdaeme

6e Arts plastiques, I. St-Remacle - Marche-en-Famenne

 

 

L'expérience suivante a été proposée aux (douze) élèves de 6e qualification Arts plastiques, qui ont accepté de "jouer le jeu".

 En partant de l'idée que chaque élève a des possibilités diverses, des difficultés différentes, que le cours de français peut être très diversifié et qu'un élève "aime" ou "n'aime pas" une matière selon qu'il la maîtrise bien ou mal, j'ai proposé l'expérience suivante.

 

*          Proposition et discussion des objectifs:

              Améliorer ses performances après avoir pris conscience de ses points faibles et de ses points forts.

       Les élèves les mettent par écrit:

Je suis faible en orthographe.

Je n'aime pas faire la dissertation.

Je ne suis pas poétique

Je suis timide et n'ose pas m'exprimer.

Je formule mal mes phrases et je lis peu.

...

J'aime les ateliers d'écriture et la création.

J'adore faire du théâtre.

J'aime lire.

Je m'exprime correctement.

...

 *     Après discussion avec chacun, on a pointé un point faible et un point fort qui valaient d'être mis en exergue.

 *     Les élèves gèrent leur temps et l'espace: classe éclatée.

 Premier temps, première semaine

 

Objectif: «J'ai pris conscience de mon point faible et je me suis engagé(e) à faire des efforts pour améliorer mes performances dans ce domaine précis.»

Rôle du prof: passer chez chacun pour encourager, rectifier, pousser au maximum l'effort...

Exemples:     

                                   Les raisonneuses ont poétisé un tableau de Dali et de Magritte..  

                                   Les timides ont choisi de représenter un sketch.

                                   Les faibles en orthographe ont revu quelques points de grammaire et fait des exercices.

                                   Les brouillons ont choisi un titre de dissertation et travaillé la structure.

 

Deuxième temps, deuxième semaine

 

Objectif: «Je suis fier (fière) de ce que je sais bien faire; je désire le montrer et convaincre les autres.»

Exemples:     

                                   Le groupe théâtre a créé un sketch-parodie de "série B", l'a travaillé et présenté.

                                   Les poétiques ont écrit un poème.

                                   Les forts en vocabulaire ont créé des mots croisés avec contrainte d'un thème.

                   L'élève qui aime la lecture a pu lire et raconter son livre pour pousser les autres à la lecture. 

Troisième temps, troisième semaine: évaluation

Les résultats sont fort satisfaisants. La motivation et la participation ont été très dynamisantes. Les élèves ont vraiment joué le jeu.

 La prise de conscience, écrite (un élève sur douze a trouvé ridicule de passer par l'écrit), la prise en compte des points forts de chacun, le véritable effort pour arriver à un résultat positif et la satisfaction de voir que ces efforts avaient donné leurs fruits, la variété des groupes, un prof content de voir cette ambiance de travail... font que cette expérience, limitée dans le temps, est à refaire!

 Réactions des élèves

 

«Intéressant et bon pour soi-même.»

«Pas assez de temps!»

«Mon point faible, je le connais depuis longtemps, et mon point fort, je l'ai découvert.»

«Je trouve que je me suis quand même surpassée au niveau de mes points faibles, car cette manière de travailler fait que l'on a envie de faire des efforts, et surtout de persévérer pour faire toujours mieux.»

 

 

Expérience jugée + / -

Importance de la prise de conscience de ses points forts et de ses points faibles

Importance des deux parties de l'expérience

Durée

Auto-évaluation

Remarques personnelles:

 

         début "élèves différents * sommaire & édito 085      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tisser des liens entre le cours de français et les cours techniques

4e T qualification mécanique

Présentation: Patrick François, ISJ, St-Hubert

 

 

 

1.         En guise d'introduction

                        Premier tableau (sur un air connu)

Ils ne savent pas rédiger une réponse.

Ils ne savent pas s'expliquer.

Je me demande s'ils comprennent.

Ils n'ont pas l'esprit technique, ils ne sont pas motivés.

                                   Voilà ce que j'entendais souvent en Conseil de classe à propos des élèves de 4e Q.

                        Deuxième tableau (celui d'affichage, à la salle des professeurs)

A partir de cette année, il n'y aura plus d'épreuve de qualification devant un jury formé de membres extérieurs à l'école.

                        Troisième tableau (de synthèse et de marche)

                                   Pas trop motivés..., du mal à s'exprimer..., peu de culture générale..., plus de jury extérieur...

*

Et si on essayait quelque chose, pour faire mentir le reste ou remédier à cette situation?

 

Dès le mois de janvier, j'imaginai de faire présenter par les élèves un sujet technique un peu inattendu, susceptible d'éveiller leur intérêt et leur curiosité; sujet choisi pour son ouverture sur la culture générale, autant que sur la technique mécanique qui constitue l'option de mes élèves.

 

Après un travail de recherche et de mise en forme, la présentation se ferait oralement, avec le soutien de supports visuels de qualité (dias, transparents). L'auditoire serait formé de la classe et d'un petit jury constitué par un professeur de cours techniques, une personnalité extérieure à l'école et leur professeur de français.

 

Viendraient s'ajouter, à cette présentation, des activités d'écriture et d'évaluation, de manière à occuper les élèves-spectateurs de façon constructive en leur fournissant la matière d'un nouvel apprentissage.

 

2.         Le mode opératoire [pour employer les termes techniques]

A.  Présentation aux élèves de la liste des sujets. Explication des objectifs poursuivis et des consignes de travail. (Voir fiches 1 & 2). Choix des sujets par les élèves.

 

B.  Travail personnel des élèves: recherche de documentation. Je les aide dans cette étape, leur conseille des ouvrages de référence ou les mets en contact avec des personnes-ressources.

      Les élèves rédigent un document de synthèse qu'ils me présentent. Nous discutons de la meilleure façon de présenter le sujet choisi. Nous réfléchissons à la façon de soutenir visuellement le propos: cartes, plans sur transparents, dias. La vidéo est déconseillée, car le mouvement des images n'apporte pas grand-chose; d'autre part, une qualité technique satisfaisante n'est pas simple à obtenir, contrairement aux dias et aux transparents.

 C.  Présentation orale. Au moins vingt minutes durant.

      L'accent est mis sur une utilisation précise des termes techniques, la "lecture commentée", la paraphrase des plans et schémas proposés. Il est en effet entendu que les plans, dessins et schémas constituent le premier langage des techniciens, et qu'il est indispensable qu'ils soient capables de les transposer en langage des mots.

     

      L'acquisition de cette compétence est le signe d'un technicien possédant bien son sujet.

      La présence du professeur de cours techniques et de la personne extérieure à l'école, choisie pour son expérience professionnelle en rapport avec le sujet du jour, est destinée à apporter à l'élève la caution technique.

 

D.  Pendant l'exposé, les condisciples prennent note de leurs remarques, questions, observations, en s'aidant des balises proposées par une fiche d'évaluation ouverte. (Fiche 3)  

N. B.: La fiche d'évaluation ouverte est la suite logique d'une prise d'habitude effectuée en 3e et durant le 1er trimestre de la 4e: les élèves utilisaient systématiquement une fiche d'évaluation fermée pour suivre les exposés - courts, ceux-là - de leurs camarades. (Fiche 4) 1

 

E.  Après l'exposé, questions-réponses.

 

F. Un temps de cinq minutes est ensuite réservé aux élèves pour qu'ils réfléchissent à la mise en forme de quelques éléments de critique-évaluation de l'exposé entendu. Je crois important de faire rédiger aux élèves leur avis. Cela les force à formaliser leurs idées et évite de dire ensuite des banalités. La répétition hebdomadaire de cette activité leur donne aussi, petit à petit, une technique efficace et presque automatique de la critique. La fiche d'évaluation ouverte évite aussi tout systématisme.

 

G.  Tour à tour, les élèves énoncent alors leur point de vue sur l'exposé. Consigne importante: on s'adresse directement à l'intéressé, à la deuxième personne: «Je trouve que tu as bien traité ce point, mais que tu...» Ce n'est pas un détail! Spontanément, les élèves ont tendance à se tourner vers le professeur en parlant de leur camarade à troisième personne: «Il aurait dû...»

      Je remarque aussi que l'élève évalué est très attentif aux remarques bien formulées et bien préparées que lui adressent ses propres cond!sciples. Le professeur se dispense, durant cet échange, de tout commentaire. Il donne simplement la parole à chacun.

      Ce moment est toujours très intense et très riche. Il me semble être un bon apprentissage du partage des idées et des opinions, dans la franchise et le respect de l'autre et de ses différences. Sentiment, semble-t-il, partagé par les autres membres du "jury", si j'en crois l'expression de leur visage.

 

H.  La parole est alors donnée aux deux invités pour leurs remarques d'ordre technique. Le professeur de français tire enfin les conclusions générales et fait la synthèse de tous les avis.

 

I.   Une application écrite, sous forme d'un petit devoir, est encore demandée à l'ensemble de la classe, autour de l'exposé compris. Il s'agit de rédiger, en une douzaine de ligne, une évaluation, ou une auto-évaluation, de l'exposé. Prolongement des notes rassemblées pour la critique orale, cette critique écrite est rédigée à la troisième personne. Après correction par le professeur et réécriture, chaque critique sera remise pour lecture à l'élève concerné. (Fiche 5)

 

J.   Remise à l'élève, la semaine suivante, d'une évaluation rédigée par le professeur de français (Fiche 6). Elle comprend des remarques formatives, sans cote chiffrée. Les élèves ne s'en plaignent pas. A la fin de tous les exposés, chaque élève sera invité à se coter. Nous discuterons de la répartition des points pour chacun des postes du cahier des charges.

      N. B.: Un espace de cette fiche d'évaluation est réservé aux remarques techniques des personnes invitées.

K.  En résumé, les objectifs poursuivis sont:

- s'intéresser;

- chercher, rencontrer;

- rédiger, synthétiser;

- s'exprimer oralement et par un support visuel;

- utiliser le langage du technicien et celui de tout le monde;

- parler, affronter un petit auditoire, se justifier;

 - écouter, respecter, accueillir le travail d'un condisciple;

- observer, synthétiser ses observations, les partager oralement;

- puis, par écrit, les corriger;

- accueillir un invité;

- s'intéresser à son parcours.

 

 3.         Conclusion... en un tableau (d'honneur)

début "français & technique" * sommaire & édito 085

 

a.   Une observation concernant les sujets proposés: J'étais décidé, au départ, à n'accepter aucun autre sujet. Je me suis vite rendu compte que je devrais laisser une porte ouverte sur d'autres propositions, même si elles sortaient un peu d'un des objectifs: une ouverture sur la culture générale et la curiosité, l'insolite. C'est peut-être un peu tôt en 4e. J'ai remarqué que pas mal de ces sujets n'évoquent absolument rien chez les élèves, qu'ils n'y accrochent aucune représentation mentale.

      Peut-être faudrait-il présenter ces sujets avec des illustrations pour les appâter... Quoi qu'il en soit, j'ai accepté trois autres sujets, dont l'exploitation a été intéressante:

      - un poste à souder utilisé à l'atelier,

      - quelques méthodes de soudage,

      - une voiture de course légendaire.

 b.   Il faut bien insister auprès des élèves pour qu'ils se focalisent surtout sur l'explication, la description d'un mécanisme, d'une partie de moteur, d'un système. Sinon, ils ont tendance à balayer trop large, et l'intérêt de l'utilisation du langage technique disparaît.

      On peut pour cela faire avec eux, au préalable, de courts exercices de description d'objets courants: une machine à coudre ancienne, qui transforme le mouvement de la pédale en un mouvement rotatif puis alternatif vertical; un appareil à manivelle pour battre les œufs en neige, un pédalier de vélo, une simple paire de ciseaux, etc.

 c.   Chaque semaine, une heure et demie à deux heures ont été consacrées à cet exercice, dans une plage de deux heures d'affilée.

      Ce rendez-vous, un peu redouté au départ, est très vite devenu un rendez-vous de grande qualité, attendu par tous. Les élèves étant de plus en plus impatients de connaître l'identité de l'invité extérieur, tenue secrète jusqu'au dernier moment. Ces personnes, de même que le professeur de cours techniques, étaient également très heureuses d'assister aux exposés.

      Les élèves sont sortis de ces exposés enthousiastes et plus sûrs d'eux, fiers d'avoir surmonté ce qui leur demande un effort réel et important.

      Je crois aussi pouvoir dire qu'ils ont une image tout autre des débouchés de leur option, qu'eux-mêmes faisaient souvent rimer avec "cambouis". Maintenant, mécanique rime aussi avec Vol de nuit, Léonard de Vinci, Machine de Marly, le rêve, quoi!

  

Annexes: fiches  1, 2, 3, 5 et 6

 

 

FICHE 1 - Liste des sujets pour les travaux de recherche et de présentation

 

1. Les trains Märklin

2. Les LEGO TECHNIQUES

3. Le jeu de construction MECCANO

4. L'ATOMIUM

5. La TOUR EIFFEL

6. Un pylône supportant des émetteurs de radio ou TV (Celui de Léglise)

7. La vie d'Etienne LENOIR, inventeur du moteur à explosion

8. La Machine de Marly (qui amenait l'eau dans le parc du château de Versailles

9. L'histoire de la bicyclette 

10. Les ascenseurs à bateaux de Strépy-Thieu sur le Canal du Centre

11. Le nouvel ascenseur du Canal du Centre

12. Le Plan incliné de Ronquières

13. L'histoire de l'invention de l'aviation

14. Un atelier de constructions mécaniques à Amberloup, ou ailleurs

15. L'observatoire astronomique de Vivy (près de Carlsbourg): les astucieux mécanismes de l'astronome amateur. Tous ses appareils inventés et usinés par lui.

16. Un horloger, quelqu'un qui fait de la fine mécanique

17. L'histoire, ou une page d'histoire, des locomotives à vapeur

18. Une marque de voiture de rêve: Rolls-Royce

19. Un inventeur de génie au XVe siècle: Léonard de Vinci. L'une ou l'autre de ses inventions.

20. Les hélicoptères

21. Un viaduc, un pont suspendu

22. Le naufrage du Titanic. Description du bateau: le fantastique... et les erreurs.

 

FICHE 2 - Consignes pour ce travail

1.                     Un sujet est traité par un élève, ou par deux élèves qui se partagent le travail.

2.                     Les objectifs:

                        - s'intéresser à un sujet en rapport avec votre option.

                        - effectuer des recherches, se montrer curieux, élargir ses centres d'intérêt.

- effectuer un travail qui réponde aux objectifs du cours de français: lecture, esprit de synthèse (résumer), esprit d'analyse, expression écrite et orale, originalité.

- présenter à la classe le fruit de ses recherches, d'une façon originale (dias, transparents...).

3.                     Echéances:     pour le mercredi 17 janvier, préciser son sujet,

                                                                                              établissement d'un calendrier pour la classe,

                                                                                              présenter au professeur l'avancement du travail aux dates qui seront fixées pour chacun.

4.                     Ne pas hésiter à être original, voir avec le professeur la meilleure façon de procéder.

5.   Chaque présentation à la classe sera accompagnée d'un travail écrit. Il sera expliqué à chacun comment procéder. Ce travail comprendra: la liste des livres ou documents consultés, la méthode utilisée pour les recherches, une présentation claire du sujet.

 

FICHE 3 - Grille pour une évaluation ouverte d'un exercice d'expression orale

Dans une telle évaluation "ouverte", les observations proposées ne sont que des suggestions. Ne pas vouloir être exhaustif. Penser plutôt à signaler ce qui peut aider, conseiller, encourager.

Nom de l'élève:

Date de passage:

Sujet, titre de l'exercice, de l'exposé:

 

1.         L'allure générale:                   le maintien

                                                                                                                                              l'enthousiasme

                                                                                                                                              l'attitude face à l'auditoire: contact visuel, vraie communication ou repli sur soi et son "texte"?

                                                                                                                                              les gestes: en situation, artificiels, inexistants?

                                                                                                                                              l'état apparent: à l'aise, détendu, nerveux, effrayé, souriant, calme?

2.                     Le contenu:                                        plan clair?

(L'approche technique)          information complète?

                                                                                                                                              clarté de l'information? des exemples (si nécessaires)?

                                                                                                                                              langage adapté? (langage technique)

                                                                                                                                              documentation, illustration

3.                     La correction du langage

4.                     La voix: audibilité, puissance, diction, débit

5.                     L'utilisation du code de l'oral: les répétitions, les paraphrases, les questions

6.         Ma réaction face à l'exposé: intérêt, compréhension, mon niveau d'enthousiasme, mes questions, mes regrets, mes suggestions.

 

FICHE 5 - Exemple de critique rédigée par un élève

 

L'aérodrome de Saint-Hubert, présentation d'un U.L.M.

 

C'était un sujet très bien préparé, pour lequel Joël et Christophe avaient fait de belles diapositives.

On voyait qu'il y avait de la recherche et beaucoup d'heures de travail. L'aviation est un sujet très dur à expliquer car il est très vaste.

J'ai été intéressé par la présentation du moteur de l'U.L.M. Comparé au moteur de l'avion de Vol de nuit que nous avons lu en classe, ce petit moteur de 80 CV semble faible.

Je trouve que Christophe nous a bien expliqué le principe de la tenue des avions dans l'air. Ses schémas étaient clairs.

Je conseille à Joël de parler plus fort; mais il était sans doute intimidé.

Au total, c'était un exposé très intéressant et bien présenté.

Ludovic Lambert

 

 FICHE 6 - Evaluation rédigée par le professeur de français (plan de la fiche)

 

Nom:

Sujet choisi:

Date:

Témoin:

 

1.                     Présentation préalable du sujet au professeur, discussion de préparation:

2.                     Travail écrit:

3.                     Evaluation du travail de préparation:

4.                     Evaluation du travail oral de présentation:

                        a.                     l'oral

                        b.                     le matériel de présentation

                        c.                     la précision technique

                        d.                     conclusion

 

Ecrire aux cours de sciences et aux cours techniques... 

 

Le constat général qui a motivé l'élaboration de ce document [Écrire en sciences] peut se résumer en quelques mots: les élèves écrivent peu aux cours de sciences. Aux dires des enseignants eux-mêmes, l'écriture n'est ni utilisée ni exercée solidement et systématiquement dans les disciplines scientifiques. Les tâches proposées consistent généralement en des production minimales, par exemple des textes lacunaires à compléter ou des réponses courtes à un questionnaire. Ces tâches n'exigent pas de l'élève un degré d'engagement mental important. Il s'agit le plus souvent d'une écriture passive, peu autonome, en définitive plus proche d'une transcription que d'une production personnelle. C'est encore lors des examens que les élèves écrivent le plus. Cette situation de contrôle n'est pas non plus favorable à une véritable communication. D'une part, l'élève rédige ou plutôt régurgite des réponses courtes dans une situation de communication artificielle où l'essentiel est moins de communiquer des idées que de donner l'impression qu'on maîtrise celles de celui qui vous interroge; d'autre part, s'il est invité à produire des textes longs et complexes, on a alors l'impression qu'il est évalué sur ce qui n'a pas été enseigné. (...)

D'après l'introduction d'un prochain Cahier du Segec (à paraître en septembre 1996), intitulé Ecrire en sciences.

début "français & technique" * sommaire & édito 085

 

 

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