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JULIBEL, le français d'aujourd'hui Base de données initiée à la rédaction de LMDP |
SOMMAIRE |
Publiés en version "papier" de septembre 1993 à mars 2004, les numéros 074 à 116 de la revue pédagogique LMDP seront progressivement mis en ligne. Une cinquantaine d'articles parus dans cette série sont déjà sur notre site Internet : voir la page sommaire (titres en couleur rouge) ou la page archives. * Suivre cette mise en ligne ► |
Numéro 083 - Décembre 1995
Mis en ligne : 01.2015
Sommaire 1. De Gilly en Belgique à Gilly helvétique: l'interdisciplinarité dans un jumelage de classes ► 2. Objectif : lectures BD ► 3. Au pays des Trévires, un festival transfrontalier de théâtre pour le secondaire ► 4. Dans les années 60..., une redécouverte de MOLIÈRE ► 5. Ni prosélytisme ni dénigrement ! Parce que "culture" rime avec... "ouverture" ► 6. Des élèves sur les planches «Nous avons été reconnus...» ► 7. P comme pastiche Bibliographie et exemples en politique, en publicité et dans les titres... ► |
Les mots (les maux ?) de l'analyse Il existe des élèves rompus aux subtilités des analyses byzantines et aux étiquetages minutieux qui se révèlent incapables de produire spontanément dans une situation donnée un discours cohérent et continu. Beaucoup plus qu'au rangement, à l'inventaire et au catalogue, les exercices de français devraient faire une large place aux montages et aux manipulations. (p. 216) Si l'on parle ou écrit pour communiquer, il faut donc faire appel à des situations de communications actualisées, réelles ou vraisemblables et produire les énoncés complets que ces situations engendrent. (p. 217) [Ainsi] l'élève se trouve convié à une tâche plus exaltante et plus formatrice, plus proche de la vie réelle que celle d'étiqueteur-magasinier dans laquelle le confinent trop souvent des analyses purement formelles dont il ne discerne pas l'intérêt parce qu'elles lui apparaissent sans rapport avec les différents usages qu'en dehors de l'école il doit faire du langage. (p. 220) Lucien Collignon, Langue française, langue vivante, INRP, 1970 |
De Gilly en Belgique à Gilly helvétique:
l'interdisciplinarité dans un jumelage de classes
Classes de 1re (six) * Présentation: Mme Annie Nokerman, Lycée François de Sales, GILLY
un projet clairement
défini * un projet clairement évalué
Les professeurs "belges" engagés dans ce projet sont: Mmes Buttazzoni, Delcorps, Lacroix, Lagasse et Nokerman; MM. Bouillon, Cawet, Collard, Koskins, Mathues et Wérion.
DN.D.L.R. - Les documents présentés ci-après illustrent deux démarches importantes qui conditionnent le bon déroulement du projet (séjour en Suisse, du 7 au 13 mai):
* tout d'abord la nécessité d'une définition précise de ce projet, pour en informer à la fois "l'institution" (Pouvoir Organisateur, Inspection...), les parents, et surtout les élèves.
C'est le but de la lettre du 22 mars, dont nous publions de larges extraits.
* ensuite, le souci - une fois le projet réalisé - de l'évaluer à partir d'une liste de compétences préalablement établie et portée à la connaissance des élèves " acteurs principaux du projet".
On ne s'engage pas à la légère dans un projet de cette sorte: il est crédible, et surtout efficace, dans la mesure où il est préparé, puis évalué, soigneusement.
*
[lettre adressée à l'Inspection générale du Ministère de l'Education de la Communauté française.]
Monsieur,
Nous nous permettons de vous soumettre le dossier Classes de découverte des premières du premier degré du Lycée François de Sales à Gilly en vue d'obtenir l'autorisation d'organiser un séjour du 7 au 13 mai à Gilly en Suisse.
Pour que vous compreniez davantage nos projets et nos motivations, nous vous devons de retracer l'historique de notre projet final.
Entrés dans l'innovation du premier degré dès septembre 1993, nous avions déjà pu nous essayer en interdisciplinarité E.D.M.-français, en réalisant un projet "charbonnages" qui nous avait permis de constater le dynamisme et l'intérêt que les élèves apportaient à orienter leurs recherches, à participer activement pour mener à bien une exposition. Les parents, ainsi que les élèves primaires des environs, nous avaient témoigné, à ce moment, leurs marques de sympathie et d'encouragements.
Dès le moins de juin, invités à visiter l'exposition Gilly d'ici et d'ailleurs, il nous vient l'idée de poursuivre nos tentatives en proposant cette fois un premier projet sur Gilly Belgique en interdisciplinarité plus élargie puisque des professeurs d'éducation physique, d'E.S.T., d'informatique désiraient rejoindre l'équipe E.D.M.-français.
L'exposition Gilly à travers le temps fut une réussite. Vous pourrez en juger par les documents que nous vous joignons. Ils vous permettront de constater que, non seulement les élèves ont pu assumer leurs responsabilités, mais aussi qu'un groupe de parents enthousiastes ont organisé une soirée de clôture dont l'objectif était d'alléger nos frais à Gilly-Suisse pour des élèves en difficulté. Les nombreuses personnalités invitées et notre direction nous ont apporté leur soutien.
Dès le congé de Toussaint, Monsieur Koskins, éducateur, et Monsieur Wérion, professeur d'informatique, partirent en prospection à Gilly en Suisse pour vérifier les infrastructures et la sécurité nécessaires pour notre hébergement. Ils revinrent non seulement rassurants mais aussi dynamisés par l'accueil, les rencontres, les projets d'activités que nous proposaient les autochtones. Une projection du film ramené de Suisse nous apportait l'accord et le soutien des parents. Un plan d'épargne, pris en charge par l'éducateur, dès le mois de janvier, prévoyait un paiement étalé.
Pour compléter notre dossier, nous vous joignons les documents sur les compétences transversales mises en œuvre qui permettront aux élèves d'analyser un milieu contrasté (puisque, avant tout, agricole et viticole) par des échanges directs avec des personnes ayant des témoignages de vie différents.
début Gilly * sommaire & édito 083
Pour vous donner un bref aperçu des compétences disciplinaires traitées, nous vous résumons les activités prévues:
- E.D.M.: sur base d'enquêtes et de documents, nous appliquerons la grille d'analyse du milieu étudié pour Gilly-Belgique à celui de Gilly-Suisse.
- Français: rencontres avec l'équipe éducative et les élèves de Gilly-Suisse pour comprendre des "systèmes" éducatifs peut-être différents.
mise en parallèle et création de contes et légendes Gilly-Suisse et Gilly-Belgique.
- Education physique: utilisation des infrastructures sportives mises à notre disposition, mais aussi jeu de découvertes pour visualiser l'environnement.
- E.S.T.: application de fiches d'observation et d'analyse à la vigne, principale ressource de Gilly-Suisse.
- Informatique: sur base d'enquêtes et de documents, analyse du niveau de vie et du pouvoir d'achat à Gilly-Suisse et Gilly-Belgique.
De plus, nous nous proposons d'emmener les panneaux de notre exposition Gilly-Belgique et inviter les habitants à découvrir nos différences et nos particularités. Cela nous permettra de réexploiter les échanges, les discussions, les témoignages que les élèves ont déjà pu susciter lors de leur exposition.
Des repères précis pour évaluer le projet
Ces référentiels ont permis une évaluation rigoureuse du projet. Nous ne publions que "compétences de base" et "compétences en français"
Compétences de base
1 |
utiliser les livres de référence |
2 |
relever à partir de documents les informations recherchées |
3 |
trouver les documents qui correspondent au questionnement |
4 |
respecter les consignes de travail |
5 |
découvrir l'action de l'homme sur l'environnement |
6 |
comprendre les personnes qui sont différentes de nous |
7 |
participer à un travail - de groupe |
participer à un travail - de classe |
|
participer à un travail - d'interclasses |
|
8 |
réaliser des panneaux en respectant - l'écriture |
réaliser des panneaux en respectant - le soin |
|
réaliser des panneaux en respectant -la présentation |
|
réaliser des panneaux en respectant - l'esthétique |
|
9 |
organiser et respecter un emploi du temps établi de commun accord (élèves - éducateur - professeurs) |
10 |
respecter le code de vie établi de commun accord (élèves - éducateur - professeurs) |
11 |
tenir ses documents avec ordre et clarté |
12 |
présenter ses documents avec - soin |
présenter ses documents avec - clarté |
|
13 |
élaborer un questionnaire d'enquête |
14 |
identifier dans les données d'une enquête les informations correspondant au questionnement |
15 |
retranscrire fidèlement des informations (orales et écrites reçues) |
Compétences disciplinaires français
Activité fonctionnelle : Élaborer un programme d'activités pour le projet "Gilly (Suisse)" à partir de documents touristiques et géographiques en respectant les contraintes de lieu, d'espace, de temps, de prix. |
|
A |
Lire |
1 |
comprendre des guides touristiques en utilisant les livres de référence |
2 |
orienter sa lecture suivant le projet (que recherche-t-on?) |
B |
Parler |
3 |
exprimer ses souhaits sur ce qu'on a vu, lu, entendu |
4 |
présenter - à la classe les activités sélectionnées |
présenter - à d'autres classes les activités sélectionnées |
|
5 |
formuler des questions à partir des exposés des élèves |
6 |
exprimer son avis en respectant l'autre |
C |
Écouter |
7 |
être à l'écoute des autres pour sélectionner les activités communes - à la classe - aux autres classes |
D |
Écrire |
8 |
établir une liste des activités en tenant compte des contraintes |
9 |
compléter la grille horaire en respectant les contraintes |
début Gilly * sommaire & édito 083
Comme les élèves le signalaient à notre sous-Directeur, lors de l'évaluation après le séjour, ils n'avaient plus l'impression "d'être en français, en E.D.M., en E.S.T..." Autrement dit, ils utilisaient leurs compétences interdisciplinaires avec n'importe quel professeur responsable du groupe. D'où l'importance de nos réunions de coordination pendant lesquelles chaque professeur est mis au courant des objectifs poursuivis par ses collègues.
OBJECTIF "LECTURE D"
Classes de quatrième * Présentation: J.-L. Rossion & Fr. Peiffer I.S.C. LA ROCHE
du départ à l'arrivée * Pédagogiquement, que retenir de cette expérience?
Au départ
* FAIRE LIRE/DÉCOUVRIR la bande dessinée, les auteurs de bandes dessinées à deux classes de 4e G/I, soit à 37 élèves.
* *- à travers un CATALOGUE de 150 titres de BD dont les auteurs étaient classés en:
- auteurs classiques (ex.: Hergé, Jacobs, Franquin, etc.);
- auteurs à découvrir (ex.: Cosey, De Spiegeleer, Servais, Berthet, etc.).
*
* pour EFFECTUER UN PARCOURS/LECTURE étalé sur un système pyramidal à six niveaux dégressifs et 21 cases (une case par BD), avec des consignes particulières de lecture pour chaque niveau.
La seule obligation de lecture était de remplir au minimum le premier niveau, soit six BD.
Exemple:
1er niveau, 6 auteurs différents, dont 2 classiques et 4 à découvrir;
2e niveau, 5 auteurs différents, dont 2 classiques et 3 à découvrir;
du 3e au 4e niveau, au choix, mais pas plus de deux livres d'un même auteur.
* un bonus (converti en Pt pour le travail journalier) était accordé à la fin de chaque niveau.
* pour chaque livre lu, une FICHE/LECTURE, cotée sur 20 Pt, à rendre avec un RÉSUMÉ de la BD (structuré en trois parties conformément au schéma fonctionnel de la fonction narrative),
avec une appréciation personnelle de la BD et une justification de la cote accordée.
* délai du travail de lecture: du 8 décembre au 28 février.
* "obligation" de se débrouiller pour trouver les BD à lire, soit en librairie, soit en bibliothèque ou bibliobus.
* parallèlement, en classe, analyse des techniques de la BD, avec le support de trois montages dia:
1. BD = histoires en images.
2. BD, un certain art du cadrage.
3. BD, un art certain du montage.
À l'arrivée
* Un total de 715 BD lues!
* 22 élèves ont accompli le parcours proposé, soit 21 BD.
2 élèves ont lu 20 BD.
1 élève a lu 19 BD.
4 élèves ont lu 18 BD.
Etc.
* Résumés:
L'amélioration de la technique du résumé de texte a surtout été sensible chez les élèves ayant rendu régulièrement des fiches (c'est-à-dire chaque lundi) et bénéficiant, dès lors, de conseils appropriés.
* Visite des bibliothèques communales ou provinciales:
Cette démarche fut considérée comme extrêmement bénéfique par la plupart des élèves, qui ont pu ainsi apprécier les possibilités de documentation existante... pour d'autres cours ou travaux.
Exploitation(s)
* Les cotes de lecture attribuées par chaque élève aux BD lues ont servi à établir un "hit-parade" des meilleures BD.
* Un classement des BD les plus lues a été réalisé.
* Un classement des lecteurs a été réalisé sur base des cotes attribuées pour les fiches/lecture.
Des cotes vraiment excellentes; un seul échec enregistré.
* Pour l'examen de Pâques:
1. Travail écrit:
analyse d'une BD choisie dans un sous-catalogue de 40 BD, suivant certains critères.
présentation structurée du travail (table des matières, bibliographie, notation des références, etc.).
utilisation obligatoire du vocabulaire technique vu en classe.
2. Examen oral:
Présentation originale de la BD analysée:
Une table des matières est demandée à chacun comme support écrit.
[NDLR: Plus tard dans l'année, chaque élève, quand il présentera une chanson, reprendra ce "type d'écrit"! - Bel exercice de "transfert" de capacité... et d'apprentissage de hiérarchisation des connaissances!]
3. Examen écrit portant sur la théorie vue en classe.
* Voyage pédagogique: la visite du CBBD (Centre Belge de la Bande Dessinée) à Bruxelles s'imposait!
Pédagogiquement, que retenir de cette expérience?
1. Le travail d'équipe réalisé par deux professeurs:
Mise au point des modalités du parcours-lecture
Choix des auteurs, des titres des BD
Choix des stratégies de correction (critères communs)
Partage des corrections (d'après les titres, et non d'après les élèves)
Partage de la préparation des montages dia, de leur présentation aux deux classes réunies
Etc.
2. La lutte contre l'échec scolaire passe chez l'élève par
a. Une bonne compréhension des consignes données
b. Une bonne gestion du temps de travail (délai à respecter, étalement du travail...)
c. Une appropriation intelligente des conseils donnés pour améliorer une technique de travail
d. Une débrouillardise de chaque instant pour trouver les outils de travail (ici, la recherche en bibliothèque)
e. Un intérêt évident pour le travail proposé
Ajoutons que cette expérience a été accompagnée d'un petit bulletin d'informations concernant le Parcours-lecture BD lui-même (évolution des cotes, statistiques diverses) et la BD en particulier (historique, personnages célèbres, place de la femme dans la BD, etc.).
début lecture BD * sommaire & édito 083
Au pays des Trévires, un mini-festival transfrontalier de théâtre pour les écoles secondaires...
Le Cocon * Les vingt-deux infortunes d'Arlequin * Agamemnon * Dom Juan
Depuis quelques années, est organisé au printemps un mini-festival de théâtre ouvert aux écoles secondaires de la région frontalière "Belgique, France, Grand-Duché du Luxembourg". Plusieurs collègues ont déjà évoqué ce festival dans notre revue.
Cette année 1994-1995, les écoles participantes ont été, pour la Belgique:
Etablissements |
|
Responsable(s) - Titre du spectacle: |
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Arlon |
Athénée Royal |
La La voix, par l'Atelier "Jeune Théâtre" Compositions dans le style de la Commedia dell'Arte, par l'Atelier d'Expression corporelle |
|||
|
Institut Notre-Dame |
Dominique Jacques, Agamemnon Pierre Gilson, Et si d'amour on parlait |
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Institut Sainte-Marie |
ChChristian Schandeler, Le Cocon Benoît Bernard, Arlequin et ses infortunes |
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Florenville |
CS d'enseignement libre |
YvYvette Chantry, Entrez sans frapper |
|||
Habay |
CS St-Benoît |
MaMarie-Thérèse Verdure & Françoise Dubois, Dom Juan... de not notre époque |
|||
Messancy |
Institut de Nazareth |
DoDominique Spies, création collective d'après Dom Juan (2, 1) Marie-Claire Hansel, Le Cœur en poche, d'après le roman de Christine Aventin, et Chauve qui peut |
Les lieux de représentation ont été choisis selon les différentes formes théâtrale:
Arlon (Maison de la Culture), pour les "dramatiques" (Agamemnon, Roméo et Juliette...);
Florange, près de Thionville (Centre Culturel) pour des spectacles "commedia dell'arte" (Arlequin...);
Thionville (Théâtre populaire de Lorraine), pour la comédie proprement dite.
Au total, plus de 40 productions (textes du répertoire, adaptations, créations...)! Dans l'attente d'autres relations, à paraître dans L.M.D.P., en voici quatre qui nous semblent avoir en commun de souligner que participer à un tel festival est tout à fait dans la ligne d'une pédagogie dynamique: Au diable donc, l'idée que l'on va "perdre du temps", "créer le désordre"... et autres réactions timides !
On lira, dans les pages suivantes:
Christian Schandeler, I.S.M.A., classe de 5e, français 6h/semaine. En définissant les étapes du projet et la méthode de travail, il situe la participation au Festival dans le "parcours d'ensemble" du cours de français.
Benoît Bernard, I.S.M.A., classe de 2e, élèves du groupe activité théâtre, nous communique le questionnaire d'évaluation rempli par les élèves après le Festival.
Dominique Jacques, I.N.D.A., classe de 6e, 6h/semaine: document de présentation (aux parents, aux collègues...) - Quels objectifs sont poursuivis quand on projette de participer à un festival de théâtre?
Marie-Thérèse Verdure et Françoise Dubois, CSB Habay, classe de 5e: Une expérience de théâtre qui donne du sens à l'ensemble du (par)cours de français.
LE COCON
comédie en un acte, création collective écrite et mise en scène par la classe de 5e, français 6h, sous la direction de Christian Schandeler.
Ou: À quoi bon tout cela, s'il n'y a pas d'organisation!
1. Les étapes du projet
A. Lecture de la pièce l'Œuf, de Félicien Marceau |
|
|
B. Analyse pour retirer les principes directeurs nécessaires à la réécriture |
Fin janvier | |
C. Réécriture (3 heures/semaine) |
Mi-février | |
D. Mise en scène (2 h/sem., sauf la semaine avant la présentation: 4 heures) |
||
E. Présentation au mini-festival |
Le 18 mai |
2. Méthode de travail
La réécriture de l'Œuf portera sur l'histoire (le résultat de la mise en intrigue des événements), sur le personnage et sur le cadre (le contexte spatio-temporel).
|
L'Œuf (analyse) |
Le Cocon (réécriture) |
Sur quels principes construire la pièce? 1. Le principe du joker: |
Un seul personnage pour interpréter le double rôle du narrateur et du personnage dont il raconte l'expérience passée. Nous conserverons ce principe pour notre personnage central: Timothée, parce qu'il constitue une des originalités du texte. La pièce se joue dès lors sur la dichotomie: - présent/premier plan ètemps/lieu où joue le narrateur - passé/second plan è temps/lieu où évolue le personnage. |
|
2. Comment l'auteur fait-il le lien entre les grandes séquences? |
L'analyse du "système de la vie" repose sur un ensemble de stéréotypes pris au pied de la lettre et de préjugés dont le narrateur va s'efforcer de démontrer l'hypocrisie. Ces affirmations péremptoires servent de lien entre les différentes séquences de cette démonstration par l'absurde et permettent de passer d'un thème à l'autre. |
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Les grandes séquences du texte: - Prise de conscience du fonctionnement du système. |
«Il se réveilla frais et dispos.» |
«L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.» |
- La relation amoureuse |
«À 19 ans, j'avais toujours ma fleur. Ça ne pouvait plus durer.» |
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- La famille - Le travail / L'école |
... «Le vol, ça mène à l'échafaud. » |
«On s'est sacrifié pour toi!» «La tricherie, ça mène à l'exclusion.» ... |
L Les personnages (nom, âge, origine sociale, physique, caractère, mobiles):
> étude des rôles actantiels |
Narrateur/personnage: Magis. Personnages secondaires. Les caractéristiques de ces personnages ont cependant parfois été altérés, ainsi que leurs répliques. |
Timothée Les copains d'école: Socrate (l'intellectuel), Fred, les autres élèves (figurants); le père; Willy, Amandine; Clovis (le fils); le directeur d'entreprise. |
Nous avons conservé la structure de l'Œuf, ses principes d'écriture, parfois une scène, quelques répliques que nous nous sommes efforcés d'insérer dans un scénario original.
Et les objectifs du cours dans tout cela? Si gérer un travail d'analyse de texte (point de vue du narrateur, schéma actantiel, analyse des personnages, de l'espace, du temps), mettre en œuvre l'écriture collective de la pièce, mettre en scène (et modifier le texte lorsque la réplique tombe à plat), jouer devant environ deux cents élèves... ce n'est pas rencontrer les exigences du programme, je me demande ce qu'il faut faire!
Timothée, le personnage central de cette comédie, est un observateur pointu de la réalité quotidienne qui s'applique à décoder le fonctionnement du «système de la vie»...
Pour ma mère, j'étais un oisillon dans son nid, à qui elle apportait à manger. Celui qu'elle protège, qu'elle couve. Elle aurait même été prête à m'arracher les plumes pour empêcher que je m'envole. Alors que les copains pouvaient sortir plus tard, plus souvent, où ils le désiraient, et que leurs parents ne cataloguaient pas leurs fréquentations. Moi, je voulais sortir du cocon qui m'étouffait. Prendre le large. Passer la porte pour me retrouver dans la pièce où tous les copains étaient déjà. Mais moi j'étais là devant cette porte avec ma mère qui servait de serrure et je ne parvenais pas à trouver la clé pour l'ouvrir, cette porte!
ARLEQUIN ET SES INFORTUNES
début festival transfrontalier * sommaire & édito 083
Spectacle (presque) impromptu, librement inspiré de la comédie Les vingt-deux infortunes d'Arlequin, de Goldoni; interprété par les élèves de deuxième - activité théâtre - de l'ISMA.
Mise en scène: Benoît Bernard; masques: Anne-Christine Woygnet-Dechamps; costumes: Chantal Fasbender-Bernard.
Ou : À quoi bon tout cela, s'il n'y a pas d'évaluation!
Ce spectacle a été créé à partir des idées des élèves du cours de théâtre: ces idées ont pu voir le jour grâce à un scénario extrait de Mille ans de théâtre, éditions Milan. Différentes versions ont été éprouvées dans le cadre du cours de théâtre.
Après le festival, les élèves ont pu évaluer leur travail, grâce au questionnaire que nous retranscrivons ici.
«Nous voici pratiquement arrivés au terme de notre année de théâtre... Nous avons encore le tout frais souvenir de notre spectacle Arlequin et ses infortunes, que nous avons eu l'honneur de présenter par deux fois. Tes impressions m'intéressent. Veux-tu avoir l'amabilité de répondre aux questions suivantes? Un tout grand merci pour ta collaboration!»
Questions du professeur |
Quelques réponses d'élèves |
Les répétitions |
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Tes impressions sur le travail accompli - ambiance - motivation - recherche du mieux... |
Ce spectacle me tenait très à cœur. Si, à cause de ma jambe, je n'aurais pas pu jouer, cela aurait été HORRIBLE! (Julie) - Nous étions motivés pour donner le meilleur spectacle possible. (E. Ridley) - Sans la motivation, on n'aurait rien pu faire. (Claudine) - Le groupe s'entendait bien; tout le monde était d'accord pour faire cette pièce. (Sylviane) - On rigolait bien, mais même aux répétitions, on avait quand même la trouille. (Délia) |
As-tu ressenti le besoin de répétitions fréquentes? Pourquoi? |
Sans répétitions, on n'arrive à rien! (Laurent) - Oui! pour les "petits détails" qui auraient pu faire "couler" la pièce. (Maximilien) - Je n'aimais pas tellement ce que je disais (...). C'est pour cela que je ne retenais pas toujours bien mon texte. (Gaëlle) - Oui! Parce qu'on recherchait toujours le meilleur de nous-mêmes. (Anabella) |
La pièce |
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Tes impressions sur le travail de rédaction |
On peut dire que le professeur était vraiment motivé par nos idées. (Claudine) - Très très très bon manuscrit: blagues, bonne formulation des phrases. (Emilie) C'est surtout bien parce que les idées étaient venues des idées des élèves. (Basile) |
Le spectacle (14 mai à Arlon, 22 mai à Florange)
Tes impressions sur les instants qui précédaient le début du spectacle |
Anxieux et heureux de le présenter. (Thomas) - Le cœur à 100 à l'heure, mais c'était SUPER! L'insouciance de certains m'énervait. (Julie) - Certains regardaient derrière le rideau et commençaient à s'affoler en voyant les personnes dans la salle. (Yannick) |
Tes impressions sur les réactions du public durant le spectacle |
Très bonne; je m'attendais à des huées. (Thomas) - [A Florange]Très bonne pour toute la salle, excepté celles des grands débiles du premier rang qui jouaient comme des nouilles!!!!!!! (Claudine) - Spectateurs très ouverts au moindre jeu de mots. (Maximilien) |
Qu'as-tu ressenti à la présentation finale? |
L'envie de recommencer. (Catherine) - Un soulagement de n'avoir pas eu de trou de mémoire. (Guillaume) - Heureuse! Quelque chose en moi qui éclatait! (Gaëlle) - Génial! Le déluge. (Julie) |
Comment as-tu vécu l'«après-spectacle»? |
Toutes les personnes que je connaissais sont venues nous féliciter. J'étais heureux. (Laurent) - Tout le monde était étonné: d'habitude, je suis timide et là, je suis sortie de moi-même! (Julie) - Les copains et les copines sont venus nous féliciter. C'est super-méga-génial. (Délia) |
Tes impressions sur la journée vécue à Florange - ambiance, spectacles, organisation... |
Regarder des spectacles d'écoles différentes..., manger dehors sur la pelouse: super sympa! (Yannic) - Un peu long (5 spectacles de suite). Une expérience inoubliable! (Julie) - Un professionnel nous a emmenés faire de l'improvisation: on s'est marré comme des fous. (Délia) |
A Florange, as-tu eu des contacts avec des étudiants d'autres écoles? Si oui, détaille-les quelque peu. |
Oui, des félicitations surtout, mais aussi des encouragements réciproques et quelques nouveaux amis. (Catherine) - Oui, ils étaient très sympathiques. (Marie) |
Ton "expérience" théâtrale...
Que dirais-tu à un élève de 6ème primaire qui voudrait choisir l'activité théâtre en 1ère secondaire? |
Qu'il se prépare à bien choisir, car l'activité théâtrale n'est pas de tout repos. C'est un bon exercice pour les gens qui sont timides. (Aurélie) - «Vas-y, c'est très bien; tu apprendras à mieux parler, à ne plus avoir peur quand tu es en public.»(Laurent) - «Prends l'activité théâtre, parce que c'est très bon pour vaincre sa timidité, et c'est une chouette expérience, surtout si vous mettez une pièce en scène. C'est très bête que je n'ai pas pris [cette activité] en première.» (Vanessa) |
Si tu veux ajouter un commentaire, il est le bienvenu... |
Je trouve ça bête qu'il n'y a plus activité théâtre l'année prochaine. (Vanessa... [et 5 autres!]) - J'espère, plus tard, pouvoir développer mes capacités (si j'en ai!)... (Julie) - Merci pour cette année, grâce à laquelle nous nous sommes mieux connus. (Gaëlle) - J'aimerais venir au théâtre du mercredi. [Activité libre] (Julie) |
AGAMEMNON - Adaptation de la tragédie d'Eschyle par la classe de 6e (français 6h) de l'I.N.D.A.
Présentation: Dominique Jacques
début festival transfrontalier * sommaire & édito 083
Nous reproduisons ici une partie de l'information communiquée aux parents, aux collègues, aux spectateurs.
Au recto...
Le "générique" du spectacle présente les élèves et les professeurs engagés dans le projet: acteurs, responsables de la sonorisation, éclairagiste, créateur de l'affiche, auteur du script, groupe de confection des costumes (Madame Lambert et les élèves de la section couture), et enfin Dominique Jacques, pour la mise en scène.
Au verso...
Ou: À quoi bon tout cela, si on n'en déclare pas les objectifs?
Le projet
"Monter" Agamemnon, d'Eschyle, pourquoi?
Pour renouer avec le temps terrible où les hommes étaient des héros, les femmes, des reines ou des prophétesses, quand la scène se faisait le réceptacle des paroles secrètes des dieux...
Pour le chœur et sa clairvoyance du destin en action...
Pour les mots d'Eschyle, afin qu'ils se réincorporent, qu'ils vibrent dans la bouche d'adolescents de l'an 2000 comme ils ont vibré dans celle des choreutes hellènes, dans la nuit des amphithéâtres...
Douce ivresse! Dionysiaque?
Agamemnon et Ménélas ont levé une armée contre Troie, pour venger l'injure que cette ville a fait subir aux Grecs. En effet Aperçu de la pièce
, le Troyen Pâris a enlevé la belle Hélène, la femme de Ménélas.
Au palais d'Agamemnon, on attend le retour du roi. Mais des sentiments divers agitent ceux qui guettent l'arrivée du guerrier. De vieilles rancœurs couvent, prêtes à exploser. Cette famille n'est pas la première venue, c'est celle des Atrides. Et à quoi peut bien songer Clytemnestre, la femme d'Agamemnon, qui a vu son époux sacrifier Iphigénie, sa propre fille, pour obtenir des vents favorables à son expédition?
Le théâtre à l'école
L'INDA, situé à Arlon, compte à peu près 1000 élèves. Cette pièce s'est créée dans le cadre d'un cours de français 6 heures, partiellement pendant les cours - 2 heures - et partiellement en dehors: répétitions, travail sur le texte.
Les élèves qui présentent Agamemnon ont joué l'an dernier dans Desdichado, une création collective, à l'école et au mini-festival transfrontalier 1994. La classe de sixième de l'année dernière avait participé à deux créations collectives, avec le même professeur:
Les confidences des enfants du siècle (1993)
Celtitudes (1994).
Les élèves ont participé avec beaucoup d'ardeur, malgré la difficulté du texte d'Eschyle. Mais son souffle nous a tous emportés...
D. J.
su
Faire du théâtre...: aller à Molière en passant par Freddie Mercury
début festival transfrontalier * sommaire & édito 083
Marie-Thérèse Verdure, en collaboration avec Françoise Dubois 1
Ou: «À quoi bon, tout cela? - À donner du sens à un (par)cours de français!»
Intérimaire de Marie-Thérèse Verdure, Françoise Dubois "a permis au projet de se poursuivre et de prendre corps" (M.T.V.).
Le projet mini-festival
Occasion de créer plus de cohésion dans un groupe-classe
d'offrir un petit lifting (jamais superflu) au cours de français
d'aller au texte en faisant appel à d'autres moyens d'expression
d'aller à Molière en passant par Freddie Mercury
occasion offerte à chacun d'évoluer
de relever son propre défi
de résister aux découragements
d'apprivoiser sa peur
d'apprivoiser l'espace
d'apprivoiser les planches
d'y monter... même, carrément
tous ensemble
chacun à sa façon.
Les élèves ont d'abord été «invités» à se plonger dans la lecture de Don Juan de Charles Bertin. Occasion pour moi de leur parler de ce mythe (en abordant par la même occasion cette notion) et de voir comment un écrivain - belge de surcroît - (petit crochet par le monde littéraire belge) se l'est approprié.
Je leur ai ensuite demandé de comparer l'œuvre de Bertin à celle de Molière (et hop, un livre de plus à se «taper», me diront certains d'entre eux).
La classe est frappée par la diversité de langage, certes, mais aussi par la différence de conception du personnage don Juan. Celui-ci apparaît plus blasphémateur, plus débauché chez Molière, relèvent les élèves.
Et c'est vrai que, chez Bertin, Don Juan semble plus «humain», moins «entier dans le mal», davantage conscient de la cruelle division qui existe en lui.
Et oui, de Tirso de Molina à Molière, de Molière à Bertin, en passant par la littérature, la musique, les époques, les genres, Don Juan a parfois subi certaines mutations parfois étonnantes.
*
C'est à partir de cette réflexion qu'est née l'idée d'une adaptation très libre du mythe de don Juan.
Aujourd'hui, en cet an de disgrâce, le ciel a perdu patience. Les dieux ont rendu leur sentence: cette petite ville n'entendra plus parler de Don Giovanni, ni les autres d'ailleurs. Les femmes le pleureront peut-être, les portes des couvents s'ouvriront peut-être plus que de coutume... les parents pousseront de longs soupirs de soulagement. Don Juan ne périra pas par la foudre, pas encore. Les dieux peuvent parfois être... «cléments». Don Juan traversera le temps à la vitesse de l'éclair: et là, il aura sa dernière chance d'expier ou de changer. Ainsi l'a décidé le ciel qu'il a si souvent offensé... Chuut... mais l'enfer s'impatiente.
Et les élèves de phosphorer, de délirer parfois, de faire appel à leurs souvenirs ou à leur imagination... pour visualiser Don Juan, envoyé au beau milieu de notre siècle, affublé d'un langage ampoulé, de vêtements désuets, toujours obsédé par le besoin de séduire. Le voilà confronté à un monde moderne où les femmes, flics ou psychiatres, ne sont plus habituées à se laisser "baratiner", et encore moins berner.
Pour Don Juan, c'est la folie qui est au rendez-vous, et non la mort cette fois... pour le plus grand plaisir des élèves qui travaillent à "leur" projet.
Création individuelle, emprunts à Molière ou à Bertin, choix de poèmes (Hugo, Chavée) pour suggérer autrement la mort, le désespoir, le «carpe diem», de musiques (Carmina Burana, La danse du sabre, Queen...), de costumes... La classe s'active.
Les uns répètent quelques tirades qu'ils ont au préalable choisies, les autres exercent leur voix, domptent leur souffle, ou leur timidité... Et tous se lancent à l'eau, interviennent devant la classe par le biais de petits jeux d'expression de plus en plus exigeants.
On imagine des mouvements, des attitudes, des danses, en toute modestie, certes, mais avec bonne humeur.
La musique et les corps se font symbole.
Les mots ne sont plus seuls à signifier: la musique, les regards et les corps se rejoignent pour dire la peur de l'homme, la mort, la destinée, le défi, la séduction, la tromperie.
Don Juan cesse quelque peu d'être un de ces livres poussiéreux et soporifiques. Il est là, au milieu de la classe; il est LA classe, le temps d'un projet, d'un enthousiasme.
Dans les années 60..., une redécouverte de MOLIÈRE
C'est paradoxalement la critique américaine qui, dans les années 1960, a redonné une âme à l'œuvre de Molière, grâce, notamment, à une série d'analyses extrêmement brillantes et extrêmement fouillées de la grande trilogie Tartuffe / Dom Juan / le Misanthrope. Elle a eu le mérite de rendre à Molière ce qui lui avait toujours appartenu, / de montrer en lui un créateur chez qui la création, constamment, «se dépasse en conscience de soi» non seulement un poète comique de première grandeur - certainement le plus grand, avec Rabelais, que la France ait connu -, mais encore un «théoricien» de la comédie, qui a parfaitement maîtrisé son œuvre de bout en bout et n'a cédé aux «circonstances» que ce qu'il était contraint de leur céder. Par voie de conséquence, l'œuvre elle-même a retrouvé une cohérence et un dynamisme interne qu'elle n'aurait jamais dû perdre, elle a enfin été considérée dans son déroulement et sa temporalité, non comme une succession toute fortuite de moments, mais comme une sorte de tissu vivant et continu. On s'est aperçu qu'elle obéissait à une évolution, qu'elle était comme entraînée par un mouvement à la fois nécessaire et concerté - mouvement qui, à travers la crise profonde provoquée en 1664 par l'interdiction de Tartuffe, conduit Molière de la comédie humaniste classique au spectacle total de la comédie-ballet.
Gérard DEFAUX, in De la littérature française, sous la direction de Denis HOLLIER, Bordas éd., 1993, pp. 323-324.
début festival transfrontalier * sommaire & édito 083
Ni prosélytisme ni dénigrement...
Parce que "culture" rime avec... "ouverture".
Demandez à vos élèves à quoi font allusion ces quelques passages, dans quel contexte ils pourraient être utilisés (et vous pouvez vous-mêmes leur en proposer bien d'autres de cette sorte...) !
Quelle pêche miraculeuse! C'est fini, tes jérémiades? Chacun a sa croix... Incrédule comme Thomas! Pauvre comme Job. C'est David contre Goliath! Les derniers seront les premiers. La pomme de terre, disait-on autrefois, est la manne des pauvres. «Il y a une manière pharisienne d'être un publicain.» (Jean Guitton, Nouvel art de penser) Beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. |
Voici le temps des vaches maigres...! «C'était le cri de Rama, un véritable De Profundis» (Karen Blixen, à propos d'un personnage de La ferme africaine [Out of Africa], 1937) La voix étroite (RTL, 20 juillet 1989, après l'élection de Jaruzelski à la présidence de la Pologne par le Parlement... à une seule voix de majorité). Il faut toujours un bouc émissaire! «J'appartiens à la race élue... pour le moment en ballotage.» (Tristan Bernard - d'origine juive - donnant une conférence à Cannes au début de l'occupation allemande... - Cité par Roger PEYREFITTE, Les Juifs, Flammarion, 1965, p. 208). |
Dans notre pays comme ailleurs, dans le "public" comme dans le "privé", chez les "croyants" comme chez les "athées", des voix autorisées se font entendre, déplorant l'inculture religieuse de beaucoup de jeunes. Il ne s'agit pas de prosélytisme, d'endoctrinement, mais de prise de conscience que notre culture est nourrie de références, qui affleurent jusque dans les formes langagières les plus courantes, voire les plus banales. Parmi ces champs de références, les "grandes religions", et particulièrement cette vaste bibliothèque qu'est la Bible, qui "nourrit" les cultures judéo-chrétiennes!
Faute de saisir ces allusions, bien des textes, bien des images... peuvent demeurer illisibles.
Fa
«Les établissements, publics comme privés, s'inquiètent depuis quelque temps, de l'ignorance de leurs élèves à l'égard des réalités religieuses. Même pour un athée ou un agnostique cultivé, il est des textes ou des faits historiques sur lesquels on ne peut pas se permettre de "faire l'impasse", sous peine de paraître inculte, voire d'échouer à un examen à la suite d'un contresens de première grandeur! C'est en toute bonne foi que les élèves d'un grand lycée parisien à qui l'on présentait une reproduction du célèbre Saint Sébastien percé de flèches de Mantegna pensaient avoir affaire à un malheureux cow-boy tombé dans l'embuscade des Sioux! C'est probablement à la suite de telles déconvenues que peu à peu, l'idée à pris corps d'instaurer, dans les établissements scolaires, des cours ou des conférences de "culture religieuse" qui, sans aucune intention de prosélytisme ou de dénigrement, permettraient aux jeunes de connaître l'essentiel des grandes religions.»
Michel BARLOW (professeur à l'Université de Lyon II), L'évaluation scolaire - Décoder son langage, éd. Chronique Sociale, 1992, p. 173.
Même réflexion, chez Nicole Gueunier (professeur à l'Université François Rabelais, Tours):
[J'ai ] la conviction que, si occultée ou récupérée qu'elle puisse être, la Bible demeure dans notre société, sinon LE grand code [expression de W. Blake, qui voit dans la Bible le grand code de l'art...], au moins l'un des «grands codes» (ou «clés») qui ouvrent l'accès à la culture: non seulement arts et littératures, mais le fondement même de ceux-ci, c'est-à-dire la langue.
Au cours d'une petite enquête menée l'an dernier dans quelques classes de Lycée, j'ai pu me rendre compte qu'avec un certain nombre de références à l'Antiquité gréco-latine se perdaient toutes sortes d'expressions bibliques pourtant vivantes dans le français non seulement littéraire mais aussi et simplement médiatique. Quand Libération évoque «le calice bu jusqu'à la lie" à propos des derniers épisodes de la carrière d'E. Honecker, comment l'entendront les élèves de Terminale qui voient dans cette locution un synonyme élégant de «se saouler», ou dans «porter sa croix» l'équivalent de «garder sa religion» (comme on «porte» voile ou kippa), de la même façon d'ailleurs qu'ils tiennent Morphée et Hercule respectivement pour des noms de «chienne» et de «chien», et que des étudiants de Licence ont judicieusement interrompu quelque docte tirade pour me demander le sens de l'expression «le veau d'or».
Le français aujourd'hui, numéro 90 (juin 1990), p. 87, dans l'introduction d'un article intitulé Approche sociolinguistique du texte biblique (deuxième partie de cet article dans le numéro 91).
Viennent de paraître - bien à propos ! - deux livres qui pourront éclairer les enseignants soucieux d'élargir leur propre horizon culturel et celui de leurs élèves. Des ouvrage rigoureux, objectifs, rédigés par des spécialistes de l'histoire:
D. Fouilloux, A. Langlois, A. Le Moigné, F. Spiess, M. Thibault, R. Trébuchon: Dictionnaire culturel de la Bible Cerf-Nathan, 1990
Nicole LEMAÎTRE, Marie-Thérèse QUINSON, Véronique SOT:
Dictionnaire culturel du Christianisme Cerf-Nathan, 1994
Chaque article de ces ouvrages comprend un appareil culturel avec l'une ou l'autre des rubriques suivantes:
Locutions et proverbes (L. & P.): mots et expressions d'origine biblique ou chrétienne passés dans le langage actuel, littéraire ou courant. Avec explication du sens et de la provenance.
Exemples - A l'article foi (DCC): La foi du charbonnier - Il n'y a que la foi qui sauve - Une foi à transporter les montagnes - Être comme saint Thomas - N'avoir ni foi ni loi.
A l'article pardon (DCB): Tendre l'autre joue. - A l'article yod (DCB): Sans en changer un iota.
Références littéraires (Litt.): dans l'ensemble de la littérature occidentale, particulièrement de la littérature de langue française.
Exemples - A l'article martyre (DCC): Chateaubriand, les Martyrs, 1809 - Gabriele d'Annunzio, Martyre de saint Sébastien (1911).
A l'article chandelier à sept branches (DCB): Stefan Zweig, Le Chandelier enterré.
de même: Références iconographiques: «œuvres choisies pour leur valeur esthétique (...) et aussi pour la facilité d'accès» - Références musicales et Références cinématographiques.
Citons encore Daniel Delas (Université de Paris X): comme ses collègues universitaires cités plus haut, il souligne, lui aussi, la nécessité de ne pas "se couper" de l'univers biblique, et religieux en général:
La culture des élèves n'a plus guère de racines religieuses ou, quand elle en a, ce sont rarement des références chrétiennes; quant à celles de leurs professeurs, elles ne sont plus elles-mêmes ce qu'était celle des générations d'«avant-guerre» et la plupart des termes-clés autour desquels a tourné le débat intellectuel et moral des siècles passés ont perdu de leur netteté: grâce, index, infaillibilité, laïc, monophysisme. Cet ouvrage pourra être d'un utile appoint. Les notices sont bien choisies, rédigées dans un souci pédagogique d'objectivité, exempt de toute préoccupation catéchétique ou confessionnelle. A une époque où la notion de patrimoine culturel revient au premier plan, on trouvera là un outil efficace et sérieux.
Supplément de juin 1995 de la revue Le français aujourd'hui (p. 19): recension du Dictionnaire culturel du christianisme.
début "Ni prosélytisme ni dénigrement" * sommaire & édito 083...
Des élèves sur les planches
«Nous avons été reconnus...»
Institut St-Remacle, Marche-en-Famenne, 17 mars 1995
Des élèves du technique et du professionnel ont présenté un vaudeville musical composé par leur professeur de français, Roger Dubois, assisté de sa collègue, Marie-Henriette Noterdaeme, et du secrétaire de l’école, Éric Ruwet, chef d’un l’orchestre d’élèves.
Spectacle coproduit par la Maison de la Culture Famenne-Ardenne, et présenté dans le cadre de la traditionnelle Journée de l’École technique et de la première Fête de la langue française.
La scène se passe dans une bonne famille de Marche en 1995. Tombé veuf à 39 ans, suite à un accident qui coûte la vie à son épouse Huguette, Octave, responsable d’une petite entreprise, s’efforce de bien gérer ses affaires avec l’aide et les conseils de son dévoué comptable Arthur. Il consacre tous ses temps libres à ses deux filles adorées, Sarah et Natacha, charmantes adolescentes... mais voilà: l’appel de la vie a surpris nos filles, et leur jeune cœur ne demande qu’à s’enflammer...
En prélude à ce texte inédit, le fabliau médiéval Estula.
L’objectif poursuivi:
en réalisant du théâtre avec des élèves souvent sous-considérés, du moins pour les cours généraux, mettre ceux-ci en valeur devant leurs parents, leurs professeurs, leur école.
Mais il est temps de laisser la parole à ces jeunes artistes:
Gérald: Nous avons eu la chance d’interpréter devant une assemblée chaleureuse une pièce théâtrale.
Muriel: Cette tâche, au départ, me semblait ambitieuse et périlleuse, vu que les acteurs provenaient d’horizons différents.
Sandrine F.: Je pense que ce fut une expérience enrichissante pour tous. Tout d’abord pour apprendre à nous extérioriser et à nous exprimer... et à oser. Cela nous a permis, en outre, plusieurs rencontres entre élèves qui ne se connaissaient pas. J’ai encore autre chose à ajouter: je trouve génial que l’ISR fasse ce genre d’activités, car cela nous permet de voir l’école sous un point de vue différent de celui des cours.
Xavier: C’est une bonne expérience, car elle a fait connaître nos talents même si on est en technique. Nous avons réussi notre pari.
Sandrine P.: Cette expérience nous a été bénéfique: de nombreuses rencontres, des fous rires, vaincre notre stress, coordonner les comédiens entre eux. Grâce à ce travail, nous avons été reconnus.
Et ce souvenir de Sandra W., qui avait joué le rôle de Sarah:
Au fur et à mesure que les répétitions avançaient, le stress s’installait progressivement en moi. Je me disais que l’on n’y arriverait jamais, que l’on n’était pas prêts, que ça allait foirer...
Puis le jour arrive, la salle se remplit, et mon cœur bat la chamade de plus en plus fort. Je vois ma mère dans le public et je lui dis que j’ai peur... elle rigole.
La première scène se déroule... parfaite ! Deuxième scène: c’est à moi d’entrer, je frappe et j’entre. J’ai tous les regards fixés sur moi, y compris ceux des projecteurs et je tremble, je serre les poings et je me lance.
Puis c’est le paradis, tout le texte s’écoule sans faute et parfaitement récité ! La pièce se déroule... un vrai paradis. C’est super. Tout le monde a réussi. On salue, on se présente, on fond sous les applaudissements. Ensuite, je sors de scène, et deux larmes ont coulé.
C’était trop beau, je n’y croyais pas. Je ne vous dis pas les félicitations ; je n’ai même pas pu les compter.
Je n’attends qu’une chose: recommencer l’année prochaine et faire encore mieux.
début "élèves sur les planches" * sommaire & édito 083
P comme pastiche
Bibliographie et exemples en politique, en publicité et dans les titres...
Bibliographie : ouvrages à Bibliothèque Espace 27 Septembre ►
La Bibliothèque Espace 27 septembre rassemble quelque 600.000 volumes et 650 périodiques couvrant les matières relevant des compétences de la Communauté française (y compris l'éducation et l'enseignement). C'est une bibliothèque ministérielle ouverte à un public élargi.
BURNIER (Michel-Antoine) & RAMBAUD (Patrick), La force des choses, et autres parodies, Balland, 1982, 277 p. - F22073 B
CURTIS (Jean-Louis), La Chine m'inquiète. Pastiches, Grasset, 1972, 268 p. - F 1488 A
CURTIS (Jean-Louis), La France m'épuise. Pastiches, Flammarion, 1982, 211 p. - F 7028 A
GANIER RAYMOND (Philippe), Qu'est-ce que j'apprends!..., Balland, 1972, 128 p. - F 5356 B
GAXOTTE (Pierre), Le nouvel ingénu. Histoire véritable, Fayard, 1972, 216 p. - F 2721 A
PEREC (Georges), Cantatrix Sopranica L et autres écrits scientifiques, Seuil, 1991, 117 p. - F 9673 A
PERRIN Michel, Haute fidélité. 33 pastiches, Calmann-Lévy, 1963, 249 p. - 81537 A
REBOUT & MULLER, À la manière de, coll. L.P.
ROYER (Jean-Michel), À la manière d'eux, éd. J.-C. Simoën, 1977, 137 p. - F 12.536 B
SARRAZIN (Bernard), La bible parodiée: paraphrases et parodies, Éd. du Cerf, 1993, 235 p. - F 36.565. B
VANDROMME (Pol), Faux en écriture. Pastiches, éd. de la Francité, Bruxelles, 1971, 128 p. - F 6665 A
VANDROMME (Pol), Le fil rouge. Pastiches, La table ronde, 1974, 211 p. - F 2935 A.
VANDROMME (Pol), Texte à l'appui, éd. de la Francité, Bruxelles, 1975, 131 p. - F 9685 B
Pastiche et politique...
Un exemple parmi bien d'autres
Les partis dans le lac
Ainsi toujours poussés de gagner les suffrages Des électeurs naïfs, de scrutin en scrutin, Tous les partis espèrent éviter le naufrage Et nous font des câlins. Dans quelques mois, l'année finira sa carrière, Et pour mieux te chérir, pour mieux te cajoler, Que te diront-ils donc, de leur voix familière, Et Spitaels, et Deprez? Ils seront ton ami, te feront des promesses, Se briseront le cœur sur tes flancs déchirés, Et le vent jettera tout un flot de largesses À tes pieds adorés. Un soir, t'en souvient-il? on négociait l'alliance Entre les socialistes et les sociaux-chrétiens, Avant les élections, dans un profond silence, Et nous n'en savions rien. Nous entendions pourtant les appels, les prières, Nous promettant la lune et cela sans impôts, Tu étais attentif et la voix qui t'est chère Laissa tomber ces mots: «Ami, vote pour moi, et vous, urnes propices, Écoutez le sauveur, Il ne vous promet pas des jambons, des saucisses, Mais le retour du cœur! «Aimons-nous, aimons-nous! L'avenir est splendide Et notre vieux parti, Écartant à jamais les luttes fratricides, Sera fort et uni.» |
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, S'envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur? Aujourd'hui, le P.S. est triste et déchiré, De ses vieilles promesses il a perdu la trace, Elle est responsable, la générosité, Et le temps tout efface. Le P.S.C., c'est vrai, refusa tout impôt, Lui préférant l'emprunt et la dette publique, Promettant cette fois redevance-radio Pour les profs héroïques. Reste le P.R.L.: c'est un parti caduc Passant de gauche à droite, que l'écume des ondes Ballotte entre Jean Gol et entre ses deux ducs, Dans une nuit profonde. Martens, Spitaels, Deprez, budget, troisième phase, Tout cela reviendra dans le même paquet, Mais à quoi bon voter? On est loin de l'extase, Les jeux sont déjà faits. Ensemble, ils ont voulu la Belgique nouvelle: Pays, communautés, régions, quel bric-à-brac! Les apprentis-sorciers et les polichinelles, Ils sont tous dans le lac!
p.c.c. Jacques HISLAIRE La Libre Belgique, 14 juin 1991. |
Pastiche et publicité...
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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'un alcool inconnu dont la saveur m'étonne Et dans ses bulles folles au parfum enivrant J'entends parfois chanter ce nom subtil: Carlton. |
Le charme fou Du parfum doux De Carlton
Donne à son goût Un parfum roux Qui étonne Paul Verlaine. Vin mousseux Carlton. |
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Qu'un son pur abreuve nos sillons |
Marque de disque compact..., Télérama, décembre 1984
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Regardez-moi bien dans les cheveux! |
Shampooing Garnier, janvier 1985 |
sommaire & édito 083 * début pastiche
Le pastiche... d'un titre à l'autre
Le procédé est fréquent dans la presse, comme moyen d'attirer l'attention, en misant sur une sorte de "connivence culturelle". En voici quelques exemples, qui nous permettront d'observer chez les élèves la compréhension du mécanisme en jeu...(nous leur "cachons" la colonne de droite):
Les silences du lieutenant Waldheim France 2, JT de 20h, 09/02/88
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Les silences du colonel Bramble, André MAUROIS, 1918 |
Trois couffins et un homme Légende du dessin de GUS, France 2, JT de 20h, 18/02/88. Sur la politique familiale du RPR.
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Trois hommes et un couffin, film de Coline Serreau, fin des années 80 |
Un tramway nommé désert La Libre Belgique, 18/01/83. Après l'augmentation des tarifs des trams à Bruxelles.
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Un tramway nommé désir, film d'Elia Kazan, 1951
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La bombe, le brut et le Coran Libération, 13/02/83. Le Djihad islamique revendique six attentats au Koweit (entre autres contre une raffinerie de pétrole).
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Le bon, la brute et le truand Film de Sergio Leone, 1967 |
Les grandes allusions Titre du dictionnaire (de Jean-Claude Bologne) sur l'allusion en littérature, paru chez Larousse en 1989
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La Grande Illusion Film de Jean Renoir, 1936 |
Le Petit Chaperon vert Recueil de contes, par Solotareff et Nadja, éd. de l'Ecole des Loisirs
|
Le Petit Chaperon rouge, conte de Charles Parrault, 1695 |
Veilleurs de jour La Libre Belgique, 23/12/83. Des artistes occupent le Rijksmuseum d'Amsterdam pour protester contre la réduction des subsides. Intéressant pour les connaisseurs..., car il y a là comme une rectification (volontaire?): en effet, le titre la Ronde de nuit est donné à tort, s'agissant d'une scène diurne, intitulée effectivement la Sortie du Capitaine Hans Banning Cocq et de son lieutenant.
|
Rembrandt, la Ronde de Nuit, 1642 |
Le démon de minuit Roman de Hervé Bazin, 1988
|
Le démon de midi, roman de Paul Bourget, 1918 |
Le pavillon des expulsés Valeurs actuelles (revue), 28.06.76, avec le sous-titre: Le PC expulse une famille de retraités pour donner à son immeuble parisien [Place du Colonel Fabien] une entrée digne de lui
|
Le Pavillon des cancéreux, roman de Soljenitsyne, 1968 |
La guerre des trois n'aura pas lieu Dans la presse française, après l'accord Barre-Chirac-Giscard à la Convention libérale du 9 juin 1985 (une façon de fêter un cinquantenaire?!) |
La guerre de Troie n'aura pas lieu, drame de Jean Giraudoux, 1935 |
sommaire & édito 083 * début pastiche
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