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JULIBEL, le français d'aujourd'hui

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SOMMAIRE 

numéros parus depuis 1990

 

 

Publiés en version "papier" de septembre 1993 à mars 2004, les numéros 074 à 116 de la revue pédagogique LMDP seront progressivement mis en ligne.

Une cinquantaine d'articles parus dans cette série sont déjà sur notre site Internet : voir la page sommaire (titres en couleur rouge) ou la page archives.

 

 

 Numéro 080 - Mars 1995

Mis en ligne : 12.2014

 

Certains articles, qui ne sont plus d'actualité, ne sont pas reproduits.

 

Sommaire

1. Les nouveaux fabulistes : Des idées pour l'atelier d'écriture...

Les Papous sur France Culture

et une planche de Sempé.

2. Comment ça se fabrique?

A nouveau programme, nouveaux projets !

3. Commencer par la phrase simple ?

4. Participer à un festival de théâtre

Édito

"la constante macabre"

L'idée de la "moyenne" qui fait éviter les extrêmes sera la solution et servira de référence et de critère de sélection pour décider de la réussite ou de l'échec. On acceptera sans mot dire, par conséquent, le postulat  qu'un important pourcentage d'individus doivent échouer.

André Antibi (...) écrivait que «l'évaluation repose sur un état d'esprit qu'on peut qualifier de constante macabre». L'auteur faisait référence au pourcentage d'élèves qui doivent se trouver en situation d'échec pour que l'enseignant ait l'impression de bien faire son  travail.

Conseil de l'éducation et de la formation. Rapport 1993-1994, p. 298. (La citation d'A. Antibi, in Éducation et Devenir, 1989)

 

 

Les nouveaux fabulistes 

Ou encore: clins d'œil intertextuels

Deuxième et troisième degrés

 Première partie - Les Papous sur France Culture

Deuxième partie - Une planche de Sempé

 

Pour les Papous sur France Culture, ce 21 janvier 1995, il s'agit d'un exercice intitulé "les nouveaux fabulistes": le jeu (mais quel travail...!) consiste à composer une fable à la façon de La Fontaine à partir de deux noms imposés, qui ne seront jamais - comme chez le fabuliste du 17e siècle - des noms d'animaux.

Ce 21 janvier 1995, les deux noms tirés au sort et imposés à l'écrivain Jacques A. Bertrand sont : Vénitien et gamine.

Voici le travail!

Le Vénitien, la gamine, etc.

 

Le commerce sans concurrence

Est florissant à Florence

Et depuis la nuit des temps.

Nul ne vit la crise à Pise.

5  Cependant, c'est à Venise

Que vivait notre marchand.

Cette histoire est véridique -

Que j'aille en enfer si je mens! -

Et Shakespeare, c'est authentique,

10  En a pris bien des éléments.

Sur le seuil de sa boutique,

Le Vénitien, marchand de stores,

S'assoupissait, rêvant au corps

Hypnagogique

15   De sa superbe fiancée, Desdé,

La gamine, fille adoptive d'Othello,

En même temps

Cousin du Vénitien et marchand de tableaux.

20  Or - cela se produit souvent -

A ce tableau était une ombre:

Un garçon de fort belle mine

Mais d'humeur sombre

Sans fortune et portant le nom de Roméo,

25   En pinçait pour cette gamine

Très mal dotée par Othello

Et promise au marchand de stores

Comme il est mentionné plus haut

Mais il suffit pour le décor...      

 

30 Le Roméo prend sa gondole

Se rend chez le Vénitien qui somnole,

L'étouffe avec un capulet de lin,

Qui, comme chacun sait,

Est une sorte de capuche assez commune

35  Qu'autrefois les Gascons portaient.

Tout aussitôt, de la lagune,

Un cri déchirant monte, aigu:

C'est la gamine! Elle voit Roméo,

Le tue, se tue à son tour - c'est dommage!

40        Mais la gamine est à un âge

Où on agit sans réfléchir...

Elle rend son dernier soupir.

Survient Othello sur ces entrefaites

Dans le même temps qu'un touriste

45 Qui - ô hasard! - n'est autre que l'auteur d'Hamlet

Et que la boucherie attriste.

Othello n'a rien vu, mais il est Marseillais:

Il a tôt fait de concocter

Une version des faits

50  Pour le poète anglais.

Moralité

Marchand de stores, marchand d'histoires,

L'un baisse le rideau pour que l'autre le lève.

La tragédie ravit les auditoires:

55  Le tableau de la mort conduit l'esprit au rêve.

Et pour peu que l'on ait un tant soit peu d'adresse,

De trois morts à Venise on peut tirer trois pièces.

Jacques A. Bertrand

 

 

 

Pour une exploitation du document... Quelques propositions

 1.  Avant de prendre connaissance du texte de Jacques A. Bertrand.

sommaire & édito 080 * début fabulistes

 a.    Activité, orale puis écrite, de production narrative:

       Un paquet de noms dans un sac... -

       On tire deux noms au sort.      

       Rapide tour de table:

       quelles relations de sens entre ces mots vous sont venues aussitôt à l'esprit?

       ces deux mots vous font songer à quels autres mots, qui figureraient dans un texte narratif?

       Au tableau - si cela peut favoriser la suite de l'activité - quelques propositions jugées acceptables,

-      soit pour le lien plus ou moins logique établi entre les deux mots (définition de deux rôles dans un schéma actantiel)

-      soit pour le caractère fantaisiste, fantastique ou "poétique" des associations (connotations, réminiscences, parenté entre les matériaux - sonores ou rythmiques - des deux signifiants, etc.).

       Ensuite, chacun pour soi rédige le sommaire d'un récit (pas de texte suivi, mais une succession  de trois ou quatre péripéties, par exemple sous forme de groupes nominaux).

       Confrontation des essais, où l'on pourra constater:

-      la diversité des solutions cohérentes et plausibles

-      les réseaux de mots, ou champs lexicaux, engendrés à partir des 2 noms imposés (un mot en suscite d'autres!).

 

b.    Activité de lecture

       Dans des fables de La Fontaine, observer cet "engendrement" de mots (cette production d'un champ lexical) par les 2 noms d'un titre tel que "Le loup et le chien" - "Le savetier et le financier"...: relevé des formes, si possible en 2 colonnes pour visualiser les choix - ou mieux les champs -lexicaux).

  

2.  Dans la "fable" de Jacques A. Bertrand

sommaire & édito 080 * début fabulistes

                  [Précaution préalable: il ne s'agit pas de considérer ce texte pour son éventuelle "valeur" littéraire..., de le célébrer comme le chef d'œuvre impérissable d'un nouveau La Fontaine... mais simplement d'y observer comment la cohérence est donnée à un texte par un travail sur la langue...]

 a.       observer cet engendrement de mots:

*     Vénitien èVenise èmarchand (ici s'amorce le mécanisme de l'allusion, de la citation: "le marchand de Venise"...!) ègondole èlagune ètouriste  

*     gamine ècorps hypnagogique èsuperbe fiancée èDesdé èfille adoptive d'Othello è monte aigu...

 b.         observer surtout le jeu de l'allusion et de la citation

*     par des noms propres: Desdé (Desdémone), Othello, Roméo, Hamlet, Shakespeare... ou encore le nom commun capulet qui évoque évidemment un nom propre...!

*     ..."mais il est Marseillais" (v. 47): l'allusion, ici, n'est pas proprement littéraire, mais tient plutôt à un stéréotype, une idée reçue, un "cliché culturel" au sujet de la faconde et l'imagination hyperbolique des habitants de cette ville (on peut songer à Pagnol, et à d'autres!).  

*     par des homonymies:          "un cri déchirant monte, aigu" (v. 37)

                                                   "de trois morts à Venise..." (v. 57)

*     par la polysémie de "rideau" (v. 53: passage du rideau du marchand au rideau du théâtre).

 

3.  Et pourtant...!

 

         Il est n'est pas sûr que certains élèves saisiront tout de suite ce jeu de l'allusion, du sens second. Dans la communication, se produit alors un phénomène de mise hors jeu, voire de disqualification!

         Comme le disait Sacha Guitry, pour qu'une forme de ce genre produise son meilleur effet, il faut au moins trois personnes: celle qui raconte, celle qui comprend, celle à qui il faut expliquer...!

         C'est l'occasion de faire découvrir l'importance de ce mécanisme quasiment constant de la réécriture, de la reformulation, sous forme de citation littérale ou de remaniement... sérieux ou parodique, d'allusion plus ou moins explicite.

         C'est l'occasion de faire comprendre que LIRE UN TEXTE, c'est LIRE en arrière-plan D'AUTRES TEXTES. Et qu'une communauté de lecteurs est une communauté de souvenances.

"On lit toujours avec ses souvenirs, chaque livre les déplace un peu, en crée de nouveaux: ils sont nécessaires pour s'y retrouver, ils font ma compétence de lecteur."

                                          Antoine COMPAGNON, La seconde main - Le travail de la citation, Seuil, 1979, p. 333.

Et cela est vrai aussi, pour l'écriture: nous écrivons dans la souvenance d'écrits antérieurs - nos propres écrits, ceux des autres, ceux des "auteurs" et ceux de nos échanges utilitaires... En vérité, nous réécrivons, nous reformulons...

«(...) tout texte est un intertexte; d'autres textes sont présents en lui, à des niveaux variables, sous des formes plus ou moins reconnaissables: les textes de la culture antérieure et ceux de la culture environnante; tout texte est un tissu nouveau de citations révolues. Passent dans le texte, redistribués en lui, des morceaux de codes, des formules, des modèles rythmiques, des fragments de langages sociaux, etc., car il y a toujours du langage avant le texte et autour de lui.»

  Roland BARTHES, dans l'article TEXTE de l'Encyclopædia Universalis, vol. 15, p. 1015.

sommaire & édito 080 * début fabulistes

Revenons à l'émission du 21 janvier 1995.  

Bertrand Jérôme, l'animateur des Décraqués, avant de faire entendre la version de Jacques Bertrand, a demandé à Jean-Bernard Puygues comment il aurait envisagé, lui, un récit sur ces deux mêmes noms (Vénitien, gamine).

Voici la "version Pouy", une improvisation au pied levé, et... pour public averti, il faut en convenir. On y observera, à la fin, le même travail intertextuel que dans la "version Bertrand":

Ça se passe à Venise, au 16e siècle, et le doge, donc le chef, de temps en temps, quitte ses appartements pour s'enfoncer dans les ruelles, pour voguer sur les canaux, bref pour se gondoler, comme on disait alors... surtout pour faire la sortie des écoles religieuses, et là, dans le noir, le doge ouvre sa toge, la célèbre toge du doge, et montre les attributs de sa magnificence aux jeunes vénitiennes effarouchées qui le reconnaissent mais néanmoins se taisent, parce que c'est le doge... Sauf un jour, l'une d'entre elles, une gamine donc, alla se plaindre au chef des condottieres et, pour la peine, fut punie de quarante coups de fouet, sentence exécutée par le doge lui-même qui ne voulait pas, bien sûr, manquer une telle occasion de se rincer l'œil.

Moralité: Sans la liberté de blâmer, il n'est pas de doge fouetteur.

 

Deuxième partie: À partir d'un planche de Sempé

[ci

Dans le  numéro 197 (nov.-déc. 1985, pp. 85-87) de la revue Le français dans le monde, Jean-Pierre Goldenstein propose un travail de remise en ordre des vignettes d'une BD narrative de Sempé, tirée de son recueil Tout se complique (Denoël, 1963, pp. 10-13; existe aussi en format de poche chez Gallimard, Folio 867).

[Pour les collègues pressés, le "corrigé" de la remise en ordre est: GBEJCKFAHDI].

Cela fait, il propose d'écrire dans le style du centon: "prélever dans les douze livres des fables de La Fontaine les éléments qui permettront de mettre en vers le récit muet de Sempé". Puis, jouant au nouveau fabuliste, il nous livre son propre essai de réécriture. (Nous pouvons proposer ce travail d'écriture aux élèves, ou inversement, leur demander de retrouver les fables dont JPG s'inspire...).

  sommaire & édito 080 * début fabulistes

 

 

 

 

Le pédégé et son psychiatre

           

Petit jardin deviendra grand,

Pourvu que Dieu lui prête vie;

            Mais le bêcher en commandant,

            Je tiens pour moi que c'est folie.

Un riche pédégé, sentant sa mort prochaine,

Alla voir son psychiatre, lui parla sans témoins.

Il était, disait-il, accablé de besogne,

Sans arrêt poursuivi de coups de téléphogne;

            Si ses affaires allaient

            Lui-même n'allait pas.

L'écolier d'Hippocrate l'écoute et l'encourage:

«Gardez-vous, lui dit-il, de hanter le bureau.

Affaires et tracas sont vos plus sûrs bourreaux.

            Au fond d'un antre sauvage,

            Allez manger votre potage.

Cachez-vous dans un coin, vivez, prenez courage;

Demeurez au logis et changez de climat

Imitez le canard, la grue et la bécasse.

Vous n'avez qu'un parti qui soit sûr,

C'est de vous renfermer au trou de quelque mur.

Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût,

Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place

            Où la main ne passe et repasse.»

                        Le malade fit chère lie,

            Mangea, rongea: Dieu sait la vie,

Et le lard qui périt en cette occasion!

            Le voilà, pour conclusion,

            Gras, mafflu et rebondi.

Notre homme possédait en un certain village

Un jardin assez propre et le clos attenant.

Il avait de plant vif fermé cette étendue.

Là, croissait à plaisir l'oseille et la laitue,

De quoi faire à Margot pour sa fête un bouquet,

Peu de jasmin d'Espagne et force serpolet.

Dès que Thétys chassait Phébus aux crins dorés,

            Le pédégé vous retournait le champ,

Deçà, delà, partout: si bien qu'au bout de l'an

            Il en rapporta davantage

            Qu'il n'en eut jamais.

Deux Tiens valent, ce dit-on, mieux qu'un tu l'as eu.

            Et quand on aime les laitues,

            Il n'y a rien à faire.

            C'est ainsi que souvent,

Quand on pense sortir d'une mauvaise affaire,

            On s'enfonce encore plus avant:

            Et de fait le bonhomme tomba

            De Charybde en Scylla.

                                                        P.c.c. Jean-Pierre Goldenstein

 

sommaire & édito 080 * début fabulistes

Comment ça se fabrique?

A nouveau programme, nouveaux projets!

Présentation: Chantal Al Charif-Corbiau, IND, St-Hubert

Premier degré 

Mise en appétit lors du recyclage d'été Lire-écrire au premier degré dans le cadre du nouveau programme et des socles de compétence, et enthousiasmée par le travail d'une formatrice suisse Lydia PEYNAUD, j'ai décidé de produire avec mes élèves un genre de texte que j'avais toujours laissé de côté: les procédés de fabrication.

 Dans mes projets pour l'année, je comptais aussi organiser un rallye-lecture sur le roman policier et découvrir l'objet-livre. J'ai donc contacté une animatrice BAYARD-PRESSE (Madame Christine CULOT Hotte 33 B-6637 FAUVILLERS) qui, pendant une après-midi, est venue présenter aux élèves l'éventail des revues Bayard et une vidéo sur la fabrication de la revue Astrapi. Cette vidéo, assez technique, a beaucoup intéressé les élèves.

 Avec la classe, nous avons donc décidé de nous rendre à la bibliothèque publique et de réunir tous les documents sur la fabrication de ce qui tourne autour de l'écrit: le livre, le papier, l'encre, le stylo, le crayon.

La classe se divise en cinq groupes; chacun sera chargé d'élaborer un texte sur la fabrication d'un des objets. Les élèves écrivent d'abord individuellement un texte et le lisent ensuite à ceux du même groupe. Le résultat est peu concluant: «On ne comprend pas ce que tu veux dire, les autres ne s'y retrouveront jamais.»

On laisse les textes dans cet état insatisfaisant et on passe à la phrase de structuration (reprise à L. Peynaud). A travers une vingtaine de textes (la fabrication du sucre, de la soie, du caoutchouc, des briques, du chocolat...) et par des exercices progressifs, nous découvrons que tout texte de ce genre se divise en trois parties:

 

-          une introduction (on étudie aussi de quoi elle est composée),

-          le processus de fabrication

-          et une conclusion.

 On regarde ensuite d'un peu plus près ce processus de fabrication et on découvre dans un texte porteur (puisqu'il faudra en écrire un du même genre après) le rôle des organisateurs temporels, des pronoms, des nominalisations. (Ce sont bien là des... points de grammaires?)

 Avec la classe, on rédige deux fiches qui se complètent:

 -          une synthèse de tout ce qu'on a vu

-          et une fiche d'évaluation pour le genre de texte. (annexes 1 & 2)

 Arrivés là, les élèves reprennent leur texte de départ et le retravaillent directement par petits groupes. Grâce à la lecture des différents textes et aux fiches de synthèse, le travail est beaucoup plus efficace. Je dois ajouter aussi que, comme ce genre de textes est neutre, ne met pas en jeu leur je, les élèves acceptent facilement les remarques et suggestions d'amélioration des autres (et ce point est pour moi une découverte).

 Chaque groupe présente ensuite à la classe son texte: c'est une réussite. On a appris quelque chose et on l'apprend aux autres.

 Il reste maintenant à prouver qu'individuellement chaque élève est capable d'écrire un texte de ce genre.

 Je distribue donc à chacun un extrait de Astrapi - Comment on fait un journal et, à cahier ouvert, chacun rédige.

L'expérience est concluante:

au moins 85 % des élèves (et c'est une classe tout à fait ordinaire d'une école du fond des Ardennes) ont été capables d'écrire un texte tout à fait correct, respectant des données techniques précises.

En écrivant, ils donnaient sens :

ce qu'ils doivent faire dans toute évaluation de sciences, d'étude du milieu..., mais ce point de "donner sens" n'est pas toujours évident dans leur esprit.

Mine de rien, l'air de rien, dans cette expérience, les quatre axes du programme n'ont-ils pas été mis en jeu?

Les élèves

ont LU (des textes documentaires, des productions de leurs condisciples...),

ont ÉCOUTÉ (la vidéo, les textes et les avis des autres),

ont ÉCRIT (collectivement, en petits groupes, individuellement),

et ont PRIS LA PAROLE.

Si je garde le cours de français en première année l'année prochaine, je reprendrais la même expérience, mais en l'améliorant:

 je contacterais une institutrice primaire pour que les élèves de première rénovée aillent présenter leur texte à une classe de primaire et puissent l'afficher dans cette classe.

 Et nous serions «ramenés à cette évidence: écrire n'est pas seulement activité technique, c'est aussi une pratique corporelle de jouissance» (Roland Barthes).

sommaire & édito 080 * début fabrique

 

Avant d'écrire des contes ou des poèmes, qu'ils apprennent d'abord la phrase simple !

 

Dans des salles de profs, on a entendu (on entend encore?) parfois ceci, à propos de l'écriture

Avant de se mettre à écrire des contes ou des poèmes, qu'ils apprennent d'abord la phrase simple !

Ou encore:

Pour qu'ils sachent écrire correctement, il faut d'abord multiplier des exercices de grammaire et  de vocabulaire !

Que répond Sylvie Plane?

Il nous est arrivé d'entendre dire que pour apprendre à écrire un récit, il fallait d'abord maîtriser la phrase simple; que cette maîtrise passait par la capacité d'identifier les constituants de la phrase... Cette conception des pré-requis est telle qu'il y a peu de chance que les élèves de cette classe de Sixième aient jamais l'occasion de se lancer dans l'aventure scripturale avant leur sortie du collège. (pp. 135-136).

Et ailleurs:

Il leur est apparu [à des enseignants ayant eu affaire à des élèves particulièrement faibles...] que, quelle que soit l'importance des problèmes langagiers constatés dans les écrits, il convenait mieux de les aborder par le biais de la production d'écrits que de surcharger les élèves d'exercices avant de les autoriser à écrire. (p. 26)

Syvie PLANE, Écrire au collège - Didactique et pratiques d'écriture, collection Perspectives Perspectives didactiques, Nathan Pédagogie,  1994, 256 p.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Participer à un festival de théâtre

Classes de 4e, 5e et 6e - Institut de Nazareth, MESSANCY

Présentation: A.-C. Charlier, D. Spies & M.-C. Hansel

Trois classes de l'Institut de Nazareth ont participé en mai 1994 au Festival de Théâtre organisé à la Maison de la Culture d'Arlon par la Coopération transfrontalière «Théâtre-collèges».

 

Classe de quatrième - Sciences sociales et éducatives

 Création collective intitulée Contes pour enfants - Un naufrage suivi d'un rêve.

Le choix du sujet s'inspire du passé de l'école:

fondée en 1888 par les Pères Maristes, elle a d'abord accueilli des jeunes gens issus de France, du Luxembourg, de Hollande, de Belgique, et plusieurs deviendront missionnaires en Océanie...

Trois personnes échouent sur une île qu'ils croient déserte. Bamboula et Bamboulette arrivent, se lient d'amitié avec les naufragés. Et l'aventure commence.

Bamboula raconte une histoire à ses compagnons...

Une sirène est prisonnière d'un monstre. Le prince charmant arrive et va la délivrer grâce à l'aide de la fée Mariane.

Création collective du texte, des marionnettes, des décors, des costumes.

Anne-Catherine CHARLIER

Et au troisième degré...

(2 périodes hebdomadaires de "français complément" privilégiant l'expression orale et permettant une initiation au théâtre)

 Classe de cinquième

Création collective inspirée d'un extrait de Chers zoiseaux de Jean Anouilh, intitulée Les oiseaux font caca partout.

La pièce raconte quelques épisodes piquants de la vie d'une famille, on ne peut plus désarticulée. Le père, surnommé le chef, romancier à la retraite, se voit obligé de sortir un nouveau polar afin de réapprovisionner la caisse familiale et de renflouer les dettes de ses enfants, beaux enfants... Aussi déniche-t-il comme secrétaire une jeune allemande, une fille au pair, engagée initialement pour s'occuper de ses petits-enfants.

Et voilà qu'il lui dicte le titre de son nouveau roman: Les oiseaux font caca partout.

Étapes de préparation:

1.         Relever à travers la pièce, réplique après réplique, tout renseignement donné par le chef, à propos de son nouveau roman.

            Cette première lecture permet de fixer le cadre, le temps, cinq personnages (Mac Grégor, le couple de serviteurs, le couple de visiteurs) ainsi que quelques éléments de leur passé ou de leur caractère.

2.         Dresser un portrait physique (à partir de revues) et une fiche d'identité assez complète pour chacun des cinq personnages connus. (Voir plus loin en encadré deux de ces fiches établies par les élèves).

3.         Imaginer quelques personnages satellites et dresser pour chacun, portrait et fiche d'identité.

4.         Sur base de toutes ces données, commence le travail d'écriture.

            Cette étape a exigé le plus grand nombre d'heures d'observation et de travail,

                        afin de rester fidèle au souci de la description de l'auteur,

                        afin de choisir le bon mot,

                        afin de rester logique avec le plan établi.

5.         Peaufiner l'écriture.

6.         La mise en scène: l'identité des personnages est déclinée sous forme d'interrogatoire.

            La trame de l'histoire est répartie en narration directe et en narration enregistrée.

            Remarquer une progression du rythme de la narration, l'introduction de bruitages et l'utilisation d'un support visuel pour la narration enregistrée.

Dominique SPIES

Classe de sixième

édito 080 * début théâtre

Création collective et adaptation de la pièce d'André ROUSSIN, Lorsque l'enfant paraît, sous le titre La malle.

Texte de présentation pour le festival:

La malle... c'est d'abord l'histoire d'une troupe d'acteurs à la recherche d'inspiration, une réflexion sur le théâtre, son langage, ses artifices et ses moyens scéniques.

La malle, c'est devenu, après beaucoup d'hésitations, de recherches, le carrefour où chacun a pu s'exprimer en vers sur des sujets parfois plus graves qu'ils ne le paraissent, puis s'amuser en adaptant une pièce d'André Roussin, Lorsque l'enfant paraît.

Cette pièce met en scène une famille bourgeoise quelque peu bousculée par l'annonce de trois naissances inattendues...

Marie-Claire HANSEL

 

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